J’aimerais beaucoup avoir l’occasion de me taire, mais j’entends des voix.
Et puis ce n’est pas la bonne période pour fermer sa gueule. Pardon ? Y’a pas de périodes ? Mais si, depuis que j’ai découvert l’histoire avec Fillon je sais que des trucs vont sauter, d’autres être glorifiés, alors question savoir, je sais quand on nous demande de nous taire… bientôt. Même que je n’ai pas connu l’uniforme à l’école, les blouses, je suis arrivé juste après, y’avait encore le même accessoiriste mais pas le même costumier. Mon maître c’était un gars surprenant et intelligent. Virulent et agressif. Rêveur et moderne. Violent et cyclothymique. A la page et à la règle en gros. Toute cette sévérité artistique collait parfaitement à ma vie personnelle, un cas d’école incollable.
Dans son allégresse excessive d’un consumérisme jouissif, il nous fit connaître des choses vagues et futuristes, entre deux claques et des coups de pieds au cul. Calé entre un TO7 et son crayon optique et Le Baron De Munchausen, j’ai vécu des trips à la vitesse d’une mandale quelquefois méritée. Il était délibérément pro allemand, j’ai raté en partie ma 6ème à cause de lui, et aussi parce que de toute façon je n’étais pas fait pour la nation à éduquer. Vous comprenez bien qu’une seule matière n’a pas pu me faire plonger, avec l’anglais j’ai réussi à être aussi mauvais. Je me rappelle très bien de cette salope de Maud, la fille de la prof d’allemand, que je détestais au point d’en être amoureux.
Je devrais avoir la patience de ne rien dire, mais c’est dur de faire semblant dans le vide.
Je n’ai rien réussi qui puisse me donner l’impression d’avoir atteint un but. Ma vie est un cercle vicieux, une roulette russe à blanc, un feu sans allumettes, une bonne marade pour rire. On espère atteindre des sommets avec des plans bateau, et puis on se rend compte que l’arme à gauche c’est une mode plus qu’une tendance. Mais on est trop con pour abandonner, alors on continu sans le vouloir. J’en parle comme si j’étais mort, mais personne ne sait vraiment ce que la vie fait exister… si ça se trouve, la mort est beaucoup plus vivante que l’espoir vain. Le système n’a pas voulu de moi, ça tombait bien, il ne m’intéressait pas non plus. Dès l’enfance j’ai senti que le traquenard était une évidence, un puits sans fond.
Des choses qui peuvent faire avancer j’en connais plein. Des trucs simples qui apportent du réconfort, de façon furtive, comme un éclair sociétal. Et puis ensuite ? On regarde le reste disparaître ? Parce qu’on est conquis par son immense fierté personnelle d’accomplissement identique ? Parce que les autres ne font pas partie de notre plan ? Parce que le monde est une chimère à l’état brut et au discours gazeux ? Nous sommes de loin les animaux les plus intelligents pour nous unir afin de mieux nous diviser. Pour nous-même nous sommes une impasse, sans les autres nous ne sommes plus nous-même. La politique du bon sens a été balayée par le pouvoir de l’individu sur le groupe, quand on est con…
J’ai bien une volonté de fer pour la fermer, mais uniquement les jours de disette.
Le minimum ce n’est pas grand-chose, un truc que même la majorité de la population n’est pas en capacité d’assumer complètement. Alors pour faire vrai, juste en filigrane, j’ai passé une moitié de vie (je suis optimiste malgré mon réalisme vulgaire) à cataloguer mes positions divergentes de bas en haut, selon leur tendance à la rébellion où à l’accord de principe majoré. C’était un sondage bidon, ça s’est révélé être de la merde en prévision. Faut être simple et rester sincère en tout, tant pis pour les cons, même si on en fait partie. Les projets ça doit avancer, les risques exister, se casser la gueule est un droit inaliénable, le succès est un vice sans fin, mais je dis ça… je ne sais pas ce que c’est que de vraiment réussir.
