2017.
Le soleil, en dorant le sol natté de sa chambre, s'avachit aussi sur ses chaussures noires : revenant des salles de Mah-Jong, comment le candidat poète va-t-il se détacher du lot ?
La réponse vient tout de suite : je lui conseille d'installer son atelier dans un château miraculeux et compliqué d'où perce une lumière spectrale... en vérité, cette complication n'est qu'apparente : une fiction émotionnelle, voilà tout ce que ça représente pour le poète du Vingt-et-unième siècle.
Après l'installation, sur son carnet qui comporte quatre-vingts feuillets, je lui propose de noter d'une écriture un peu tremblante (cela se comprend) un éloge irrationnel de sa personnalité ; le reboot peut alors s'amorcer...
Décrire aussi les courbes calmes et les méplats miroitants qui semblent émaner de la terre et sous ces monceaux de pierre, il ignore encore qu’il y a les ossements de l’ancien propriétaire du château abandonné.
Ainsi, sans relever la tête, le poète va écrire jusqu’à la nuit tombée et là je m’arrête brutalement dans mon récit pour sonder les secrets de ces pages noircies jusqu’au petit matin… Ces secrets qui dégoulinent comme les litres de café sur la nappe à présent : il suffit d’un trouble naissant, d’un volatile quittant par exemple le rebord de la fenêtre pour que les nerfs du poète soient à vifs…
Alors, alors seulement, il peut commencer à bosser sur un reboot de licence, à rendre la vie plus légère par sa seule prose fantastique.
En vérité, je vous le dis, la thématique du prochain Printemps des Poètes sera : REBOOT DE LICENCE.
Et ces milliers de poètes, qui n’auront pas pris soin de suivre mes sages conseils, se retrouveront désorientés, perdus comme des phoques au milieu de la banquise. Rageurs, ils iront pointer à Pôle Emploi, ils quitteront leur ruralité de haut lignage pour l’enfer des grandes villes, ils abandonneront l’idée magique et profondément moderne d’être né poète.
Ou bien ils confondront cet amoncellement d’ossements de chèvres avec la dépouille du sieur Jean-René, propriétaire jadis d’une grande seigneurie.
Très singulièrement, je me retrouve dans ces poètes maudits qui n’ont jamais écrit une seule ligne valable, qui branlent et se branlent avec des mots creux, un style ampoulé.
Mais je n’ai pas encore évoqué le Cut-Up : cette technique qui permet d’injecter dans les veines du texte en souffrance des morceaux de phrases tirées des livres… J’y reviendrais très prochainement.
Deuxième partie : Reboot de cut-up !
Funeste, intense, foutu reboot de cut-up à l'extrémité du câble nord ! « Un véritable choc numérologique, l'imagination du poète ! Une réponse anaphylactique suite à trop d’injections dans le texte aussi bien cinématographique que littéraire, tâche que les dignes descendants de Burroughs remplissent à merveille en l'acidifiant aux quatre coins du monde de leurs représentations mentales amovibles : elles-aussi imaginaires, toutes emmaillotée dans leur réceptacle de métro moite, incohérentes par leur maléfique finesse d’esprit cathodique, elles reflétent la moyenne du quotient intellectuel de leurs auteurs mongoloïdes, de leurs proses kilométriques de tous les défauts, de toutes les failles et de tous les crashs de leurs disques durs, internes comme externes.
En éteignant pour de bon leurs machines aussi undergrounds que sophistiquées, dès l'entrée dans le souterrain du métro, les poètes armés de leurs cut-up se lancent à corps-perdu dans la rédaction frénétique ; une sorte d’écriture automatique en liaisons avec le cache de leur presse-papier presque en cessation d’activités alternatives, méthodiques ou techniques, et toute en lésions byzantines ; leurs allumettes perdues elles-aussi au fond des cendriers de leur école occulte…
Reboot de Printemps :
En proposant une leçon immorale aux poètes de passage à la fin, ce texte de merde dont le sujet est le reboot des licences poétiques actuelles, va dériver lentement mais sûrement vers mon autobiographie vaseuse qui est monté à l'envers, j'en suis sûr, mais bon continuons...
Certains prétendent, en des contrées obscures où la pluie ne cesse de tomber, qu’on peut, en procédant par associations d'idées, faire subir une série de reboot à sa poussiéreuse licence poétique : systématiquement assigné aux adeptes du cut-up de Burroughs, j’en fais partie ; dans leur lignée, j’ose soumettre éperdument et odieusement à chaque concours qui se veut axé sur la poésie, et ce chaque année, ma prose farfelue aux comités printaniers des poètes sans jamais obtenir le moindre succès, la moindre reconnaissance de ces contemporains.
