LA ZONE -

La vie est un chef d'oeuvre d'humour juif

Le 20/07/2017
par CTRL X
[illustration] Dans le cadre de l'appel à texte testamentaire proposé par le camarade Muscadet.
1.

Maman a cette manie de me réveiller chaque dimanche matin : la vieille femme cogne délibérément contre la porte de ma chambre avec, pardonnez-moi, sa saloperie d’aspirateur. Ce geste constitue une atteinte caractérisée aux accords de Grenelle (négociés le 25 et 26 mai 1968). Subtil, mère. Ta subtilité fera un jour la Une d’un magazine bien être.

Avant même d’ouvrir les yeux, j’envoie ma main gauche sur la table de nuit, en quête de la Très Sainte Ventoline©. Je me réveille comme on remonte à la surface : épuisé, trempé jusqu’à l’os, dans un état de suffocation plus ou moins critique, assez mal coiffé. Ma survie, puisque vous voulez vraiment savoir, dépend essentiellement d’un broncho-dilatateur coudé et d’une molécule inscrite sur la liste des produits dopants. Si j’étais né au début du siècle, mon existence n’aurait été qu’une pénible détresse respiratoire et quelqu’un m’aurait charitablement jeté au fond d’un puit, pour mon sixième anniversaire.

S’administrer deux grandes bouffées de Salbutamol, ne pas lutter, survivre. Pardonner à maman sa ménopause et son manque de tact.

J’attrape mon casque audio et je m’envoie la onzième piste de l’album In Utero de Nirvana (« Radio Friendly Unit Shifter »), musique mongoloïde spécialement prévue pour lutter contre les agressions électroménagères dominicales. Au même moment, le principe actif libéré par la Très Sainte Ventoline© permet à mes bronchioles de se mettre à l’aise. Je me sens repartir.

2.

Il n’est pas capable d’ouvrir la porte lui-même donc je suppose qu’on l’a, en quelque sorte, lâché sur moi. C’est un animal. Petit frère est hors de contrôle depuis qu’il a vu le Livre de la jungle. Ce matin, par exemple, l’enfant est possédé par un tigre du Bengale, ce qui ne l’empêche pas de faire son entrée sur un tricycle, chaussé de bottes de pluie, habillé d’un slip et d’un marcel. Il s’est de nouveau gribouillé les bras au stylo quatre couleurs. Il a arraché mon casque et s’est mis à rugir dans mes tympans, tout en me griffant le visage. Je lui ordonne d’arrêter son cirque mais Petit Frère a un problème avec l’autorité et il n’y a vraiment rien à faire, sinon se planquer sous la couette en attendant que le môme de trois ans termine sa croissance et se désintéresse de moi pour toujours. Il dit : « Tu réveilles, toi, oui ou non ? Aujourd’hui pas crèche, pas école, pas travail. Ma tétine, il est où ? Hein ? Tu réveilles ou quoi ? Hé ! Il est où, ma tétine ? ». Grammaire d’immigrant chinois et voix toute neuve. J’ai envie de le bouffer. Il a l’air tellement taré et optimiste, de bon matin. J’essaie de le faire grimper dans le lit, près de moi. « Attends, attends » il me fait. Il veut me remettre le casque sur les oreilles. Il s’y prend comme un manche alors j’essaie de l’aider « Non ! C’est moi qui fait. Bouge pas. Je sais. Voilà. Toi, t’es content, oui ? » Je ne suis presque jamais content mais je lui réponds que dans l’ensemble, ouais, ça roule mon vieux. « Mais non, ça roule pas… T’es bête, toi. Frère-ours ! ». Et il se met à me cogner dessus sans raison. « Hey ! Pas de coups de poing, je lui fais, Frère-ours est fragile ».

Je crois qu’on est tous des génies au début, et puis on se met à faire semblant de comprendre deux ou trois trucs, on ne se promène plus en slip et les emmerdes commencent. En attendant, il ne fait aucun doute que mon petit-frère sauvera le monde. Sinon je vois pas. Laissez tomber.

Impossible de rester au lit plus longtemps, ce matin. Il fait une chaleur d’enfoiré, pour commencer. Pour moi, juillet/aout, c’est la longue traversée du désert. Je me sens encore plus seul que d’habitude. Je ne sais pas comment je vais m’y prendre, pour survivre à ces grandes vacances. Mes géniteurs espèrent me trainer jusqu’en Bretagne pendant trois semaines, chez les grands-parents : le grand air, l’iode, la plage, l’eau à dix-sept degrés, le Tour de France à la télé… Et toutes ces jeunes bretonnes aux seins lourds, étendues sur le sable, à moitié nues, leur peau, leurs éclats de rire, presque à portée de main, et moi, sur ma serviette, un peu à l’écart du parasol familial, obligé de rester allongé sur le ventre ou d’aller me toucher derrière un rocher, seul au monde, dégouté de ma personne estivale. Plutôt lécher les chiottes, en fait, que d’aller à Carnac une année de plus. Il parait que la guerre ne va pas tarder, de toute façon. Saddam Hussein nous rappellera bientôt qu’il existe autre chose que le tourisme et les évènements sportifs, dans la vie. En attendant, c’est l’angoisse. La bouteille d’eau qui traine au pied de mon lit, je me la verse sur le visage en jurant que ce sera mon seul bain de mer, cette année. Et je me lève. Le monde n’a pas besoin de moi et je me lève. Je n’ai pas de projet et je me lève. Pas d’amis viables et je me lève. Aucun horizon sexuel et je me lève. Mon père est toujours vivant et en bonne santé. Et je me lève. Kurt Cobain s’est foutu en l’air et je me lève. La guerre civile se fait attendre et je me lève. Hello, sunshine. Que tout le monde aille bien se faire foutre.

