la télévision ne me parle pas. jamais. les dessous de lit ne m'interrogent pas. jamais. et les censures restent cachées derrière des verrous. toujours.
et ça me crispe, monsieur. ça m'irrite et m'agace. vos mots, vos questions, vos pensées, votre passé, l'image de vous qui s'en dégage.
mais vous savez, monsieur. je ne peux m'empêcher de vous demander, de vouloir savoir, de vouloir connaître. jusqu'au moindre détail. répéter les histoires. répéter les épisodes. répéter les paroles. en savoir toujours un peu plus. me l'ancrer dans le cerveau, me le planter dans les poumons, me le graver dans la peau.
je vous vois dangereux / à l'affût / séducteur / facilement séduit / curieux / excité / intrigué / fasciné / facile. encore. toujours encore.
je me vois menacée/ moindre / masculine / petite / stupide / petite / hors jeu / petite / hors compétition.
et les personnes de votre passé que je connais que vous connaissez, que je côtoie que vous côtoyez, que nous allons voir ensemble, ces personnes-là, me donnent un ulcère au foie.
tout simplement.
ça me crispe, monsieur. ça me tend. cette discussion me tend et m'irrite, monsieur. je déteste les adultes, les femmes, les ordinateurs.
non, je n'ai jamais ressenti ça de la part d'ami, d'amant, de compagnon.
non, personne ne m'a jamais fait ce genre de proposition.
et non, je ne pense pas à ça, comme ça, ni le soir, ni jamais.
je suis fermée recluse antisociale.
Mais il faut faire un effort. Tout le monde fait un effort. Il fait chaud ici pour tout le monde. Et tout le monde traîne sa carcasse les jours comme ça.
Parce que maintenant que je suis tendue / irritée / énervée / agacée par vos histoires.
continuez. encore. plus loin.
enfoncez le couteau jusqu'aux viscères et suicidez-moi, monsieur.
rendez-moi banale / commune / générale / simple.
essayez de faire plus. plus loin, plus mal, plus fort. plus.
vous aimez les femmes en général. pour leurs sourires, leurs courbes, leurs corps, leurs culs.
et je suis sûre que je pourrais être une autre.
et je suis sûre que vous diriez les mêmes mots à une autre.
avec cette même grande conviction dans le regard.
avec cette même grande ardeur dans la voix.
Animal. Choisis ton animal.
vous avez l'envie, la chair, l'attachement, la chair, le désir, la chair, les envies, la chair, l'amour de ça, la chair, les fantasmes, la chair, les propositions, la chair, le besoin, la chair et l'entier esclavage de votre corps et de vos désirs.
mais moi j'ai le oui, monsieur. le oui. à tout. pour tout. toujours. le oui au toujours plus loin. le oui au toujours plus fou. le oui au toujours plus glauque. le oui au toujours plus sale. au toujours plus osé. au toujours plus x. au toujours plus pervers. à tout.
je peux faire ça comme vous. je suis comme vous.
je peux faire pire que vous. je suis pire.
parce que moi, monsieur, j'ai le détachement.
je suis tout à fait froide, monsieur.
LA ZONE -
Je peux faire ça comme vous je suis comme vous.
Je peux faire ça pire que vous je suis pire.
Parce que moi, monsieur, j'ai le détachement.
Je suis tout à fait froide monsieur.
ça me crispe, monsieur. ça me tend. cette discussion me tend. et m'irrite, monsieur. je déteste les gens, les femmes, la masse.
non, je ne sais pas ce que j'aurais fait à votre place.
non, je n'arrive pas à me projeter et à me poser la question.
et non, cela ne m'a jamais traversé l'esprit et ne m'est jamais arrivé en vrai.
je suis petite minable peu curieuse.
Je peux faire ça pire que vous je suis pire.
Parce que moi, monsieur, j'ai le détachement.
Je suis tout à fait froide monsieur.
ça me crispe, monsieur. ça me tend. cette discussion me tend. et m'irrite, monsieur. je déteste les gens, les femmes, la masse.
non, je ne sais pas ce que j'aurais fait à votre place.
non, je n'arrive pas à me projeter et à me poser la question.
et non, cela ne m'a jamais traversé l'esprit et ne m'est jamais arrivé en vrai.
je suis petite minable peu curieuse.
