Il s'était résolu à éviter soigneusement toute rébellion collective. Le collectif, on s'y noie. Ça nuit à la possibilité de se démarquer.
Dans le collectif, il se sentait moins visible. En réalité, il y devenait réellement invisible ; c'est qu'il n'avait rien de plus ni de moins que les autres, et cette réalité là le dérangeait profondément.
Lui ? - Il voulait qu'on le voit. Il voulait exister et être reconnu.
Mais il n'y arrivait pas.
Ceci dit, il avait un petit talent : l'écriture.
Certes il encombrait ce talent d'un tas de concepts hérités de son passage à la faculté, mais ce talent était bien là. Il aurait pu peut-être faire un vrai livre. Un livre qui aurait retourné la gueule des gens. Mais sa démarche n'aboutissait jamais.
Plus préoccupé par lui que par le fait d'écrire, l'écriture n'intervenait jamais que comme un panneau publicitaire existentiel qui se noyait, invariablement, dans la forêt des panneaux publicitaires des autres.
Et puis il y avait aussi ses pollutions intérieures. Et il ne s'agissait pas de l'alcool pour être alcoolique, de la drogue pour être toxicomane, de l'écriture pour être écrivain ou des médicaments pour être bipolaire... Non...
Ou plutôt si, car la faculté avait laissé en lui les traces de cette pseudo-philosophie essentialiste, construite à la bonne franquette, sur le cadavre de Deleuze et de Foucault au début des années 2000.
Il était plus préoccupé à être pour être reconnu qu'à faire pour se réaliser.
Là aussi, un étudiant raté des plus banals.
Il écrivait la nuit, car il se figurait que l'écriture c'était la nuit que ça se passait. Il en était ainsi de l'écriture comme du reste : il faisait ce qu'il se figurait devoir faire pour se distinguer des « moutons ».
Courant après Bukowski comme un âne après une carotte, il se prescrivait les compléments alimentaires que le Maître avait dit avoir pris pour réaliser ses chefs-d’œuvre.
Il en résultait des textes qu'il aurait pu écrire de jour en buvant de la limonade et des petits gâteaux. Il se décevait. Surtout lorsque il se réveillait vers 14h et se relisait.
Vint ce que sa mauvaise foi avec lui-même devait naturellement lui proposer : 1. ne plus se relire ; 2. reprendre dès le réveil le cocktail anxiolytique-vodka-pétard qui l'avait accompagné toute la nuit. Il y gagna en confort avec lui-même.
Produire de la merde sans se risquer à la renifler, c'est confortable. Renifler sa propre merde après avoir vaporisé des psychotropes senteur lavande, c'est encourageant pour continuer à chier.
Au début, il restait dans cet état de conscience modifiée où il pouvait contempler le sexe de ses créations tantôt raide, tantôt trempé. Il commençait même à s'apprécier.
Il s'apprécia tant, qu'un lundi, il eu la certitude de pouvoir éblouir la serveuse du bar d'en bas, avec sa prose.
Tout orgueil déployé il voulait l'aliéner à son génie littéraire et incompris, car bien trop expérimental pour ses contemporains. De façon moins prosaïque, il voulait la sauter.
Elle ? - Elle avait mal aux pieds, aux mollets et aux bras. 10 heures à servir des étudiants déguisés en pauvre, ça vous ravage les guibolles.
Il lui restait encore 1 heure à tirer lorsque le garçon hirsute qui buvait des cafés armé de son stylo et de son bloc-note, se pointa en terrasse.
Elle attendait son regard gourmand sur son corps. Elle y trouvait une satisfaction qui tranchait nettement d'avec toutes les salades que la clientèle masculine lui servait quotidiennement.
Depuis quelques semaines maintenant et, toute fatigue mise à part, elle se serait bien défoulée avec lui un ou deux soir.
Sa timidité l'émouvait et lui donnait un sentiment d’ascendance qui l'excitait.
***
Comme chaque soir depuis deux mois, le rassemblement contre « La Loi Travail » qui se déroulait à quelques dizaines de mètres de là, se mit à tourner au vinaigre. D'un seul coup et sans raison apparente, un groupe de flics rentra dans le tas ; à grands coups de matraques télescopiques et de gazeuses.
Un jeune homme aux dreadlocks soigneusement mises en valeur par un bonnet rouge-jaune-vert lève les bras en l'air.
