|
|
Gabrielle : nous avons une nouvelle surprise pour vous, nihil.
nihil : oh mon dieu oh mon dieu pourquoi tant de bonheur ?
Gabrielle : ne vous réjouissez pas trop vite, toutes les surprises ne seront pas forcément aussi bonnes que vos retrouvailles avec votre ami imaginaire. Nous sommes dans un reality-show, je vous le rappelle, aussi nous décrirons la réalité telle quelle. Et la réalité n'est pas toujours belle à contempler.
nihil : oh mon dieu oh mon dieu pourquoi tant de haine ?
Gabrielle : la ferme, barjo. Mesdames et Messieurs, je vous demande de faire un triomphe au père de nihil, M. Alexandre Kaminsky !!
(plan large sur le plateau, zoom vers nihil et l'homme cannibale qui se lèvent en silence, poursuivez vers nihil qui chancelle, le regard terrifié. Travelling vers l'entrée... maintenant ! Poursuivez jusqu'à ce qu'apparaisse la grande ombre de l'invité. Suivez son avancée lente vers le plateau, insistez sur le ceinturon enroulé autour de son poing et sur la boucle de métal qui oscille dans le vide)
nihil : Tu... Tu es mort ! Tu es mort depuis longtemps !
(Montrez le léger sourire du père de nihil, son regard vide, son visage obscur et sans expression, puis celui de nihil qui se vide de son sang, l'étincelle de folie qui s'allume dans ses yeux)
nihil : noooooon ! C'est fini ! T'es mort, je t'ai déjà tué une fois, t'en veux encore, c'est ça ??
(Oh ! Elargissez le plan pour qu'on voit toute la scène et nihil qui se jette sur son père impassible ! Fixez les scalpels qui sont apparus dans ses mains ! Oh mon dieu.... C'est , c'est... Il faut arrêter ça vite ! Lancez la reconstitution en attendant !!)
Le câble est pété, les fils se sont touchés, mon âme s’effondre et je crève je crève, la frénésie m'emporte, les os de mon crâne partent en miettes.
Des câbles électriques rompus serpentent sur l’asphalte défoncé, des brèches au tracé bizarre apparaissent sur les trottoirs. Les immeubles noirs au dessus de ma tête sont moitié effondrés et d’énormes blocs de béton ont défoncé le sol couvert de gravats. Mes agneaux, entendez le prophète de l’apocalypse, que renaisse le chaos
De quoi se mettre à aligner les points de suture sur ses cuisses nues, de quoi se dévorer les deux mains, de quoi se mettre à griffer sa gorge, dans l’espoir que la peau devienne perméable, laisserait apparaître les jugulaires dans toutes leur obscure splendeur. De quoi s’adonner au plaisir infâme de bouffer des fourchettes, de quoi s’amuser à se coller des tuyaux dans toutes les veines plus ou moins superficielles, histoire de se brancher sur les canalisations de gaz.
De quoi de quoi de quoi...
Je sais pas, moi.
Bon, où que j’en suis ?
Allez tiens, on a qu’à changer de paragraphe
Des blocs d'asphalte s’arrachent à la rue, entraînant des morceaux de canalisations rouillées et s'élevent devant moi. L'hystérie s'empare des ruines, les immeubles tombent les uns après les autres, c'est la folie pure, les gens se cachent. Les gravats flottent en l'air autour de moi. Tout se détruit sur mon passage.
- Oui... je sais... oui je sais, la viande est bonne pour la santé. Je sais c'est un nutriment indispensable à notre bonne santé... les protéines tout ça, oui, mais putain arrête de toujours répêter la même chose, tu me saoûle là ! Tu ferais mieux de m'aider au lieu de débiter tes conneries, t'es lourd là !
Lapinchien et Scorbut, près de la fenêtre m'observent en silence, affligés, en train de m'engueuler avec ce qu'ils croient être un mur nu. Mais moi je sais. Je sais que derrière ce mur, emprisonné, il est là. Il est toujours là, avec moi. L'homme cannibale, mon ami imaginaire, ahahah.
