Ils y trouvèrent un carton rempli à ras bord de bédés, innocentes à priori, si l’on en juge l’album classique de Tarzan posé sur le dessus. Mais dessous, c’était tout autre chose : d’affreux comics ou se croisent les enfants surnaturels du marquis de Sade, qu’encule un Gilles de Raie hybridé à des créatures lovecraftiennes. Une pornographie fantastique et immonde qui ne manquera pas d’attirer le mal en personne, et le Diable apparut dans un pull rayé comme celui de Freddy Krugger, il était barbu, un peu clochard, avait un strabisme divergeant et des dents pourries.
-Vous êtes qui, vous ? demanda le sombre enfant au Démon
-Vite ! Tirons nous ! Lui dit son compagnon, soudain saisi par une peur compréhensible et légitime.
-Primmnémn ildiable llmmn…répondit à peut près incompréhensiblement l’espèce de bête (in)humaine
-Putain ! Mais tirons nous ! Réitéra le deuxième enfant.
-Il a l’air marrant, dit le premier, qui est vraisemblablement le personnage principal de l’histoire. Qu’est ce que vous voulez ? dit-il inconsidérément pour engager la conversation avec le malin.
-Jevnn exhaussevovoeux nmmmâmes nnm… (Le mot « âme » passa inaperçu dans le baragouinement démoniaque)
-Ah ! C’est comme Aladin...il réfléchit brièvement…JE VEUX ÊTRE DIEU ! Mégalomania le gosse.
-Arrgnnuull…tu l’es déjà …mmnngnn répondit le Diable.
-Ah, Bah ouais, c’est vrai, réalisa alors le garçon. Alors tu réaliseras tout ce que je veux !
-Mnngnn exact,mmnn mais vec un truc en échange..mnggnhhn
-Quoi ?
-Mnngnnjiuutg… tu d’viendra ma femme nnmggnhjj…
-Ta femme ? Mais je suis un petit garçon, ce n’est pas possible.
-Jmm’ arrangerai après…mnnghhjnn…
-Bon, d’accord, accepta l’enfant, non sans réfléchir, qu’étant Dieu, quelles que soient les manigances que projetterait le Malin, il pourra de toutes façons les contrecarrer.
-Et toi, qu’est ce que tu veux ? demanda le garçon divin à son camarade
-Rien ! Partons tout de suite, c’est le diable, tu es fou ! répondit-il, perspicace.
-Et l’immortalité, ça t’intéresses pas ? Allez hop ! Donnez-lui l’immortalité ! Marchanda t-il vaguement sans demander l’avis de l’intéressé qui cria alors « NON ! »…trop tard.
-Voila, mmngwaawng, c’est fait. dhhngwnnmm… Dit le Démon entre deux baragouinages. Puis il disparut.
C’est dans le sous-sol, que plusieurs jours plus tard, leur exploration de la grande maison désaffectée, les avait cette fois, menés. Ils y découvrirent et soulevèrent une lourde dalle, presque invisible, sous laquelle il y avait une très petite cave, petite comme une tombe, aux parois lisses et grises. Ils allèrent voir de plus près ce qu’il y avait dedans, c'est-à-dire rien, rien encore. Puis, l’enfant-désormais-Dieu sortit le premier de la cavité, et, guidé par une pulsion causée par le fait qu’il trouvait que son comparse, maintenant affolé par l’angoisse dû à sa rencontre démoniaque, devenait particulièrement collant, et que de plus, il semblait à « Dieu », que ce compagnon le harcelait insidieusement d’assiduités à caractère homosexuel , comme ça l’énervait, il s’en débarrassa. Il fit retomber le couvercle sur l’autre, non sans dire en même temps à cet enterré vivant imminent : « De toutes façons t’es immortel, t’as tout le temps pour sortir de là. », puis, étrangement, peut-être pour supporter l’horreur de son acte, il oublia tout cela, et bien d’autres choses, et même quand dans le village il entendit parler de la « disparition », il ne se souvint pas.
Un jour, il vit une vulve féminine à l’emplacement de son nombril, vision qui lui restitua un instant quelques relents mémoriaux à propos de tout ces événements faustiens, parmi lesquels, cette idée hypothétique de « femme du Diable » (d’où, la vulve ?). Ne supportant pas l’idée de sa plus que probable damnation, et, puisque tout compte fait, il était Dieu, il fit disparaître inconsciemment ce vagin ventral et s’offrit une nouvelle fois le luxe d’oublier.
