Nous étions tout un groupe d'amis agglutinés à une grande table de bois dans un bar-restaurant, la soirée débutait et chacun y allait de ses railleries de camaraderie que je ne pouvais supporter qu'ivre. Nous n'avions pas dîné, et n'en ressentions pas le besoin tant la bière était épaisse. Quand l'un de nous partit commander une nouvelle tournée au comptoir, je le suivis des yeux et le vis discuter à mi-chemin avec une jeune fille un peu en retrait. J'observais distraitement sa physionomie en ne cessant de porter ma bière à ma bouche, quand elle tourna vivement la tête et les yeux vers moi. Elle n'était pas vraiment belle, bien que son visage ne fut pas désagréable, plutôt convenu, mais quelque chose dans son regard me toucha profondément. Elle avait de grands yeux qui semblaient hésiter entre le bleu et le vert, et j'y trouvai même sur le coup des reflets violets. Ils étaient d'une profondeur et d'un brillant tels que je sentais quelque chose brûler en moi, comme si le simple fait de croiser son regard pouvait vous percer jusqu'à l'âme. C'est du moins la réflexion que je me fis à ce moment précis.
Quand l'ami revint s'asseoir à notre table, il me prit à partie et m'informa avec un sourire plein de sous-entendus que la jeune fille avec qui il discutait - qui lui était une connaissance d'études - lui avait demandé si j'étais célibataire. Je me mis à rire et à bredouiller je ne sais quoi pour masquer ma surprise, mais il insista en me conseillant d'aller lui offrir un verre et d'amorcer une discussion.
Je pris le temps de finir ma bière, racontai des absurdités dans le ton de ce qui s'échangeait à notre table, puis je me levai et commandai deux verres au comptoir. Je vins à la jeune fille et lui en tendis un, puisant dans mes forces pour me donner bonne contenance. Elle me décocha un regard où il me semblait lire de la fierté et de l'arrogance, alors que son visage était détendu et presque bête.
"- Merci."
Nous nous présentâmes un peu gauchement. Elle se nommait Prudence, avait trois ans de moins que moi et étudiait la psychologie, et plus particulièrement "la psychologie des profondeurs".
Nous commençâmes par nous voir une ou deux fois par semaine, pour des occasions banales comme des sorties au cinéma, des repas dans de petits restaurants bon marché ou encore des ballades sur le port. Elle se montrait curieuse, et d'une semaine sur l'autre n'oubliait rien de ce que je pouvais lui apprendre me concernant. Elle avait cependant cette habitude qui déjà m'irritait de changer brutalement de conversation pour évoquer quelque évènement insignifiant qui nous entourait. Et lorsqu'elle ne me posait pas de question, elle monologuait sur elle-même, m'expliquant jusque chaque détail de son enfance ou de ses relations avec ses amants passés. Mais toujours ce regard me troublait, et je ne pouvais que lui sourire bêtement lorsqu'elle le plantait dans le mien.
Un soir elle m'invita à venir dîner chez elle. Sur ses indications je partis de chez moi et traversai la grande allée qui éventre la ville de l'ouest à l'est, puis je bifurquai après l'université des Lettres, et enfin tombai sur la rue des Martyrs. Son appartement dépendait d'un immeuble qui possédait un haut portail de sécurité électronique. Je tentai de l'ouvrir manuellement mais ce fut impossible. Je pressai le bouton de l'interphone en face de la carte où était annoté son nom et elle m'ouvrit.
Devant la porte de chez elle, vêtue en plein hiver d'une unique serviette de bain et les cheveux mouillés, Prudence me fit entrer et partit s'habiller dans sa chambre tandis que je jetais un oeil à son intérieur. La pièce principale était plutôt grande, les murs étaient blancs, sans aucune décoration et tous les meubles semblaient neufs ou presque. La cuisine était rutilante de propreté, la vaisselle était en ordre. Quand elle revint dans le séjour je lui demandai :
"- Tu viens d'emménager ?
- Ca fait trois ans que je vis ici. Pourquoi ?
- Tout a l'air neuf.
- Je prends soin de ce qui m'appatient, voilà tout."
Elle me sourit et me prit la main pour me montrer sa chambre au bout d'un couloir baigné dans la pénombre. La pièce était petite, sans fenêtre, et un vaste lit deux-places occupait presque tout l'espace. La seule lumière au plafond rendait une luminosité jaune et faible qui, je ne sais pourquoi, me mit mal à l'aise. On avait, dans cette chambre, comme la sensation étouffante d'être dans une cave.
