LA ZONE -

Confidences pathétiques

Le 28/07/2015
par Muscadet
[illustration] Je vais l'écrire ce putain de texte, je mets ma menace à exécution même si je dois redevenir une pauvre loque, me clochardiser, ça vaudra toujours le coup.
De toute façon, je peux pas continuer à attendre la bonne fenêtre de tir, les circonstances propices ne le seront jamais suffisamment, et je finirais par trouver un prétexte fataliste que j'aurais emballé d'excellentes raisons, toutes discutables, toutes défendables. J'achèterais un tapis de course électrique pour me venger, toutes options, comme ceux qu'ils avaient au Club Med de Varadero à Cuba, dans la salle de sports ultra-climatisée où ils servaient les jus de fruits frais exotiques et distribuaient les serviettes individuelles. Et puis, une situation en entraînant une autre, je me sentirais un homme nouveau aux perspectives d'avenir illimitées, sky would be the limit, je maudirais mes addictions qui appartiendraient alors à un passé déjà lointain de trois semaines, me chargeant de dispenser en prosélyte attentionné la bonne nouvelle du mens sana in corpore sano.
Une fois ma bouffonerie terminée, je balancerais le merdier dans la salle à merdier où on range tous nos espoirs déçus : équipements sportifs, valises sécurisées pour grands voyageurs, accessoires et electro-ménager tendance, planche à repasser et débuts de romans de quatre pages.
Au réveil, je constaterais les dégâts et nous serions repartis pour un tour. Merci mais non merci. Cette fois, je vais au bout, qu'importe. Ce sera difforme et digressif, narcissique et sectaire, mais ce sera.

Pour en revenir à nous, je ne sais pas si je peux vous faire confiance. Disons les choses comme elles sont : vous pourriez être n'importe qui et j'ai des ébauches d'opinions plutôt clivantes. Et pour mettre les choses à plat : non, je ne dirais pas dans la rue ce que je dis ici ; oui, aussi parce que je suis lâche, mais surtout parce que c'est le principe.
Si ce sont les hommes courageux qui vous intéressent, il y a toujours les documentaires du câble en caméra embarquée sur les volcanologues, ou la rétrospective des combattants de la liberté sans lesquels on parlerait tous allemand.
Je ne produis ni biens ni services, je ne représente aucune force de proposition politique ou civique dite sérieuse -c'est à dire aucune qui soit applicable à grande échelle- et je vis et consomme inconsidérément, en parasite déterministe, épousant sans trop d'efforts la tendance onirico-cynique de son époque, auto-affligé mais non moins poseur.

Ne pas s'effrayer à la vue d'une contradiction. Un ange passe, comme disent les vieilles, et puis on s'en accommode.

J'ai eu un coup de coeur pour ces affiches de série tv -the wire- pour hipsters. La question qui s'est posée était de savoir si j'allais vraiment placarder des têtes de noirs dans mon bureau. Et puis finalement je suis passé outre, assez facilement. Ce qui m'a fait penser que j'étais un raciste récupérable quelque part. Je pouvais prétendre à la rédemption ou un truc du genre, tout ça grâce à une bonne histoire.

Je mène une vie privée, presque exclusivement. Au-dehors d'elle, en extérieur, j'ai comme l'impression que ça ne compte pas, que ce n'est pas vraiment la vie, juste une terrasse d'exhibition, le podium sur lequel on fait défiler nos collections d'hiver et d'été. J'ai pas envie de jouer, j'ai des choses sérieuses à faire chez moi, je rentre et j'essaye de réfléchir à mon comportement et à celui de ceux que j'ai rencontrés. Il faut que je digère après chaque sortie. C'est de cette façon que j'ai réalisé que je faisais aussi le pitre, que j'étais contaminé. Mais comme je manque d'entraînement, à chaque fois j'improvise, et je me fais vite remarquer.
Souvent mes manières m'insupportent, je voudrais décliner toute responsabilité pour cet incontrôlable instinct de survie sociale qui me pousse à dire une connerie affligeante. Là-dessus, je suis plutôt fataliste. J'ai longtemps voulu m'en débarrasser sans jamais trouver par quel bout le prendre.

