Au petit matin, elle se prépara pour la cérémonie à venir, dessina à la craie blanche une tête de mort sur son visage et se coiffa d’une couronne de fleurs. Elle revêtit la tunique traditionnelle et pria une dernière fois avant de quitter le bungalow. Elle se mit en chemin vers le cœur de la cité d’Ekara. Une forêt d’arbres colossaux traversait la ville de part en part. Des bâtisses de bois semblaient s’être posées ici et là, tout autour des arbres, sur les branches, dans les airs. Des attrape-rêves étaient suspendus aux branchages, voletant au grès du vent. Au centre de ce capharnaüm de végétation et d’habitation se trouvait un espace dégagé où trônaient fièrement deux temples à forme pyramidale. Le quartier religieux semblait flotter au dessus d’un lac gigantesque. Cet espace symbolisait le passage de la vie à la mort. Elle resta à distance du lieu sacré et regarda son collège divisé en plusieurs bungalows. Une pointe de nostalgie lui pinça le cœur.
Lorsqu’elle pénétra dans le temple, elle se sentit apaisée. L’endroit était assez sobre, le cœur du sanctuaire, de plan carré, était parcouru de colonnes et de salles à piliers qui donnaient sur d’autres salles. Les murs et le sol étaient en marbre noir brillant. Les prêtresses, situées tout autour d’un bassin rectangulaire, priaient religieusement. Elle se dirigea vers le petit autel et se mit à genoux devant la mère supérieure. Celle-ci commença alors le rituel d’intégration. Doucement, la surface du bassin se mit à bouger et comme si la gravité s’était inversée, l’eau se mit à goutteler vers le plafond. Alors, le chant des religieuses se fit plus fort, plus intense. L’eau enveloppa le corps d’Andromeda et elle se sentit happer dans un mur liquide. Elle sentit son âme se détacher de son corps, atteindre les profondeurs du bassin pour rejoindre l’au-delà mais, brusquement la connexion fut brisée. Lorsqu’elle ouvrit les yeux et elle constata que le silence et les chants avaient été remplacés par des cris et des hurlements. Les prêtresses avaient fuis la cérémonie en toute hâte l’abandonnant à son propre sort. Elle s’extirpa du bassin et courut vers l’extérieur.
Dehors, le ciel était rougi par un brasier sans nom, les flammes léchaient avec avidité les habitations de fortune faites de bois. Des volutes de fumée noire obscurcissaient de plus en plus le ciel entrainant avec elles des nuages de cendres qui retombaient sur la ville comme de la neige. La cité était à feu et à sang, de loin, les archers ne cessaient de tirer des flèches enflammées qui fendaient le ciel comme des étoiles filantes. Des soldats en armure lourde avaient envahis la cité et, de manière méthodique, abattaient sauvagement les villageois qui tentaient de fuir. Les corps, pourfendus de long en large, s’effondraient sur le sol dans un dernier râle d’agonie terrifiant. Un bourdonnement effroyable retentit alors à ses oreilles. Elle plissa les yeux pour mieux voir et aperçut au loin une silhouette qui se détachait d’une armée de soldat, un homme casqué, posté sur un cheval sombre, semblait donner des ordres à ses troupes. Un nuage d’insecte grouillait autour de lui. Alors, le cœur d’Andromeda se serra.
Apeurée, elle courut se réfugier au sein du temple. À l’intérieur, elle trébucha dans le bassin et ne put s’échapper de son emprise. En effet, l’eau se mouvait étrangement autour d’elle. Des mains liquides et visqueuses empoignèrent ses chevilles, s’agrippèrent à sa robe de cérémonie. Elle tenta de se dégager avec force mais il n’y avait rien à faire, les mains crochues arrachèrent son corps à la surface de l’eau et elle fut attirée dans les abysses. L’eau s’engouffra froidement dans ses poumons, asphyxiant sa volonté de lutter. Ses yeux roulèrent dans leurs orbites et elle devint alors un passage pour les âmes des morts. Les esprits se frayèrent un chemin par sa bouche pour habiter son corps. Comme des plantes grimpantes, ils se développaient en elle jusqu’à tendre sa peau sous l’effet de la pression. Les morts semblaient prendre vie et tentaient par tous les moyens de se défaire de cette enveloppe charnelle. À l’intérieur de son corps, les mains déformaient son anatomie, voulaient transpercer son épiderme pour renaître à nouveau. La voix des esprits se mit à hurler à ses oreilles : « Tu n’as pas été choisi. Tu ne peux contrôler le passage ». Ils grattèrent avec une telle rage que bientôt sa peau se mit à se fendre de toute part créant des rivières pourpres au fond de l’eau. Au bord de l’implosion, elle se sentit couler, encore et encore, au fin fond des abysses. Quand brusquement son corps fut soulevé, arraché aux bras de la mort. De l’air brûlant s’engouffra à nouveau dans ses poumons lui arrachant un cri de douleur. Elle toussota et découvrit le visage d’une prêtresse.
Jamais elle ne pourrait le contrôler le passage, elle savait.
LA ZONE -
Aujourd’hui, Andromeda avait été promue au rang de prêtresse des morts, bientôt le rituel d’intégration lui permettrait non seulement de communiquer avec sa mère mais surtout de bénéficier d’un statut enviable par toutes, elle serait divinisée par les fidèles, protégée au sein du temple.
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LP, c'est Lourdes Phalanges ?
Roooh t'es dur avec LP
Dans la présentation, je parle du genre Oniric Fantasy, je ne sais même pas si ça existe mais c'est ce à quoi ça m'a fait penser : un conte fantastique dans un rêve. ça tranche avec l'Heroic Fantasy, dans le sens où même si ça se déroule dans un univers de RPG Warhammer ou autre, ça ne décrit pas une quête épique, un truc de chevaliers qui font des concours de quequette. C'est pas non plus de la poésie aussi pour moi, c'est une vraie découverte, ça donne un effet super original. En même temps, je ne connais pas assez le genre fantastique pour bien en parler. généralement ça ne me parle pas, pour le peu que j'ai pu en lire, mais abordé de la sorte, ça n'est pas mièvre. Tu aurais pu ajouter une ou deux licornes que ça l'aurait quand même fait.
Disons que j'essaie de pas tomber dans le cul-cul même si les licornes c'est sympa, ca reste du merveilleux. En ce moment je reste dans le fantastique qui introduit des éléments réel et chelou et qui questionne sur la santé mentale des personnages. J'aime bien ne pas savoir dans quelle temporalité se déroule l'histoire, ça crée des trucs bizarre et je trouve ça cooool. Après niveau fantastique, Maupassant, Gautier, Poe, c'est la base de tout. Même si je sais que Poe n'est pas apprécié par ici.
S'il fallait que le morceau de ce LP m'inspire un texte, ça parlerait probablement d'un gars qui se ferait éclater la tronche sur le trottoir à coups de baramine, mais j'arrive pas à écouter plus de 10 secondes. On ne saura jamais s'il s'en sort.
Une licorne-lama qui émascule des étalons spectraux à coups de dents. Sinon ouais la musique est...
Je vais me faire une toile.