Je suis celui qui parle en vomissant du sang et dont le passage fait avorter les femmes enceintes.
|
|
- Et pour ta meute d'ivrognes ?
- Eh ben c'est bon, ils se demerdent tous seuls, je les ai assez chauffés me semble-t-il. Arrêtons de vouloir tout gérer, nous ne pouvons être que des déclencheurs, nous déclenchons des mécanismes, on a pas besoin de pédaler comme des cons pour le faire tourner une fois que l'engrenage est en marche ! Encore qu'un bon coup de clé de ci de là ne peut pas faire de mal, surtout lorsque l'alternateur se met en route ! Et quand t'as le carbu qui coince, si t'as pas un clampin pour dégager la fumée des tuyaux et graisser les rouages, t'as tout qu'éclate ! Et c'est là seulement qu'on doit interventir ! Notre rôle se situe au niveau du carbu c'est pourtant simple bordel de merde !
- J'avoue que j'ai un peu de mal à suivre tes métaphores Lapinchien.
- Ca c'est parce que la courroie est un peu en charpie mais tu verras que dès que les bougies seront un poil moins imbibées tout ira bien
- ?
- I mean that you are a thug completely paumé in da ghetto, and you do not know quoi faire, but its not so grave, pum pum tchak, pum pum pum tchak (bruitages at the mouth) et on verra ce qu'on verra.
Une horde de braillards dépareillés se répand dans la nuit, overdosés de vodka à deux schlipkrkwcz, complètement défaits par les pillules de mescaline de synthèse subreptiscement dissoutes dans leurs bouteilles par Scorbut, et porteurs sans le savoir de la mortelle souche HH000.666.
Ils investissent les ruelles, s'effondrent sur les bancs publics des squares, agressent les passants à coups de combos haleine multichargée force 8 plus insultes en polonais éthylique, piétinent les cockers, violent collectivement les malheureux pigeons qui croisent leur chemin.
Ils envahissent la ville.
Bientôt ils ne pourront résister au besoin de s'abreuver à nouveau et, repensant au discours obsessionnel de Lapinchien, iront directement contaminer les égouts de vodka. Et la bactérie se répandra sur la ville.
L'enseigne du Megakrwkrwicz clignote douloureusement. Lapinchien trépigne d'impatience d'y entrer et sautille déjà dans le rai de lumière de l'entrée du club. Il s'est déjà envoyé trois pillules non-identifiées dans le clapoir depuis qu'on est partis. Scorbut n'a pas décroché un mot depuis l'appartement, perdu dans ses pensées. Lui il est encore en train d'élaborer un plan, ça se sent, y a comme des trucs qui s'enclenchent de partout dans son regard. Moi je traînasse le long du trottoir crasseux, l'idée de voir la tronche de Bernard Minet me file la nausée. Je me sens tout énervé de l'intérieur.
Je vois Lapinchien s'enfiler encore une pillule. Voyant que je l'observe il me lance :
- Toi, avec la tronche que t'as, c'est une honte que tu te came pas. T'as pas de raisons d'avoir les inconvénients et pas les avantages !
- Fermis ta gueulos you sonovabitch.
- Tu parle en grec toi maintenant ?
Je sens l'angoisse qui monte.
Y a une vieille dame qui pousse un cabas pas loin de moi. Elle me dépasse en me jetant un coup d'oeil et brusquement je sens le vide qui la ronge de l'intérieur, comme une espèce de maladie dégénerative, ça lui bouffe la viande, elle n'est plus qu'une enveloppe déjà vide.
Désireux d'en avoir le coeur net, je lui saute sur le poil, l'agrippe par sa pauvre perruque grisâtre et lui envoie la trogne contre le mur. Faut que je voie ce qu'elle a à l'intérieur, cette vieille pute, faut que je vérifie mes théories. Simple curiosité scientifique quoi, normal quoi. Je commence à la désaper sans tenir compte des gémissements de truie qui émanent de son museau ensaigné, et cherche un canif dans mes poches pour l'ouvrir comme un lapin et plonger mon regard horrifié dans l'abîme obscur de ses entrailles. Je sens une main sur mon épaule et manque envoyer mon coude en arrière pour dézinguer le gêneur, mais la voix schizoïde de Lapinchien entre brutalement en moi :
- Qu'est-ce que tu fous enfin ? Si c'est pas malheureux...
