Vous vous réveillez en bas, par terre, entouré de pompiers, et vous dites, pour faire votre intéressant, votre comique « auto-cynique », vous dites « même pas mort ! », mais ça fait mal quand même, un drôle de mal, il est des douleurs inexprimables. Celle d’une claque dans la gueule, celle là, vous la reconnaissez quand la pompière vous met cette tarte, pour ne pas que vous sombriez dans un sommeil fatal, c’est con, mais cette claque dans la gueule, elle vous fait marrer, vous vous mettez à vous bidonner alors que des os cassés vous ressortent de vos jambes, qu’on vous empêche de regarder, parce que : pas le droit de bouger ! Faut pas que ça empire, si jamais c’est possible… Et puis voila que c’est dur, de respirer… et pourtant parfois, vous crevez pas.
Et puis on vous bricole la bidoche, on vous « wolverine » un peu avec du matériel, vous manquerez peut-être encore de crever par-ci par- là, par exemple on vous drainera vos poumons s’étant remplis de morve, ensuite, on vous la rafistolera cette escarre, vous aurez les fesses défigurées, mais faut pas chipoter.
La plupart du temps ou presque, les paraplégiques ne sentent rien ou si peu quand on leur manipule leurs gambettes inertes, mais pour vous, c’est un peu la séance de torture, vous avez assez de paraplégie pour ne pas marcher, mais pas assez pour ne pas souffrir. Et cette magnifique stagiaire kinée, qui regarde ailleurs, qui pense à autre chose, qui s’en fout, quoi, en vous mobilisant vos ersatz de membres inférieurs, alors que vous êtes à deux doigts de hurler de douleur, et pourtant, étrangement, vous parvenez à fermer votre gueule…
Vous imaginez une suite à ce cliché, ce dessin sur l’évolutionnisme darwinien, où le singe mène à l’homme, vous imaginez qu’après la bipédie, on ajoute l’homo-fauteuil-roulant qui précède le corbillard définitif de l’homo-mortibus... Mais contre toutes attentes, vous avez beau vous chier , vous pisser dessus, vous être fait non pas « doigter » (ça c’est sexuel) mais vous être fait faire des « doigtiers », c'est-à-dire, vous être fait retirer la merde du cul par des infirmières (mais bon, c’est vrai que vous le sentez plus autant que ça votre cul), ainsi que vous être fait enfiler des tuyaux dans la bite pour vos mictions, attention, vous allez redevenir celui que vous n’avez jamais été, ceci avec un peu de rage, et malgré les inepties douloureuses que vous subirez dans d’autres circonstances. Malgré, grâce et avec de la folie, vous vous retrouverez debout sur deux cannes, avec lesquelles vous serez prêt à en découdre avec Satan (et advienne que pourri), vous serez paré pour bretter, cannes anglaises contre faux, avec la Mort, si jamais cette fois-ci, elle osait montrer le bout de son absence de nez, ainsi que contre Dieu, ou n’importe quels autres connards auxquels il serait venu l’idée saugrenue d’exister.
Vous abandonnez votre fauteuil roulant pour poser vos deux cannes sur les marches de ce putain d’escalator en marche, pendant que ça monte et malgré votre équilibre précaire, vous vous racontez, vous vous jouez, la musique de « Rocky », quand dans le film, il se le grimpe, son escalier, jusqu’en haut. Mais faut faire gaffe quand même de pas se casser la gueule en arrivant au sommet, va falloir accompagner le mouvement, gare au freinage brusque.
LA ZONE -
CE QUI NE VOUS TU PAS…
A un moment, y’en a marre de cette merde, cette imagination pléthorique se faisant irrépressiblement cauchemar d’angoisse. Dans un moment de lucidité folle vous vous foutez par la fenêtre pour y mettre une fin finale, à ce calvaire psychique. Vous hésitez quand même un peu, vous grimpez sur le rebord de la fenêtre, vous redescendez, vous y remontez…oh, et puis merde, faut que ça cesse. Comment se défenestrer correctement ? La tête en avant, c’est plus sûr le plongeon ? Ou, se laisser choir de tout son corps, bras en croix. Finalement, vous faites une grosse erreur, ou l’inverse, c’est selon, avec ce pas dans le vide, comme si vous descendiez une marche de cinq étages…VOOOOOFFFF !
A un moment, y’en a marre de cette merde, cette imagination pléthorique se faisant irrépressiblement cauchemar d’angoisse. Dans un moment de lucidité folle vous vous foutez par la fenêtre pour y mettre une fin finale, à ce calvaire psychique. Vous hésitez quand même un peu, vous grimpez sur le rebord de la fenêtre, vous redescendez, vous y remontez…oh, et puis merde, faut que ça cesse. Comment se défenestrer correctement ? La tête en avant, c’est plus sûr le plongeon ? Ou, se laisser choir de tout son corps, bras en croix. Finalement, vous faites une grosse erreur, ou l’inverse, c’est selon, avec ce pas dans le vide, comme si vous descendiez une marche de cinq étages…VOOOOOFFFF !
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C'est quand même nettement mieux que les jeux de mots.
ça me rappelle "Né un 4 juillet" avec Tom Cruise, sauf qu'ici la guerre c'est la vie
La vie représente bien la notion de guerre, mais pas autant qu'un lancement de missile balistique filmé en arrière-plongée.
Il y a des limites à tout.