3.

Miroir de la salle bain, en vérité je te le dis : ma musculature tarde à se développer. Je ne sais pas ce qu’il faut penser de ce type. Il ne m’inspire pas grand-chose. Je suis maigre et mes bras sont trop longs. Personne ne voudra jamais d’une chose pareille. J’ai déjà un petit ventre mou. J’aurais besoin d’exercice. D’un autre côté, j’ai les yeux bleus, c’est toujours ça de pris. Mon testicule gauche est beaucoup plus volumineux que son voisin direct. J’ai peur d’avoir un cancer mais je n’ose en parler à personne et c’est devenu un truc de plus qui m’angoisse. Je ne sais pas comment me coiffer. J’utilise du gel, afin de soutenir l’industrie de la fixation béton, mais je n’ai aucune idée de ce qu’il convient de faire, en termes de volume et de structure. Mes cheveux pointent tous dans la même direction. Ils sont fins et n’ont pas beaucoup de personnalité. Je relève une mèche sur le devant, une sorte de vague foireuse (par un jour sans vent), mais ça ne nous mène pas loin.

Ma cage thoracique est creuse, à cause de l’asthme. C’est immonde. J’ai un physique de capot de bagnole enfoncé. C’est aussi une des raisons pour lesquelles je refuse l’exil breton, cet été. Je n’oserai plus jamais me mettre torse nul. Mes jambes, c’est rien de spécial, deux baguettes et beaucoup trop de poils, majoritairement localisés sur le bas des mollets. J’hésite entre me raser et m’amputer à la hache. Pour les shorts, c’est mort aussi. Je suis plutôt automne-hiver, comme garçon.

Le constat est assez simple : je dispose d’un physique qui favorise salement l’apparition de l’esprit. Problème : je suis prêt à troquer immédiatement 75% de mon génie contre une cage thoracique présentable. Qu’est-ce que j’y perdrais ? Quand j’essaie de faire de l’humour, les gens me regardent avec la pitié qu’on réserve d’habitude aux grands brûlés ; ou la haine qu’inspirent les voleurs de bétail. Et quand ce sont les autres qui tentent de se montrer amusants, j’ai l’impression de jouer dans une équipe de volley handisport. Alors pitié, débarrassez-moi de ce soi-disant esprit et accordez-moi un début de ceinture abdominale.
Car j’ai besoin de connaitre l’épanouissement sexuel, comme tout le monde. Je ne peux pas simplement compter sur une brillante carrière de cinéaste new-yorkais, genre Woody Allen, avant qu’une fille veule bien me présenter ses deux seins.

4.

Et puis il y a l’acné.

5.

Mon acné, c’est une sorte de tragédie antique, de type La guerre de Troie n’aura pas lieu (Jean Giraudoux, 1935). J’ai appris que le remède réellement efficace contre l’acné ne serait pas La Très Sainte Eau Précieuse©. Non, Monsieur. Il paraitrait que c’est la baise. Vachement logique. Comment voulez-vous croire en Dieu, après ça ? C’est qui, Dieu : Woody Allen ? S’il est confirmé que le Tout Puissant est un farceur mondain, alors ok, je me convertis dès demain. Je me prosterne, même : rien n’a été laissé au hasard, c’est magistral. La vie est un chef d’œuvre d’humour juif. Merci et allez donc vous faire foutre.

6.

