LA ZONE -

Serial substitute 1 : La morgue des Grands

Le 06/08/2015
par Lapinchien, Lourdes Phalanges, Muscadet
[illustration] Adaptation zonarde de La Morgue des Grands, de Montesquieu

"Il y a quelques jours qu'un homme de ma connaissance me dit : Je vous ai promis de vous produire dans les bonnes maisons de Paris ; je vous mène à présent chez un grand seigneur qui est un des hommes du royaume qui représentent le mieux.
Que cela veut-il dire, monsieur ? est-ce qu'il est plus poli, plus affable qu'un autre ? Ce n'est pas cela, me dit-il. Ah ! J'entends ; il fait sentir à tous les instants la supériorité qu'il a sur tous ceux qui l'approchent ; si cela est, je n'ai faire d'y aller ; je prends déjà condamnation, et je la lui passe tout entière.
Il fallut pourtant marcher ; et je vis un petit homme si fier, il prit une prise de tabac avec tant de hauteur, il se moucha si impitoyablement, il cracha avec tant de flegme, il caressa ses chiens d'une manière si offensante pour les hommes, que je ne pouvais me laisser de l'admirer. Ah ! bon Dieu ! dis-je en moi-même, si lorsque j'étais à la course de la Perse, je représentais ainsi, je représentais un grand sot ! Il aurait fallu, Usbek, que nous eussions eu un bien mauvais naturel pour aller faire cent petites insultes à des gens qui venaient tous les jours chez nous nous témoigner leur bienveillance ; ils savaient bien que nous étions au-dessus d'eux ; et s'ils l'avaient ignoré, nos bienfaits le leur auraient appris chaque jour. N'ayant rien à faire pour nous faire respecter, nous faisions tout pour nous rendre aimables : nous nous communiquions aux plus petits ; au milieu des grandeurs, qui endurcissent toujours, ils nous trouvaient sensibles ; ils ne voyaient que notre coeur au-dessus d'eux ; nous descendions jusqu'à leurs besoins. Mais lorsqu'il fallait soutenir la majesté du prince dans les cérémonies publiques ; lorsqu'il fallait faire respecter la nation aux étrangers ; lorsque enfin, dans les occasions périlleuses, il fallait animer les soldats, nous remontions cent fois plus haut que nous n'étions descendus ; nous ramenions la fierté sur notre visage ; et l'on trouvait quelquefois que nous représentions assez bien."
Il y a quelques jours qu'un mouflon de ma connaissance me dit : J'ai bifflé un oiseau, mais je vous ai aussi promis de vous produire dans les bonnes maisons closes de Paris ; je vous mène à présent chez un grand seigneur qui est un des hommes du royaume qui représentent le mieux.

What's the hell, noob ? est-ce qu'il est plus poli, CMB, plus affable de la Fontaine qu'un autre ? Ce n'est pas cela, belle édentée, me dit-il, le regard coquin. Ah ! J'entends ; il fait sentir à tous les instants la supériorité qu'il a sur tous ceux qui l'approchent ; vas-y, cassos ; M'en bats les steaks; Y m'pète les brunes qui comptent pas pour des prunes; La calotte glacière de ses morts, et je la lui rentre tout entière.

Il phallus pourtant marcher ; et je vis un homoncule rabougri, il prit une prise de Terre avec tant de hauteur, il moucha sa tige si impitoyablement, il cracha avec tant de flegme, il caressa ses tétons d'une manière si offensante pour les hommes, que je ne pouvais me laisser de l'admirer MI FA SOL SOL Ré DO.

Ah ! Enflure démoniaque ! dis-je en dedans de moi en fermant bien fort la bouche, si lorsque j'étais à la course à l'échalote, je représentais ainsi, je représentais un grand sot (le film des frères Coen) ! Il aurait phallus, sale gros bâtard de ta pute d'engeance , que nous eussions eu un bien mauvais naturel pour aller faire cent petites insultes, cent petites incultes, cent catapultes à poulpes, pute, à des gens qui venaient tous les jours chez nous témoigner sous penthotal; ils savaient bien que nous étions au-dessus d'eux, manchette et clef anglaise comme au catch ; et s'ils l'avaient ignoré, nos martinets le leur auraient appris chaque jour.