Manifestement, ça a bien plu, cette rubrique des "lieux communs". Puisque Lapinchien l'a évoqué dans le résumé du numéro 2 (c'est pas le vrai numéro 2, bande de squatteurs de rubrique, le vrai 2, le 2 historique sera publié plus tard, bigre de bigre) autant y aller de mon laïus personnel. Les "lieux communs" et les "Cris de la Chtouille" étaient conçus, au départ, pour intégrer mon roman "Confessions d'un blaireau", actuellement sous une pile de tapuscrits non traités par au moins cinq éditeurs. Les "lieux communs" comme les "Cris" étaient censés avoir été rédigés par le personnage principal des Confessions. Pour des raisons bassement commerciales, j'ai réduit le manuscrit original des Confessions de 1200 pages à deux volumes autonomes - mais complémentaires - de 350 pages chacune et les "Lieux communs" comme les "Cris" se sont retrouvés orphelins, inutiles, négligés, snif snif snif. La chtouille me semblait correspondre un petit peu à la Zone et j'en ai fait aussi de la chronique radio. Les "lieux communs", ma foi, à part intégrer ça dans un recueil plus vaste, je savais pas trop quoi en foutre. J'en ai encore une vingtaine d'épisodes, écrits, prêts à publier, dont le style fait corps. Mon cahier des charges perso, pour ceux que ça intéresse même s'il ne s'applique évidemment aux textes d'autres auteurs, est le suivant : le choix du lieu commun dépend de la fréquence avec laquelle je l'ai entendu dans une conversation dans laquelle j'étais évidemment partie prenante. S'il s'agit d'une expression que j'emploi ou qu'il m'est arrivé d'employer, c'est encore mieux. Ainsi, les lieux communs version Mill sont-ils largement empreints d'autodérision voire de sens critique.
Deuxièmement, j'ai choisi d'éviter à tout prix les proverbes. Je préfère ces maximes, aphorismes ou autres petites phrases que toute une catégorie de personnes considérées comme "cool" ont récupéré chez Nietzsche ou dans une espèce de sagesse syncrétique à la con et qu'ils ont fini par transformer en proverbes des temps modernes. Ainsi, le "ce qui ne me tue pas me rend plus fort" constitue un bel exemple de récupération un poil réactionnaire d'une idée considérée comme hautement révolutionnaire en son temps.
Troisième élément important dans mon cahier des charges perso, le style se veut plus poétique que prosaïque, sans pour autant verser dans la sensiblerie. Ah ben oui, voilà, j'aime la prose poétique et je vous merde.
Quatrième élément, il faut avoir vécu le "lieu commun" dans sa chair pour le rejeter en bloc. Il faut lui avoir retourné les organes pour en recracher le jus.
A la lumière de ces précisions, vous comprendrez aisément que ce projet de "lieux communs" que je traîne depuis quatre ans me tient particulièrement à coeur. Sans aller jusqu'à parler de lèse-majesté, j'avoue que j'éprouve un léger pincement à la lecture de ces textes apocryphes (à mes yeux du moins) et qu'il m'est difficile de les considérer pour ce qu'ils sont et non pour ce que je voudrais qu'ils soient.
Ceci étant posé, le texte de Dandois m'a amusé mais je sais pas, ce style refuse de m'emporter. Dommage, parce que ça virevolte, ça tournoie, ça fuse.
Ah, ça... Quand, pour le "daily sonnet news", on crée une rubrique (à priori initiative propre à un ou plusieurs auteurs ayant un projet commun) au lieu d'un dossier (sujet précis mais ouvert à tous), et que juste après on démarre une nouvelle rubrique par une interpellation au lecteur ("Et si on entamait une nouvelle rubrique ?"), hé bien fatalement les gens profitent sournoisement de la confusion pour se sentir autorisés à s'inviter dans votre rubrique.
Petite chenille admin commettra beaucoup d'erreurs avant de se transformer en glorieux papillon.
Cela dit, on peut créer séparément une rubrique propre à Mill et un dossier ouvert à tous. On peut aussi créer un sous-thème "rhétorique" dans le thème "polémique", mais ça paraît osé, Joséphine.
Il se peut même qu'un de ces quatre on puisse mettre des sous-thèmes dans les sous-thèmes, et ainsi de suite jusqu'à l'infini. Et puis des sous-dossiers dans les dossiers.
Je rêve de publier un texte dans /divers / poèmes de merdes / vers/ formes fixes / sonnets / à la française / octosyllabe. On me dira que ce n'est pas vraiment une catégorisation thématique, mais c'est déjà le cas du sous-thème "poèmes de merde", alors...
Désolé, c'était la minute Dourak pense tout haut / radote / rêve d'un monde meilleur dans les commentaires de votre article.
Au fait, le camarade Pascal Dandois, on a oublié de lui envoyer un mot de passe, il est timide, ou il s'en tamponne les majuscules ?
Non mais j'aime bien l'idée d'une rubrique qui échappe à son auteur, même si c'est moi, l'auteur.
Et Dandois, ma foi, je sais pas. Ca fait plus d'une fois qu'il envoie ses textes à la va comme je te pousse. Si ça se trouve, il a pas de mémoire immédiate.
a priori devoir se connecter au site est une grosse contrainte à une époque où on a Facebook connect et compagnie, j'ai reçu un temps des textes sur messagerie Facebook que j'ai posté à la place des auteurs , en ce moment les textes sont postés par création de nouveau compte et du coup je change le pseudo en éditant avant publication. personnellement ça ne me dérange pas de m'adapter si des gens postent des textes.
Cinq, c'est risqué. On le sait grâce à cette expérience scientifique.
Il est tout bon, ce texte.
J'avais, dans les dossiers perso de ma petite mémoire de poisson rouge, catalogué Dandois comme étant un auteur laborieux, pas spécialement passionnant à lire, et coutumier des fautes d'orthographe toutes les deux lignes... je vais devoir revoir ma copie, dirait-on.
Les trois premiers paragraphes sont vraiment accrocheurs, et même plus que ça. Le reste suit pas mal.