Je m’étais juré de ne jamais boire de café. Je m’étais juré de ne pas fumer et de n’oublier Emilie F. sous aucun prétexte, juré de monter un groupe de rock et de ne plus autant en vouloir à ma mère, juré d’avoir toujours confiance en moi et de ne jamais lire de livres. Je sais pas. Est-ce qu’on passe sa vie à trahir ses promesses sans le faire exprès ? Comment on est supposés supporter un truc pareil, sur le long terme ? J’ai peur qu’au bout d’un certain temps, les gens arrêtent de se promettre des trucs et attendent que tout leur passe dessus en continuant à respirer le plus longtemps possible, uniquement parce que mourir est assez mal vu de nos jours. Mourir jeune, c’est même devenu une honte pour la famille et les proches. Kurt Cobain a été le dernier des foutus Mohicans.
En attendant la prochaine vague de promesses massacrées, je bois un café et fume une cigarette, assis devant mon bureau. L’autre chaise de ma chambre, je la place juste à côté de moi et je m’entraine à faire la discussion à Sabine. Je passe les vitesses sur un vieux joystick et je place mes mains façon « dix heures dix » sur un volant dont je me servais pour jouer à Sega Rally Championship. Je contrôle régulièrement mes angles morts, au cas où un motard déboulerait de nulle part. Sabine, c’est ma monitrice auto-école. Mon projet de vie à moyen terme consiste à lui faire l’amour sur une aire de repos. Mes parents sont convaincus que la conduite accompagnée m’évitera de mourir bêtement, en confondant les panneaux. On économiserait aussi sur l’assurance, apparemment.

J’ai développé une sorte d’obsession pour le pilotage. A ce jour, je comptabilise douze heures de pratique et je crois que je n’ai plus grand-chose à apprendre de l’art routier. Mon père passe son temps à répéter que je ne suis pas une foudre de guerre mais il se plante : quand je me décide à faire quelque chose, je n’ai rien à envier aux grands génies du XIXème siècle (cf. Chateaubriand). Mais il est exact que ces moments de lucidité n’adviennent presque jamais et je passe le plus clair de mon temps à être un tas de honte et de torpeur.

A l’examen du code de la route, quoi qu’il en soit, j’ai commis un sans-faute. Quand ils ont vérifié la fiche sur laquelle j’avais poinçonné mes réponses, c'était flagrant que l’examinateur voulait me faire passer un test d’urine, mais il s’est contenté de me serrer la main. On devait être une cinquantaine dans cette salle polyvalente et j’ai été le seul incollable du lot. J’aurais pas craché sur une coupe de champagne mais tant pis. Cette réussite, je l’ai dédiée à l’amour. Hier, j’effectuais donc ma douzième heure de conduite. Sabine et moi, on passait en revue les différentes techniques de créneau, quand elle s’est souvenue :

—    Alors, au fait, ce code ?
—    L’examen ? Ouais. Pas mal. Je veux dire, c’est plutôt intéressant comme test.

Je ne voulais pas en faire trop. Je restais concentré sur ma marche arrière. J’espérais qu’elle pose la question, tandis que je me garais en épis, tranquillement, comme papa dans maman (j’ai un don).

—    Combien de fautes ? a-t-elle demandé.
—    Zéro, lui ai-je répondu, stoïque, en tirant le frein à main.
—    Eh bien… Félicitations, Arnaud ! Tu es un garçon surprenant.
—    Une fellation rapide, pour fêter ça ?
—    …
—    Maintenant que j’ai coupé le moteur ?

Ces dernières répliques sont assez représentatives du genre d’inepties que je débite dans ma chambre, à destination d’une putain de chaise vide. En réalité, hier, mon créneau accompli, je me suis contenté d’un simple merci. Vachement chaste, le mec.

7.

Ca me dérangerait pas qu’elle ait des enfants. Ça m’exciterait pas non-plus, vraiment pas, mais je comprendrais. Je voudrais lui parler de tout et de rien, à Sabine, savoir quelles sont ses passions dans la vie, sans être lourd ou me manger un platane. C’est pourquoi je m’entraine dans ma piaule, en simulateur. Cela dit, je ne suis pas le meilleur dialoguiste sur le marché, il faut bien l’admettre :

—    Et sinon, t’as des enfants, Sabine ? Je tutoie facilement, au fait…
—    J’ai un fils de quatre ans. Hugo. Prends la prochaine à gauche, on va se lancer sur la voie rapide, aujourd’hui.
—    Tu penses que je suis prêt ? Ça me fait plaisir, cette confiance. Le père est toujours dans les parages ?
—    Bien sûr. On vit tous ensemble. Une famille, quoi. Ralentis un peu à l’abord du rond-point.
—    Je suis heureux pour toi, sincèrement.

Ça me parait important de savoir conduire. Et surtout, je me sens bien dans l’habitacle de la Clio, près de cette femme. Sabine est très pédagogue. Je voudrais qu’elle m’apprenne tout sur tout. J’aimerais apprendre à piloter son vagin, par exemple. Pourquoi ne nous apprend-t-on pas à faire l’amour comme on nous enseigne la conduite accompagnée ? Qu’est-ce qui est le plus utile dans la vie, au bout du compte ? Vérifier scrupuleusement ses angles morts ou maitriser l’art délicat du cunnilingus (du latin cunnilinctus, de cunnus « vulve » et lingere « lécher ») ?