Sans se départir de son sourire, elle m'invita à venir m'asseoir avec elle sur le lit, puis elle plongea son regard dans le mien avec force, comme elle l'avait si souvent fait. Après un certain temps, je retrouvais les lueurs violettes qui maintenant semblaient danser près de ses pupilles, et j'avais le sentiment que la lumière jaune perdait en intensité, que la pièce s'assombrissait et que ma vision se rétractait en un angle de plus en plus aigu, comme lorsque l'on est pris d'un malaise et que le sang circule mal jusqu'au cerveau. Ses yeux pourtant brillaient dans cette obscurité, il y avait le blanc éclatant de ses globes oculaires qui contrastait trop vivement avec les creux de son visage baignés dans l'ombre, et ces flammes violettes...
Cela me sembla durer une éternité, et pas une fois, pas une seule fois je ne vis Prudence cligner des yeux.
Je l'embrassai soudainement pour mettre fin à cette vision et nous glissâmes sur le lit.
Prudence se révéla pourvue d'une sexualité débridée, ce qui n'était pas pour me déplaire. Je m'étais quasiment installé chez elle depuis trois semaines, et je n'avais plus ressenti l'étrange malaise qui m'avait assailli juste avant que nous couchions ensemble pour la première fois. Le seul incident qui survint, si je puis en parler ainsi, fût la fois où, me réveillant au milieu de la nuit pour aller pisser, je constatai qu'elle n'était pas dans le lit. Je poussai la porte des toilettes et ne la trouvai pas. Tout en faisant mon office, je me mis à entendre un bourdonnement discret à travers la cloison, la salle de bain jouxtant les cabinets. Je collai mon oreille contre la mince paroi et entendai maintenant clairement quelqu'un parler à voix très basse. C'était Prudence, mais je ne comprenais pas un mot de ce qu'elle disait. D'après les tons qu'elle employait, il me semblait bizarrement qu'elle posait des questions, puis y répondait toute seule. Je partis me recoucher sans trop y penser.
Nos journées étaient ainsi réglées : elle partait tôt le matin à l'université tandis que je dormais jusqu'à midi. Puis je déjeûnais vaguement et lisais jusqu'à la tombée de la nuit, c'est-à-dire vers les dix-huit heures. De là je rejoignais généralement des amis au bar, m'enivrais consciencieusement jusqu'à vingt heures, puis retrouvais Prudence sur le chemin de retour de la bibliothèque universitaire. Nous rentrions ensemble, mangions, et terminions la soirée avec une partie de jambe en l'air interminable qui nous épuisait tant que nous nous endormions rien qu'en posant la tête sur l'oreiller.
Mais un soir que je retrouvais un ami seul en terrasse d'un bar, il me fit une confidence étrange :
"- Mec, 'faut quand même que tu fasses gaffe avec elle.
- Pourquoi ça ? Tout roule." Je m'enfilai mon verre en le regardant faire des manières.
"- Je connais un type qui est resté avec, quelques mois... ben il m'a raconté des trucs pas nets. Il est à l'hosto en ce moment. Genre, l'hopital psy, tu vois.
- Dur. Et il t'a raconté quoi ?"
Mon ami jeta un oeil à l'agitation de la rue, aux voitures aux pots d'échappement fumants et aux passants emmitouflés dans des parkas, il tira longuement sur sa cigarette, prit le temps de recracher la fumée en un long soupir, puis il dit :
"- Elle l'a rendu fou."
Je ne pus m'empêcher de pouffer et fis signe au serveur de nous remettre la même chose, mais il enchaîna :
"- Il m'a dit qu'au début tout se passait bien. Qu'elle était normale et tout. Mais au bout d'un moment elle a changé. Elle lui a dit des trucs. Des trucs pas clairs du tout. Rapport à un culte de Baphomet, aux phases de la lune, ou je sais pas quoi. Et elle a commencé à faire des choses bizarres. Elle se levait au milieu de la nuit et s'enfermait dans la salle de bain. Elle en sortait pas de la nuit. Un jour elle avait dévissé toutes les lampes de l'appart' et les avait réduites en miettes dans la cuvette des chiottes. Elle s'était découpé le pied sur les brisures mais elle s'en foutait. Elle refusait catégoriquement l'éclairage électrique, elle avait fermé tous les volets et elle allumait des bougies partout. Ca a duré des jours comme ça, ils sont restés dans le noir, elle voulait pas qu'il sorte de l'appart' et dès qu'il essayait, elle se pointait une sorte de couteau, enfin... de dague sur le coeur et menaçait de se tuer. Il a vu des trucs qu'il arrive même pas à dire, à articuler, des trucs qui l'ont choqué comme pas possible...