- Je veux juste voir ce qu'elle a à l'intérieur.
- Allez laisse tomber, merde, on a mieux à faire, on va rater la soirée, et c'est une soirée inscrite dans notre destin, je te le signale mon frère.
Je me relève et jette sur Lapinchien un regard éperdu de reconnaissance. Mon Sauveur, tu es mon Sauveur. Lapinchien envoie un grand coup de latte dans la tronche de la vieille désarticulée sur le trottoir, lui éparpillant la mâchoire au passage.
- Voilà, maintenant, tu es libre mon frère. Prends ton envol.
- Oooh merci mon Sauveur.
- Je ne suis pas le Messie. Je suis juste un homme mon frère.
- Oooh oui, parle-moi encore !
- Viens on va rater Bernard Minet.
- Oooh oui, c'est vrai que ça ce serait dommaaaage !
Il leva les yeux vers le ciel plombé et crût apercevoir les contours évanescents d’une madone étrange, une Vierge Marie à moitié nue, les mains jointes sur un scalpel dont elle suivait le tranchant de la langue... Une icône radieuse de sainteté, angélique, dont le sexe ouvert dégueulait des vagues de sang.
En laissant son regard retomber vers le sol, il ne put s’empêcher de sentir la madone écarter les bras, et ce n’était plus des mains qu’elle avait au bout des poignets, mais des ciseaux, et elle se les enfonçait pieusement entre les carotides...
Mais alors que Lapinchien est en train de faire une démonstration de robotic-gogo-dancing sur l'immense comptoir du club, au milieu des flashes de stroboscope et des bras levés des teufeurs de Varsovie, alors que Scorbut urine contre la jambe d'une serveur selon une coutume qui lui est personnelle, je me retrouve paumé au milieu d'une masse de viande suante et d'articulations malmenées, et je sens à nouveau l'angoisse monter.
On me bouscule, on me tape familièrement sur l'épaule, on s'exhibe devant moi, je les hait. La musique hurle et me cogne direct dans la gueule. La frénésie m'emporte, je halète comme une chienne en chaleur, je me sens sur le point d'éclater.
Et lorsqu'un clubber déguisé en robot, un carton comme carapace et une passoire sur la tronche tente de m'emporter dans une version futuriste de la danse de la pluie, je décide de faire renaître l'enfer sur Terre. Je le bouscule violemment et il va s'abattre comme un bombardier kamikaze sur une colonie de Star Trek fans en collants. Je me retourne et envoie valdinguer une junkie cyborg dans le mur de danseurs. C'est la fête ! Je me rue pieds en avant dans la masse informe de viande vide et c'est bientôt la baston générale. Les robots s'envoient des taloches mécaniquement, les aliens s'arrachent la tronche en rythme, la musique hurle à fond la caisse, on va tous crever. Je profite de la mêlée pour m'acharner sur une pute en soutien-gorge qui ruisselle d'hormones, lui savatant le ventre jusqu'à extinction des feux. Je vais te le rectifier, ton portrait de pute moi. Incontrôlable je me jette sur elle pour lui embrasser son beau visage mutilé. Je mords un peu dedans au passage.
Y a des grands bruits inidentifiés de partout, comme le bruit de cervicales en train de lâcher.
Du coin de l'oeil j'aperçois Lapinchien, toujours en transe sur le bar en train de repousser à coups de genou les bras hystériques qui tentent de le faire chuter de son perchoir.
T'existe même pas, laisse-moi tranquille maintenant. Rien à foutre de la viande humaine. T'es même pas vrai. Dégage de là. La vie grouille en moi.
Dans la confusion se dressent les légions bleues des forces de l'ordre. Des gazs lacrymo viennent remplacer la fumée de boîte. Yeah, de la volaille fraîche à se mettre sous la dent. Je les désigne de la main à Lapinchien et Scorbut qui ont stratégiquement choisi de faire retraite du bon coté du bar. Je vois Scorbut en train de piquer les montres et les larfeuilles des inanimés en ricanant.