—     Je rétrograde mieux, tu trouves pas ? J’ai gagné en souplesse.
—    C’est vrai.
—     Il est souvent en déplacements pour son boulot, j’imagine…
—    Qui ça ?
—    Le père d’Hugo.
—    Pas spécialement, non. Il travaille à la ville. On est assez tranquilles, en fait.
—    Je vois. Employé municipal, c’est merveilleux. Tu t’ennuies dans la vie, Sabine ?
—    Non… Non, pas du tout.
—    Excuse-moi si je suis trop direct.
—     J’ai besoin de stabilité. A gauche.
—    Encore à gauche ?
—    Oui.
—    Les pneus neige, tu me conseillerais de les mettre à quelle période, à peu près ?
—    Je dirais fin novembre.
—    Mais t’as jamais eu envie de… Enfin, je veux dire, sexuellement, ça te convient cette relation bien stable, bien tranquille ?
—    Ne fais pas ça, Arnaud. Depuis que je te connais, c’est comme si…
—    Tout va bien Sabine. Je suis là.
—    Et puis tout te vient si facilement…
—    Je peine encore un peu sur les démarrages en côte. Et tu le sais.
—    Oui, mais c’est charmant. Tu me rends folle.
—    Ecoute. Je vais poser ma main sur ta cuisse, ok ? Je vais attendre une ligne droite avec une bonne visibilité et…
—    Un jour, tu vas me rendre folle. Complètement folle.
Je fais glisser ma main gauche vers la chaise vide au moment précis où ma mère fait irruption dans ma chambre.
—    On mange dans cinq min... Mais enfin, Arnaud, qu’est-ce que tu fabriques ?
Je ne suis pas en train de me masturber de la main gauche devant le patinage artistique, mais c’est tout de même embarrassant.
—    Rien. Merde. J’écris un sketch. Tu ne pourrais pas frapper avant de débouler comme ça ?
—    Un sketch ? Mais pour qui ?
—    Rien, laisse tomber. C’est la conduite, ça me stresse. Je m’entraine, c’est tout.
—    On mange dans cinq…
—    J’ai pigé. J’arrive. Le temps de trouver une place et j’arrive.

8.

Sans être d’un tempérament fondamentalement autodestructeur, deux choses pourraient très vite me pousser à descendre un bidon d’eau de javel cul sec : le succès planétaire de Madame Bovary et les repas du dimanche midi en famille. Nous avons droit au traditionnel rôti de porc et ses pommes duchesses. La gastronomie française n’a toujours pas franchi les portes de notre foyer. Pour commencer, notre cuisine est trop petite. Il y a à peine assez de place pour s’assoir.

On ne sait jamais trop à quoi s’attendre en passant à table, ici. C’est pas tellement la bouffe, qui est assez basique dans l’ensemble, mais plutôt l’ambiance, qui peut vite dégénérer. Chaque cuillère de petit suisse pourrait être la dernière. J’adore les petits suisses, la question n’est pas là, mais je ne voudrais pas non plus crever sur une note de fruits synthétisée. Le responsable de l’animation, mon père, sous-officier de l’armée de terre, est un homme à retardement. Il peut te péter à la gueule n’importe quand, quoi que tu fasses. C’est comme pique-niquer sur un volcan. Aujourd’hui il est un peu vaporeux, un peu sismique. Personne ne dit rien mais tout le monde sait que le dessert pourrait être servi sur une coulée de lave. Il serre les mâchoires, respire fort par le nez et me dévisage paternellement, comme si je venais de pisser contre le frigo ou que ma coupe de cheveux déshonorait la famille (c’est en partie le cas).

—    On ne t’a pas attendu pour mettre la table… dit-il.
—    Vous avez bien fait. J’ai eu un mal de chien à me garer.
—    Christiane, de quoi il parle, ton gosse ?

Christiane, c’est ma mère. La femme-aspirateur a la subtilité à fleur de peau. Quant à l’autre taré, je suis aussi son fils, qu’il l’assume ou non.

—    C’est la conduite accompagnée, ça l’angoisse, explique ma mère.
—    Alors, qu’est-ce qu’on bouffe aujourd’hui les copains ? je demande.
—    S’il continue à jouer aux cons, je vais le taper, prophétise mon père avec amour.
—    Mon adjudant, laissez-moi terminer ma croissance et je vous promets qu’on se calera un combat de boxe ou un duel à l’épée. Au stade actuel de mon développement, croyez-moi, ce ne serait amusant pour personne. J’ai un physique de capot de bagn…
—    Si tu pouvais arrêter de vouvoyez tout le monde, ce serait sympa.
—    Je ne vouvoie ni Mère, ni Frère-Tigre. Mon Dieu, mais serait-ce un rôti de porc ?! Je suis stupéfait ! Ce qui me plait le plus dans cette famille, c’est qu’on est constamment surpris…

Nous mangeons la même chose tous les dimanches depuis la chute du mur de Berlin (survenue au cours de la nuit du neuf au dix novembre 1989). Une pomme-duchesse vous manque, et tout est dépeuplé.

—    Alors, tu comptes faire quelque chose aujourd’hui ? demande mon père. Ou bien tu vas juste faire mauvais usage des ressources présentes sous mon toit ?