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sinon j'avoue avoir fait court niveau présentation parce que je voulais aussi m'interroger (rabbit #JeuDeMotJeuDeGuéDro)sur la signification de F.Y. Et bien entendu, j'ai de suite pensé à FUCK YOU mais je ne veux pas passer pour un obsessionnel du CUL surtout au PRINTEMPS quitte à passer pour un abruti esclave de ses hormones, addict à l'orgasme, gigolo à mes heures perdues.
Pas lu le texte. En revanche, j'adore le résumé. Je propose que son auteur le soumette à la Zone en tant que texte à part entière.
Merci bien. Le texte de Von Corda mérite pourtant bien plus d'être lu que sa présentation. Et je ne la posterai pas en tant que texte, c'est du consommable, du verbiage jetable et puis ça ne va pas être possible sans initier un feuilleton récursif infini.
Par contre je connais bien ton amour pour les textes de ce genre Mill, les textes que les gens lisent sur des scènes. Parfois ils sont tout nus et mangent leur caca devant toute la nomenclatura culturelle communale criant au génie et réclamant plus de nain trisomiques faisant des pirouettes derrière la personne qui lit et mangeant leur caca aussi. #KÜLTÜR
sinon j'espère que les lecteurs ne penseront pas que je suis en train de politiser la Zone avec mes commentaires de textes PARCE QUE CE N4EST PAS LE CAS :
-déjà je n'ai pas de carte d'électeur
-je ne suis pas inscrit aux listes électorales
-JE CHIE AUTANT à droite à gauche au milieu et en bas
MAIS PAS EN HAUT PARCE QUE JE NE SUIS PAS CON ET QUE JE SAIS QUE ça me retomberait dessus.
voilà pour clore ce débat que personne n'a voulu. Je répondrai aussi à toutes les autres questions que vous ne me poserez pas et dont VOUS VOUS FOUTEZ royalement car vous n'êtes pas là. Mais pour que survive la ZONE je ferai tout. Les questions/ Les réponses. Je me tendrais des perches, je me lapiderais, je ferais l'amour avec moi pour obtenir mes faveurs. #Je
Salut,
En cherchant une métaphore à ma lecture, je suis tombé sur un souvenir, cette pub avec Alice Sapritch pour un produit décapant les fours. Ça colle pas mal au personnage de la narratrice, je trouve, avec sa futur célèbre réplique :
"parce que moi, monsieur, j'ai le détachement.
je suis tout à fait froide, monsieur."
C'est génial ! Comme la bière brune, ça à l'air lourd mais en fait ça coule tout seul.
c'est bien ce qui est drôle avec l'hermétisme c'est qu'on peut formuler n'importe quoi comme postulat de départ et relire le texte en rigolant comme une hyène sous protoxyde d'azote.
P1- la narratrice est morte et à la morgue
P2- la narratrice est Liliane, heu.. à non, ça j'ai déjà proposé
P3- la narratrice s'adresse à son rétroviseur
P4- la narratrice défloque une pièce amiantée et maudit son conseiller d'orientation
P5- la narratrice, c'est MARTINE. Et ce texte : MARTINE se lance dans le slam improvisé
etc.
C'est avec tous les textes hermétiques ou non qu'on peut imaginer ce qu'on veut, "les misérables" c'est une métaphore de la politique agricole régionale du nord de la chine de 1948 à 1962, et heu... j'ai pas lu d'autres romans.
Les points non suivis de majuscules me rappelle quelqu'un.
Les adjectifs en rafale font très roman-femelle contemporain, Mazarine Pingeot en tête. Un chouïa de Solange. La bourgeoise faussement frigide un peu ailleurs.
Le tout me rappelle une parisienne lambda du secteur tertiaire à qui tu viens de demander si elle aime Bartabas.
Mais ça se laisse lire. Sans trop forcer.
Ca doit bien se scander dans un bunker, face à la mer, j'essaierai demain.