Aujourd’hui
le ventre collé à la boue la tête au plus près
elle se cache des chiens qui tous autour
(fort médiocre curée) arrosent la terre de leur
sueur misérable et de leurs gueules suppliantes
elle a fui leur rage habillée de la casaque des
argousins du malheur et maintenant
elle se meurt en rampant dans la fange
mêlée aux étrons canins
son imagination combustible flamboie
épouvantée à l’idée d’être bouffée crue
elle les voit commencer par la pulpe molle du cerveau
(elle se trompe ils commenceront ailleurs mais elle
imagine comme tous ceux qui fabriquent des images)
elle entend leurs crocs claquer sur son crâne
ô elle a chancelé saignante et pâle
avant de tomber
la terre est sale et noire
comme les ailes de la corneille qui crie à la mort
casquée d’un bonnet rouge sang indéchiffrable
à force d’être surchargée de tous les supplices
auxquels l’oiseau posé sur un sapin vert assiste
la meute est prête
à l’abattoir prête à toutes les bouffonneries d’horreur
prête à l’extrême au pire et
tout se voit dans sa tête lumineuse qui s’éteint d’un coup
comme la tête d’une dogaresse tombe dans le panier un jour
d’échafaud
Hier
le jour où elle avait dit oui de toute sa face devinée
il l’avait classée comme numéro 3
acharnement inutile car elle l’aimait
et elle l’aimait avec grandeur (plus que toute autre dont
l’amour souvent se ramasse à même la terre)
Aujourd’hui
il est sorti du véhicule et s’approche de la meute
qui a commencé par les fesses au cœur tendre
cet anus qui ouvre jusqu’au reflet de son
visage dans la mare de sang où elle baigne
elle est maintenant livrée tandis qu’il pisse
jaune sur sa mort
comme une sentinelle immobile les jambes
écartées exauce une envie
Hier
elle aimait aussi se regarder si parfaitement
voyante devant son corps blanc posé
dans une authenticité absolue que la
photographie sous son laminoir rendait étrange
et vrai
les photos circulèrent sous les yeux du troupeau
les onagres en réseaux
Aujourd’hui
toujours debout au dessus du corps
il regarde le ciel bleu avec cruauté
il se veut encore bourreau prêt à
vomir cette femme donnée à la mort
vendue
aux chiens frappés de démence
c’est un ouragan de crocs et d’os
qui sort comme un geyser de la terre
inondée
Demain
elle sera enfin ce qu’elle est
ouverte et
nue comme une image
de toute éternité
Jacques Cauda
LA ZONE -
Résumé : Suite à un de mes nouveaux spams sur Facebook, Jacques Cauda, éminent réalisateur de documentaires, peintre et écrivain (je tiens ici à remercier Wikipedia, l'ami sans qui je commettrais d'énormes bourdes diplomatiques par mon inculture générale notoire) décide de poster le texte que vous trouverez ci-dessous sur la Zone en l'accompagnant de bises. Ce qui suit est un copier/coller de ce que me raconte mon ami Wikipedia : "Jacques Cauda poursuit également une activité d'écrivain. Dans Vox Imago, roman à plusieurs voix, il met en œuvre sa théorie de l'écriture polymorphe. Le style doit être au service du sens, la forme être l'effet du fond. Théorie qu'il illustre par ailleurs dans plusieurs de ses nouvelles, au style toujours différent selon le sujet qu'elles traitent. Mais son grand livre, Comilédie, reste inédit. Il est à rapprocher des écrits des fous littéraires selon la classification établie par André Blavier. Structuré comme un solo d'Albert Ayler, Comilédie est écrit à la manière d'un nouage du langage sur lui-même tournant dans une structure en spirale. C'est un OVNI." Le décor protocolaire est planté. Mon cerveau à la lecture de ce court poème en prose sans ponctuation, tout autant. La documentation m'a laissé présager l'attaque d'un vortex. Puis je me suis dis, ce mec qui fait des bisous, doit, d'une manière ou d'une autre, écrire comme il peint. Wikipedia, mon ami, m'a appris que Jacques Cauda a carrément inventé un courant pictural, le mouvement surfiguratif. Je me suis dit que comprendre l’intention derrière le mouvement me permettrait d'avoir un prisme pour appréhender ce texte. L'auteur décrypte sa peinture : "il faut prendre pour objet des sensations dont la source n'est plus le réel mais sa représentation rétinienne." Ok. Je vais faire ça alors. J'ai essayé de gratter les aplats pastels mais l'hermétisme est resté là, profond, pas juste en surface : le texte qui s'imprime sur mes rétines est un amas de mots sans ponctuation, sans majuscule, des paragraphes faisant référence à une certaine timeline. J'ai alors fait mouliner ma caboche. Connaissant la ligne éditoriale de ce site, la jeune fille dont il est question dans ce texte ne peut être que le texte lui-même. Quant à la meute, ce sont les zonards, qui vont se déchaîner dans les commentaires. Reste la mystérieuse phrase en introduction. Est-ce une invitation de l'auteur à déchirer le texte par tous ses orifices ? On va avoir du taf car il est poreux.