Si la planète se résumait à cette famille, je jouerais indiscutablement le rôle du tiers-monde : je ne travaille pas, je suis presque rachitique, je vis au crochet des autres et je ne sais pas quoi faire de moi.

—    Je pensais me droguer un peu. Qu’est-ce que vous me conseillez pour commencer en douceur ? J’ai entendu dire que le LSD, ça tournait bien à votre époque. C’est fiable comme came ?
—    Tu ne voudrais pas être sérieux deux minutes, suggère ma mère.
—    Mère, si je suis trop sérieux, je te jure que je me flingue. J’essaie de ne plus trop réfléchir et de considérer la vie sous l’angle de l’humour. C’est ma seule chance.
—    Je te trouve pas spécialement marrant, moi, juge mon père.
—    Ne plaisante pas avec le suicide… annonce ma mère, les yeux dans le vide.
—    Tu veux dire c’est une option à considérer sérieusement ?
—    Mais bien sûr que non. Pourquoi faut-il toujours que tu sois si….
—    Bon. Alors on peut se détendre. Mon Adjudant, vous me passez la moutarde ?

C’est vrai que je fais de mon mieux pour ne plus réfléchir. Je me suis mis en congés mentaux, depuis quelque temps. Ma carrière d’intellectuel est derrière moi. Je compte bien foirer mon année de terminale l’an prochain. Je crois que j’en ai vraiment besoin. Mon jeune esprit pas encore formé est déjà pollué par une quantité considérable d’informations dont l’utilité parait sujette à caution. Je suis constamment traversé par des références au programme scolaire et c’est emmerdant. Ca va me faire un bien fou de baisser un peu les bras.

Chacun évite maintenant le regard de l’autre et se concentre sur l’entité neutre que constitue mon petit frère. Du coup, Frère-Tigre considère chaque fin de repas comme une espèce de scène ouverte où il peut exprimer librement sa créativité. En vérité, nous avons peur de ce que nous pourrions trouver dans les yeux de l’autre. Maman fixe son assiette et papa regarde droit devant lui, ou bien il examine le plafond. Ce que j’aime par-dessus tout, c’est l’air inspiré qu’il se donne afin de justifier sa passion pour le plâtre et la tapisserie, comme s’il réfléchissait à quelque chose de fondamental. Ma mère, elle, est plongée dans une pénible mélancolie de fond de yaourt. Il faut la voir gratter le fond de son brassé nature. On dirait qu’elle enterre un proche.

—    Caca-fourchette, balance le frangin.

Mon petit frère a cette passion : il invente des mots composés qui commencent tous par caca. C’est une sorte de génie. Nous lui devons déjà le fameux caca-fenêtre, mais aussi caca-parc, caca-singe et caca-fusée. C’est le plus grand comique de tous les temps, ce gosse. Il a ce rire, de la pure magie. Un mélange de sincérité absolue et d’esclaffement camerounais. Il est pratiquement impossible à engueuler, dans ces conditions. Dès qu’il se sent en danger, il envoie un bon vieux caca-pardon et en général, tout le monde finit par éclater de rire, ce qui relève du tour de force, chez nous. Il prend quand même une fessée de temps en temps, pour la circulation, mais il faut vraiment qu’il ait déclenché un incendie ou tenté de frapper ma mère à coups de marteau (cette fois-là, il voulait la réparer) (ses intentions étaient pures).

—    On compte aller visiter le château de Phalsbourg cet après-midi, tu viens avec nous ?

Ma mère me demande ça comme si une vie était en jeu.

—    Techniquement, ce n’est plus un château. Juste une ruine, je précise.
—    Alors là, je ne suis pas d’accord.

Maman prendra toujours la défense de tout ce qui s’écroule. Je ne comprends pas pourquoi elle ne m’aide pas davantage.

—    C’est pas grave, ça change rien : je viens pas. Marcher deux heures pour tomber sur un tas de cailloux, je sais pas, ça ne me fait plus rêver. Les hormones, sans doute…
—    Petit con, c’est pas possible d’être aussi…
—    Ça te ferait du bien de prendre un peu l’air.
—    J’ouvrirai un peu la fenêtre de ma chambre.
—    Quand même, rester enfermé tout le temps, comme ça… C’est pas sain.
—    Mais enfin ça crève les yeux qu’il est pas sain, ce gosse ! T’as vu tous les boutons qu’il a sur la gueule ?
—    C’est pas sa faute, allez… Tu mets bien ton Eau Précieuse ?
—    Sans faute, Mère. Sans faute. Mais tu sais, je crois que j’aurais besoin d’autre chose…
—    Le grand air, pour commencer.
Non, la baise, maman.
—    Faut qu’il tire un coup, c’est la seule solution.

