Je me souviens aussi qu’il y avait beaucoup de braises dans cette rêverie singulière ; de la braise que je vomissais comme un fougueux Dieu Inca et que j’essayais inlassablement de faire grandir en soufflant. Ils ne savaient pas les autres, alors qu’ils jouaient tous les comiques, que les insectes grignotaient déjà les os de leurs petits-enfants, encore immobiles, latents dans les limbes des gamètes mâles et femelles…
En vouant un véritable culte aux insectes, ils m’avaient crevé les yeux : le monde maintenant pouvait bien m’envoyer me faire foutre, je ne voyais plus rien. Seule la merde cadavérique et fanatique que les insectes laissaient sur leur passage, comme des larves entre les rapports humains, je pouvais encore l’observer calmement.
Dans la salle d’attente du docteur qui se payait, après les formalités conventionnelles, du bon temps avec ma mère, ou dans la salle de bain au carrelage et aux miroirs étincelants, où j’avais pris l’habitude de voler le lexomil de ma génitrice, il y en avait partout ; les insectes exerçaient leur influence sur mon environnement sans jamais manquer de combustibles névrotiques : tout était organisé autour d’eux.
A la télé, en voyant ces enculés vendre des savons parfumés aux lys de mes couilles, des shampoings, des éponges, des jouets érotiques de bain, tous ces produits à base d’insectes prédestinés à briller et à faire briller, j’avais peine à me maîtriser. Il y avait comme un goût de métal dans mon épiphyse : je hurlais comme un putois et finissais toujours par éteindre le bordel… une jeune femme nue (ma mère) glissait alors dans les couloirs telle une apparition. Une belle apparition élancée à la poitrine proéminente. En posant ses fesses sur le canapé où j’étais assis, puis en ouvrant ses cuisses, la garce laissait échapper un soupir : des insectes entraient et sortaient de sa chatte, dans un va-et-vient frénétique. Je me sentais à la fois tellement triste et tellement attiré… Je me souviens qu’elle m’avait repoussé, m’avait lancé un coup de pied dans les parties intimes. Elle m’avait dit, une heure après, que j’avais tenté de la violer alors que je m’étais simplement masturbé contre ses fesses.
Je m’en souviens comme si c’était hier, à présent. Nous étions tous les deux assis sur le canapé du salon, elle était enroulée dans un plaid, et regardait la télé d’un oeil vague et fatigué. Quant à moi, à force d’inertie, je n’arrivais plus à supporter mon inexistence, j’avais déjà l’impression d’avoir tout perdu ; nous étions seuls dans l’appartement et cette idée folle m’était venue, inspirée par des insectes encore plus loufoques. A bien méditer sur cet événement aujourd’hui, j’aurais dû aller plus loin. Beaucoup trop loin.
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A bien méditer aujourd’hui sur ce passé crapuleux, je m’empresse d’insérer dans ce texte mes réflexions actuelles, uniquement guidées par les insectes, et qui pourraient me causer de (gros) soucis ; méthodique, j’ai fait une liste de ce que je dois faire impérativement :
1) les insectes m’ont greffé des organes génitaux à la place de la bouche et du nez, et inversement des éléments du visage à la place des organes génitaux ; donc, en bon journaliste gonzo, pour sentir quelque chose dorénavant je présenterais ma queue, et pour chier j’offrirais ma gueule à la cuvette.
2) Bien entendu, pour sortir dans la rue, je cacherais mon nez et ma bouche à la vue des passants et l’impudeur (ou la pudeur selon le point de vu) m’ordonnera de ne pas couvrir mon sexe et mon cul…
…
Mais il y a autre chose encore sur cette liste, mais avant que je continue mon délire, il faut que je vous avoue mes intentions : me faire interner d’urgence dans un asile, me retrouver pieds et mains liés sur un lit d’hôpital psychiatrique.
Si vous avez d’autres idées, je suis preneur.
Bref je suis à l’écoute de toutes les méthodes efficaces pour me faire interner d’office ; en tant que journaliste ultra gonzo, je vais m’appuyer sur les plus sérieuses pour refaçonner de fond en comble mon blog…
Mes sincères salutations.
Affaire à suivre.
LA ZONE -
Deuxième chapitre :
Un fourmillement sous le fracas métallique : avec le goût infecte du vomi, du grunge, des spécimens d’insectes investissaient et déclinaient toutes les possibilités harmoniques et architecturales : quelque chose dans mon crâne qui ne s’arrêtait jamais ; mes cheveux trempaient dans l'eau de javel, je me souviens que mes cheveux trempaient dans l’eau de javel lorsque j’avais produit cette pensée… en condensant leurs bourdonnements, ces insectes présageaient de la fin des temps.
Plus tard, alors qu’un mégot se consumait entre mes doigts, je sentais leur puissance me précipiter du côté de la Porte Intérieure.
Un fourmillement sous le fracas métallique : avec le goût infecte du vomi, du grunge, des spécimens d’insectes investissaient et déclinaient toutes les possibilités harmoniques et architecturales : quelque chose dans mon crâne qui ne s’arrêtait jamais ; mes cheveux trempaient dans l'eau de javel, je me souviens que mes cheveux trempaient dans l’eau de javel lorsque j’avais produit cette pensée… en condensant leurs bourdonnements, ces insectes présageaient de la fin des temps.
Plus tard, alors qu’un mégot se consumait entre mes doigts, je sentais leur puissance me précipiter du côté de la Porte Intérieure.
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J'ai bien aimé le début, par contre certaines phrases KIKOOLOOOL m'ont fait décroché par moment : "...ces enculés vendre des savons parfumés aux lys de mes couilles" Après le viol à la con m'a fait survoler la fin du texte qui est très étrange. Je crois que la personne a besoin d'un médecin d'urgence.
Le bilan psychanalytique de ce texte est affligeant. Le héros a du lire ce même bouquin ésotérico-historique que j'ai récemment trouvé dans un tas d'immondice qui s'avérait être, en fait, les restes de la bibliothèque d'un proche dont je reproduis ici l'incipit :
"Vers trois cent mille ans avant Jésus-Christ, les géants bâtissaient des temples où ils adoraient les insectes, et sans le savoir les grandes religions de l'Antiquité ont hérité des croyances et des rites ainsi établis.
Par une lente décadence, la religion des géants est ainsi parvenue en fragments jusqu'à nous.
Simultanément, une spiritualité que nous avons appelée chrétienne, a exercé son influence dominatrice depuis les Évangiles, jusqu'aux instincts même des insectes, irradiant l'action, les sentiments et les concepts, et construisant de l'intérieur le cosmos entier.
Par une dégradation graduelle, la religion du Christ parvient ainsi jusqu'aux parties du monde les plus éloignées, soit dans le temps, soit dans l'espace.
Ces deux courants ne sont que le flux et le reflux de la même force essentielle , polarisant l'histoire du monde."
Personnellement, j'aime bien si ça s'inscrit dans la continuité de Blogule Rouge parce qu'on a l'impression que le narrateur émerge d'une sorte de coma de dix ans.