= chemin =
= résumé =
[ Suite à un de mes nouveaux spams sur Facebook, Jacques Cauda, éminent réalisateur de documentaires, peintre et écrivain (je tiens ici à remercier Wikipedia, l'ami sans qui je commettrais d'énormes bourdes diplomatiques par mon inculture générale notoire) décide de poster le texte que vous trouverez ci-dessous sur la Zone en l'accompagnant de bises. Ce qui suit est un copier/coller de ce que me raconte mon ami Wikipedia : "Jacques Cauda poursuit également une activité d'écrivain. Dans Vox Imago, roman à plusieurs voix, il met en œuvre sa théorie de l'écriture polymorphe. Le style doit être au service du sens, la forme être l'effet du fond. Théorie qu'il illustre par ailleurs dans plusieurs de ses nouvelles, au style toujours différent selon le sujet qu'elles traitent. Mais son grand livre, Comilédie, reste inédit. Il est à rapprocher des écrits des fous littéraires selon la classification établie par André Blavier. Structuré comme un solo d'Albert Ayler, Comilédie est écrit à la manière d'un nouage du langage sur lui-même tournant dans une structure en spirale. C'est un OVNI." Le décor protocolaire est planté. Mon cerveau à la lecture de ce court poème en prose sans ponctuation, tout autant. La documentation m'a laissé présager l'attaque d'un vortex. Puis je me suis dis, ce mec qui fait des bisous, doit, d'une manière ou d'une autre, écrire comme il peint. Wikipedia, mon ami, m'a appris que Jacques Cauda a carrément inventé un courant pictural, le mouvement surfiguratif. Je me suis dit que comprendre l’intention derrière le mouvement me permettrait d'avoir un prisme pour appréhender ce texte. L'auteur décrypte sa peinture : "il faut prendre pour objet des sensations dont la source n'est plus le réel mais sa représentation rétinienne." Ok. Je vais faire ça alors. J'ai essayé de gratter les aplats pastels mais l'hermétisme est resté là, profond, pas juste en surface : le texte qui s'imprime sur mes rétines est un amas de mots sans ponctuation, sans majuscule, des paragraphes faisant référence à une certaine timeline. J'ai alors fait mouliner ma caboche. Connaissant la ligne éditoriale de ce site, la jeune fille dont il est question dans ce texte ne peut être que le texte lui-même. Quant à la meute, ce sont les zonards, qui vont se déchaîner dans les commentaires. Reste la mystérieuse phrase en introduction. Est-ce une invitation de l'auteur à déchirer le texte par tous ses orifices ? On va avoir du taf car il est poreux. ]
= biblio =
27/10/2016
22/09/2016
Il n’y a pas d’image du corps sans un imaginaire de son ouverture.
Georges Didi-Huberman
Georges Didi-Huberman
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= commentaires =
Il s'agit ici de toute évidence d'un hommage appuyé à Tiziana Cantone, martyre italienne des réseaux sociaux après avoir partagé, assez inconsciemment il faut bien le dire, des photos et vidéos à caractère libertin avec ses "amis" proches.
La jeune femme de 31 ans s'est effectivement donné la mort près de Naples, il y a une dizaine de jours, après que la justice ait débouté sa demande de droit à l'oubli auprès de Google et Youtube, la condamnant même à rembourser 20.000€ de frais de justice aux parties adverses.