« Nous sommes pacifiques » hurle-t-il avant de recevoir, passivement, le plomb de l'une des matraques policières sur le front.
Puis un deuxième qui le percute au même endroit que le précédent : en plein milieu du front.
Sonné et à terre, il se relève rapidement et se met à courir instinctivement dans la direction opposée au carnage qui continue.
Essoufflé, il s'arrête devant le bar.
Encore ahuri de se faire latter la gueule comme n'importe quel petit con de la cité HLM voisine, il reprend pourtant ses esprits en fixant l'écrivain qui arrive en même temps que lui devant l'établissement.
« On n'a rien fait ! On était pacifistes ! On n'est pas des casseurs ! »
Et puis il se retourne vers les flics qui continuent le massacre, à quelques dizaines de mètres de là. « CRS = SS ! CRS = SS ! ... ».
Le manifestant est en transe.
L'écrivain qui ne déperche plus depuis deux semaines le regarde, mi-surpris mi-ataraxique.
La serveuse sert un groupe d'hommes qui s'amusent cyniquement de l'excitation du manifestant. Elle partage cette méfiance envers la clownerie politique d'un rasta des beaux quartiers qui se découvre des fibres révolutionnaires à l'occasion d'un mouvement social. Elle partage aussi l'agacement de ses clients devant le slogan d'outre siècle que l'autre continue de beugler.
Elle sent que ce rasta bien propre sur lui n'a pas assimilé l'évidence du fait policier : la police comme le charpentier a des outils de travail, et ces outils ne sont pas là pour faire joli.
Les flics, ça ne fait pas dans le néo-post-modernisme : les flics ne sont pas armés pour être flic.
Les flics sont flics parce qu'ils agissent comme tel. Pour ce faire, ils sont armés de leurs instruments de travail.
« Ta gueule ! » - finit par hurler l'un des clients à l'attention du manifestant esseulé.
Le manifestant se retourne vivement vers le point d'origine de cette scandaleuse requête.
L'écrivain se retourne bien plus mollement pour contempler l'entrée en scène de ce nouvel acteur.
Il est stupéfait du spectacle que le monde lui offre aujourd'hui. Un profond sentiment de reconnaissance le subjugue pour ce spectacle.
Enfin, il voit celle qu'il veut impressionner de sa prose ; celle pour qui il est venu ici. Une improbable vivacité s'empare soudainement de lui et c'est d'un pas décidé qu'il croit s'avancer vers elle.
Mais il ne « s'avance » pas en réalité.
Il se rue sur elle et bouscule le manifestant qui était encore en train de chercher ses mots pour répondre à son agresseur. Agresseur qui se relève spontanément et enfonce son énorme poing de maçon sur le nez de l'écrivain. Réflexe d'autodéfense.
Propulsion de l'écrivain vers l'arrière.
Le plateau de la serveuse qui lui tombe des mains.
Le manifestant qui se barre rapidement. Dissuadé de discuter avec les forces sociales en présence.
« Oh ! Qu'est-ce que c'est que ce bordel ! » hurle le gérant de l'établissement. « Vous en faites pas déjà assez dehors ? » continue-il. Il sort de derrière le comptoir, un nerf de bœuf à la main. « Et toi, Gérard, tu dégages ! » dit-il au maçon-boxeur encore debout.
Gérard se lève et sort en maugréant.
Le gérant le suit de près et s'arrête devant l'écrivain à la face souillée d'hémoglobine.
Il le dévisage et exhibe son nerf de bœuf en lui hurlant : « Aller ! Hop ! Fous le camp ! Aller ! Debout ! Dégage ! … ! »
L'écrivain fixe le plafond. Il lui trouve un certain charme, à ce plafond.
L'autre croit qu'il se fout de lui et commence par lui donner des petits coups de pied pour le faire réagir.
Rien n'y fait, alors les petits coups de pied cessent. L'honnête commerçant attrape l'écrivain par le col. De sa main libre, il le le traîne en dehors de l'établissement pour l'abandonner sur le trottoir.
Le plafond est bien plus haut maintenant.
Les lumières des lampadaires ne permettent pas de distinguer les étoiles, mais la voûte noir-bleu lui donne un sentiment d'infini et de néant suffisamment convaincant pour rester allongé là où l'autre l'a traîné.