On connaissait la thématique de l'année dernière, l’insurrection poétique, et celle de cette année, le Grand Vingtième (ces thématiques qui m’ont toujours obsédé, qui m’ont toujours fait suer depuis ma tendre enfance, quand j’allais user mes culottes courtes sur les bancs des écoles occultes… et bien maintenant, si vous voulez participer à l'événement de l'année prochaine et perdre votre temps ainsi en écrivant des poèmes foireux d’avance, pas acceptables pour le jury en place, lisez ce qui suit :
En proposant une leçon immorale aux poètes de passage à la fin, ce texte de merde dont le sujet est le reboot des licences poétiques actuelles, va dériver lentement mais sûrement vers mon autobiographie vaseuse qui est monté à l'envers, j'en suis sûr, mais bon continuons...
Certains prétendent, en des contrées obscures où la pluie ne cesse de tomber, qu’on peut, en procédant par associations d'idées, faire subir une série de reboot à sa poussiéreuse licence poétique : systématiquement assigné aux adeptes du cut-up de Burroughs, j’en fais partie ; dans leur lignée, j’ose soumettre éperdument et odieusement à chaque concours qui se veut axé sur la poésie, et ce chaque année, ma prose farfelue aux comités printaniers des poètes sans jamais obtenir le moindre succès, la moindre reconnaissance de ces contemporains.
On connaissait la thématique de l'année dernière, l’insurrection poétique, et celle de cette année, le Grand Vingtième (ces thématiques qui m’ont toujours obsédé, qui m’ont toujours fait suer depuis ma tendre enfance, quand j’allais user mes culottes courtes sur les bancs des écoles occultes… et bien maintenant, si vous voulez participer à l'événement de l'année prochaine et perdre votre temps ainsi en écrivant des poèmes foireux d’avance, pas acceptables pour le jury en place, lisez ce qui suit :
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Once upon a midnight dreary, while I pondered, weak and weary,
Over many a quaint and curious volume of forgotten lore,
While I nodded, nearly napping, suddenly there came a tapping,
As of some one gently rapping, rapping at my chamber door.
"'Tis some visiter," I muttered, "tapping at my chamber door—
Only this, and nothing more."
Ah, distinctly I remember it was in the bleak December,
And each separate dying ember wrought its ghost upon the floor.
Eagerly I wished the morrow;—vainly I had tried to borrow
From my books surcease of sorrow—sorrow for the lost Lenore—
For the rare and radiant maiden whom the angels name Lenore—
Nameless here for evermore.
And the silken sad uncertain rustling of each purple curtain
Thrilled me—filled me with fantastic terrors never felt before;
So that now, to still the beating of my heart, I stood repeating
"'Tis some visiter entreating entrance at my chamber door—
Some late visiter entreating entrance at my chamber door;—
This it is, and nothing more."
Presently my soul grew stronger; hesitating then no longer,
"Sir," said I, "or Madam, truly your forgiveness I implore;
But the fact is I was napping, and so gently you came rapping,
And so faintly you came tapping, tapping at my chamber door,
That I scarce was sure I heard you"—here I opened wide the door;—
Darkness there, and nothing more.
Deep into that darkness peering, long I stood there wondering, fearing,
Doubting, dreaming dreams no mortal ever dared to dream before;
But the silence was unbroken, and the darkness gave no token,
And the only word there spoken was the whispered word, "Lenore!"
This I whispered, and an echo murmured back the word, "Lenore!"
Merely this, and nothing more.
Then into the chamber turning, all my soul within me burning,
Soon I heard again a tapping somewhat louder than before.
"Surely," said I, "surely that is something at my window lattice;
Let me see, then, what thereat is, and this mystery explore—
Let my heart be still a moment and this mystery explore;—
'Tis the wind, and nothing more!"
Open here I flung the shutter, when, with many a flirt and flutter,
In there stepped a stately raven of the saintly days of yore;
Not the least obeisance made he; not an instant stopped or stayed he;
But, with mien of lord or lady, perched above my chamber door—
Perched upon a bust of Pallas just above my chamber door—
Perched, and sat, and nothing more.
