Ils avaient disposé ceux de Droite à gauche et ceux de Gauche à droite, comme un dernier clin d’oeil aux coups de boutoir silencieux reçus depuis trop longtemps. Tous affichaient leur vrais visages, pissant et chiant de trouille. Ils priaient, et seuls les faibles ont besoin d’un messie. Des bulles de morve sortaient de leurs groins, explosant tandis qu’ils suppliaient, léchant groles, sol et excréments jusqu’à transformer leur palais délicats en nids misérables et grouillants.
On avait retenu La Masse tant que faire se peut, mais il était temps. Plus trace de caresses, de bons mots. Elle ne grognait plus dans le vide de cette époque qui n’avait d’époque que le nom. L’Histoire qu’on avait dit fini se dressait comme une lame de fond au dessus du gras Marchand et de son navire désormais d’infortune.
Ils savaient, pourtant, qu’en privant la Masse de manger, ils lui ouvriraient l’appétit, en grand, en très grand. Un gouffre qu’elle se décidait enfin à combler. Il n’y avait pas eu de Grand Soir, rien de tragique ou de cérémoniel. Va pour moins de jeux mais le pain, pas question. La Masse uniforme qu’ils avaient abêtit désormais s'abattait.
On ne se refait pas et untel fut écartelé par quatre colosses qui entreprirent de violer chacun des orifices du tronc restant, qui gigotait comme un ver et couinait comme ce que vous voudrez. A vrai dire, l’instant n’était plus à la poésie. Non, tout cela était simplement macabre mais voilà ce qu’on récolte quand de foi, et de foie, vous privez la Grand Masse. A force d’invoquer en vain la clémence, la tolérance et la décence, vous récoltiez la démence, la déchéance et tout une batterie d’autres mots rances. Le boeuf ne vous aime pas malgré les coups de fouets, il ne vous aime pas du tout.
Un enfant brûlait alors qu’on entamait son crâne à coups de marteau, et sa mère se faisait lentement éplucher les seins tandis qu’un ricaneur la fixait droit dans les yeux, enfonçant toujours plus profondément son bras entre ses cuisses maculées de bile. Elle restait silencieuse et stoïque. Toute sa vie la menait jusqu'ici, ses choix, ses éclats de rire. Sous les coups de mandrins, les mâchoires devenaient élastiques, les anus béants.
Certains traitres avaient tenté de retourner leurs vestes une toute dernière fois. Ils dénonçaient, avouaient enfin, mais sous chaque gerbe de vérité arrachée, qui sait combien de mendaces fumant se terraient, et on les tua donc, encore pire que les autres.
L’action répétée des poings sur leurs nez, leurs pommettes et leurs fronts offrirent au monde d'étranges sculptures brutales, de sang séché et d'ecchymoses mêlées.
Tu te pensais perdu
Arpentant le chemin
Et Dieu t’as reconnu
Mais ce Dieu, c’était moi.
Et tous les sorts jetés n’y pouvaient rien changer.
LA ZONE -
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Ah bon ? J'ai cru que c'était une extrapolation futuriste à l'affaire Just Ice pour Theo
et l'inversion des valeurs politiques de la droite et la gauche pour apporter la confusion sur Terre sur un ton messianique.
Le printemps zonard s'articulera sur le thème de la spiritualité et de ses combats, c'est très clair.
À méditer alors que le monde se scinde en trois ce soir : ceux qui se presseront au restaurant pour la Saint-Valentin, ceux qui regarderont PSG-Barca sur BeIn Sport, et ceux qui regarderont la mer dans l'obscurité.
On peut supposer un célibataire fauché, sans télé, vivant dans un pays sans accès à la mer. Voilà ce veinard hors du monde.
Je ne percute pas pour le passage en italique. Ça sonne à la fois familier et le foutage de gueule.
À chacun son couloir de Dantzig.
A noter que c'est également ma participation à l'initiative "Présidentielles 2017", si Lapinchien décide de l'organiser.
Si Cuddle ressemble vraiment à Britney, j'aime son texte. Sinon... non. Sinon ouais, j'aime bien sa série. Et son texte. Et je suis complètement saoul à 13h25 ?
Oups, trompé de texte. Mais celui-ci n'est pas mauvais pour autant. En fait, je vais le relire
Arrête de picoler en salle de réveil. Et que l'intendance fasse le nécessaire pour nous proposer la suite scatologique du dandy dandesque, si elle est à la hauteur des prémisses.
Je préférais le castor, aussi.
J'ai été victime d'une violation de copyright.
d'ailleurs tu l'as assassiné ou quoi ? Il a disparu de la circulation. Non mais merde quoi !
Vraiment bien, ce texte. Et "mendace", connaissais pas. Bien, bien.
Je ne l'avais pas mentionné à l'époque, j'étais d'humeur légère, voyageuse et relativiste, mais il me semblait déjà que la présentation était un peu à côté de la plaque.
Á moins que ce ne fût alors mon cas.
En effet, mais paraitrait qu'à peine écrite, l'oeuvre n'appartient plus à son auteur, et chacun lorgne le monde à travers ses aspirations/obsessions du moment.
La Masse n'a, du moins dans mon esprit, rien de fantastico-fanstastique.
Mon texte-prédiction pour l'après 7 Mai.
Ce jour là, nous fêterons les Gisèle.
tu es déjà très optimiste en pensant qu'il y aura un 7 Mai
Prédictions, prédictions...
ta vision de ce qui est arrivé à NKM était un brin exagérée
Ma vision est globale.
cf Dourak : le passage en italique sonne surtout grosse faute de conjug' qui tache.
"L'Histoire qu'on avait dit fini" m'interpelle également.
Idem "La Masse uniforme qu’ils avaient abêtit"
Bref, Lourdes Phalanges était dans une petite forme ce jour là. N'empêche que c'est quand même cool à lire, surtout l'écartèlement.
Et je vais de ce pas informer le Castor qu'il a manqué à Cuddle, et que ses jeux de mots moisis lui ont valu de passer dans le langage zonard courant (ce monde part à veau low)
Huh ?!
Arrêtez de me tenter, Lapinchier va encore me faire chien.
Sinon j'ai préféré l'épluchage de nichons. Je suis un délicat, moi.