La serveuse a fini de ramasser les tasses cassées et le verre brisé. Elle a lavé le sol et a encaissé deux mains au cul auxquelles elle a répondu mécaniquement par un « Putain... lâche moi gros porc... ».
Elle jette de vifs coups d’œil, de temps à autre, sur l'autre machin à bloc-note qui gît sur le trottoir.
Elle est surprise de s'en inquiéter, car les clodos hirsutes se la jouant intello, ça l'a toujours fait chier.
« Faudrait pas qu'il claque devant le bar quand même... » dit-elle au gérant sans le regarder.
Lui, il a déjà oublié le gisant. Il en est à l'heure où les patrons de bar bouffent les cotisations URSSAF, dont ils se plaignent tant, en payant des tournées à la clientèle (et surtout à eux-même).
« Ah ouais ? Et bah, j'en ai rien à foutre ! » et les accoudés du comptoir de rire obséquieusement, servilement, dans l'espoir de se faire servir une énième tournée du patron.
Lui, ça l'encourage : « Les clodos, ça te fait mouiller ? Aller... Dis-le nous... On le sait que t'as le feu au cul... »
Elle ignore la réplique et décide de fermer sa gueule pour conserver son emploi. Plus que dix minutes à tirer de toute façon...
« Aller... Dans dix minutes on ferme les rideaux et on te gâte... Hein les gars ? » reprend le gérant tandis que sa salariée finit de débarrasser les tables.
Depuis 4 mois qu'elle bosse dans se bouge, elle a toujours fermé sa gueule. Continuer sur cette ligne lui apparaît de plus en plus compliqué... mais elle se force.
L'un des fruits confis accoudés au comptoir fait mine de quitter l'établissement, mais arrivé à la hauteur de la porte, il la referme et tire les rideaux. Il reste là, en travers l'unique sortie, comme un vigile de boîte de nuit.
Elle ne laisse rien transparaître. Elle sait que la peur excite les animaux. Elle continue son travail.
Plus que 5mn avant que le réveil de son portable ne sonne pour lui annoncer la quille.
Tandis qu'elle finit de s'affairer dans un silence annonciateur de chaos, l'un des membres de la horde encore scotché au comptoir s'en décolle. Par derrière, il avance vers elle pour lui saisir les hanches.
D'un mouvement agile et sec, elle fait immédiatement pivoter son avant bras vers l'arrière, poing fermé.
Le nez de l'autre, tout près de son oreille, craque instantanément sous l'impact.
Il fait deux pas en arrière, et alcool aidant, il se vautre lamentablement dans un bruyant chahut de chaises empilées et dorénavant renversées.
Le réveil de son téléphone sonne. Sa journée de travail est officiellement finie.
Touché dans sa virilité déjà difficile à retrouver dans son alcoolisme, l'homme se remet rapidement sur ses pieds.
Elle éteint le réveil de son téléphone.
Le rire des autres hommes et le mépris de la serveuse qui l'ignore au profit de son portable, l'excitent d'autant plus. « Salope ! Tu vas pas comprendre ce que je vais te mettre ! Je vais t'en faire chialer tes morts ! ».
D'un pas décidé il va sur elle.
Elle ne bouge pas et l'attend.
L'espace ne lui permet pas de déployer ses membres comme il le faudrait. Elle opte donc pour un efficace chassé dans le genou droit qui fait couiner de douleur le porcin qui se croyait taureau.
La jambe pliée, mais dans sur un axe de rotation contraire à la nature d'un squelette humain, l'autre perd ses appuis et s'effondre de nouveau. Stupeur dans le bar.
Les quatre hommes encore valides dégagent le parfum de la vengeance, de l'éventration et de l'humiliation. Les choses sérieuses vont commencer.
Elle est prête à un massacre.
Dehors, la manifestation qui ne s'est pas dispersée semble avoir tournée à l'émeute.
C'est l'heure, ils doivent être là maintenant.
***
Le manifestant à dreadlocks est revenu sur ses pas. Il est au chevet de l'écrivain. La nuit hurle de sirènes. Des vitrines explosent. Des feux s'allument dans les ruelles et des voitures de police s'embrasent. Le manifestant à dreadlocks appelle un « street-médic » à pleins poumons. Mais cet appel reste sans effet.
De l'autre côté de la vitrine dedans laquelle un rideau est tiré, la serveuse sent l'homme qui barrait la sortie s'avancer dans son dos. Face à elle, ceux du comptoir se sont avancés pour former une ligne. Son téléphone sonne, plus personne ne bouge.