On poursuit inexorablement un but raisonnable pour ne pas être déçu. Quand les vaches maigres s’écroulent c’est toute la production laitière qui est atteinte d’ostéoporose. Le rêve est revendu au prix bas, par une entreprise qui fait des profits sur votre bonheur personnel, vous vous retrouvez avec autant d’efforts pour moins de rêve à vendre aussi bien qu’avant, c’est la guerre du calcium. Puis on vous dit que vos certitudes initiales ne sont plus d’actualité, qu’il faut songer à cuire dans l’œuf pour écouler le trop plein de blanc. Vos rêves s’envolent en bourse, on ne sait plus quoi en faire, on en met dans le saucisson, le pain et le pâté de campagne. On se fout de votre gueule. Tout le monde sait bien que les rêves c’est dans la tête, pas ailleurs.
©Le Docteur jette de l’huile sur le feu pour raviver sa mémoire…
LA ZONE -
Tout ça pour dire que je n'écris pas que des conneries sur les autres, j'ai moi aussi mes zones d'ombres... je suis certain que les informations me concernant n'intéressent personne, c'est donc un plaisir de les partager.
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Pour ma part, je ne suis pas d'accord avec beaucoup de choses dans ce texte et en particulier sa conclusion : "Tout le monde sait bien que les rêves c’est dans la tête, pas ailleurs."
En effet, d'expérience, je sais que les rêves, même si on a quand même bien réussi à avancer dans leur concrétisation, finissent toujours, à plus où moins long terme, dans nos culs.
J'avais aussi une prof d'anglais affreuse au lycée qui passait son temps à foutre la honte aux élèves. Elle avait la voix de schwarzenegger et elle me foutait grave la trouille.
Si ça se trouve tes souvenirs se mélangent avec la réminiscence de cet horrible film : "Un flic à la maternelle" ?
sinon je ne sais pas si c'est moi, mais j'ai trouvé ce texte très brumeux, une sorte de nébuleuse onirique et en tant que lecteur j'ai eu du mal à coller entre eux les bribes de trucs que j'ai capté à gauche et à droite. La sensation d'avoir contracté la maladie de Creutzfeldt Jacob et d'en être à un stade avancé de son évolution dans mon rapport à la réalité et aux souvenirs. Mais si ça se trouve, c'est un truc voulu par l'auteur pour sensibiliser les gens aux risques liés à l'usage fréquent de casques oculus rift ?
Oui j'ai eu cette impression aussi de sauter sur le coq puis sur l'âne et que les sujets évoqués n'avaient pas forcément de sens entre eux. Mais le grand paragraphe 2 m'a bien plu donc ça compense. Par contre le truc sur les vaches m'a mis sur la piste du métier de M. Burz. Attention au suicide car il parait que les agriculteurs sont en proie à la crise en ce moment...
et bien le Docteur Burz c'est un personnage comme disait l'auteur dans un de ses précédents textes. J'avoue cependant avoir du mal à faire le lien entre le personnage ici et dans les autres billets d'humeur. D'ailleurs, sur sa page Facebook, l'avatar que l'auteur file souvent au Docteur Burz c'est Jésus. Il devrait plutôt être content et non pas déprimé que Fillon "wesh grosse" le représente et lui fasse des spéciales dédicaces dans ses meetings.
En tout cas le texte ne semble pas déchaîner les foules.
il faudrait appeler un délagomorphiseur comme Lourdes Phalanges ou Kolokoltchiki. Nous sommes infestés. Enfin, nous infestons.
J'ai survolé le texte parce que j'accroche pas du tout le personnage, ni la fast-philosophie égotique qui a plus sa place sur les réseaux sociaux à mon sens.
C'est marrant je me sens toujours obligé de répondre, un peu comme quand je n'ai rien à dire.
Je suis aussi décousu qu'un ourlais raccommodé à l'emporte pièce. Le Docteur n'a rien à apporter au monde, car le monde ne sait pas ce dont il a besoin. Oui mon perso est fast, réseaux-lu-ment.
Alors pour vous faire plaisir, la prochaine fois, pour la nouvelle année, je vais faire un truc différent, mais quand même dans l'esprit du Docteur, j'ai pas le choix... c'est moi.
Tu ne peux pas nier que ce texte est en rupture avec tes billets d'humeur précédent. En même temps, c'est peut être ton personnage qui a changé d'humeur.
Je ne nie rien, il est assez personnel, j'ai manqué ma cible en fait, je me suis regardé pour essayer... et il ne s'est rien passé d'intéressant. Bon, c'est dur d'intéresser sur rien, je pratique régulièrement mais le ton était autre, j'en conviens, c'est pour ça que la prochaine fois je change encore... je voudrais pas qu'on me catalogue grossièrement dans le ridicule de circonstance si je peux atteindre le grotesque opportun...