10 ans plus tard. Réunion de famille. Son père entra dans la salle à manger l’air horrifié. Il lui demanda : « T’es sur de n’avoir rien oublié ? »
-Pourquoi ?
-Tu sais ce qu’il y avait au sous-sol de la « grande maison» ?
-Bien sur ! Les portes de l’Enfer ! Ah Ah Ah ! Plaisanta-t-il.
-C’est pratiquement ça. Dit le père.
Lors de la démolition de la maison, on avait découvert « l’immortel » au fond de sa petite cave, sous la forme, horreur absolue, d’une momie, ou plutôt pire, d’un squelette vivant. Qui tant bien que mal avait écrit son histoire entre autre, en s’usant les os sur la roche. On était en train de chercher un moyen de le « re-charnellisé » et, des « saints » ayant pris connaissance de son calvaire proposèrent leurs âmes au Diable, en échange de la régénération du pauvre osseux vif.
Et Dieu se souvint. Réalisant l’affrosité de son crime, du calvaire inédit qu’il avait fait subir à son ami, soif, faim, suffocation permanente, bref, une agonie éternelle… une onde de démence incommensurable s’empara de lui : « AAAH JE SUIS MAUVAIS, AH AH AH ! JE SUIS LE MAL ! JE SUIS LE MAL ABSOLU ! Hurla t-il, en pleurant et riant aux éclats, hystérique, et en prenant une voix caverneuse et érayée. Et, d’un coup, sans qu’on sut comment, complètement dément, le voila avec une bite dure comme l’acier, honte et dégénérescence totale, Œdipe, Freud et Joey Starr n’ont plus qu’à aller se rhabiller, une bite dure comme l’acier, dans le fion de son pauvre père : « JE SUIS LE MAL, LE VIL, VOYEZ, J’ENCULE MON PÈRE ! AH AH AH AH…JE VOUS LE RÉPÈTE, JE SUIS LE MAL ! Autour, devant tant d’abjection, les plus sensibles tombèrent dans les pommes.
Le Diable savait, lui qui voulait démissionner sans que cela fut possible, ou presque, que la seul possibilité, était de se faire remplacer par la seule personne qui le puisse, (car l’univers, y compris cosmogonique a des règles pas très claires qui échappent à tout et à tous) c’est-à-dire, se faire remplacer par Dieu lui-même, ou plus exactement, Dieu devenu fou, et il avait saisi l’opportunité. Maintenant il allait prendre quelques vacances… « Mais, merde ! se dit-il, voila que je me retrouve avec ma bite dans un cul paternel… »
LA ZONE -
Suite à un dépit amoureux, c’est avec le sombre mépris de toutes choses, la vie, l’humanité, l’amour, l’univers etc. Et peut-être avec quelque envie de vengeance, nourrie à l’encontre de cette « réalité », qu’ils (« ils » car il était accompagné d’un autre jeune garçon, un « pseudo-ami », ou disons plutôt que même si ce second garçon se considérait comme étant l’ami du premier, ce n’était pas vraiment réciproque, l’un des deux n’étant plus capable de ressentir quelque sentiment amical même approximatif, envers qui que ce soit), qu’ils se rendirent, malgré tout encore en quête d’ aventures, mais un certain genre d’aventures, de celles qui vous conduisent à la potence où qu’elle se trouve, là en l’occurrence, dans le grenier de la grande bâtisse abandonnée.
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C'est blasphématoire, mais comme on sent que l'auteur ne croit vraiment ni à l'Un ni à l'autre, j'imagine que c'est du registre du "ils ne savent pas ce qu'ils font". Enfin, ce n'est pas mon âme.
Du coup, c'est un peu amusant, mais pas assez bien foutu que pour être vraiment plus que ça. Tout va trop vite, n'est pas assez mis en place, paraît gratuit et arbitraire. Et pour faire plus long sans décourager le lecteur, il faudrait sans doute une écriture plus soutenue.
le coup di Diable qui bégaie et qui est incompréhensible pour te faire signer un contrat où tu lui donne ton âme , est vraiment une excellente idée
J'ai d'abord cru que c'était un clochard roumain pédophile et bourré confronté à des gamins mongoliens. Mais la suite du texte ne va pas dans ce sens-là. Il me semble que jouer l'ambiguïté jusqu'au bout sur ce coup-là eut été judicieux.
Mais c'est vrai que ça joue un grand rôle dans le côté amusant du texte.
Je signale au passage que Pascal Dandois est un gros enfoiré violeur de chatons récidiviste et ancien pianiste repenti. Et puis son pseudo zonard est carrément ridicule.