Then this ebony bird beguiling my sad fancy into smiling,
By the grave and stern decorum of the countenance it wore,
"Though thy crest be shorn and shaven, thou," I said, "art sure no craven,
Ghastly grim and ancient raven wandering from the Nightly shore—
Tell me what thy lordly name is on the Night's Plutonian shore!"
Quoth the raven, "Nevermore."
Much I marvelled this ungainly fowl to hear discourse so plainly,
Though its answer little meaning—little relevancy bore;
For we cannot help agreeing that no sublunary being
Ever yet was blessed with seeing bird above his chamber door—
Bird or beast upon the sculptured bust above his chamber door,
With such name as "Nevermore."
But the raven, sitting lonely on the placid bust, spoke only
That one word, as if his soul in that one word he did outpour.
Nothing farther then he uttered—not a feather then he fluttered—
Till I scarcely more than muttered, "Other friends have flown before—
On the morrow he will leave me, as my hopes have flown before."
Quoth the raven, "Nevermore."
Wondering at the stillness broken by reply so aptly spoken,
"Doubtless," said I, "what it utters is its only stock and store,
Caught from some unhappy master whom unmerciful Disaster
Followed fast and followed faster—so, when Hope he would adjure,
Stern Despair returned, instead of the sweet Hope he dared adjure—
That sad answer, "Nevermore!"
But the raven still beguiling all my sad soul into smiling,
Straight I wheeled a cushioned seat in front of bird, and bust, and door;
Then upon the velvet sinking, I betook myself to linking
Fancy unto fancy, thinking what this ominous bird of yore—
What this grim, ungainly, ghastly, gaunt, and ominous bird of yore
Meant in croaking "Nevermore."
This I sat engaged in guessing, but no syllable expressing
To the fowl whose fiery eyes now burned into my bosom's core;
This and more I sat divining, with my head at ease reclining
On the cushion's velvet lining that the lamplight gloated o'er,
But whose velvet violet lining with the lamplight gloating o'er,
She shall press, ah, nevermore!
Then, methought, the air grew denser, perfumed from an unseen censer
Swung by angels whose faint foot-falls tinkled on the tufted floor.
"Wretch," I cried, "thy God hath lent thee—by these angels he hath sent thee
Respite—respite and Nepenthe from thy memories of Lenore!
Let me quaff this kind Nepenthe and forget this lost Lenore!"
Quoth the raven, "Nevermore."
"Prophet!" said I, "thing of evil!—prophet still, if bird or devil!—
Whether Tempter sent, or whether tempest tossed thee here ashore,
Desolate, yet all undaunted, on this desert land enchanted—
On this home by Horror haunted—tell me truly, I implore—
Is there—is there balm in Gilead?—tell me—tell me, I implore!"
Quoth the raven, "Nevermore."
"Prophet!" said I, "thing of evil!—prophet still, if bird or devil!
By that Heaven that bends above us—by that God we both adore—
Tell this soul with sorrow laden if, within the distant Aidenn,
It shall clasp a sainted maiden whom the angels name Lenore—
Clasp a rare and radiant maiden whom the angels name Lenore."
Quoth the raven, "Nevermore."
"Be that word our sign of parting, bird or fiend!" I shrieked, upstarting—
"Get thee back into the tempest and the Night's Plutonian shore!
Leave no black plume as a token of that lie thy soul hath spoken!
Leave my loneliness unbroken!—quit the bust above my door!
Take thy beak from out my heart, and take thy form from off my door!"
Quoth the raven, "Nevermore."
And the raven, never flitting, still is sitting, still is sitting
On the pallid bust of Pallas just above my chamber door;
And his eyes have all the seeming of a demon that is dreaming,
And the lamp-light o'er him streaming throws his shadow on the floor;
And my soul from out that shadow that lies floating on the floor
Shall be lifted—nevermore!
C'est un peu comme d'habitude. En gros, HaiKulysse nous dévoile qu'il trolle la Zone depuis un moment. Mais qui ne le fait pas. La Zone est troll friendly pour éviter les coming out au bout de 10 ans. Don't feed the troll ? Ben pourquoi pas en fait, s'il produit du contenu sans rien réclamer en retour.
http://www.lazone.org/articles/2854.html
http://www.lazone.org/articles/2854.html
http://www.lazone.org/articles/2854.html
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C'est joli, on dirait de la poésie, mais qui dit des choses.
Au fait, le cut-up, quand on en fait avec ses textes, est-ce que c'est du cut-up...?