Elle décroche :
« - Tu arrives ou bien ?
- J'ai un petit problème là... »
Elle ne finit pas sa phrase. Ses agresseurs se ruent sur elle d'un seul homme.
L'appareil téléphonique glisse de sa main pour la libérer.
Elle veut faire payer très cher les intrusions dans son corps.
Dehors, l'écrivain s'est assis. A côté de lui, le manifestant à dreadlocks qui n'arrête pas de parler : « Ah ! Les salauds ! Les fascistes ! ... ! ».
Tous les deux ont le visage plein de sang séché.
De temps à autre, il appelle encore : « Médics ! Médics ! » Mais pas de médics dans le coin.
De l'autre côté du trottoir, ils voient quatre flics refluer de façon désordonnée.
Certains se débarrassent de leur bouclier anti-émeute pour s'enfuir plus rapidement.
Sur leurs talons, un groupe d'une vingtaine de personnes cagoulées et habillées de noir. Certains sont armés de manches de pioche.
« Tout ça, c'est de leur faute ! Salauds de casseurs ! Ils discréditent nos luttes ! Et c'est nous qu'on tabasse en plus... » dit le manifestant à l'écrivain qui ne dit toujours rien.
À la grande frayeur du manifestant, la vingtaine d'individus cagoulés ne poursuivent pas les flics en déroute. Le groupe bifurque à vive allure vers eux.
Il a peur qu'ils l'aient entendu, même s'il sait que c'est impossible.
Les hommes et femmes sous cagoules attaquent brutalement la vitrine du bar qu'ils font tomber en quelques secondes. Une dizaine d’entre eux investissent l'établissement au dedans duquel un vacarme formidable terrifie encore plus le manifestant qui reste assis au milieu des autres casseurs restés dehors.
Quand deux d'entre eux se mettent en face de lui, il se chie littéralement dessus.
« Vous êtes blessé ? » dit l'un des hommes cagoulés en s'agenouillant face à l'écrivain toujours muet. Le casseur se passe des gants chirurgicaux tout en continuant à poser des questions qui restent sans réponse.
« - Ton ami est choqué. Il faut qu'il soit pris en charge... » dit-il au manifestant.
Il finit de nettoyer le sang du visage de l'écrivain, en confirmant au manifestant « que le nez de ton pote est cassé. Il faut le lui redresser... »
Puis il passe de nouveaux gants chirurgicaux et ausculte le manifestant en lui prodiguant les mêmes soins de misère qu'à l'écrivain.
« - Vous pouvez marcher ?
- ...oui... » bredouille le manifestant.
« - Très bien. Il y a un poste de premiers secours de la Croix Rouge à 30 mètres d'ici. Vous prenez la première à gauche en descendant la rue et vous y êtes. Ça ira ? Vous vous sentez de le faire ? »
Le manifestant hoche de la tête en signe d'approbation et se lève.
Le soignant se rend compte que le pantalon de son dernier patient est plein de merde :
« - Ma question est importante : tu t'es chié dessus à la suite des coups sur la tête ou … ?
- Non. C'est pas quand j'ai été frappé.
- Okay. C'est mieux pour toi si c'est simplement la peur. »
***
Trois jours plus tard...
A 10h, il buvait un café en terrasse. Il n'avait plus écrit une ligne depuis qu'il s'était fait défoncé les fausses nasales. Ça cogitait cohérent dans sa tête et il voyait le soleil plus longtemps ces derniers jours. Avec sa face bleu-marron et son tarin qui ne dégonflait pas et restait rouge vif, il attendait que son nouveau comparse ressorte des toilettes où la nature l'avait conduit pour de simples raisons d'hygiène publique.
Celui-ci sortait à l'instant du bar pour le rejoindre. Un œuf gigantesque au centre duquel une croûte noire en assurait le centre, décorait son front.
En le regardant, on avait l'impression qu'une corne lui poussait là. Comme sur la tête d'une licorne en pleine puberté.
Cet autre défiguré, c'était devenu son pote depuis la dernière nuit d'émeute qui avait secoué le centre-ville.
Il l'avait veillé, puis conduit au poste de premiers secours, puis hébergé le temps qu'il reprenne ses esprits.
