Jamais je n’aurais accès à ta réalité sous sa forme la plus brute et immédiate. Ne sens-tu le poids de la déréliction s’abattre sur tes épaules lorsque tu entends cette indéniable vérité ? Tout, absolument tout, de ce que tu pourras me dire à ton sujet traversera implacablement le prisme défigurant de mon interprétation et ne pourra ainsi jamais me parvenir que d’une manière tronquée, distordue et lacunaire. Rien, absolument rien, ne sera épargné et laissé tel qu’il est.
Et moi qui aspirais à tout savoir de toi, même une vie entière passée à tes côtés, œuvrant nuit et jour à me confectionner un tableau le plus fidèle possible de ta réalité, ne suffira, en définitive, qu’à m’en constituer une représentation embryonnaire à peine plus ressemblante qu’une grossière et stupide caricature ! Je ne pourrais jamais te prêter qu’un visage, qui ne m’offrira d’autre contemplation que celle de mon propre reflet, parmi les mille autres visages que les personnes gravitant autour de toi te prêtent déjà.
Aucune rencontre possible, si ce n’est avec soi-même. Prison maudite que la subjectivité ! Entre nous se dressera toujours cet écran sur lequel nous projetons notre propre condition. Tout au plus, nous pourrons nous scruter du haut de nos tours d’ivoire, emmurés derrière nos propres yeux, condamnés à tout jamais à n’être que soi...
Et ne me dit pas, s’il-te-plait, que je suis dramatique, car quand je réalise que finalement nous ne saurons même jamais si nous voyons le ciel de la même couleur, je ne peux m’empêcher de penser qu’elle se trouve là, la véritable solitude, et nulle par ailleurs.
LA ZONE -
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Salut,
Bon, j'ai pensé à la faculté des personnes séduisante à faire passer les vessies pour des lanternes, le paradoxe du procès d'intention : on peut toujours contester ce que quiconque dit de nos pensées intimes, qu'ils tombent juste ou pas. Pour les sentiments, ça prête bien sûr à la véhémence, mais pour les meurtres par exemple, il existe un moyen : la garde à vue, pour obtenir de aveux sous pression, le faisceau d'indices concordant, les écoutes téléphoniques, le 3615 NSA ou le 8 200 200 Edward Snowden, pour mettre complétement à poil ce soi-disant être évanescent.
par contre le pentothal c'est un peu surfait. Il faut vraiment que la personne A et la personne B en prennent beaucoup chacune pour que la vérité de l'une soit accessible à l'autre.
Aimes-moi, aimes-moi encore
Aimes-moi, encore au moins
Jusqu'à l'aurore
Jusqu'au petit matin
Aimes-moi, encore au moins...
(Charlelie)
Il faut jouir par tout les trous possibles.
Ça fait ça au début, après on s'habitue, ou bien on sort.
C'est comme les bains de rivière, c'est magique surtout de loin.
les pécaris ont une période de gestation de 4 mois et demi à 5 mois
Entre l'envie d'exister ou de mourir.
Je me lève et je viens de lire ce texte la tête dans le cul. Du coup j'ai rien compris. Trop de mots savants pour mon petit cerveau ridicule. Pourtant, je fais un effort. Je reviens tout à l'heure.
J'ai compris la fin par contre et je partage l'idée. Pourquoi il n'y a pas de bouton "like" ici ?
Bizarrement, ce texte me fait penser à Lapinchien.
mes textes ont des narrateurs et personnages souvent paranos voire solipsistes, cela dit je ne suis jamais aussi mièvre dans le traitement à ma sauce du mythe de la caverne de Platon.