Et... il a finalement réussi à partir une nuit où elle pleurait toute recroquevillée dans la baignoire."
Tandis qu'il parlait s'insinuait en moi une inquiétude pesante. Je ne le quittai pas des yeux, puis répondai :
- Ouais, ben si tu veux mon avis ton gars il est bien où il est." Alors que le serveur s'approchait avec ma nouvelle consommation, je délaissai le verre et payai. Je pris congé de mon ami sans même un regard et retrouvai la rue d'un pas pressé.
Sur le chemin de retour je me sentais nauséeux. Ce n'était pas uniquement l'effet de l'alcool, que je connais bien. C'était un sentiment d'angoisse, de fièvre, qui tordait ma conscience, me rendait toutes visions de la ville insupportables. Le ciel, bas, était si lourd et avait cette teinte jaune pisse qu'il lui prend parfois d'arborer alors que le soleil n'en finit pas de se coucher ; les bâtiments délavés exsudaient leur humidité en plaques noirs et verdâtres, les arbres nus et gris semblables à des êtres damnés et déformés se tordaient sous le vent d'une manière qui me dégoûtait, et les passants eux-mêmes semblaient surgir des coins de rues tels des lémures, vêtements longs pris dans les rafales, pressés comme des âmes sur le point d'être jugées.
Que peuvent donc bien trouver tous ces gens au sein de cette ville maudite, sinon un avant goût de l'enfer ?
Je marchai longtemps dans des rues que je n'avais même jamais foulées, aussi longtemps qu'il fallut pour retrouver mon calme. Il faisait maintenant complètement nuit, et j'hésitai à rentrer dans mon minable petit appartement, seul, ou retrouver Prudence. Je pris le temps de fumer une cigarette, et tout en observant le disque parfait de la lune pesai le pour et le contre. L'allée où je me trouvais m'opressait, je ne voulais pas m'éterniser en ville, et l'immeuble de la rue des Martyrs était le plus proche de ma localisation. J'optai donc pour la deuxième option.
Elle m'accueillit avec son habituel sourire et me reprocha gentillement d'avoir trop tardé au bar. Quelque chose dans son apparence, ce soir là, m'interpella fortement. Ses courbes me semblaient anormalement généreuses, sensuellement serrées dans un maillot de corps noir et un jean excessivement moulant, sa peau était pâle et crémeuse, appétissante, et je me sentis pris d'une irrépressible envie de lui faire l'amour. Je l'enlaçai et l'embrassai violemment, ce qui soudain l'excita. Nous nous déshabillâmes mutuellement avec exaltation. Soudés l'un à l'autre, nous nous dirigeâmes vers la chambre, traversâmes le couloir comme une seule créature nue sans face et sans dos, pourvue de huit membres se palpant, se flattant de toutes parts en émettant des sons étouffés et des grognements bestiaux. La chambre n'était éclairée que de bougies noires, et nous entrâmes dans un sanctuaire. Elle me poussa brutalement sur le lit avec une force que je ne lui connaissais pas et plongea sur moi, me dévorant de sa bouche brûlante, me trempant de sa langue démesurée, elle tournait et retournait au-dessus de moi, comme si elle prenait part à une danse macabre, comme si elle perpétrait un sacrifice ; de son corps transi de sueur je récoltai sur mon palais ce qui me semblait être, dans ma fièvre, le fluide primordial, nectar des Dieux et sang du Christ. Elle se plaça bientôt dans une posture sacrée, accroupie sur mes hanches, et s'empala sur mon chibre avec la grâce d'une danseuse face à un empereur. Elle louvoyait de gauche et de droite, se soulevait et retombait sur moi avec une ardeur surhumaine. Quand elle se mit à hurler et à se contorsionner comme une bête, mon regard fixé au plafond découvrit une ombre portée par les flammes des bougies se dressant, grossissant et prenant de plus en plus d'ampleur. Je jure devant tout ce qui est sacré que cette ombre n'avait rien de celle d'un être humain. Le poids sur mon corps devenait intolérable, à tel point que je croyais mon bassin au bord de la rupture et me sentais non loin de mon evisceration, pourtant j'étais dans le même temps prisonnier d'un plaisir d'une intensité jamais égalée, d'un poison d'une telle force qu'il me vrillait l'âme toute entière, et mon esprit luttait comme un forcené pour me garder lucide. Il m'est impossible de vous décrire la terreur qui me possédait, nu, impuissant et pétrifié par un orgasme dépassant l'entendement, sous cette monstruosité dont je n'osais même pas déterminer la physionomie.
