Il y avait encore des solutions d'habitation ailleurs mais on devait faire appel à l'imagination. J'étais né après la période post-grunge et ma vie jusqu'à maintenant avait été une interminable incarcération dans ces tunnels.
Dans ces lieux, j'avais composé black insects, une chanson avec une mélodie lancinante, déchirante. J'avais longtemps rêvassé, m'étais inspiré des forêts denses de Lake District, des ruines des vieilles bâtisses évangélistes, des maisons de bûcheron aux clous rouillés et apparents avant de m'engouffrer ici.
Une nuit, les flics avec leurs rottweillers, avaient fait une descente pour déloger les adolescents frêles qui squattaient et fumaient dans les tunnels. Il y eut une surrenchère de violence et puis plus rien. Seule la mélodie de black insects résonnait encore, comme le cri de guerre d'une tribu locale, alors véritable esprit des lieux.
A l'air libre, j'aimais raconter aux journalistes que black insects avait été inventé dans un cimetière indien, alors que j'étais en transe : j'avais vécu une enfance éloignée de tout, dont les médias n'avait pas accès, ce qui me permettait de dire un énorme mensonge sans qu'on vienne me faire chier à ce sujet.
En vérité, tout avait commencé à ma majorité : j'étais fou de rage contre tout, contre les psaumes simplistes et dégoulinants d'amour fraternel de mon père, le pasteur du coin, contre ce faux recul bidon que les pétasses affichaient à mon égard, contre le racisme de ma province paumée envers les gens typés...
Bref j'écoutais In Utero en boucle et je me demande encore aujourd'hui comment l'heureux auteur de black insects n'a pas défrayé la chronique à l'époque en massacrant son environnement avec un fusil à pompe.
Aujourd'hui encore, on peut entendre des adolescents frêles, en chemise trop large et jean troué, fredonner black insects en pinçant les cordes de leur guitare pourrie ; et j'ai même appris dernièrement que des connards aux crânes rasés et aux couleurs nationalistes, dans leur pays respectif, se sont réappropriés black insects, la chanson culte de notre groupe, pour en faire un hymne nauséeux.
Au début pourtant, nous étions un groupe de rock, tendance plutôt boueuse : des amis qui s'étaient connus au lycée, plus proches de la laitue humanoïde que de vrais bêtes de scène. Il y avait encore de grands espaces à conquérir.
LA ZONE -
Il y avait encore des solutions d'habitation ailleurs. Cet ailleurs martelé après de longues nuits harassantes avait le don de réactiver cette vieille histoire : la nuit où j'avais vu passer dans un état second des trains de marchandise dans ces tunnels où j'errais.
= ajouter un commentaire =
Les commentaires sont réservés aux utilisateurs connectés.
= commentaires =
Donc avec celui-là c'est Lovecraft ou anaphores, menu fixe, pas de choix à la carte ni de tarif préférentiel.
Il y a une ambiance tout de même, mais ça geint. Puéril.
Évidemment, l'auteur s'est senti obligé de conclure comme il avait commencé : avec une fumeuse phrase à points pute. Sinon ça n'allait pas.
Dénoncer le racisme par contre. So mainstream. Et en ces termes de surcroît. Roh.
Ca fait plaisir de voir que Phillipe Manoeuvre va bien.
quoi qu'il en soit, ça reste le texte d'HaiKulysse que je préfère d'entre tous ceux que je connais.
Tu n'as vraiment aucune dignité.
Venant d'un type comme toi Muscadet, connaissant un minimum tes opinions (et je pense sincèrement que tu n'as pas changé) j'ai toujours lu tes commentaires froidement et avec indifférence ; cependant je peux me tromper et d'ailleurs j'aime bien tes textes mais ta personnalité, ou ce que tu veux montrer, m'a gavé ; bref si tu veux le fight je préférais, c'est vrai, que tu publies des textes par exemple j'ai pas trop envie de m'attarder sur ces conneries
ne le prends pas mal, HaiKulysse, la Zone, c'est le fight dans les commentaires, c'est la règle du jeu depuis le début, même si en vieillissant on se bisounoursise.
Haikulysse me lit froidement. Qu'est-ce que je vais pouvoir faire avec cette information. Je me retrouve comme une poule devant une fourchette.
On a déjà dandois et ses crises d'identité à retardement, si tu commences à t'y mettre aussi, le quartier va devenir infréquentable.
En même temps c'est ça qui est bon
oui, cher HaiKulysse,
ne prend pas la mouche,
à moins que tu ne veuilles en enculer quelques unes.
(sent la susceptibilité dans l'air)
..........................................................................................................................................
(sors et ferme la porte).
Je parie qu'il n'y a aucune susceptibilité. C'est du roleplay. De toute façon, un second épisode a été posté par HaiKulysse et tant mieux.
Peux totalement.
Quelque chose m'a échappé. HaiKulysse est un romantique tendance Goethe ou j'ai vraiment rien capté ?