Au bout du huit ans de vie commune, je me suis rendu compte qu'on n'avait toujours pas évoqué avec Stef certaines questions essentielles, comme le fait que j'aime me faire sucer longuement et avec application. Qu'il y avait beaucoup trop de non-dits dans notre relation, pas ou peu de communication verbale, et que c'était un point sur lequel il nous aurait fallu travailler. Aurait fallu, car dorénavant, cette distanciation demeurera entre nous, malgré de belles vacances au soleil ou tous les moments de franchise apaisée que nous pourrions nous offrir. Naïvement j'avais pris pour acquit qu'avec le temps nous finirions par nous confier davantage, naturellement, alors qu'en réalité les années cristallisaient nos silences.
J'ai refusé de faire l'effort, comme d'habitude.

L'homosexualité, c'est un sujet que je n'aborde pas, ou très peu. Je n'ai pas réussi à surpasser ce blocage, toujours gênant. Par exemple, j'avais rêvé l'autre nuit d'une relation trioliste avec un homme et une femme en arrière-plan, mais ensuite le type m'a volé mon portefeuille dans une gare. J'essayais de négocier, de récupérer au moins mes papiers, de les inviter tous les deux au restaurant pour calmer le jeu mais rien n'y faisait. Je crois que ça signifie que je conçois encore l'homosexualité comme un risque, une impasse qui occasionnerait des dégâts si je tentais sérieusement l'expérience. A Stef, je n'en parle pas non plus, ni de mon rêve ni d'autre chose, je sens chez elle ce mépris las qu'elle affiche pour les gens de cette orientation, peut-être dû au fait que son ex-mari passait du temps sur des sites gays avant leur divorce. Je peux comprendre.
Non, un homme ne me rendrait pas plus heureux ou épanoui. On se heurterait aux mêmes problèmes : mon besoin de solitude dans mon bureau douze heures par jour, mon incapacité à faire des efforts suffisants pour communiquer, ma faculté à abandonner rapidement les choses et les gens quand ils m'ennuient. La solution, si elle existe, est ailleurs.

Je vis en robe de chambre depuis environ un mois et demi et évidemment je ne sors pour ainsi dire jamais. J'ai pensé à la personnaliser avec un flocage dans le dos. « Je vous emmerde », ou quelque chose dans le genre. Je ne sais pas vraiment à quelle enseigne m'adresser pour ce type de travail mais l'intention est là.

Je ne plaisantais qu'à moitié lorsque j'ai dit à Stef que je pourrais prendre une maîtresse. Elle est plutôt intelligente mais pas télépathe, heureusement pour moi, heureusement pour nous tous. La télépathie mènerait à la fin de l'humanité, à très court terme, et dans un climat de violence sans doute inouïe.

Sans vraie raison, je repensais à ce clochard que j'allais voir en bas du boulevard dans mes années de grande solitude à Marseille, et avec qui je buvais de temps en temps assis sur le trottoir, à parler de rien sur un ton mélancolique. J'étais encore puceau et il avait eu ce commentaire tellement lapidaire « c'est juste un trou ». Il avait raison, mais à vingt ans je me faisais encore des idées, j'étais en retard à ce niveau là.
Je parlerai peut-être plus tard de ma première expérience sexuelle, qui s'est déroulée dans une chambre d'hôtel bon marché dans laquelle je vivais plus ou moins depuis que ma mère et moi ne nous supportions plus. Davantage une leçon qu'une découverte, et à qui je dois sans doute mes tendances misogynes.