C'est fluide et rondement mené, visuel. On retrouve évidemment la meute et un des pisseurs-collabos. Un billet poétique d'actualité.
Inutile de signer ses œuvres sur ce site, mon brave moustachu, personne ne vous détroussera. La SACEM, de toute façon, c'est trop loin, et il faut prendre rendez-vous.
Notre éditorialiste Lapinchien étant passé à travers la référence, il n'a pas pu illustrer convenablement cette prose avec le tableau adéquat de l'auteur :
http://p8.storage.canalblog.com/86/04/167064/49170003.jpg
déjà que l'actualité je la trouve futile et éloignée de mon pénible quotidien, sans incidence pour ma survie immédiate, s'il faut en plus me renseigner sur tous les faits-divers, je risque de me faire écraser par un truc dans mon environnement direct.
sinon au début, j'ai effectivement cherché dans les tableaux de l'auteur (je cherchais tout et n'importe quoi effectivement je suis passé à coté du suicide de cette madame) puis je me suis dit que mettre en illustration sans son autorisation un tableau surfiguratif ça me retomberait sur le coin de la gueule alors j'ai pris un truc plus onirique et premier degré. J'ai essayé de le passer sous un filtre magique de GIMP pour imiter le style mais ça faisait vraiment trop pourri alors j'ai laissé l'image telle quelle.
sinon je me demandais soudain si continuer à livrer en pâture le nom de la madame pendue sur ce site très fréquenté par des nécrophiles fétichistes ne prolongerait pas le calvaire post mortem de la dite madame ?
ah. si. en fait, pardon, à un moment, j'ai cru que le narrateur était Mitterrand parlant de Bérégovoy, puis je me suis dit : "arrête le gaz hilarant, mec"
Non mais j'aiguillonne sans conséquence, au fond je trouve l'illustration plutôt représentative et bien choisie. Sélectionner sans vergogne un tableau n'aurait effectivement pas été du meilleur effet, et nous ne pouvons pas nous permettre le luxe d'effaroucher un nouvel auteur.
D'ailleurs, Jacques va peut-être débouler en robe de chambre d'un instant à l'autre pour balayer mon interprétation et restaurer la vérité.
Salut,
Charogne ! Entre "elle les voit commencer par la pulpe molle du cerveau" et "la meute (... ) a commencé par les fesses au cœur tendre" je passais du zombie au gonzo cannibale, en tout cas, une superbe épiphanie, malheur à ceux qui tirent la fève.
Á ceux qui en voudraient davantage, il y a "La chambre", et "Chère maman". Démerdez-vous.
Faudra m'expliquer comment le gars peut peindre un truc en 2009 pour illustrer un fait divers qui a lieu 7 ans plus tard.
http://jacquescauda.canalblog.com/albums/nouvelles_fictions/photos/49170003-jacques_cauda_2.html
Les voies de l'artiste sont impénétrables.
sinon nicolas cage se propose de résumer la grande majorité des oeuvres surfiguratives en 5 secondes. Attention c'est rapide. https://www.youtube.com/watch?v=6MZhaX8P3W8
Pas le choix de toute façon, dans la peinture il faut coucher. C'est pas comme en littérature où tu peux décrire des personnages qui se masturbent tout en restant tendance.
D'ailleurs, on trouve assez peu de tableaux de masturbation. Trop peu, si vous voulez mon avis.
non mais franchement si ce mec n'était pas un peu connu tout le monde ici serait en train de parler de poème de merde. Je sais pas si c'est un changement dans la ligne directrice du site mais généralement les écrivains un peu médiatisés, on les fait descendre de leur pied d'estale juste parce qu'on a des principes, après on leur rabat le caquet, puis ils repartent en boitant comme Costes, puis jamais plus on en entend parler. C'est notre problème et notre force ici, pas de compromis avec le star system. On ne sais pas sucer les couilles, caresse les egos dans le sens du poil, se la jouer diplomates pour se faire des relations dans le milieu. Les ferrero rocher c'est dans la gueule qu'on les sert. Les zonards, on ne les coopte pas, ils s'infiltrent, ils s'insinuent, ils grouillent là où on ne les attend pas, souvent dans vos culs, mesdames, mesdemoiselles,messieurs.
