Ils avaient roulé toute la nuit dans une Renault Scenic de troisième zone, avec des poules qui n'arrêtaient pas de glousser à chaque blague vaseuse de Manson. On entendait aussi, provenant du coffre, un son étouffé : tantôt un couinement ou gémissement, tantôt une plainte aiguë, une complainte revigorante pour leurs deux cœurs transis : Charles Manson et Taylor avaient capturé le roi et la reine de la Saint-Con et ils comptaient les ramener chez nous, en piteux état, dans notre bourgade où se déroulait annuellement la célèbre Saint-Con.
Au petit matin, alors que Charles Manson gara la Scenic sur le parking de la place du village, Taylor commença à exulter à l’idée de se voir enfin en haut du podium, la Golden Cup à la main et le sourire vainqueur. Pétrifiée par son maquillage extravagant, l’une des poules atténua son ardeur en esquissant une moue qui en disait long. Selon le rapport de son dernier psychiatre, Taylor était aussi mégalomane que le sieur Ramsès II, ses idées les plus loufoques jaillissaient directement de sa sentinelle cérébrale ; raison pour laquelle il affectionnait Age of Mythology, ce jeu lui donnant l’illusion qu’il possédait "un génie stratégique" selon ses propres mots.
Quant à Charles Manson, frustré d'un lointain amour filial, ses projets d'éducation se résumaient à la vivisection de petites têtes blondes ou brunes ; à cette heure d'ailleurs, trempant à moitié dans l'eau ensanglanté, ses grumeaux se mélangeaient aux lubrifications vaginales d'une merdeuse qu'il avait affligé, formant des décalcomanies étonnantes sur les parois de sa baignoire. À sa mémoire, Manson baptisa sa nouvelle œuvre d’art du nom d’une actrice hindoue de Bollywood dont le maquillage indien, en particulier ce bindi (ou troisième œil de Shiva), seyait si bien avec ses tenues affriolantes. Il aimait débattre de longues heures sur ce sujet à vif lors de ces repas de famille, toujours bien arrosés de ce bon sens œnologique (ce bon sens œnologique qui avait parcouru les époques et les strates des divers sociétés, de la petite paysannerie du Moyen-Âge jusqu’à la Grande Noblesse de nos jours). C’était un véritable supplice, ces repas de famille, longs comme un interminable déballage intestinal, pour Kurt Cobain son ado de fils qui utilisait les substances et traitements adaptés pour s’endormir avant le dessert et ainsi rater le fameux « nivellement par le bas » thème propre à sa classe sociale.
« Pingouins dans les champs, hiver méchant » avait prédis Tréfonds Tournesol, le bhikshu du village ; celui-ci vivait dans une semi-huttes de palmes, dans une marmaille accidentelle de pieds, pénis et nombrils, morves et rires, et cherchait maladroitement à se faire aimer de ses semblables en lançant ses prédictions à la cantonade tous les matins de bonne heure sur la Place du Village. Ce fut ainsi qu'il croisa la route de Taylor et Manson en train de décharger du coffre de la bagnole le roi et la reine de la Saint-Con. A force de gueuler dans tous les azimuts, cette espèce d’illuminé allait les repérer, ils seraient alors pris en flagrant délit d’enlèvement ; Manson eut un haut-le-corps, des secousses de répulsion, face à cet individu incontrôlable puis il se ravisa, il fallait garder la tête froide : il prit le manche de pioche qui trainait à l’arrière de la bagnole et commença à avancer en direction de Tréfonds qui ne le voyait pas arriver, perdu à travers les ténébreuses absences du flux et du reflux de son harangue onirique (probablement à cause de cette ingestion d’étranges pilules quelques heures plus tôt.)
A suivre !
Le Projet Blaireaux ou Préparatifs avant la Saint-Con (1 et 2/4) #SaintCon2015
Le 10/04/2015par HaiKulysse
Ils étaient les intrus qu'on veut oublier. Voilà pourquoi La Saint-Con, cette année-là, fut en quelque sorte escamotée. Selon Charles Manson, à qui Taylor reconnaissait un langage de plus en plus ironique, c'était tous les jours, La Saint-Con. Mais cette fois, une fois pour toute, ils allaient sonner le glas de cette fête pitoyable.
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je me suis permis un petit correctif au laser, du tatouage frontal de Charles Manson.
Je ne l'ai même pas encore lu ce texte. Mais c'est vrai que je ne l'aime pas.