Cela faisait des années que l'écrivain n'avait pas eu d'ami. De véritable ami, comprenons-nous bien. Convaincu de son hétérosexualité, il s'en sentait néanmoins amoureux.
Il s'était rasé la tête. Adieu les dreadlocks ! Tous ces connards avec lesquels ils avaient des prétentions pacifistes il y a quatre jours encore, il ne voulaient plus les voir. Où étaient-ils lorsqu'il flippait en pleine nuit, la gueule en sang ? Faisaient-ils encore signer des pétitions contre les violences policières ou dénonçaient-ils encore des casseurs à la police ?
La commission de l'assemblée locale du mouvement des « Soirs Chanteurs » avait fait une conférence de presse.
Son nouveau pote, un vrai pote doublé d'un écrivain, était en train de lire la page du journal consacrée aux dernières émeutes.
Après le compte-rendu nauséabond de la conférence de presse des « Soirs Chanteurs », il finissait par un autre article qui titrait : « Qui sont les casseurs s'invitant au mouvement pacifiste des Soirs Chanteurs ? ».
Des spécialistes du renseignement dissertaient sur « l'ultra-gauche et les mouvements anarcho-autonomes ». Il y avait même un éminent psychiatre qui avait bossé avec le FBI, et qui se risquait à des analyses comportementales pour dresser le profil type du serial-casseur.
« - Ils sont trop forts... » sourit-il à sa licorne.
« - Attends, t'as pas encore lu l'article au verso... » répondit la licorne à son bulldog.
Le bulldog tourna donc la page :
« Le gérant du café des sports, sort de l’hôpital.
À la suite de la prise d’assaut de son établissement par des casseurs, dans la nuit d'émeute du 22 avril, Mr Tian, 44 ans, avait été admis en urgence du CHU. Il y avait été opéré de toute urgence pour résorber les différentes hémorragies internes que ses agresseurs lui avaient infligées.
Il en ressort avec 28 jours d'ITT. Ses multiples fractures le contraignent à demeurer en fauteuil roulant pour plusieurs semaines encore. Les autres clients du bar présents lors de l'attaque, refusent de s'exprimer par crainte de représailles.
La barbarie et la gratuité de ces actes de violences...
…Le syndicat des commerçants appelle donc à un rassemblement devant l'établissement endeuillé pour dénoncer les violences dont ils sont victimes depuis maintenant deux mois... »
***
« - Encore un petit café ? » interrompit la serveuse.
« - Moi, non. » dit le premier de ces patients suivi pour connerie et dorénavant en rémission.
« - Moi, je veux bien... » dit le second, lui aussi en rémission et dorénavant apte à réaliser ses désirs, voire même à aimer.
- Euh... sinon : vous passez me chercher à la fin de mon service pour la manif de ce soir ? »
L'ordinaire de sa crise existentielle comme la banalité de son alcoolisme et de sa toxicomanie, le rendait quelconque. Comme c'est de coutume chez la plupart des gens ordinaires, il faisait de son inadaptation sociale et de sa thérapie alcoolique, quelque chose d'extraordinaire. En conséquence, il se croyait différent, exceptionnel.
Rien de plus banal.
Rien de plus banal.
= ajouter un commentaire =
Les commentaires sont réservés aux utilisateurs connectés.
= commentaires =
J'avais lu ce texte mais je ne l'aurais pas classé dans la catégorie st con. Voilà. Au revoir.
Commentaire édité par Cuddle.
Egalement, mais Lapinchien, en contact avec l'auteur, m'a certifié que si.
Ah, merde, du coup comme j'ai pas l'intention de l'auteur pour savoir comment lire ce texte, eh ben je ne peux pas lire ce texte. Quel dommage, hein.
Faut voir ça avec la caution LC. Je ne pensais d'abord pas l'inscrire dans la St-Conienne course.
Mais libre à toi d'imaginer l'intention de l'auteur. Les commentaires sont le cordon ombilical de chaque texte zonard.
C'est un texte de Saint Con avec crémation métaphorique, c'est pas la première fois que ça arrive dans le concours et ils ont toujours été acceptés. L'auteur s'en expliquera lui-même.
Ce texte quand je l'ai lu m'a donné l'impression d'une sorte d'anti-Amélie Poulain, avec une sorte de zoom sur le regrèté Artus de Penguern dans son rôle d'Hipolito l'auteur maudit qui traîne toujours au troquet du coin.
