Dans le but de me mettre bel et bien dans une ambiance « glauquisime », j’avais choisi pour m’y fixer seul, un temps, et pour y rédiger des récits des plus horrifiques de merde, cet endroit pourrave, ce village, ce bled isolé, véreux et vaseux, réputé pour sa population abrutie de crétins des alpes. Et, de prime abord, malgré sa réputation de lieu hanté, habité par l’obscure et la lugubre morbidité, il m’avait semblé, outre l’air bovin, voire de bovidé d’une imbécilité crasse, d’habitants d’une laideur absolue, d’une mocheté « presque indicible » dirai-je même en y repensant désormais, que dans cette cambrousse froide et morne, ce bourg était des plus ordinaire. Mais bientôt, il m’apparut que de bovine, l’attitude des gens se rapprochait de plus en plus de celle de zombies déprimés, effrayés, ou comme mus par une angoisse que je ne saurais définir. Puis de plus en plus, il me sembla qu’en me regardant de temps à autre, affolés, ils voulaient tous me cacher de la main l’emplacement de leur ventre. D’ailleurs, un jour, j’en surpris un, il ne m’avait sans doute pas senti arriver, qui s’observait l’abdomen tout seul dans un coin, chemise relevée, comme horrifié et emmerdé. Un abdomen sur lequel je cru distinguer l’espace d’un instant, quelque kyste monstrueux qui avait tout de la tique extraterrestre. C’est du moins ce que je pensai voir, le peu de temps lors duquel il me permit de regarder, avant qu’il ne camoufle ostensiblement sous ses nippes tout en déguerpissant et en me lançant le visage mauvais d’un sale gosse pris en faute, ce qui m’avait paru être un abominable parasite.
Et puis, bien sûr, catastrophe ! un matin, pour autant qu’on puisse nommer « matin » ces obscures moments où le jour semble revivre sa mort, alors que je me réveillai en sursaut et en sueur en ayant la certitude qu’il fallait que je me tire vite fait de là tout en me doutant bien que c’était trop tard, je vis la même horreur parasitaire, une saloperie de petite monstruosité, sur mon propre ventre. Ne voulant, ne pouvant admettre le fait, ne pouvant accepter, supporter l’augure de rejoindre cette populace immonde dans son abrutissement contagieux, je saisi des doigts l’intrus affreux et tirai désespérément dessus à toute force, pour tenter de m’en débarrasser, et en effet je réussis, j’y parvins au-delà de tout espoir, je l’avais vraiment arrachée, mais en même temps mes intestins partirent avec cette sale bête.
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hastur hastur hastur hastur hastur
Hum.
A l'heure où la coloscopie est remboursée par la sécu, je trouve très courageux de s'adonner à la biopsie et à l'auto-ablation des intestins.
En l'état, je trouve ce texte trop compact, le truc aurait été de l'aérer avec des retours à la ligne, et surtout, des phrases un peu moins longues, ça lui aurait ajouté de la percussion (boum ting ting tâââng bam), et aurait ménagé les effets.
Un satisfecit pour la formule "comme horrifié et emmerdé", et quelques autres sourires.
boum-boum > tiens tiens, voilà qui est constructif.
castor T. > attention, tu vas te prendre les foudres de dandois sur les phrases trop longues.
Je suis pour les phrases courtes, sauf dans les commentaires du castor, qui doivent être longs comme sa queue pour bien montrer ce qu'il faut pas faire.
Ma mauvaise. Foi est. Absolument ahu. Rissante.
Mince. Pascal Dandois a eu la même idée que moi. J'ai choppé la liste de tous les synonymes de hideux, de folie, les ai mélangé et ai construit un texte autours de ce squelette de haine et d'angoisse.
Il ne me reste plus qu'à aller me pendre ou trouver un autre concept qui colle si bien à Lovecraft.
Ah oui c'est vrai, c'est le TrOll de la Zone
à non, je pense pas que ce soit du trolley bus, c'est juste un concept marrant qui donne l'impression de lire du Lovecraft.
pour exprimer l'écoulement d'une pensée qui peine à s'interrompre jusqu'aux limites de la démence voire même qui la dépasse, rien de telle qu'une bonne phrase bien longue.
Commentaire édité par pascal dandois le 2016-12-07 16:47:50.
et si vous piger pas ça c'est que vous êtes encore plein d'espoir, d'espoir car vous craignez sa perte, le gouffre, et cet espoir je vais vous l'arracher pour ne laisser que le doute, attention c'est du sérieux!
N'hésitez pas à mettre à jours vos liens et autres cordons ombilicaux sociaux ici : http://www.lazone.org/compte/profil/
C'est cool. ça fait comme des médailles sous l'avatar.
tu peux y mettre mon truc Facebook please? je suis une grosse feignasse, si tu le fais je le dirai à personne comme ça je serai le seul
j'ai pas les droits pour faire ça. Mais normalement il te suffit de cliquer sur "modif compte" tout en haut de la page d'accueil sous le bouton "déconnexion" pour pouvoir entrer toi même les liens vers tes sites et comptes de réseaux sociaux.
on peut aussi cliquer sur le lolcat en page d'accueil
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