Lapinchien me sourit et hoche la tête.
On y va.
Pulsations incendiaires qui déchirent le Néant
Ondes de choc-lobotomie
Des cocktails Molotov qui bombardent tous les tympans
Ce coup-ci c'est l'émeute.
Outch les casques de CRS sont plus durs que ma tête on dirait. Je sens qu'on me traine vers la sortie et qu'on me balance sur le trottoir. J'ai du sang plein les yeux. J'ai comme un étourdissement. Il est sans doute temps de jeter un voile d'inconscience sur ce jour ma foi intéressant, d'un point de vue purement ethnologique, bien sûr.
Byye.
___
___
JOUR 8 - Scorbut
« Suis à Varsovie … stop … il est 14h00 … stop … plus de Vodka depuis 2 heures 31minutes et 27 secondes … stop … envoyer de toute urgence substance qui fait rire … stop … en quantité … stop … te dédommage dès mon retour … stop »
Comment je pouvais deviner en envoyant ce télégramme à mon pote Pipo le clown, que ce con me ferait livrer par le Tupolev de 15 heures une bombonne de 120 litres d’hélium !!
- « Comment je pouvais savoir moi ? Y a pas marqué Elisabeth Tessier là ! »
Nihil n’était pas content du tout !
10 années passées à Strasbourg comme agent secret spécialisé dans le décryptage ressortaient d’un coup dans un cours magistral qu’on aurait pu intituler « Messages secrets à l’intention des nuls en 10 leçons »
- « Tant qu’a coder pour éviter de te faire gauler par la brigade des stupéfiansky, t’aurais par pu dire un truc fin mais compréhensible du style : envoi moi la meilleure résine de cannabis qu’on fait brûler pour mettre dans les cigarettes !!! Incompréhensible mais plus clair là, non !!! »
Lapinchien prostré dans un coin regardait le trou béant dans son plafond, l’œil hagard.
- « Vais … vais tuer un clown … ja … jamais tué de clown … doit être marrant de tuer clown … vais enfoncer mixer dans sa gorge … vais appuyer sur On … regarder petits morceaux voler dans toute la pièce … va être l’orgasme pour rétines, beau rouge et rose virevoltant … vais … vais tuer un clown … ja … jamais tué de clown … doit être marrant de tuer clown … vais enfoncer mixer dans sa gorge … vais appuyer sur On … regarder petits morceaux voler dans toute la pièce … va être l’orgasme pour rétines, beau rouge et rose virevoltant … vais … »
(une bonbonne d'hélium
traverse le plafond chez LC)
Il était tellement choqué d’avoir vu une bombonne d’hélium et son voisin traverser les étages pour se vautrer sur le parquet de sa chambre qu’il se floodait lui-même !
Pour détendre l’atmosphère je décidais donc, faute d’autres substances, que nous n’avions qu’à essayer l’hélium … J’aspirais une grande bouffée … rien … une autre … toujours rien … Nihil, à bout de patience, m’arracha le tuyau des mains et aspira frénétiquement.
10 secondes plus tard, Lapinchien lui mit un coup sec du tranchant de la main dans la glotte, récupéra l’embout et entreprit de se l’enfoncer jusqu’à l’intestin grêle …
Chacun sa technique mais même résultat, pas l’ombre d’un décollage à l’horizon
Je ne me souviens plus qui fut le premier de nous trois à parler mais ce fut une franche rigolade, la voix de Nihil ressemblait à celle de Passepartout quand il était impubère et celle de Lapinchien, on aurait dit les petites pastilles de la pub Minikisscoolovsky !
Quant à moi, j’en profite pour passer un message personnel : Jean-Pierre Marielle, si tu lis actuellement ces quelques lignes, rassure-toi, en cas d’extinction de voix, tu peux faire appel à moi … avec un peu d’hélium, ma voix est encore plus virile qu’à l’accoutumée.