Mon père sait parfois faire preuve de bon sens. Toujours à mes dépens, cela dit, et c’est dommage. Ma mère, qui ne se sent pas prête à débattre de ce genre de cure, propose une nouvelle transition foireuse :

—    Quelqu’un veut du Chaussé aux Moines ?
—    Mettons que je vienne, voir vos ruines là… Je pourrais conduire ?
—    Mais enfin, non ! Tu n’as pas encore fini tes heures.
—    Mère, on s’en branle. S’il te plait. Tu veux que je prenne l’air oui ou non ?
—    Oui. Mais je ne te laisserai pas conduire avant que tu aies fini tes heures.
—    J’ai un don, tu sais.
—    Pourquoi tu t’entraines dans ta chambre alors ?
—    Je ne m’entraine pas à conduire…
—    Ah bon ?
—    Je m’entraine à parler.

Le repas s’achève sur cette triste confidence, que personne ne saisira au bond. Je suis invité à débarrasser la table mais je prétends avoir une chose très importante à faire, d’abord.

9.

Très Sainte Chiottes, un jour j’écrirai un sonnet pour vous (abba abba cde cde). Les Très Saintes Chiottes, ce sont les oubliettes de cette maison. Et j’ai vraiment, vraiment besoin qu’on m’oublie. J’y passe donc un temps considérable, dans le seul but de fuir la réalité. Mais c’est aussi l’endroit où l’on se confronte à la culture, chez nous. Les toilettes familiales sont notre bibliothèque d’Alexandrie (Egypte, 288 avant notre ère) : Rubrique à Brac de Gottlieb, Agenda de Cavanna, Le sceptre d’Ottokar, Le tour de Gaule d’Astérix, psychologie magazine (« mieux communiquer avec votre ado, sans vous mettre en danger ») et bien entendu, les Très Glorieux Catalogues d’Habillement Printemps/Eté ou Automne/Hiver.

Comment parler de Tiffany ?

Tiffany fait sa première apparition dans ma vie il y a deux ans, en page quarante-huit et quarante-neuf du catalogue 3Suisses, le chouchou. On s’est regardés. Elle, dans son ensemble rose Folie Douce à deux cents balles. Moi, assis sur le trône, déjà en relation avec un mannequin Wonderbra, page soixante-dix. On s’est regardés, Tiffany et moi, et je crois qu’on a su immédiatement que ce serait du sérieux. Elle était… pure. Ses mains dissimulaient pudiquement son sexe, car elle portait une culotte de dentelle finement ouvragée, transparente. Elle paraissait gênée, prise sur le vif, au milieu de son salon bien rangé. J’ai tout de suite compris qu’elle était différente.

—    Salut, j’ai dit. Je m’appelle Arnaud. J’ai seize ans. Je vis avec mes parents, dans l’Est de la France. J’aime le rock mongoloïde désespéré et balancer des trucs lourds dans la flotte, ce genre de conneries. Des parpaings au milieu du lac, n’importe quoi. Je suis sagittaire et je suis en train de virer nihiliste. Tu es très belle.

Elle a continué à me regarder sans rien dire, par en dessous, vachement timide. On voyait clairement ses tétons à travers le soutif mais je faisais tout mon possible pour ne pas trop les fixer.

—    J’ai une chambre là-haut, ai-je continué en désignant le plafond des chiottes. C’est un peu le bordel par rapport à chez toi mais si tu veux je te montre…
—    Jouons carte sur table, Arnaud : tu es déjà avec Svetlana. Les filles parlent sans arrêt, ici, tu sais.
—    La grande blonde page soixante-dix ?
—    Celle-là, oui.
—    Attends-moi deux secondes…

Je me suis remis à feuilleter le catalogue et dès que j’ai trouvé cette ribaude de Svetlana, j’ai arraché la page théâtralement. J’en ai même fait une boulette. Je suis retourné page quarante-huit et j’ai été très clair avec Tiffany :

—    Ma vie à ta vie enchaînée, qui s'écoule comme un seul jour, est une coupe toujours pleine, où mes lèvres à longue haleine puisent l'amour.
—    C’est magnifique.
—    Alphonse de Lamartine, tu m’étonnes...

Elle a eu ce léger sourire, presque imperceptible, très Mona Lisa (La Joconde, Léonard de Vinci, réalisé entre 1503 et 1506). Elle a dit :

—    Elle vaut vraiment le coup d’œil, cette chambre dont tu me parlais ?

Tiffany m’a raconté qu’elle étudiait la littérature française à l’université de Saint Louis, dans l’état du Missouri. Elle envisage de devenir écrivain, ou au moins nouvelliste. Elle pose dans les pages lingerie afin de financer un éventuel voyage en Europe, et visiter si possible la tombe d’Honoré de Balzac (1799-1850) au cimetière du Père Lachaise. Elle est scorpion.

—    T’as déjà visité Paris ? elle a demandé.
—    Tu rigoles ? J’y passe tous mes étés. J’ai un oncle qui habite là-bas. Il connait même un bouquiniste, c’est pour te dire.

Je ne suis allé à Paris que deux fois (et la première fois, l’autocar ne s’est pas vraiment arrêté). Le détail du bouquiniste est authentique, lui.