Je poste environ 1 texte par semaine, et j'avoue peut être ne pas toujours choisir le bon texte pour ici. Y'en a d'autres qui correspondrait plus à La Zone, mais sinon on est d'accord, mon introspection reste mal calculée, je me suis emmêlé entre le Docteur et mon autre moi... m'enfin c'est pas très grave, hein Docteur?
En tout cas Cuddle ne dit pas que des conneries^^
Putain les gars j'ai déconné. Je suis en train de me taper une terrine de lapin au thym et au poivre. Il fallait que je vous le dise.
est-il indispensable d'étaler sa vie sexuelle dans les commentaires de textes ?
sinon je trouve que c'est plutôt une bonne chose si le ton du Docteur Burz n'est pas monocorde d'un billet d'humeur à l'autre. Après je ne vois pas pourquoi utiliser un personnage dans ce cas... Mais peut être que mon approche has been de ce qu'est un personnage, c'est à dire un stéréotype de la comedia del arte, est plutôt la chose à remettre en cause.
Le ton, justement, définie les humeurs de ce personnage. J'ai décidé de compartimenter les humeurs de mes écrits, c'est une des raisons qui m'a poussé à avoir 2 pseudo en écriture. L'un pour les écrits vains, fictions, nouvelles, poèmes, pensées, avec un peu plus de profondeur. L'autre (le Docteur) pour les écrits à vivre, de la satyre sociale de comptoir, philosophe du quotidien désincarné, moins travaillé, plus comme je pense... il m'arrive néanmoins de mélanger les deux.
Ah c'est marrant ça, je viens d'écrire mon message dans le futur, il est actuellement 22:43 sur mon ordi...
C'est l'espace temps perso de la Zone. Elle est avant-gardiste.
C'est cool quand l'auteur donne des précisions sur son texte. On devrait faire ça plus souvent.
Mouarf cte blague
Ben quoi ? J'aurais bien aimé que tu parles de ton complexe d'Oedipe sur Yog-Sothoth.
et il faudrait qu'Olivier Fogiel soit admin sur la Zone.
On fait plein d'efforts pour dissocier les auteurs de leur biographie et leur oeuvre, pour intrinsèquement comprendre les textes indépendamment les uns après les autres et ils préfèrent à chaque fois tout ramener à eux et les casseroles qu'ils se trainent.
Macron le disait dans son meeting à 15KHumains, il faudrait intégrer dans la culture française le droit à l'échec, le droit au rebond, car bordel l'important c'est d'agir et de tirer expérience de ses erreurs pour progresser jusqu'à ce que ça explose et SBOING SBOING SBOING SBOING
KABOUM
Ça me rappelle un film ça
DREAMS ARE MY REALITY...
Non mais il y a une différence entre parler de son cul et parler de son texte. Je veux pas que les auteurs parlent d'eux-même, mais de leur production.
Et si ça rejoint leur vie privée, bin tant pis.
Le petit curieux
Euh, si je puis me permettre, à ma décharge (pardon je cherche le sopalin), on me pose des questions, je suis poli bordel de merde, alors j'y répond! En règle générale je me fous pas mal de devoir me justifier, et là je ne le fais pas non plus, mais je répond aux questions... voilà, pour le reste, oui je suis d'accord, je ne développe rien, je balance juste du jus de mémoire, des infos non truquées en pluie, des sacs de nœuds intérieur...
De toute façon je m'en fous, j'ai déjà vécu la fin du monde, c'est en ce moment...
Faut pas abuser de la paranoïa. C'est très mauvais pour le transit.
Je ne suis pas parano, mais j'adore le transit...
C'est ce qu'on appelle parler de sa vie privée et là, ça devient extrêmement GORE
Ma vie privée? On est sur le net du virtuel incérébral... la vie privée c'est comme un os de vœux déjà cassé...
Bah après si tu veux poser une coulante sur l'écran te gêne pas.
Ca devient vrai par ici.
Ce qui est vrai en général c'est ce qu'on croit... pour le reste...
Absolument. Et j'aime bien ton texte. Et tes problèmes de personnalité.