Nous, les gogols, les à-côté,
Les qui subissent, écervelés,
Et qui s'immolent symboliquement
Toutes les nuits devant l'écran ;
Nous autres, masses malléables
Dont les artères charrient du sable,
Paumés depuis la nuit des temps
Entre miroirs et faux-semblants ;
Nous, les fantômes aux draps souillés,
Côtes saillantes ou grassouillets,
La peau teintée de béton gris,
Nous autres, exsangues et défraîchis ;
Nous, les louzeurs, nous, les minables,
Manipulés sur un coin de table
Par de plus gros, de plus puissants
Au torse raide, au rire de sang ;
Nous, les héros d'une chanson triste,
D'un film obtus, tourné hors-piste,
Nous, le fantasme entre deux eaux,
Entre deux chaises, deux caniveaux ;
Nous, les éponges et les morsures,
Les gerbes folles, éclaboussures,
Nous, cicatrices toujours béantes,
Nous sommes la plaie, nous sommes l'attente.
Éminemment perdus, quantités négligeables,
Méprisés jusqu'à la corde, infiniment jetables,
On nous expulse et on nous vend.
On nous achète et on nous ment.
Sans scrupule, sans une once d'hésitation,
Sans la moindre pause dans la respiration.
A nous la troisième classe et le fond du panier.
A nous le toc et la matraque, à nous les surgelés.
A nous le vide et le désert, à nous le verbe froid.
A nous l'angoisse, les ténèbres et l'effroi.
Un jour, nous aurons tellement faim
Qu'il n'y aura plus rien entre vous
Et nous.
Plus rien.
LA ZONE -
Nous, les gueux, les parasites,
Nous, les silhouettes anthracites,
Qui marchons dru et avachis,
Fils de misère et de chienlit ;
Nous, les clodos, les fainéants,
Laissés-pour-compte et ruminant
Des pensées blêmes, des idées noires,
De vains espoirs chargés d'histoire ;
Nous, les silhouettes anthracites,
Qui marchons dru et avachis,
Fils de misère et de chienlit ;
Nous, les clodos, les fainéants,
Laissés-pour-compte et ruminant
Des pensées blêmes, des idées noires,
De vains espoirs chargés d'histoire ;
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il est vrai que parfois je croise un gras bourgeois et que je l'imagine avec une tomate dans la bouche, un peu de fenouil dans le fion, dorer à doux thermostat quelques heures. Un copieux festin en perspective.
On imagine Mala Espina partir en croisade contre d'immenses moulins à vent selon les lois anciennes du Don Quichottisme à tout va. J'aime bien mais ça manque de technique ou ce me semble.
Pas mal ton dernier feat :
https://www.youtube.com/watch?v=NSnNT44KpGI
Lourdes Phalanges, je commence à voir un lien évident entre ton admiration pour le sous-rap eminem franchouille et la noise expérimentale.
Mes oreilles saignent.
La conclusion est trop bandante. Y a du clodo tuberculeux et du smicard cyrrosé qui défilent agréablement sous nos yeux en jouant des claquettes. Ça m'a fait penser à une chanson des Enfoirés en un peu plus énervée, mais c'est bien hein.
trop classe la fin