Ndlr : Pour des raisons évidentes de compréhension, j’adopterai l’abréviation « Passepartout quand il était impubère » à la place de « Nihil » et « Minikisscoolovsky » à la place de « Lapinchien » dans le reste du texte
Nous faisions maintenant passer rapidement le tuyau de bouche en bouche et l’hélium commençait réellement à me porter sur le système au point de ne presque plus toucher terre …
Passepartout quand il était impubère … Minikisscoolovsky … Scorbut … La tête de Bernard Minet … Passepartout quand il était impubère … Minikisscoolovsky … Scorbut … La tête de Bernard Minet …
La tête de Bernard Minet ???!!!! Je l’avais pas reconnu sans son corps chétif enrubanné d’aluminium … Y fait moins le malin le Bioman sans son corps !
Minet, Minet, Minet (casse-toi le chat !) qu’est que Bernard Minet foutait là chez Lapinchien en train de sniffer des substances à ballon ?
Pour un trou noir, c’était un sacré trou noir !
Reboot de cerveau pour récupérations de données Jour 7 :
Jour 7, le matin :
Tout à commencé hier matin lorsque j’ai eu l’idée de tuer tous les enfants pour éviter une reproduction effrénée nous empêchant d’atteindre notre but de destruction finale.
« M’en vais te raboter la pyramide des âges pour en faire une version entonnoir selon Scorbut moi, ça va pas traîner ! » avais-je lancé en versant du Ricard dans mes Kelloggsky.
Le plan était simple, piéger les Vaches qui Rit pour quelles explosent à la gueule des mouflets quand ils tirent la languette, fabriquer des doudous Pokemons qui deviennent radioactifs lorsqu’on les suce, … une panoplie d’armes anodines avec le seul et unique but d’éradiquer de la terre la moindre parcelle de vie ayant moins de 7 ans.
« Mais comment on va fabriquer tout ça » demandait Nihil, « J’ai déjà du mal à me faire une soupe alors des bombes en forme de Vache qui Rit ça va pas être simple »
« T’inquiète ! Tu as en face de toi un homme capable de quadriller un mur ½ journée avec un double décimètre et un crayon pour poser une tringle à rideaux droite, c’est dire la maîtrise que j’ai en matière de travaux manuels ! » lui avais répondu.
Bon, à priori pas de Bernard Minet à l’horizon !
Jour 7, l’après midi :
Lapinchien nous expliqua qu’il avait contracté la vache folle lors d’un de ces innombrables voyages à l’étranger et que 80% des vaches vendues dans les pays occidentaux provenaient d’un abattoir proche de chez lui.
En deux temps trois mouvements, nous nous étions glissés dans un déguisement de bovidé … Nihil faisait la tête, Lapinchien l’arrière train et comme il n’y avait pas de place pour moi, je me résignais non sans protestation, à faire la queue.
Nous voilà donc partis affublés de notre accoutrement ridicule pour infiltrer l’abattoir afin d’inoculer aux carcasses mortes la maladie de Monsieur J (dit Jacob pour les intimes)
Malheureusement au détour d’un pré, un taureau eut la mauvaise idée de s’amouracher des beuglements débiles de Lapinchien … je ne m’étais jamais fait la réflexion auparavant mais la queue dans une vache est assez mal placée, je vous laisse imaginer l’état psychologique dans lequel les infirmiers ont du m’emmener d’urgence à l’hôpital !
Bernard, où es-tu ?
Jour 7, le soir :
Les 2 compères viennent me chercher aux urgences en ricanant comme des hyènes qui auraient brouté des mauvais champignons. Ils ont en tête d’aller dans une boite techno ou les Chiens et les Lapins sont acceptés, pour fêter nos retrouvailles.
Passage de la caisse tout va bien, un salutovsky au molosse de la porte et hop nous sommes à l’intérieur.
Bonne ambiance, des jeunes qui déchaînent leurs corps au rythme du beat, de la sueur qui mouille les tee-shirts des danseuses pré-pubères, Lapinchien qui nous fait une version aérienne de Hip Hop sans Sydney mais avec un Kway polonais de toute beauté, Nihil qui renifle les fesses de tout le monde en se grattant l’oreille, du Jack de contrebande … les ingrédients d’une soirée réussie en quelque sorte !