—    Est-ce que tu m’y emmèneras un jour ?
—    D’abord ma chambre, Paris ensuite ! j’ai répondu, comme un véritable cinéaste new-yorkais.

Tiffany et moi, on a quitté les Très Saintes Chiottes main dans la main. Avant de monter dans ma piaule, on a fait un détour par le salon, où mon père se liquéfiait lentement devant la télé. Quand il a vu que je paradais avec un bombe sexuelle made in U.S.A, il a tout de suite moins fait le malin.

—    Mon Adjudant, je vous présente Tiffany, page 48. On va un peu trainer dans ma chambre, pour le dépucelage et ce genre de trucs…
—    Bien. C’est très bien, il a dit. Evite de croiser ta mère. Ca la tuerait.
—    C’est ça, bon aprèm vieux con.
—    Oui. Merci. A vous aussi. Hé ! Fils ?
—    Quoi encore ?
—    N’attrape pas le sida, d’accord ?
—    Ouais, merci. De même.

10.

En vérité, et je le regrette, les contours de Tiffany se sont évanouis tandis que je terminais de débarrasser la table.
Je remonte dans ma chambre, seul. J’envisage le suicide cinq minutes, comme après chaque repas en famille. Ça n’aide pas à digérer mais il faut savoir faire le point, de temps à autres. Finalement, je m’inflige cinquante pompes. J’en fais douze, avant de reprendre place à mon bureau. Je place mes mains sur le volant en plastique. Je regarde la chaise vide, à côté de moi. Sabine a disparu elle-aussi. Je n’ai plus la pèche. Je conduis seul, pour changer. C’est une route de montagne, à la tombée de la nuit. Une cigarette se consume lentement, posée en équilibre sur le tableau de bord. L’autoradio diffuse les Doors, Riders On The Storm, la meilleure musique du monde pour conduire. Je roule ni trop vite, ni trop lentement. Beaucoup de souplesse. Beaucoup d’anticipations. De chouettes trajectoires. Je suis en train de franchir les Alpes et je ne m’arrêterai pas avant l’Inde. C’est comme ça. Je suis un type… parti pour de bon. Il y a un sac de couchage sur la banquette arrière, et des chips. Le niveau d’huile est correct.

A la sortie d’un lacet, je suis obligé de piler devant une chèvre. J’ai d’excellents réflexes mais qu’est-ce qu’elle fout là, immobile, au milieu de la route ? C’est une très vieille chèvre. Une vraie ruine de chèvre. Si un motard allemand arrive par-derrière, il me rentre dedans, angle mort ou pas. Il faut qu’elle bouge. Je klaxonne. Je passe la tête la fenêtre : « Hé connasse, casse-toi de là, on va se faire emboutir ». J’envisage de la contourner, éventuellement, mais d’autres motards pourraient arriver en face, poignée dans le coin, peut-être même des hollandais, j’en sais rien. Je jette ma clope vers l’animal mais mon mégot retombe assez loin de la biquette. Elle me regarde sans grand intérêt, mais fixement. Et puis elle se met à parler :

Il faut que tu prennes l’air, mon garçon. Il faut avoir foi en la vie. Ne désespère pas trop vite. Tu es plus fort que tu ne le penses. Tu n’as pas de cancer des testicules. Tu n’es pas très beau, c’est vrai mais tu pourrais le devenir... Tu rencontreras bientôt quelqu’un. Une femme. Hors catalogue.

Je klaxonne comme un dingue. Mais la chèvre ne bouge pas. C’est parfait comme animal totem, pour moi, une saloperie de chèvre qui parle.

Tes parents t’aiment. Ils font ce qu’ils peuvent. A leur façon, ils t’aiment.

Je les emmerde, chèvre ! Et je t’emmerde aussi. Fous le camp de ma route.

La connaissance est une arme. Ton esprit est ton…

Alors je démarre en trombe et vous savez quoi, je lui roule sur la gueule. Au final, je percute mon animal fétiche, qui va s’éclater contre le parapet. Je jette un coup d’œil dans le rétroviseur. La chèvre agonise, le cou cassé, les tripes à l’air. Elle dit encore :

Continue à bien mettre ton Eau Préci…

Et elle meurt.
Moi, je suis un type parti pour de bon.
Je suis un mec qui soigne ses trajectoires et qui a l’intention de tout foirer l’an prochain. Et puis les années suivantes.
Comme tout le monde, en fait.
Depuis Clovis, au moins (Roi des Francs de 481 à 511).

= commentaires =

Muscadet

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Pute : 0
    le 21/07/2017 à 20:35:33
https://www.youtube.com/watch?v=t2JdHTBz3P4
David

Pute : -1
caca 47    le 21/07/2017 à 21:10:57
Salut,

Une belle tranche, ni trop fine, ni trop épaisse, de vie, ni trop jeune, ni trop âgée, sous une écriture, ni trop pesante, ni trop frivole, aguerrie à rendre l'essentiel superfétatoire, ou à Tourcoing.

