L'image de l’œil que vient percer la lame dans le Chien andalou, le regard de Janet Leigh après son meurtre sous la douche, ce regard mort où l'on distingue la pénible caméra de Sir Hitchcock, la castration atroce d'un martyre de film d'horreur, la beauté sacrée d'un homme qui court pour sauver sa vie, vous mangez ces prototypes, vous les dévorez, les régurgitez pour les ravaler encore et encore, et vous en perdez le goût, à chaque nouvel aller-retour dans cet œsophage lubrifié de merde : vous mâchez du papier prémâché, vous l'engloutissez en souriant béats et en levant le petit doigt, la peau du ventre bien tendue, l'esprit repu comme une loutre après un festin d'asticots. Vous aimez tant vous distinguer que vous en oubliez votre condition de vermine, de cendre et de morceau de boue. S'il est normal que vous ne soyez rien ni personne, je vous hais de passer outre, de l'infliger à d'autres et de vous prétendre au-dessus, mortels et dérisoires. De simples panoplies en quête d'un millier d'accessoires.
Il faut se dire ombre, accompagner son encre et la laisser respirer. Il faut lâcher du lest, recracher la vapeur, laisser le nuage t'investir. Et tant pis s'il est plus sombre, plus opaque, plus dense que les autres. Il faut pleuvoir en soi-même et n'y prendre aucun goût, se rappeler le temps où les anges volaient des miettes à la table des dieux. Leurs ailes allaient prendre feu, leurs entrailles se retourner et chacun de leurs gestes, chaque parole prononcée les attendaient au détour d'un grand livre qu'un autre avait écrit. Ils n'en conspiraient pas moins.
Crevez, maintenant, crevez sans espoir, mourez dans les ornières ou sur le terre-plein central, passez l'arme blanche à gauche de votre gauche, allez creuser la terre et bouffez-en des pissenlits, crevez grandioses et littéraires ou crevez médiocres et mous, sautez dans le grand bain d'acide et regardez-vous fondre, inhalez la flamme sans passez par la case fumée. Crevez sans haine ni désir, crevez humain et fichez la paix à mon épine dorsale.
LA ZONE -
Allez vous faire foutre, photocopieuses et pilleurs, plagiaires obstinés, psychopathes du copie-colle, adorateurs de la machine, de la glue et du Tipp-Ex. Vos verbiages distillent un nuage rance et le sang de vos palabres puisent dans l'urine porcine un improbable aphrodisiaque, un extrait de red bull et des relents de rien, ce rien sublime qui vous englobe et vous narre parce que l'époque est creuse, parce que la vie s'étiole, parce que le monde est nœud. Votre insignifiance vous étonne là où il faudrait en jouir : vous choisissez de compenser en accouchant d'images laborieuses et surannées, volées à d'autres, parfumées de naphtaline et de verveine séchée, et lorsque le rire survient, cynique mais sans humour, c'est pour écraser de ses lourdes semelles les fières aspirations d'une larve parmi d'autres.
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Tu dis ça parce que t'es énervé.
Et vous publiez le 3 avant le 2 ?
Vous croyez qu'on est dans une saga cinématographique ?
Vous n'avez aucun respect. Aucun.
Il est mignon, le chtiot.
Détends-toi, l'épine, on est pas là pour tricoter.
Oui mais tu dis ça parce que t'es contrarié
Je pensais que ce site avait quelque chose de différent.
Vous m'avez déçu.
Je ne sais pas si je reviendrai.
Et là, je verrais bien l'intro de la cinquième.
A la flûte à bec doublée à l'octave par une basse fuzz.
Comme dirait Brice de Nice, tu t'es fait georgeslucasser
Il y a quelques images intéressantes quand même, il faut le reconnaître, mais empruntées elles aussi, forcément, alors que le propos vise à dénoncer vigoureusement les postures et les récupérations. C'est là que le bât blesse.
Je présuppose que le 2 est du même tonneau, et si les règlements de compte rageurs sont toujours les bienvenus, encore faut-il qu'ils se renouvellent un peu.
Je veux bien lire le 2 malgré tout. La lecture ne me fatigue pas, ici.
"crevez grandioses et littéraires ou crevez médiocres et mous"
On dit "s'il vous plaît".
Malgré toute la parodie de parodie de parodie (c'est dur de faire semblant de véritablement mal écrire quand au fond, on a un minimum de talent), mon cervelet se laisse porter par tes vagues aléatoires, jeune fake. Tu lui mets bien sa race à la littérature.
Montre toi Bruce Wayne, je déclenche le batsignal.
"Ils n'en conspiraient pas moins"
J'ai lu "constipaient".
Con de mime.
j'en ferai bien 1 sonnet . . assommant !
Pour Dourak le chien aux mol's tentacules comment veux-tu comment veux-tu
Rester de marbre sur ce forum no man's zone !
Curare, tu ne devrais pas t'offusquer des propos de Dourak qui semblent t'être restés en travers de la gorge. Sur la Zone, quand un clash se produit (et j'avoue que c'est un rituel aléatoire que je viens d'inventer mais qui a des précédents), la personne qui se sent lésée à tout à fait le droit de prendre un texte de celui qui l'a égratigné, de le rééditer complètement, le parodier, en faire ressortir ces aspects les plus ridicules, et ce non pas pour se venger ou le ridiculiser mais pour le mettre face à ses propres contradictions. ça s'appelle un palimpseste et je t'invite cordialement à choisir un texte de Dourak, le rééditer complètement et le poster sur la Zone en indiquant que c'est un remix et précisant de quel texte il s'agit.