D’un coup, tout bascule, cette version polonaise de Walnut Grove, se métamorphose en bar des routiers d’une nuit en enfer … les verres volent, les coups de sacs à main pleuvent, les vêtements s’arrachent laissant échapper des bouts de chairs nues (enfin je m’égare !), l’apocalypse selon Nihil …
- « Il a décidé de se faire la fin du monde seul ce con » me dis-je en brandissant une bouteille de Jack …
A ce propos, je m’étonne encore aujourd’hui de la résistance d’une bouteille carrée par rapport à une ronde sur le crâne d’un être humain … cela m’étonne d’autant plus que tous les constructeurs automobiles ont décidé depuis longtemps de passer à des formes rondes … donc moins résistantes … donc plus dangereuses (Notes secrètes du Scorbut : enquêter sur les constructeurs automobiles afin de savoir s’ils ne seraient pas en train d’essayer de nous doubler dans la course à la fin du monde)
Pendant que je filais de tant en temps des Mentos à Lapinchien persuadé que c’était de l’extasie et des coups de lattes aux femmes qui se ruaient vers moi avec des intentions que je n’ose imaginer … mon Nihil continuait à renifler les culs qu’il venait de botter !
Mais je dois avouer que la tension a atteint son apogée lorsque Lapinchien s’est mit à hurler « ON EST PAS ASSEZ NOMBREUX, REPRODUISONS NOUS ! » tenant fermement les hanches d’un CRS qui venait gentiment faire le ménage à coup de matraque …
(Scorbut explose la
tronche de nihil au fusil)
Lapinchien ondule le bassin d’avant en arrière … Nihil voit rouge, il saute à la gorge du CRS (ahhhh l’âmour) en lui arrachant les carotides … ses amis pas très heureux d’avoir à nettoyer leur casques plein de sang sautent sur Nihil en essayant de lui ouvrir la boite crânienne pour trouver le bouton Off … Et là, voyant mes amis dans le danger, un vieux réflexe de barman, je saute derrière le comptoir, j’empoigne le fusil à canon scié et tire dans le tas pour calmer tout le monde … y a pas à dire, ça dégage un coup de 12 … Les matraqueurs volent contre les murs, Nihil tombe … tient, j’ai tué Nihil … Pas grave, je le réparerai plus tard …
Tout le monde est calmé, les corps gisent sur le sol, je chope les 2 couillons imbibés par la tignasse et hop aller, assez joué, on rentre !
Donc si je récapitule, la seule tête sans corps rencontrée ce jour est … Oups ! Pas celle de Bernard Minet, mais celle du CRS … va falloir la ramener, c’est consigné en Pologne ces trucs là … j’vais envoyer Nihil la rapporter quand il sera tout à fait réparé, après tout c’est lui qu’a joué avec !!
JOUR 9 - Lapinchien
- Tu comprends, copain, la violence engendre la violence… Ouais bien sûr on est un peu désolé de ce qui t’es arrivé… mais bon en gros tu l’as bien cherché quelque part… Et pis c’est pas nous qu’on a commencé aussi… Bon maintenant on fait la paix hein ?
(Lapinchien s'amuse avec
une tête de CRS mort)
Nihil et Scorbut me regardent l’air inquiet. Tout çà parce que je parle à la tête décapitée du représentant de l’ordre. J’ai décidé qu’il serait mon tamagotchi puisqu’on a passé la soirée à réfléchir à ce qu’on allait bien pouvoir en faire et qu’on n’a rien trouvé de vraiment brillant… Succinctement en passant les trucs débiles comme la jeter à la poubelle ou dans la Vistula, voici les piètres résultats de notre brainstorming nocturne intense :
- Décapsuleur de bières : c’est pas bon pour ses dents, on élimine !
- Casse noisettes : Ben il a encore le casque anti-émeute qu’à collé après que son sang du crâne ait coagulé, donc çà va amortir le coup de maillet dans la tronche et çà va pas nous la casser, la noisette… inutile, on élimine !
