Un bref instant, pendant sa sombre visite, le monde s'était éloigné et je me sentais aussi isolé qu'un stylite dans le désert, observant depuis son douloureux perchoir ma mystérieuse Laurel disparaître dans ce genre de smog ; le diable allait l'emporter dans la plus grande confusion.
Il tenait déjà de sa seule main valide, la gauche, la main de ma compagne, une main de jeune fille, serrant chaudement la sienne. Ce n'était pas moi qu'il voulait, c'était elle. Perdue dans des considérations mélancoliques sur sa vie avant d'être sous l'emprise de Nadir, quand elle était encore sage et n'avait pas encore enfreint les sacro-saints commandements.
Envoûtée par le malin, elle était ravissante d'intensité, de désir, d'invite. Le pouvoir de séduction et de fascination du diable. Je me serais bien damné pour lui brouter le cresson, me payer du bon temps mais je me méfiais de Laurel à présent comme si c'était la peste.
Et quand le ciel se dégagea, ce qui permit au regard de se déployer, et ce qu'on attribuait généralement à l'influence de Dieu le Père, le vent glacial s'était apaisé : j'étais maintenant seul sans la mangeuse d'hommes qui devait brûler en enfer à l'heure actuelle. J'imaginais que, là-bas, la créature séditieuse allait être brutalement violée successivement et / ou simultanément par tous les monstres diaboliques.
Ah Laurel ! Guapa te quiero !
LA ZONE -
Une violente averse tombait en rafales, les gouttes de pluie résonnant sur les vitres comme du gravier fin. J'avais envie de dire au diable qui était venue me prendre ma femme : « Retourne d'où tu viens, va-t-en ! »
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dire qu'on prend de la drogue pour soit disant trouver l'inspiration et entrer dans un trip écriture automatique chamanique, c'est juste un truc qu'on se persuade de, un truc de qu'on croit que les autres se rendront pas compte de, qu'on est accro à la drogue. Dis l'heure ! Merde ! Oh, dis l'heure.