N'ayant rien à faire pour nous faire respecter, nous faisions tout pour nous rendre aimables : nous mangions des carottes, nous nous communiquions aux plus petits ; au milieu des glands, qui durcissent toujours, ils nous trouvaient sensibles ; ils ne voyaient que notre bite au-dessus d'eux ; nous descendions en rappel jusqu'à leurs corniches.

-Wesh, grosse, t'as craché dans mon Yop, pute ?
-Quoi ? Narvalo. Rien à battre de ton Yop, j'ai tout un pack de Candy'Up, enculé.
-Ouais, c'est ça. Tu fais genre, c'es tout.
-Va chier dans ta mère.
-Putain, mais t'es descendu encore plus bas que James Cameron. Va te cacher dans un mont hydrothermal, bouffon.

Mais lorsqu'il fallait soutenir le mandrin du prince dans les cérémonies publiques ; lorsqu'il fallait faire respecter la nation aux migrants sous-marins ; lorsque enfin, dans les occasions périlleuses, il fallait ranimer les soûlards, nous remontions cent fois plus haut que nous n'étions descendus ; nous ramenions la fierté sur notre visage ; et l'on trouvait quelquefois que nous étions navrants.

= commentaires =

Lapinchien

tw
Pute : 6
à mort
    le 06/08/2015 à 16:56:28
Je trouve dommage qu'on attaque toujours pratiquement d'office, dans ce genre de jeu, directement et sans nuance dans le champ lexical et sémantique de mes couilles en deep throath , les amis. Je préconise plus de retenue, aborder par exemple le jargon fleuri des experts comptables. Ce conseil vaut en particulier pour moi-même , qui file un mauvais coton sur la pente raide CMB de la facilité conduisant directement en HP pour syndrome aigü de Latourette , la toute raide, la toux de sperme, pute, Jean de la femme fontaine , quequette, quequette, quequette.
Lapinchien

tw
Pute : 6
à mort
    le 06/08/2015 à 19:37:53
bon, j'ai pris de bonnes résolutions pour ma participation sur le deuxième texte.
    le 06/08/2015 à 23:50:51
C'était rigolo, merci pour le moment.

Y'a moyen de bricoler de belles choses en tordant/rabotant/entropiesant les règles.
Lapinchien

tw
Pute : 6
à mort
    le 07/08/2015 à 01:22:11
il y a le texte de Muscadet, en cours. J'espère qu'il va soit continuer sur la lancée multi inserts torpilleurs, soit rebooter pour qu'on reparte sur un dépiautage en mode piranhas. en gros qu'il propose la prochaine itération et délimite bien le périmètre avec ses règles du jeu. Perso, je trouve ça amusant, comme quand on est gosse et qu'on sort dehors pour jouer et qu'on en n'a rien à battre du jeu et des règles, que d'autres finiront par imposer. Il y a toujours manière d'explorer la digression transgressive dans un environnement hautement contraignant. Quant au résultat littéraire, je laisse aux grands esprits de l'Oulipo le soin d'inventer des outils de mesure et évaluation, d'autres grands enfants qui ont d'autres types de distractions, tirer les cheveux de leur camarades et je vais de suite arrêter mon petit délire régressif avant de jouer avec mes crottes de nez.
Lapinchien

tw
Pute : 6
à mort
    le 07/08/2015 à 01:25:20
Surtout que Sénèque, c'est un mec de part chez d'où je viens en théorie, un andalou qui l'ignorait, un cordouan quoi qu'il en soit même s'il n'a pas vécu à l'époque la plus intéressante pour cette ville et ma gueule.
Dourak Smerdiakov

site yt
Pute : 0
ma non troppo
    le 16/08/2015 à 09:55:23
Sénèque plus ultra.

C'est plutôt inventif et réjouissant à lire, et en plus y a des poulpes, alors je n'en demande pas plus à la Zone un dimanche matin cinq minutes avant la messe..
Lapinchien

tw
Pute : 6
à mort
    le 16/08/2015 à 11:10:03
ben j'espère que ça te donnera plutôt envie de participer à celui qui est en cours

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