- Boule de Bowling : Mettre mon index et mon majeur dans ses trous de nez çà peut encore passer, mais jamais je carrerais mon pouce dans une bouche avec autant de dents … et s’il me bouffait mon pouce hein ? comment que j’enfoncerais des punaises alors hein ? Comment que j’accrocherais tous mes posters Tfou dans ma chambre hein ?… on élimine !
- Baballe de foot : Hum je suis assez tatillon mais faire une tête sur une autre tête au foot çà s’appelle un coup de boule et c’est pas très fair-play tout çà… en plus moi j’aime bien être respectueux des règles établies au foot par exemple si ya un truc qui s’appelle protège-tibias c’est bien pour qu’on s’en serve… c’est pour çà que c’est la première chose que je vise quand je fais un tacle… enfin je me disperse.. on élimine !
- Boule anti-stress : Pas assez malléable, même après l’avoir foutu au micro-ondes… c’est énervant, on élimine !
- Presse-papier : Fout plein de sang partout, on élimine !
- Hachoir à viande : La rigidité cadavérique empêche qu’on utilise sa mâchoire pour pré-mâcher les aliments… dommage, on élimine !
J’arrête là ce qui pourrait devenir une énumération pitoyable de preuves accablantes de l’aridité de nos cerveaux spongiformes…
-Monsieur la tête de CRSki, je crois que je viens finalement de trouver le moyen d’anéantir toute cette civilisation décadente...
J’ai enfoncé ma mimine dans le cou du malheureux. Je place quatre doigts contre son palais et je m’aide de mon pouce pour actionner la mâchoire de ma nouvelle marionnette marrante.
-« Ah oui, Lapinchien ? », me demande la tête… « Et quel est donc ce moyen que je sais d’avance formidable venant d’un esprit aussi brillant que le votre ?»
Je deviens tout rouge. J’aime assez qu’une personne que je connais à peine arrive à cerner mes traits principaux aussi rapidement et avec autant de précision… Je l’aurais presque violé sur le champ si sa tête en putréfaction ne me remémorais de plus en plus la bouille diabolique de Tatayet qui fut la source de toutes les tares psychologiques principales que je traîne aujourd’hui, au travers de cauchemars sexuels récurrents.
-Et bien mon jeune ami, encore une fois nous allons combattre le mal par le mal…En concassant par mégarde un peu de Viagra dans un sachet de Tang, je pense avoir trouvé une poudre magique au effets particulièrement intéressants pour faire aboutir notre entreprise purificatrice…
-Vous éveillez en moi de grandes interrogations existentielles, votre excellence… Quel sont donc les propriétés de votre poudre miraculeuse et comment comptez vous vous en servir ?
- Tu es bien curieux pour un Tamagotchi, un ex-flic en plus… enfin bon passons… tu n’es de toutes manières apparemment pas en condition pour aller tout déballer à la basse-cour… hum… entendu… voilà, j’ai testé la poudre sur mon voisin de pallier, Pawel , le gars complètement ivre du soir au matin qu’à répandu sa femme dans l’escalier de l’immeuble la semaine passée, m’obligeant d’ailleurs à aller porter réclamation au syndic… depuis qu’il l’a inhalée il semble comme empêtré dans un orgasme permanent dont il ne peut sortir. Il est pétrifié devant sa porte portant ce sourire débile de phacochère en train de copuler…il semble perdu dans ses pensées, son œil droit ne cesse de cligner frénétiquement . Il ne fait plus rien et se laisse dépérir…enfermé dans son bonheur factice, hypothalamus baignant dans la lulibine…
- Whaaa !! çà à l’air d’être super génial comme poudre dites donc ! Dommage que je sois mort, sinon je l’aurais essayé volontiers… heu mais une question me turlupine… vous ne compter pas, j’espère, sur la candidature spontanée des 6 milliards d’humains sur Terre pour leur faire respirer la poudre ?
- Ahaha ! Diantres non, moussaillon ! Car vois tu nous allons exploiter une faiblesse dans les mécanismes de standardisation et d’alignement des politiques énergétiques de tous les pays du monde… Ahaha ! Et cette mode de l’écologie à tout va, nous aura bien aidé aussi… Gnarf ! Tous pareils ! Tous vulnérables à la même attaque ! La quête aveugle de la normalisation sera la cause de l’annihilation de notre race !!!