A quatorze ans je vivais en internat pour la première fois, c'était à Toulouse et le poste de directeur de clinique qu'occupait ma mère ne lui permettait pas de me gérer, quant à ma grand-mère qui était installée là-bas depuis toujours, elle disait que j'étais un bandit. Un terme un peu dépassé mais cocasse que j'allais entendre à nouveau quelques années plus tard de la bouche de mon beau-père après que je lui aie dérobé trois milles euros pendant la nuit durant un séjour de courtoisie. De grand chemin, avait-il rajouté.
Quoi qu'il en soit, c'est dans cet établissement que j'ai appris à haïr sérieusement la promiscuité et les groupes humains organisés. En dehors de la cruauté gratuite inhérente au milieu et dans lequel j'appris à aspirer du déodorant à travers une serviette de toilette pour tromper ledit ennui, j'avais été marqué par la taille de la bite de mon voisin de dortoir. On se branlait mutuellement une fois la lumière éteinte par le surveillant, étant donné qu'on avait rien à perdre à le faire vu les circonstances. C'était assez surréaliste pour moi, cette queue dont ma main n'arrivait pas à faire le tour, j'avais cru un moment qu'il trichait avec un accessoire mais ce n'était pas le cas. La mienne semblait ridicule en comparaison, mais on en riait sans méchanceté : lui aussi était un paria et n'avait aucun intérêt à me rabaisser.
Je me demande encore si un tel engin lui a rendu service dans ses relations avec les femmes, ou si ça n'a eu aucun impact particulier. Je veux dire par là lorsqu'on se retrouve à la montrer, c'est déjà gagné depuis un petit moment. A moins de vivre dans un village nudiste.

C'est dans ce même établissement que j'avais fait la connaissance d'un petit groupe d'ados bien sous tout rapport avec lequel je partageais une vision assez élitiste de la vie : nous étions les premiers de la classe, entretenions des relations de lèche-cul avec les professeurs et imaginions notre avenir avec sérénité, au-dessus de la mêlée des plébéïens. Ca m'amusait aussi, et encore une fois, j'avais cette sensation de n'avoir déjà pas grand chose à perdre, quoi que je puisse faire.
J'ai fini par arrêter mes études au Bac après avoir transité par Paris et Marseille au gré des affectations de ma mère, convaincu que je pourrais devenir écrivain en fumant des joints dans mon studio blindé de cafards et en lisant religieusement toute la bibliographie de Bukowski.
Par ennui, je décidai un jour de prendre le train pour Toulouse et de rendre une visite surprise à l'un de mes anciens complices de l'époque pour partager des souvenirs et disserter à nouveau sur le monde comme nous le faisions. L'erreur classique du débutant dans la vie.
Sur place, il m'a accueilli à contre-coeur, gêné par mon allure un peu débauchée, mon odeur de tabac froid et mon manque d'ambitions professionnelles, comme il allait me le faire savoir par la suite dans une lettre assez condescendante où il me traitait à demi-mot de clochard et que je n'ai pas gardée. Nous n'étions plus du même monde et en réalité nous ne l'avions jamais été malgré mon ascendance de petit bourgeois, il se trouvait que j'avais sans doute fait illusion grâce à mon bagoût et à mon amour des mots mais que l'imposture ne faisait plus son office désormais. Il avait honte de moi, il n'y a pas d'autre façon de le dire.
Son profil LinkedIn précise aujourd'hui qu'il est détenteur d'un doctorat en philosophie et d'une licence en administration économique et sociale, il occupe un poste de vacataire à l'université de Toulouse. La photo renseigne qu'il ressemble toujours au Prince Charles, sourire un peu forcé et raie latérale inclus. Un parcours imperturbable en somme, en parfaite cohérence avec l'adolescent serein et ambitieux qu'il était.
Il y a quinze ans, nous étions tombés d'accord sur le fait qu'il fallait déporter tous les imbéciles brutaux dans des camps de concentration en Espagne. Mais je suis le seul gardien de ces souvenirs.

J'ai fait lire à Stef un petit extrait des notes que je prends à la volée depuis que j'ai intégré le fait que j'étais incapable d'écrire un roman et que je ne serais jamais écrivain. Un compromis qui me permet quand même d'écrire régulièrement, ce que je considère comme un minimum syndical à respecter. Elle est restée silencieuse en lisant une poignée de paragraphes qui décrivaient la taille incroyable de la bite d'un voisin de dortoir quand j'étais en internat et ma tristesse après avoir suscité la honte d'un ancien camarade de classe. Elle s'est juste balancée légèrement contre moi, épaule contre épaule alors que nous étions assis dans le large canapé du salon, en disant doucement « Oohh... » avec un petit air attendri. Comme si je lui avais apporté un collier de nouilles et que j'avais six ans. Pourtant, lorsqu'elle se préparait à me monter dessus pour la seconde fois dans la nuit qui a suivi, elle m'a avoué qu'elle aimait quand j'écrivais. J'ai envisagé de nouveau que je me trompais peut-être sur ces choses-là, sur les femmes aussi, avant que l'idée que ce doute soit un piège classique à éviter soigneusement ne l'emporte.