Et quand tu dis qu'on ne trouve pas assez de tableaux de masturbation, tu déconnes ? La plupart des tableaux depuis l'émergence des mouvements picturaux à la con, c'est de la pure branlette d'éjaculateur précoce. Célébrons les créateurs de filtres photoshop et foutons les peintres dans le donjon de l'Histoire de l'art. Aux oubliettes.
Mais n'importe quoi.
Tu as lu ce qu'il écrit ?
J'ai lu trois poèmes et deux billets, juste pour me faire une idée. Je trouve que celui ci-dessus est bien branlé, dans plusieurs sens du terme, même s'il oublie de souligner la décérébration de la victime et la caricature narcissique qu'elle représente, se brosser dans le sens du poil sur les réseaux avant de se suicider à cause d'eux, c'est quand même unique à notre époque de babouins, enfin bref.
"La chambre" m'a plu davantage pour son côté aérien, éminemment sexuel pour les raisons qu'on a déjà évoquées (http://jacquescauda.canalblog.com/archives/2016/02/01/33303739.html), et "Chère maman" (http://revuedissonances.com/jacques-cauda/) est un hommage filial scatophile comme on en a rarement lu ici, quand même.
Son "homo caca" (http://jacquescauda.canalblog.com/) sous LSD est en tout point supérieur aux divagations de nos penseurs alternatifs habituels dandesques et burziens par exemple. C'est entre le dadaïsme contre-révolutionnaire et la virtuosité de Janis Joplin, non je plaisante, je m'emporte. Mais enfin, je préfère lire ça qu'Hypnus ou Haikulysse, excusez-moi.
Alors la charge sur la complaisance, non non, je m'inscris en faux, je ne suis pas complaisant, je ris beaucoup et je prends plaisir à découvrir ce type qui peint des bottes de radis et des chiens sur fond de mer surfiguratifs. C'est pas spécialement ma came mais je reconnais le travail et la pensée, dans les poèmes comme sur la peinture. Peut-on dire que nos auteurs récents travaillent et pensent leurs œuvres avant de les poster ? Merci bien.
j'avoue ne pas avoir lu les commentaires que j'avais moi-même écrit. tout du moins, relu. Cela dit j'attends avec impatience l'avis de Dourak notre expert ès poésie. Cependant juste le coté cryptique, décontextualisé, hermétique gratuit à la limite de l'obscurantisme me fout les boules. De nombreux poètes ont posté des contributions sur la Zone et le même texte sans la signature n'aurait probablement pas la même valeur intellectuelle. C'est un peu strange, surtout pour un hommage que le centre du référentiel soit l'auteur et son background qui viendrait cautionner l'absence totale de viabilité du texte indépendamment de l'oeuvre.
A part que c'est mon copain fb et que je le like à donf, j'ai jamais entendu causer de ce cauda, mais faut dire à ma décharge que depuis que ma frangine est venue me monopoliser la TV avec "plus belle la vie" je suis plus au fait de l'actualité culturelle
Mais c'est pas du tout cryptique justement -!-, ni hermétique : des ânes en réseaux, la meute est prête, les photos sous l’œil du troupeau, si ça te fait pas penser aux réseaux sociaux, il y a un problème.
"Obscurantiste", rolling on the floor laughing, excuse me.
Elle est lyrique mais viable, cette prose.
Tu enlèves les deux dernières strophes et on est bon.
J'attends toujours une intervention de l'auteur pour confirmer, cela dit.
Peut-être mais ayant vu l'intégrale d' "Esprits Criminels" la citation du début me met mal à l'aise.
et puis dès que je me retrouve dans un environnement où on me balance des citations de contemporains, je flippe tout de suite, je suis pratiquement certain, que je me trouve dans un atelier de développement personnel. Du coup, réflexe survivaliste : Je me braque.
https://www.youtube.com/watch?v=WUhTeFz-dqQ
La signature orale, c'est terrible, je comprends mieux.
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https://www.youtube.com/watch?v=rBpqdNGeyjU