-« Vous êtes bien mystérieux tout d’un coup… », me lance la tête qui sûrement noyée dans ce raisonnement élitiste, me lâche un filet de pus jaune qui dégouline tout le long de mon bras. Je décide donc d’être un peu plus terre à terre.
-Ma très chère tronche, vois-tu, sous la pression des lobbies écologistes, tous les pays industrialisés ont fait muter leur méthodes de production énergétique…, ils ont abandonné le nucléaire pour se tourner vers des solutions soit disant plus propres comme les éoliennes… Et c’est justement ces éoliennes qui vont nous permettre de mener notre plan à bien… héhéhéhé… Nous allons inverser la polarité des électroaimants à leur base sensés produire de l’énergie électrique en transformant la force mécanique du vent… héhéhé et du coup, les éoliennes vont se convertir en de puissants ventilateurs pompant de l’énergie dans le système… Gnarfff ! Il nous suffira alors de placer un gros sac de poudre ViagraTang au bas de l’éolienne pour que celle-ci soit disséminée aux quatre vents et contamine tout le secteur. En répétant l’opération plusieurs fois, nous auront rapidement atteint nos objectifs !!
Nihil et Scorbut me rouent soudainement de coups ! Jamais ils n’ont entendu un plan aussi lamentable… C’est au moment ou Scorbut a réussi à me chopper et que Nihil s’approche avec un piano pour me le fracasser à la gueule que de grands bruits venant de l’entrée refroidissent nos ardeurs…
Quelqu’un tape à la porte avec de plus en plus d’insistance. Apparemment un colloque mondial de la secte tentaculaire Familles du Monde se déroulait dans l’appartement du dessous…Quelle coïncidence débile ! ils sont montés en nombre à cause du raffut qui les empêchait de dicter leur nouvelles lois sur la castration des males à la naissance… notre planque est repérée… nous voilà piégés comme des rats…
C’est au moment où ils s’apprêtent à défoncer la porte avec un bélier que celle-ci s’entrebâille lentement laissant dépasser la tête de mon ami TamagoCop… Nihil s’improvise ventriloque de fortune pour l’occasion…
-« Qu’est ce que vous voulez ? », semble leur demander la tronche , « Nous sommes en pleine perquisition ici ! Vous êtes priés de ne pas entraver une opération de Police ! »
Les centaines de membres de Familles du Monde présents sur les lieux sont sur le point de déguerpir quand tout à coup le casque anti-émeute de la tête, coincé par la porte au moment ou Scorbut rentre sa main, tombe sur le palier, emportant dans sa chute tout le système cérébral du policier qui se splashe au sol dans un grand bruit de démoulage de Flamby périmé.
Vision d’horreur… la plupart des membres de Familles du Monde est paniquée… çà se bouscule dans les escaliers, çà crie et çà se piétine…
Un groupuscule plus téméraire se détache de la foule désolidarisée… ils montent avec la ferme intention de défoncer la porte…C’est à ce moment que ce qu’il reste de la tête ressort et lâche un rot tonitruant dans le palier…
Tout le monde se fige en quelques secondes en poussant des cris orgasmiques… C’est fou ce qu’on peut faire avec une tête de policier, un peu de poudre de Viagra, du Tang et un vieil aspirateur qui souffle au lieu d’aspirer…
Nous déguerpissons rapidement par la fenêtre tous contents quand même d’avoir réussi à neutraliser la secte tentaculaire qui nous harcelait avec une improvisation digne d’une alliance Agence Tous Risques / Mac Guyver…
(fin de l'épisode du jour.
Au revoir !)
A SUIVRE...
= commentaires =
c'est de la merde et c'est déjà ça.
Sans compter que pour celui qui comptait en faire, c'est un succès.
Scorbut ! comment çà va ? apparement t' as finalement reussi à cuver ! t'es hyper lucide quant à notre collaboration avec du recul doudou didonc !