Il y a des pensées dangereuses comme celle qui m'est venue avant de trouver le sommeil l'autre soir. A force de penser à Stef et à ma vie ici, j'ai brièvement contemplé ma relation comme j'aurais pu le faire il y a huit ans, juste avant notre emménagement. C'est à dire que je ne la percevais plus comme Stef, mais juste comme une jeune femme boulotte de plus qui cherchait l'amour et l'aventure sans trop y croire. Comme si j'avais rêvé ces huit années et que la réalité avait les moyens, et peut-être même l'intention, de me rattraper à tout instant. C'était une vision un peu menaçante, ça n'a duré que deux ou trois secondes, mais elle connaît le chemin pour venir maintenant. S'il doit en être ainsi, je crois que l'illusion de ces dernières années me convient encore très bien, sans parler du fait qu'il est encore possible que j'aie tort et que cette vision ne soit que celle du garçon que j'étais à l'époque, moins humain qu'aujourd'hui. Je ne veux pas tout recommencer, je me suis investi pour le meilleur et pour le pire, et j'envisage encore les deux.
Nous avons vécu sans sincèrement réfléchir à qui était l'autre et au pourquoi essentiellement nous avions choisi de vivre ensemble, balayant précipitamment ce trouble quand il se montrait, à chaque fois par une diversion confortable ou matérialiste. Mon intention était peut-être de nous épargner l'un l'autre, il apparaît que ça n'a pas suffi.

J'ai parfois l'impression très nette qu'elle me connaît mal, moi, mes goûts, les idées que j'ai, ma personnalité même. Comment peut-elle encore s'étonner, après huit ans de vie commune, de comportements qui me définissent depuis si longtemps. Où était-elle, que faisait-elle pendant ces huit années, elle était au téléphone et n'a pas prêté attention ?
C'est sans doute ma faute aussi, je passe ma vie dans mon bureau, mais tout de même.
Je devrais terminer ce paragraphe avec un exemple concret mais j'ai du mal à trouver quelque chose de parlant pour un étranger.

Houellebecq, c'est le branleur qui a réussi à percer, ce qui explique aussi qu'il soit pris en exemple par les branleurs qui ne réussissent pas mais qui lisent des bouquins pour se consoler. Je l'ai souvent lu par solidarité, on a les champions qu'on mérite.
A ceux qui se demanderaient si je n'ai vraiment aucune dignité, je répondrais que je ne me fais pas d'illusions. Dans mon esprit, c'est une réponse honnête qui met fin à la discussion.

J'étais moyennement bien parti dans la vie. Je suis moyennement parvenu. Bon, pas de quoi crier au scandale.

= commentaires =

Lapinchien

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à mort
    le 28/07/2015 à 01:35:37
Personnellement je n'ai qu'un regret. J'ai encore loupé une belle occasion de dessiner une bite sur un calepin.
Muscadet

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    le 28/07/2015 à 10:29:33
Je reconnais à l'éclairage du résumé que le ton apparaît de temps à autre vaguement agressif, voire rageur et dérisoire à la fois, et pourquoi pas inquiétant.
Cela étant, n'est pas Ligonnès qui veut, et la plupart d'entre nous préfère encore vivoter bon gré mal gré plutôt que de risquer quinze à vingt ans suite à une crise de yoloïsme aiguë.