C'est alors que j'entendis Sa voix. Sa voix qui ne provenait pas d'une bouche, ni d'une gorge, qui n'était d'ailleurs pas de ce monde. Sa voix qui fit trembler, jusque dans ses fondations, tout l'immeuble dans lequel je me trouvais, ainsi que le voile même de la réalité, et qui éclata comme doit éclater le tonnerre lorsque que vous êtes en son plein centre. Sa voix me dit :
"- Ne me crains pas, je prends soin de ce qui m'appartient."
Je perdis connaissance.
J'habitais Brest depuis déjà trois ans, et j'y déambulais en tant qu'étudiant en lettres bien plus souvent fourré dans les bars qu'à l'université. Cette ville, cité portuaire qu'il fallut reconstruire presque entièrement après que les Alliés de la seconde guerre mondiale l'aient bombardée pour en chasser l'occupation nazie, était loin d'être accueillante pour un nouveau venu. Son architecture à la mode URSS et ses nuances de gris n'avaient rien d'avenant, pas plus que son port industriel bardé de grues et d'usines de trituration de soja et d'huile de colza. Le temps y était le plus souvent maussade, et un vent violent s'engouffrait si fort dans ses rues épaisses qu'en certains mauvais jours il fallait lutter de tout son point contre cette puissance invisible et pourtant présente - bien plus qu'ailleurs dans la région.
Pourtant je commençais à véritablement m'y plaire. Je me laissais séduire par la force de l'habitude, partais pour de longues marches à travers les rues en affrontant le vent terrible, séchais les cours pour m'installer aux terrasses humides où je fumais seul face à un grand verre de bière, lorgnais les serveuses à l'oeil fatigué et aux croupes qui l'étaient non moins. Quand je ne finissais pas mon après-midi au bar, je me retrouvais le plus souvent à hanter les librairies et les cinémas à l'affût d'un auteur, d'une vision qui pourraient alimenter mon insatiable besoin d'évasion, de prise de distance avec la trop morne et prévisible horreur que l'on nomme l'actualité. J'ingurgitais avec une voracité démente tout ce qui me semblait rayonner d'obscures clartés, d'originalité malsaine et de folie créatrice. J'y ajoutais des doses massives d'alcool et pensais ainsi naïvement expérimenter ce "dérèglement des sens" si cher à Rimbaud. En tout cela j'étais l'archétype parfait du jeune homme vaguement littéraire tout juste sorti de l'adolescence - autant dire de l'oeuf - qui s'ennuie et se jette à bras ouverts, avide, dans ce qu'il croit être une pleine liberté, alors qu'il n'étreint en définitive que la confusion, le vide et la gueule de bois.
Je me suis donc souvent demandé si cet état mental dans lequel je m'étais immergé, un alcoolisme patent associé à des idées et des théories obscures que je ne maîtrisais pas, pouvait à lui seul expliquer les évènements dont j'avais été témoins et victime les derniers mois de cet étrange hivers, à la suite d'une rencontre particulière.
Pourtant je commençais à véritablement m'y plaire. Je me laissais séduire par la force de l'habitude, partais pour de longues marches à travers les rues en affrontant le vent terrible, séchais les cours pour m'installer aux terrasses humides où je fumais seul face à un grand verre de bière, lorgnais les serveuses à l'oeil fatigué et aux croupes qui l'étaient non moins. Quand je ne finissais pas mon après-midi au bar, je me retrouvais le plus souvent à hanter les librairies et les cinémas à l'affût d'un auteur, d'une vision qui pourraient alimenter mon insatiable besoin d'évasion, de prise de distance avec la trop morne et prévisible horreur que l'on nomme l'actualité. J'ingurgitais avec une voracité démente tout ce qui me semblait rayonner d'obscures clartés, d'originalité malsaine et de folie créatrice. J'y ajoutais des doses massives d'alcool et pensais ainsi naïvement expérimenter ce "dérèglement des sens" si cher à Rimbaud. En tout cela j'étais l'archétype parfait du jeune homme vaguement littéraire tout juste sorti de l'adolescence - autant dire de l'oeuf - qui s'ennuie et se jette à bras ouverts, avide, dans ce qu'il croit être une pleine liberté, alors qu'il n'étreint en définitive que la confusion, le vide et la gueule de bois.
