Une funeste usine, à deux heures du matin lorsque la fatigue fait naître un silence parmi le vide ambiant : l’Alien, je le sais, vient de là ; de ces pays industriels où la décroissance sévit… mais peut-être que j’invente complètement : un observateur discret tel qu'on l'imagine pourrait relever la phase délirante aiguë qui se lit sur mon visage.
Mon corps réclame la fameuse injection - une chose étrange provenant des voies lactées les plus orientales - avant de repartir à l'assaut, mes regards tournés maintenant vers la porte de sortie du souterrain : la vie. A l’air libre.
L’espace de la place Bellecour se délite maintenant ; c’est inexact mais cette pensée me permet de survivre. Je suis là, au milieu de la place, avec mon cornet de frites, et je bave sur mes baskets troués, devant une publicité pour les jeans Levi’s. Et la période, cette époque du Grunge que je n’ai pas connu d’ailleurs, est inscrit pourtant dans mon génome.
Plus tard, assis sur un tabouret de bar, Il me passera discrètement l’Alien et ainsi j’irais gueuler sur la scène Underground hardcore pour bosser un peu.
Ma mémoire est tellement foutraque, un vrai écoulement de chasse d’eau ; à tel point que je me demande ce que j’ai fait toute l’après-midi et le début de la soirée avant le concert : j'ai dû changer de programmes TV en zappant tous les épisodes crapuleux sans que je puisse même embobiner un écran noir sur la bande passante. Bien souvent je me réveille de ces absences avec la gueule de bois mais l'alcool n'y est pour rien, crois-moi.
Même si je ne vais jamais sur Internet, je sais que des milliers de profils m'inventent chaque jour une page Facebook qui est comme une Invitation au Voyage selon Charles Baudelaire. D'ailleurs je m'en suis inspiré pour ma chanson fétiche - Smell Quelque Chose- alors que ces incultes l'ignorent totalement. Le délire : ils ont kiffé sans connaitre le sens profond, les cons.
Quand je l'ai écrit le papier jaune et mince de la tapisserie de ma chambre s'est décollé et a dégouliné jusqu'au pallier de la mansarde où je créchais à l'époque. Les enculés d'en haut en ont fait un truc déchirant mais au départ elle ne devait servir qu'à enchanter les gnomes et les survivants de la forêt de Nottingham... ça fait des années que je ronge mon frein pour ne pas chier sur scène au beau milieu du solo, ce jour-là ce n'est pas ma guitare que je vais casser : c'est le point névralgique de votre putain d'idolâtrie. Kurt vous emmerde du fond de sa tombe même si il connait lui-aussi les limites : elles tapissent les parois intérieurs du Nostromo.
LA ZONE -
Comment me suis-je aventuré par ici ? Et surtout comment ai-je pu écrire ce texte qui semble sans fin ni commencement ? Tout m'apparait vide à présent.
Il me semble que la dernière injection - de l'Alien, liquide, pur, directement dans la veine, avec une mémoire et une logique qui lui est propre - a produit à sa suite des complications si singulières que je ne peux décrire pour l'instant. Et pour l’instant, cette chose qui circule dans mes veines, collecte simplement des observations au sujet de mon organisme à conquérir.
Délicatement et à première vue, on pourrait dire que je sombre entièrement dans la folie. Mais sa complexité est telle qu'il parait imprudent de jeter tout de suite un diagnostic.
Il me semble que la dernière injection - de l'Alien, liquide, pur, directement dans la veine, avec une mémoire et une logique qui lui est propre - a produit à sa suite des complications si singulières que je ne peux décrire pour l'instant. Et pour l’instant, cette chose qui circule dans mes veines, collecte simplement des observations au sujet de mon organisme à conquérir.
Délicatement et à première vue, on pourrait dire que je sombre entièrement dans la folie. Mais sa complexité est telle qu'il parait imprudent de jeter tout de suite un diagnostic.
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Sympa, fugace, sobre, lol.
de l'activité ! je me sens moins seul tout d'un coup (est-ce que j'ajoute un smiley dans ce genre :) ?