Quant à la délicate problématique de l'absence apparente de crémation, j'ai fait quelques hypothèses :
-l'auteur s'est cramé, du coup, il n'y a pas de suite
-l'auteur à cramé la fin de son histoire, du coup il n'a pu poster que la partie une et deux (DE GRANDES CHAÏNES CABL2ES AU BR2SIL VEULENT D2J0 RACHETER LES DROIT POUR PRODUIRE LA TELENOVELA DU SIECLE)
-le roi et la reine de la Saint Con vont être grillés à la broche comme deux sangliers
-le texte à été retouché par les frères NOLAN et du coup un vortex sphérique voire un trou noir spatiotemporel à projeté l'auteur et la fin de son texte dans un espace à 11 dimensions où il se fait labourer les hémorroïdes par les humains du futur qui sont des êtres à 5 dimensions comme on l'apprend dans Interstellar, le navet du siècle, fusion ratée de 2001 l'Odyssée de l'espace, Abyss, le trou noir de Disney et Contact où matthew mcconaughey jouait déjà mais ne se transformait pas en Minipouss à la fin (Ah mince, j'ai oublié d'indiquer qu'il y avait un SPOILER dans mon commentaire)
C'est assez merveilleux : à aucun moment au cours de la lecture de ce texte, je n'ai pu former la moindre image mentale.
Cette prose est violemment anti-figurative.
C'est comme se réveiller d'un cauchemar pas vraiment inquiétant dont on aurait oublié de se souvenir, et auquel on ne penserait plus jamais, de toute sa chienne de vie.
Merci beaucoup pour cette participation qui nous rappelle que l'art est bien souvent fkhfkehfkehfk et que le secret d'une narration solide réside dans le dhiehfiehfiehfiehf.
La publication de ce texte qui est également un processus de création (OH LOU2S SOIENT CEUX QUI NE CONNAISSENT PAS LE COCKPIT DE BOEING QUI SE CACHE DANS LE BACKOFFICE) m'en apprend toujours de plus en plus sur mon moi artistique. Primo, il est misérable. Secundo, une bite pyrogravée sur le front peut harmonieusement remplacer une svastika et rendre un personnage bien plus effrayant.
L'interface admin de la Zone est ce que j'ai vu de plus beau, simple, efficace, ergonomique, rationnel, socialiste et humaniste depuis le tableau de bord de la Lada de mon père. Quand je pleure sur ce qu'est devenu le monde, cette complexité impossible à maîtriser même par les plus brillants esprits, je viens me connecter sur la Zone, je vais dans la partie admin, je contemple et je me dis : c'est ainsi que cela doit être, et cela est bon.
j'exagère bien entendu. C'est fichtrement bien conçu. En fait, c'est juste que je fais un syndrome de Stockholm avec l'image miniature qui m'a pris en otage qui me consume de l'intérieur mais que je trouve si kawaii que finalement c'est pas trop grave.
Il y a certainement là de la tournure de phrase pas mal foutue, mais ça ne va nulle part et à l'instant même où j'écris j'ai déjà oublié ce dont ça parlait. Bof/10, en somme.
En gros, l'agaçante impression d'avoir lu un texte dont à aucun moment l'auteur lui-même ne savait où il allait et de quoi ça allait parler, si ce n'est de Saint-Con. Du n'importe quoi pas vraiment drôle.
*harangue n.f. (du francique)
Pas de crémation, texte de 3 lignes en plusieurs parties, mais de qui se fout-on ? Ils sont où les vrais textes de St Con cette année ? Haikulysse mérite d'être collé 2 bonnes heures le temps de réfléchir au 2 minutes qu'il m'a fait perdre. Le cliffhanger ne vaut même pas ceux de "Friends", c'est pour dire.
non mais t'as pas compris, il y a la suite et fin plus haut, c'est conceptuel.
J'ai vu, j'ai lu, ça me fatigue ces trucs conceptuels.
Salut,
ben, ça aide jamais de lire le 2 avant le 1, mais là, sans les numéros, pas sûr que j'aurais pu remettre à l'endroit le bouzin. Déjà, deux épisodes pour deux textes qui pourraient tenir en un, c'est lourd comme un tweet avec des paragraphes et des notes en bas de page (en fait, c'est quatre parties en deux publications, mazette).
Je crois que ça manque de petites longueurs - sans non plus hésiter à enrichir carrément à l'occasion - mais c'est vraiment trop bref et sans qu'un rythme effréné emmène le tout non plus, c'est pas sobre non plus, sans que ce soit un graal absolu pour autant mais c'est une qualité de rattrapage souvent.