Et puis quel travail. Il faut un bateau de plaisance à saborder, des pelles et des fusils de chasse, des cadavres de chiens, des sacs de ciment, une houe (!) et bêche, ainsi qu'une Citroën C5.
Non. Un billet pour le Costa Rica suffira amplement dans mon cas.
Lapinchien

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    le 28/07/2015 à 10:54:46
La Zone est un domaine où la fiction est reine. Tu ne me feras pas croire que tes narrateurs, que tes personnages sont toi; ils le sont un petit peu, forcément, d'un point de vue fantasmagorique probablement qu'on ne peut y échapper. L'auteur ne peut jamais, d'aucune manière, se réduire aux voix dans sa tête, ou bien peut être exclusivement dans le cadre de la rédaction d'un procès verbal à la police ou d'une plainte au pénal. Ici on est auteurs, nos personnages comme il se doit sont dans la posture et dans l'imposture, ils sont en quête de leur propre être forcément, il ne sont pas finis (sauf parfois au pipi) Quoi que tu affirmes, le narrateur ce n'est pas toi. Dans le cadre même d'un exercice d'écriture c'est juste impossible.
Muscadet

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    le 28/07/2015 à 14:42:07
La fiction, c'est le bouclier idéologique et nébuleux qui permet aux auteurs de ressortir blanchis des tribunaux occidentaux dans 95% des cas, exceptions faites de quelques cas très politisés.
Il est extrêmement puissant dans nos contrées et en un sens c'est tant mieux puisqu'il nous permet de tuer le Pape, de participer allègrement à des ratonnades et de violer des adolescentes sans être inquiétés.

J'en profite comme les autres à l'occasion mais je dis que l'auto-défense automatique par la fiction est devenue une norme plutôt grossière. Maquiller des autobiographies en romans pour avoir la paix, c'est méprisable, c'est tout petit.
A tel point qu'on en regretterait presque la censure et les feuillets partagés sous le manteau.
Lapinchien

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    le 28/07/2015 à 15:19:32
Désolé mais clairement j'en ai rien à foutre de tous ces abrutis qui parlent à la première personne. C'est le niveau zéro de la civilisation. Par contre quelqu'un qui prend la peine de formaliser un environnement en y croisant plusieurs point de vue, en y mêlant personnages extrêmes , stéréotypés, duals, ambigüs, inscrits dans un process de maturation, de dégénérescence , de lutte, m'intéresse carrément et ce n'est pas une planque pour dégonflés mais l'exercice minimal d'empathie dont un auteur doit faire part. Sinon c'est pas un auteur, c'est un politicien et ce qu'il écrit est du niveau du tract militant, de ceux qui par intérêt dans des ...
Lapinchien

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à mort
    le 28/07/2015 à 15:28:03
... Lobbies, cèdent une partie de leur libre arbitre au groupe, ce pimp qui les protège. La fiction c'est pas de la couardise mais bien du courage pur et de nos jours en particuliers quand on voit ce que le premier connard venu sur twitter annonce dans la pure immunité en proie aux mouvements d'hystérie collective et de panique survivaliste. Non. Celui qui transande le réel en prenant du recul n'est pas dans le politiquement correct et s'exposer à l'incompréhension de nos egotiques contemporains qui considèrent tous que le monde est inclus en eux. C'est tout le contraire d'une posture fœtale de défense , l'auteur de fiction attaque l'univers et vise à le concurrencer.
Lapinchien

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    le 28/07/2015 à 15:48:15
Pour en finir sur ce point: il y a des lieux pour tout. Comme je l'évoquais avant toi, les PV et les procès , on ne peut parler qu'à la première personne quand on est pas une merde humaine même si paradoxalement la loi nous contraint parfois à être représenté . Les textes sur la zone c'est de la fiction, les commentaires un endroit ou forcément l'individualité critique doit être prépondérante tout en oubliant pas que parfois dans le consensus puant, se faire l'avocat du Diable est plutôt salutaire et puis le RPG est sain aussi. Et enfin il y a twitter pour faire caca.
Muscadet

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    le 28/07/2015 à 15:54:36
Je me doutais que tu partirais en vrille lyrique ; tu m'as lu de travers.

Je ne m'en prends pas à la fiction en général, uniquement à ceux -beaucoup trop nombreux à notre époque- qui la détournent malhonnêtement et par confort personnel. La faute aussi à un monde devenu très susceptible et qui se sent vite outragé.

Pour l'exemple, Houellebecq racontant sa vie par le menu sous l'étiquette frauduleuse de "roman", faisant dire à son héros fictif (dénommé "Michel"..) que "l'islam était la religion la plus bête du monde", puis l'affirmant lui-même en interview, s'est rétracté dès le 8 Janvier de cette année, lendemain des attentats de Paris, la peur au ventre, je cite "J'ai relu le Coran et j'ai changé d'avis".
Risible.

