La peinture, en prenant des teintes organiques et représentant les principales images de notre idéologie, a commencé à peler et à se décoller des murs.
Le maçon de notre communauté a décelé de vieilles pierres masquant l'entrée d'un refuge souterrain et la foule s'est engouffré à l'intérieur afin que leurs chiens marqués ne parviennent jusqu'à nous.
A présent, dans cette pièce qui ressemblait à une sphère, nous étions plongé dans l'obscurité. Le Pacte était brisé : les Cavaliers venaient de Pologne et étaient tous fugitifs, comme nous, traqués par une armée bien plus puissante, montée sur des pachydermes aussi voraces que hargneux.
Deuxième partie.
La sphère close de nos consciences : un placement juteux pour tous ces Parasites qui avaient massacré la plupart des individus de notre communauté sans même sonner le tocsin, sans même nous déclarer la guerre directement.
Alors qu'on se croyait dans un lieu suspendu, hors du temps, comme un abri impossible à déceler, c'était bien nous-mêmes qui avions encouragé leur contamination nocive : on avait accepté délibérément leur contre-vérités, on s'était laissé endormir, persuadé que les menaces ne pouvaient venir que de l'extérieur.
Se répandant sur la blancheur de nos valeurs vides, s'infiltrant de plus en plus souvent dans nos discours haineux, la communauté s'était entretué et avait sombré dans le chaos.
Au commencement, avant l'arrivée de ces Parasites qui nous ont instrumentalisé à leurs fins, nos regards étaient éclairés d'une trouble candeur ; certes nous vivions un véritable calvaire avec tous ces anciens prédateurs à nos trousses, certes la vie était loin d'être rose tous les jours, mais on connaissait nos agresseurs et après leur disparition, on avait vécu dans une relative sérénité.
Trop gâtée, trop embourgeoisée, trop individualiste, notre civilisation avait pris bien trop confiance en elle, avait connu son apogée, avant de mourir à petit feu d'ennui, l'ennui entraînant cette nuée de Parasites que nous hébergions depuis le début.
Gangrené par le mal et surtout la bêtise, on ne reconnaissait comme dieu vivant qu'une espèce de Steve-O, fabriqué à notre image : jeune dieu insexué et cyniquement hilare, je ne suis pas loin de penser qu'il est à l'origine de tous ces appels au massacre...
Mais ce n'est qu'une opinion d'un homme fatigué, et qui commence déjà à se faire vieux.
LA ZONE -
Sous le poids atroce d’une illusoire culpabilité, le plafond au-dessus de nous s'est brusquement fendu, un long zigzag qui a fait pleuvoir du plâtre sur nos cheveux. Les Cavaliers déferlaient à la surface comme les vagues d’un océan sans fin, créant ce séisme encore inégalé.
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si l'image d'illustration était un bandit manchot des fils de pute, je crois qu'on aurait un Jackpot !
HaiKulysse, tu fais chier avec ton cut up de Burroughs et la fausse impression que tu donnes de prévoir l'avenir en mode transe écriture automatique. Dorénavant pour moi, tu seras Monsieur Soleil (pas en référence à Louis XIV mais à Madame Soleil)