LA ZONE -

Selfist - A mon image #TDM2015

Le 19/06/2015
par Lourdes Phalanges
[illustration] - «Et donc c’est une pute ?»

- «Une flute mon capitaine, une flute !»

(Rires du public)

J’éteins la télé. La boite à images. La médiocrité. La doxa. La doxa médiocre mise en images. C’est pas la finance mondialisée le problème, ni même nos élites corrompues, ni même la société du spectacle. Non. Le véritable problème c’est...
...

Je poste le texte tel quel, ils se démerderont. C’est cryptique, obscur. A mon image. Ils en ont pas des masses des monologues inspirés sur l’état de l’Etat, et les tas du Monde pyramidal. J’écris ça avec ma chair et mes chaines se défont. Ecrire c’est briser ses chaines au final. Ecrire, C’est Livrer Tout Ce Qu’on A En Dedans. Ecrire, c’est faire rouler le poids de l’Existence entre ses Doigts. Je prends un selfie. D’abord mental : je cadre, vérifie la luminosité. Et je prends mon cellulaire et je selfise. Tchouik qu’il fait le téléphone et je poste sur les réseaux sociaux. J’attends. Ca like rapidement. Je suis content. Je vais faire des pâtes. Un haïku me viens. Je le tape sur l’appli bloc note, à côté d’une foultitude d’intro de textes. Je prends un selfie. Tchouik. Je poste. Les pâtes sont cuites. Je les mange. Je vais me coucher. Seul. La solitude me pèse comme le rocher de Sisyphe. Je m’endors. Seul.

Un éclair strident se fait entendre dans le ciel étoilé de cette nuit d’été. Je me réveille. Un peu moins seul, la moiteur nocturne me tient compagnie. Je prends un selfie. Tchouik. Quand soudain un étrange personnage fait son apparition dans ma chambre à coucher plongée dans le noir de jais nocturne. Il se déplace vers moi. Seul. Et tint à peu près ce langage :

Je suis l’assiette de pâtes de Stéphane.

La panique me prend, mon sang ne fait qu’un tour, je suis frappé d’effroi, mon coeur bat la chamade, mes cheveux se hérissèrent.

J’eu une peur bleue.

Quand soudain, une autre forme opaque et fantomatique surgit de l’obscurité et dit d’une voix indescriptible à la fois rauque et bienveillante :

Je suis l’assiette vide et sale de Stéphane.

L’indicible. L’inconnu. Les mots me manquent pour faire part de mes sentiments immédiats. Ma gorge se noue comme se nouerait la corde du pendu autour de son cou bien trop fragile. L’indicible.

L’inconnu.

L’un connu ====> Moi

Eux ===> L'inconnu

Soudainement, une troisième voix, presque semblable aux deux précédentes, brise le silence de la nuit comme se briserait un souvenir heureux sur le mur de l’oubli.

Je suis le visage embrumé de Stéphane quand il se réveille.

En me rendormant, je m’évanouis.
Le lendemain, je devine la rosée fraiche mais ne peux la gouter. Les 3 êtres de cette nuit sont toujours là et me fixent. Ils me ressemblent. Ce sont mes sosies. Des copies de moi-même. Je me lève et je les bousculent. Je regarde le miroir qui me renvoi mon reflet. A moins que ce ne soit l’inverse. Je me sens faible, malade, nauséeux. Comme si une force mystérieuse me vidait de mon énergie. Je prends un selfie. Tchouik. Je m’affaiblis un peu plus.

Je suis le visage faible, malade, nauséeux de Stéphane.

Je suis maudit.

Mots dits.

Maux dit.

Tchouik

Je suis le burger à 18 euros du food-truck tenu par des traders au chômage.

Tchouik

Je suis l’ex de Stéphane qui veux montrer la bague hors de prix offerte par ce dernier à tous ses amis virtuels
Vie-rituelle, rituel de vie, où les frontières floues font transparaître l'incapacité de vivre.

Tchouik

Je suis ce pays étranger que je ne verrais jamais qu’à travers l’objectif de mon GSM

Stéphane s’affaiblissait un peu plus à chaque selfie. Il devenait livide, transparent, diaphane.

Ses sosies-selfies l’envahissaient. Selfsies. Tchouik

Je suis cet acteur de seconde zone dont Stéphane était fan ado et qui maintenant bosse au MacDo

Tchouik

Stephane se disait qu’il allait se réveiller, que c’était un rêve, un rêve dans un univers parallèle : un univers parallèle dans lequel les rêves sont en fait la réalité. Une réalité virtuelle. A moins que ça ne soit l’inverse. Stéphane était perdu. J’étais perdu. QuiestilQuisuisje ? Les selfies de mon selfie sur les réseaux répandus, éparpillés, disponibles à autant d’exemplaires qu’il y a de smartphone sur cette planète. Les plus likés étaient les plus puissants.

Tchouik

Peu à peu, plus personne ne su qui était le Stéphane originel. Mais qui s’en souciait ?