Ça doit être à propos de ce joueur de tennis suédois, je ne me souviens plus de son nom.
J'espère qu'il va s'en sortir le gars car il a l'air sympa à part ça, lol aussi. (commentons!)
A moi.
J'effeuille les allitérations en m'endimanchant de lactose à plumes, à poil et à bastingage, cintrées et admirables, les délectables horizons fumés de mangrove placide, dans l'entrelacement simiesque des façades en mousse au polyuréthane, me susurre l'imminence des bataillons en quinconce : l'inventeur du boulier est en arrêt maladie.
Désolé, je suis en forme ce matin. Et quand je suis en forme, je suis taquin.
Avant, mais ça c'était avant, j'avais un excellent mot de passe, chantant, agréable et primesautier, auquel je m'identifiais sans effort et qui ne nécessitait aucune recherche, aucune manœuvre mentale exagérée, "RupinCarotteHiroshima" m'allait comme un gant et le monde me souriait.
Mais ça c'était avant, car maintenant tout est perdu et complexe, le monde m'est hostile et je dois travailler inutilement. Rechercher ce nouveau mot de passe me révolte autant que de devoir descendre les poubelles, le jour des poubelles, à l'heure des poubelles, sinon 150€.
J'étais venu sur Internet pour me simplifier l'existence, je paye encore ma naïveté.
Hé! les Kurt Copains, je vous déconseille le suicide, car ensuite, c'est bel est bien du Dick, qu'on se soit raté ou non, on est jamais tout à fait sûr d'être pas mort, ou mort, ou pas, vous me direz, ça peut être pareil quand on se suicide pas... en fait...oui
Quand il s'y met, mais HaiKulysse avec un K le mérite bien.
Une réflexion qui me vient comme une envie de me faire sucer jusqu'aux poils : quand on survit à son suicide, ça crée automatiquement une opportunité de bon texte, on est d'accord, mais une fois que c'est fait ?
Mon idée, c'est qu'un suicide est une mise importante tout de même, qui demande à être rentabilisée : par un roman par exemple, un voyage au Machu Picchu, un mariage avec une colombienne, une liquidation du compte courant sur Tornado -casaque blanche- dans la cinquième, enfin, une proportionnalité quoi. Sinon, je ne signe pas.
*
J'en profite également pour rappeler que nous sommes en Mars et qu'évidemment, on commence à sentir des effluves de station-essence d'une page à l'autre, et que ça ne tombe pas dans le nez d'un babouin.
Que l'Inquisiteur fantoche CTRL-X ne se fasse aucune illusion : suite à son hold-up éhonté de 2015, de nouvelles mesures dans le cadre du plan Vigipirate ont été déployées.
C'est donc avec gravité que j'ai pris la décision de l'attendre cette année au coin du bois, la morgenstern entre les dents, à l'affût du bruissement putassier de sa carriole nonchalante.
Car là est le fardeau de la couronne : s'exposer sans fin à l'harassement des convoiteurs embusqués, hululants et insatiables.
j'espère que les photomontages au tractopelle seront inspirant voire expirant
comme on dit : "soufflez, madame, le petit oiseau va sortir"
Un petit côté Burroughs pas déplaisant.
Alien, gnome, trucs qui dégoulinent, il m'en faut peu pour avoir les couilles qui vibrent.
Grunge j'ai connu -
Grugée je l'ai z'été z'ossi -
"J’ai plongé dans la rivière et qu’ai-je vu ?
Des anges aux yeux noirs m’accompagnaient
La lune était pleine d’étoiles et d’engins spatiaux
Tout ce que j’avais vu dans ma vie
Tous ceux que j’ai aimés étaient là autour de moi
Mon passé, mes futurs
Et on allait tous au ciel dans un petit bateau à rames
Il n’y avait rien à redouter, tout était clair"
https://www.youtube.com/watch?v=zbKQPqs-cqc
Moi-même, j'ai bien connu une grange.