Une kyrielle de portes grillagées avant d'entrer dans le temple en stuc : ce centre commercial est le Dieu de ton micro-univers. Après avoir brisé les sourires de faïence de tous ces connards de la nouvelle star, il était entré par l'étrange ouverture qui vomit même les plus résignés ; il avait anticipé sa disparition avant même d'être enfanté, avant même de traîner parmi les étalages de la grande distribution, mais toujours après avoir été tourné en dérision par les abrutis du second degré branché. Sa vie - cette noble absurdité- c'était un peu comme la prison d'Abou Ghraib : une humiliante suite d'idées confuses qui l'avait mené devant le jury de la nouvelle star puis dans le temple de la consommation extrême où il ne pouvait rien s'acheter.
Tout était trop cher ici-bas : ils avaient tout inventé pour te saigner jusqu'à la moelle, les charognards ; avec eux, à l'instar de Sega c'est plus fort que toi, tu ne pouvais pas gagner, même pour perdre fallait payer !
On pouvait bien sûr encore composer des poèmes en se taillant les veines, comme les Guérilla Poubelle l'affirmait, on pouvait passer ses journées à glander, à se branler, à traîner avant le rappel à l'ordre, mais il y avait un moment où tu n'en menais pas large : il fallait montrer son trou du cul et se faire prendre si tu voulais acheter du thé parfumé aux écorces de kouglof ; on pouvait dégueuler dans le lavabo ses lendemains difficiles : y a bien un moment où Lynndie England, avant de passer ses esclaves à poil en revue, allait t'ordonner quelque chose de bien crapuleux, quelque chose qui annihilerait tellement tes prétentions poétiques qu'il n'y aurait d'autres portes de sortie que l'impasse du troupeau.
Alors quel dilemme ! Quel choix cornélien ! Tu pouvais toujours te servir de l'imagination pour découvrir d'autres issues, il n'y en avait tout simplement pas et il n'y avait rien de manichéen ou de fatalisme là-dedans. Norman, et il le savait, était tout autant un pantin déstructuré que toutes ces gens des générations passées, actuelles, ou futures.
Ses toiles ne se vendaient pas, ses chansons, ses poèmes, et même son existence personne n'en voulait.
Mais pour contribuer au bon fonctionnement du système, comme les autres, il était entré dans ce centre commercial, s'était présenté au casting de ces enculés, continuait de chanter dans les métros et de peindre pendant que d'autres rêvaient du nouveau iPhone 7, de la plus rutilante des bagnoles du marché haut de gamme etc. Ou encore pendant que d'autres rampaient à quatre pattes pour mendier leur vie dans l'espoir que leurs enfants puissent suivre des études... Alors, son chapeau dans ses mains humbles, il demanda grâce sur le bûcher du libéralisme et de la connerie excessive.
L'homme créé faillible et s'acceptant tel, il se moqua même de ses propres concepts ; le groupe Ravachol était perdu et mort dans les limbes de l'oubli et l'équivalent actuel, si il existait, ça ne servait tout simplement à rien de le rejoindre... « on était les enfants oubliés de l’histoire » n'est-ce pas ?
Ah oui, c'est vrai : y avait encore le sport et le développement personnel etc...
LA ZONE -
J'accuse - Ou la nuit de Norman la nouvelle star
«Tu finiras sûrement par le trouver le truc qui leur fait si peur, à eux tous, à tous ces salauds là, autant qu'ils sont et qui doit être au bout de la nuit, et c'est pour ça qu'ils n'y vont pas, au bout de la nuit.»
Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit
Il y a longtemps, en vérité à peine quelques années, Norman vécut une nuit bien agitée.
«Tu finiras sûrement par le trouver le truc qui leur fait si peur, à eux tous, à tous ces salauds là, autant qu'ils sont et qui doit être au bout de la nuit, et c'est pour ça qu'ils n'y vont pas, au bout de la nuit.»
Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit
Il y a longtemps, en vérité à peine quelques années, Norman vécut une nuit bien agitée.
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Flagrant, j'avais dit.
"Mais votre centre de déradicalisation, pour un jeune de 19ans qui veut mourir, il ne sert à rien, il n'ira pas ?
- Ben non."
ça vient d'un film de la grande époque ?
Pour la rentrée scolaire, je suis prêt à faire toute la compilation des dirty teens en socquette
sinon le pouilleux il boude dans son coin, il a pas apprécié ton dernier commentaire en flagrant délit d'escalope
Il faut répondre aux commentaires ? Ah bah merde, je comprends pas tout à ce que vous allusionez non plus. Vaut mieux rester coi quoi.
coït, même.
C'est normal que le résumé soit plus long que le texte en lui même ?
cuddle, tu veux être admin de la Zone ? si ça te motive à reposter ici tes supers textes, je te te passe admin de suite.
Disons que je passe en coup de vent pour le moment. Faut dire que je suis pas mal occupée entre ma rhinite allergique et ma baisse de motivation. Après, je suis quand même bien chaude bouillante pour poster un truc. Ça fait longtemps que j'ai pas été insulté.(*nostalgie de ma jeunesse zonarde*)
pour le texte, on est bien entendu preneur , en plus je ne crois pas qu'on ait jamais mené une expérience de ce type : écrire un texte sous rhinite allergique. Si tu veux poster des textes de tes élèves et t'en attribuer la paternité, c'est toi que ça regarde par contre.
OOOOh oui mais tu me donnes un putain d'idée là. Ça pourrait se faire, je prépare un récit d'invention pour les élèves et je vous publie ça aux petits oignons - oinons - onions - je ne sais plus. Je vous laisserai les fautes aussi, assez jouissif.
attention. ce site est assez déconseillé aux âmes sensibles. Ne te plains pas après si tu es mutée à Cayenne, au bagne.