Effectivement le texte est bien écrit et ne pique pas les yeux. Un bon point.
sinon Kacem est aussi un insider des manifs et ce texte a, je le pense aussi valeur de témoignage, "les soirs chanteurs" c'est "nuit debout" sans nul doute. Il montre une scène qui n'a pas valeur d'exemple universel, qui ne démontre rien du tout, si ce n'est une exception qui infirme une règle établie : celle des anarchistes-casseurs enragés dépourvus de toute humanité alors qu'ici clairement ce sont les seuls à en avoir et qui en plus portent le chapeau pour des tabassages qu'ils n'ont pas commis. Les marchands s'en sortent en victimes alors qu'ils ont commis un viol et les assurances les remboursent. Les vrais casseurs ne sont pas ceux qu'on imagine. Derrière un des mecs cagoulés se cache même un chirurgien. J'aime ce retournement total de la bienséance mais je ne suis pas un bisounours, ce n'est pas une généralité, c'est déjà bien que ce soit un exemple qui infirme une règle établie en plus relativement à l'actualité c'est irrespectueux totalement par hasard et tant mieux. L'actualité qu'elle aille cramer aussi.
Merci Lapinchien d'avoir remarqué l'une des idées de renversement entre "anarchistes-casseurs" et "honnêtes commerçants". J'ajouterais juste que le personnage "casseur" le plus développé est un personnage au mode de vie sans prétention avec un métro-boulot-(castagne)-dodo... banalité du quotidien du trimard, peut-être pas assez mis en avant ci-avant.
Saint-Con ou pas, je ne sais pas. Par contre, la crémation, j'avoue que c'est un truc qui m'excite. Un peu comme Amélie P. (Lapinchien a une vague idée de ce qu'Amélie m'évoque, en plus des queues à la sécu).
Bref... Si je crame personne et même, que je ne tue personne ici (et c'est rare que je ne tue personne!), c'est parce que c'est un peu tendu juridiquement pour mes fesses en ce moment.
Il y a une plainte à la con qui est en cours d'instruction qui me réinterprète tout mes écrits pour les faire rentrer dans le cadre d'une certaine menace d'atteinte à la personne (avant c'était menace de mort, mais depuis ça a été requalifié).
Les plus paranos d'entre vous vont adorés: partout où je publie sur le net, des flics font des captures d'écran pour mettre dans le dossier.
Chose vérifié lors de ma dernière audition où j'ai même dû faire des explications de texte au gendarme me faisant face.
En espérant que cette explication de non-crémation vous satisfasse.
est ce que du coup la police va faire une fiche S pour chacun de nous ou pas ? C'est pour rajouter sur mon profil LinkedIn et mon CV.
@JosephKacem je pense qu'il y a un problème sur tes liens. Peut être il faut que tu rajoutes http:// devant ?
La vérole sur vos gueules !
Les sangliers sont lachés.
JE BAISE NIHIL !
on dit "je suce nihil"
Les fameuses fiches S...
Non. Je ne crois pas. Tout dépend du qui à fait quoi et fréquente qui et quel lieu IRL.
Pour ce qui est du http:// je t'avoue être pris du feignasserie extrême ce matin.
Donc, si tu le permet, je vois juste poser le lien ici:
www.josephkacem.com
Oui, oui, d'accord, c'est bien tout ça, mais est-ce que quelqu'un a déjà demandé au monsieur si il suçait-avalait ? Respectons un peu les traditions, bon sang.
Les traditions se perdent...J'en suis attristée.
j'ai lu le texte, bon reportage de guerre par un narrateur-auteur bien dépressif à la sauce zonarde, par contre faut vraiment le chercher le rapport à la St Con.
Ouais, bien le texte. Un poil confus par moments, mais sinon ça se lit bien, et le fond est intelligent.
C'est bien mené dans l'action, rapide et fluide, une écriture sans fioriture. Ça en dit plus long que ça en à l'air... enfin je sais pas trop comment dire sans passer pour un abruti. Un des meilleurs texte depuis longtemps sur la Zone, je trouve. S'il y avait une vraie crémation ça aurait pu faire une belle couronne pour le Grand Inquisiteur.
L'Histoire du lien qui ne marchait pas est résolus...
Sinon, je suis parfaitement d'accord avec Kolokoltchiki: difficile à faire passer dans le thème de "La Saint-Con". C'est (presque) un hors sujet.