Je me suis donc souvent demandé si cet état mental dans lequel je m'étais immergé, un alcoolisme patent associé à des idées et des théories obscures que je ne maîtrisais pas, pouvait à lui seul expliquer les évènements dont j'avais été témoins et victime les derniers mois de cet étrange hivers, à la suite d'une rencontre particulière.
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excellent texte. Clacker a su reproduire le style et l'ambiance des textes de Lovecraft à la perfection. Espérons qu'il y ait d'autres contributions à ce niveau. La barre est haute cela dit. Si vous voulez participer et plutôt taper dans la déjante, la parodie loufoque sur des textes plus courts, n'hésitez pas à participer.
Bah, moi je l'ai pas trouvé si long que ça
il est plus long que la moyenne des textes publiés sur le site. Je pense qu'il faut signaler qu'on attend pas forcément des textes de cette taille dans le cadre de l'appel à textes de Cthulhu sinon ça va refroidir des tas de gens. Cependant tu as raison dans le sens que pour créer un texte d'ambiance lovecraftien, il faut un minimum prendre le temps d'installer le décors et faire monter le malaise. C'est sur que c'est un exploit de le faire sur des formats plus courts que ceux de Lovecraft lui même mais l'objectif pour ma part est largement dépassé par Clacker. D'ailleurs je m'en vais prendre un lexomil pour atténuer les angoisses que ce texte éveillent en moi.
Ah oui quand même. Le passage avec le chibre ne t'a pas fait redescendre ?
Heureusement que ça rompt un peu avec le style conventionnel et propret de Lovecraft. C'est l'update zonarde au genre.
"la psychologie des profondeurs" huhu. Il faudrait que cette Prudence devienne admin sur ce site. Peut être que son expertise pourrait nous permettre de mieux nous comprendre nous-mêmes.
Perso, j'ai un peu de mal avec Lovecraft, une tendance à pioncer dessus, alors que le genre me plaît énormément.
Pas ce souci avec ce texte-ci, lecture fluide, et pis y a du chibre. Mais c'est plus court, déjà (pas le chibre, hein, enfin j'en sais rien).
"Quand l'ami revint s'asseoir à notre table, il me prit à partie", le ie est de trop à partie, je pense, à moins que les deux potes pensent à se foutre sur la gueule.
De toute façon l'appel à texte était une invitation à l'hybridation lovecraftozonarde. On est pas la pour jouer aux RPGistes rigoureux et butés, ni aux puristes littéraires vouant un culte à l'auteur. Lovecraft et son univers narratif sont avant tout des fils rouges.
Perso j'avais lu une nouvelle dans ma jeunesse et j'avais pas du tout accroché mais avec cet appel j'ai pu me replonger dans cet univers et je le trouve vraiment pas si mal. Ça dépend des nouvelles en fait, y'en a qui sont nulle à chier et d'autres vraiment bien foutues. Après faut recontextualiser aussi, on se branle sur lovecraft mais c'est un peu comme Asimov, ce sont des monstres dans le genre avec un style particulier, après on adhère ou on adhère pas. Game over.
Kan ton plan q c une skizo.
Sinon, j'aime bien le final twist cthulesque.
POW POW POW le spoil !
Très bon moment de lecture, écriture horrifique classe. Mention spéciale pour les deux derniers paragraphes, danse nuptiale, lune de miel monstrueuse.
Un bémol pour la phrase finale, superflue, et qui, en coupant brutalement le son et la lumière, empêche l'imagination du lecteur de continuer à galoper. Dommage.
Meilleur impact en restant sur le fameux "je prends soin de ce qui m'appartient"
Condoléances pour Brest. J'avais lu la première moitié qui me parlait personnellement, vu que je suis également un loser. J'avais lâché en cours de route.
Je reviens aujourd'hui pour la seconde moitié.
Bon.
Tiens, lémures, ça existe. Étonnant.
Un empereur, quand même. Putain.
Ben c'était savamment envoyé, bravo. Le rythme s'accélère en l'espace d'une ligne à peine, à partir d'"Elle me poussa", on prend des G, ça fonctionne.
Faut être patient pour les commentaires ici, tu le sais de toute façon. Le temps s'écoule différemment.
Lunatik a raison pour la dernière phrase.