Tchouik...

Je poste le texte tel quel, ils se démerderont. C’est cryptique, obscur. A mon image.

= commentaires =

Koax-Koax

Pute : 1
    le 19/06/2015 à 20:53:46
Je considère de moins en moins Fight Club comme digne d'intérêt vu qu'il fait parti de ces films sur lesquels l'on se touche la pachole - expression remarquable par ailleurs - depuis sa sortie au cinéma dans chaque conversation entre étudiants de lycées / Facs. Je ne lirais d'ailleurs probablement jamais le livre et n'aie pas l'impression de rater quelque chose.
Et à ce sujet j'en viens au texte, qui en somme est certes mauvais, mais pour la référence à la chose cinématographique et non pour et de par le contenu. On va dire que c'est plutôt un texte de pet foireux.
Lapinchien

tw
Pute : 8
à mort
    le 19/06/2015 à 21:00:12
je pense par ailleurs que la référence à ce livre/film est un pur hasard
    le 19/06/2015 à 21:06:17
Aucune volonté de faire référence à ce film de merde. Le selfie prend vie et parle à la première personne. Aucun clin d'oeil.

Et donc c'est pas assez merdique ? Scheisse, je m'étais pourtant désappliqué.

Commentaire édité par Lourdes Phalanges le 2015-06-19 21:06:45.
Koax-Koax

Pute : 1
    le 19/06/2015 à 21:51:33
Je trouve précisément que ton texte fait encore trop propre sur lui et manque à ce titre de peut-être plus de moments en roue libre complets; ce pour quoi il faut le lire en parallèle avec celui de Lapin'iench'.
Lapinchien

tw
Pute : 8
à mort
    le 19/06/2015 à 23:12:02
J'avoue sinon avoir essayé de plomber la lecture de ce texte au lecteur lambda avec mon #PhotoMontageDM2015 personnalisé.

Il est clair à présent que tous les participants ont la même stratégie cette année : défendre la merditude de leur texte en semant la confusion dans l'esprit des lecteurs en invoquant d'insoupçonnées qualités dans les textes de leurs opposants.
Muscadet

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Pute : 0
    le 19/06/2015 à 23:18:37
On change de catégorie c'est certain. Rémi Gaillard et Assassin Creed, passez votre chemin. Ici, radio laconique et lapidaire.

Une merde pseudo-sérieuse, ou un sérieux pseudo-merdique, ça se tient bien aussi finalement : on est toujours dans les clous de la thématique, avec en bonus des passages bien débiles comme celui de l'inconnu.
Je qualifierais le tout de parodiquement masturbatoire. Ce qui est honorable.

La fin est à chier, même pour un TDM. C'est dire.
Lapinchien

tw
Pute : 8
à mort
    le 19/06/2015 à 23:24:47
objection. Aucune fin ne peut merdiquement surpasser : "Puis je me réveilla. #FinalTwist"
Lapinchien

tw
Pute : 8
à mort
    le 19/06/2015 à 23:29:30
sinon la réponse à mon énigme de merde dans la présentation était : "Dans la peau de John Malkovich" au risque de semer le trouble dans le commentatorat/lectorat mystérieusement très proche de l'autorat.
    le 19/06/2015 à 23:48:09
Lapi, ne commence pas à faire ta propagande pour ton texte qui n'a décidément pas sa place dans la semaine fécale. Un vrai fragment de journal intime dans lequel tu dis tout haut ce que personne ne pense jamais, même tout bas.
Lapinchien

tw
Pute : 8
à mort
    le 20/06/2015 à 00:50:56
tu me cernes très mal. Je n'ai pas d'intimité. Tu conviendras donc de l'inutilité de consigner la vacuité du vide. Pourquoi tout et n'importe quoi doit être ou devenir le support de putain de séances de psychanalyses lacaniennes à deux balles ? J'EXIGE UN TADDEÏBOT POUR RECENTRER LE D2BAT §
Muscadet

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Pute : 0
    le 20/06/2015 à 01:15:06
Posons tout ça au calme autour d'une rediff de Koh Lanta ou une soirée chatroulette, Messieurs.
Lourdes a joué le jeu du TDM avec assiduité, il espérait la même tenue de la part des autres participants. Ce doux rêveur.
David

Pute : -1
koursk    le 23/06/2015 à 03:09:55
t'in, y fait flipper mon dauphin çui-là, on s'y croit trop, c'est même trobô là :

"Soudainement, une troisième voix, presque semblable aux deux précédentes, brise le silence de la nuit comme se briserait un souvenir heureux sur le mur de l’oubli."
Lapinchien

tw
Pute : 8
à mort
    le 01/07/2015 à 18:37:48
Au delà du selfist, il y a bien sûr l'imagerie coloscopique et ça c'est un thème qu'on a rarement la chance de traiter dans le cadre d'une suite. Oui, c'est un peu frustrant de savoir que Stéphane survit à ton texte. Merci de lui régler son compte par charité humaine.

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