Bref, pour en revenir au texte, je le revendique autobiographique.

Commentaire édité par Muscadet le 2015-07-28 16:44:38.
Lapinchien

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à mort
    le 28/07/2015 à 15:57:12
Les seuls points discutables devant les tribunaux sont : le plagiat, le prosélytisme et la calomnie.
Muscadet

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    le 28/07/2015 à 16:10:57
"Les textes sur la zone c'est de la fiction"

Cette affirmation n'a aucun sens ; il y a tout type de textes, comme ailleurs.

Commentaire édité par Muscadet le 2015-07-28 16:13:16.
Lapinchien

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à mort
    le 28/07/2015 à 16:36:17
tu penses bien te cerner, très bien, mais il y a des personnages dans ton texte et si je pars du principe que c'est autobiographique, et bien tu dois avoir des dons de télépathie intrusive pour pouvoir affirmer que tous les points de vue que tu rapportes des autres ne sont pas fictifs. Ou de l'impossibilité pour un auteur de faire autre chose que de la fiction. CQFD.
HaiKulysse

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L'Oracle    le 29/07/2015 à 07:22:00
Au milieu de la nuit, le sol jonché de bouteilles vides, je lisais le texte de Muscadet ; son existence en suivant un tracé logique, ce cheminement qui était remonté depuis ses limbes neuronaux pour accoucher dans la douleur dans la réelle matrice, excursion spéléologique inversée et entamée de toute la largeur de sa lucidité. Le mystère qui en découlait -et l'oracle prédit par Muscadet- avaient été étrangement salvateur : j'avais à présent une femme superbe, et d'un doux caractère de surcroît, je logeais chez elle dans un appartement des beaux quartiers lyonnais, mon claque-merde étroit n'était plus qu'un souvenir, je jouissais par ricochet de sa fortune colossale qu'elle avait hérité, un héritage qui mettait à mal le mien suite au décès de mon père, une somme d'argent que je croyais importante, comme on peut surestimer la valeur de son compte en banque et comme on peut sous-estimer les potentialités des comptes bancaires des autres !
J'aime toujours lire cet auteur, cependant la période, sûrement volontairement, « Tournée aux Pays des Gens » avait été presque évincée ; et l'époque post-trauma (bisous à Steph et longue vie aux champignons magiques) encore moins évoquée.
Installé sur une chaise, l'écran de ordinateur affichait de temps en temps la Cumpilation de Lily Labeau, avant de passer à nouveau sur ton texte, alors que L’Amour à trois de Stereo Total, du fond de la chaîne hi-fi nouvelle génération, était la prochaine chanson sur la playlist qui allait taper de tous ces nerfs au cœur de la fourmilière de mon voisinage, de surcroît étant parfaitement de circonstance pour accompagner la lecture.
Sur le papier d’alu de la pizza presque consommée, comme quelque chose d’infaillible, une grosse mouche noire avait pondu une latente et éclatante pyramide d’œufs frais. Evénement inexplicable : les larves étaient déjà prêtes à percer au-dehors, pour profiter du magnifique panorama de la vie extérieure ; elles étaient tellement grosse et tellement avancée dans leur croissance qu’elles avaient aussi maculés la nappe de la table avec leurs énormes pattes.
A mon avis, elles étaient guidées par une force surnaturelle de survie, comme nous deux (écrivains trentenaires à cheval et au carrefour de toutes ces générations « onirico-cyniques » : dans le ciel, il n'y avait que des étoiles noires...
Muscadet

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    le 29/07/2015 à 08:11:59
Content de voir que tu as aussi su tirer ton épingle du jeu, non pas que ça m'étonne, les branleurs de notre espèce qui assument leur sensibilité tout en persévérant dans leur inclinaison artistique font d'excellents charlatans et jouissent du fameux statut de parasite sacré auprès des femmes.
Quant à l'héritage, c'est souvent le début de la vie à proprement parler.
Lapinchien

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à mort
    le 29/07/2015 à 08:19:17
courbettes en milieu hostile de type salon de thé

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