Une balade drôlissime chez l'ado muscadet, un grand Duduche fils d'un adjudant pas Kronenbourg et d'une pas mère Marie-Thérèse des Batignolles.
Lapinchien

tw
Pute : 6
à mort
    le 21/07/2017 à 21:44:33
Un Masturbin, c'est tout de même pas mal d'entraînement et de nombreux catalogues des 3 suisses aux pages qui collent.
LePouiIleux
Critique psychologie magazine    le 22/07/2017 à 16:48:53
Merci pour ce moment. C'est bien, il y a de la matière et on rigole bien des tribulations mentales de ce jeune branleur. L'adolescence c'est tragi-comique. Cinq étoiles.
Muscadet

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Pute : 0
    le 22/07/2017 à 20:19:21
C'est un texte atypique de la collection parce qu'il propose des passages franchement autobiographiques, c'est sensible, ce qui n'avait pas clairement été le cas jusqu'ici, ou alors habillé d'une composition. Il diffère aussi dans son format et sa structure en regard des productions précédentes, tout en conservant leur défaut principal.

La redondance de certains ressorts humoristiques alourdit de temps à autre l'écriture, mais à la réflexion, je me dis que ce comique de répétition est aussi celui qu'on retrouve dans l'expression des adolescents, qu'on a tous plus ou moins pratiqué, et qui a tendance à s'estomper par la suite avec l'âge.
Il est donc possible que ce soit particulièrement intentionnel.

J'ai aussi effleuré l'idée que ce texte pouvait avoir été en partie écrit il y a des années, et éventuellement dans le cadre d'un journal intime de l'époque.
Mais quand on lit régulièrement CTRL-X, on peut aussi en douter, puisqu'on relève ici la même inclination dont il a des difficultés à se défaire, la grande affliction de l'auteur : celle de la blague de trop. (Muscadet, 2017)

J'émets un doute sur certaines lignes de dialogues familiaux qui semblent apocryphes. Sans doute parce que j'aurais pris une gifle dans les mêmes conditions, et qu'elles m'apparaissent du coup moins réalistes.

Je crois également que la conclusion cathartique hallucinogène à base de chèvre n'était pas indispensable.
Muscadet

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Pute : 0
    le 22/07/2017 à 20:41:22
Sur le sujet, on pourra conseiller "La conjuration des imbéciles" de John Kennedy Toole, ou le classique "Vipère au poing" d'Hervé Bazin.
crtl xxxxx
    le 25/07/2017 à 18:18:22
Le comique de répétition relou n'est en aucun cas intentionnel et tu le sais. Le syndrome de la blague de trop n'a pas encore fait l'objet d'études sérieuses mais il représente une des premières causes de suicide chez les auteurs francophones de 35/45 ans, selon les chiffres dont je dispose.

Quant au journal intime tenu à l'époque, je le conserve au fond d'un secrétaire que je me promets de repeindre depuis huit ans, avec ma mini planche de surf Quicksilver que j'attachais autour du cou de juin à août 1996, fièrement même. Je ne souhaite pas particulièrement montrer l'une ou l'autre de ces preuves à charge, on le comprend.
Muscadet

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Pute : 0
    le 26/07/2017 à 00:20:19
http://www.20minutes.fr/montpellier/2109323-20170725-gard-amis-font-mauvaise-blague-finit-paraplegique
Lapinchien

tw
Pute : 6
à mort
    le 26/07/2017 à 06:30:25
je ne pense pas être d'accord avec la théorie du slip exprimée dans ce texte. Le fait est que je suis la plupart de ma journée en slip et que j'ai plein de problèmes.
Lapinchien

tw
Pute : 6
à mort
    le 26/07/2017 à 06:55:07
reaction à l'article de Muscadet : "le dimanche à 10 h messe, passage de la fouace dans le village, 11 h abrivades apéritif, 15 h pétanque, le soir soirée dansante avec Dj Aka / Vendredi samedi et dimanche magicien, jeux et spectacles pour enfants"

1) Dj Aka : je vois que la Zone était dans la place.

2) alcool+tauromachie+religion+magie=cocktail explosif
Lunatik

Pute : 1
    le 13/10/2017 à 22:45:56
La plupart du temps, lire un texte de Trompette ravive ma foi moribonde en la littérature francophone.
Celui ci ne fait pas exception.

Je ne trouve même pas une petite mesquinerie bien zonarde à asséner. L'humour n'est ni lourd ni redondant, juste à point comme il faut pour agir efficacement sur mes zygomatiques ; et la chèvre, cet animal du démon, n'a que ce qu'elle mérite.

Juste je trouve que : "je me mis en congé mental" sonne mieux à l'oreille au singulier qu'au pluriel.
Lunatik

Pute : 1
    le 13/10/2017 à 23:06:18
Ah si, une critique : côté titre, tu nous as habitués à mieux. Il est un peu mou du genou, celui ci.

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