LA ZONE -

Trisophrenia 1

Le 03/09/2002
par nihil, Lapinchien, Scorbut
JOUR 1 - nihil

(attention, prêts pour le générique... 3, 2, 1... Lancez !)

Voix off : bonjour à tous ! Bienvenue dans votre émission favoriiiiiite... : SCHIZO-MONOLOGUE !!!

*salve d'applaudissements*

(travelling avant vers le plateau, attention... doucement... maintenant)

Voix off : accueillons tous ensemble, si vous le voulez bien, notre présentatrice-vedette... La Sainte-Vierge des agonisants, la madone malade... GABRIELLE !!!

*tonnerre d'applaudissements*

(on avance doucement jusqu'au gros plan sur Gabrielle qui descent lentement du ciel, paumes tournée vers le haut... oui c'est parfait comme ça... montrez bien son visage auréolé de la sainte obscurité... pas de coupure, on continue à zoomer lentement jusqu'à ses yeux aveugles)

Gabrielle (en voix désincarnée, son visage et son corps immobile à quelques centimètres au-dessus du sol) : bonjour mes agneaux, j'espère que vous allez bien. Aujourd'hui une émission exceptionnelle, puisque nous recevons celui qui est pour vous comme un père, un maître. Mesdames et messieurs, veuillez faire une ovation à notre invité qui revient aujourd'hui nous voir comme hier, avant-hier et tous les autres jours... : nihil !!!

*ovation du public qui scande : nihil, nihil, nihil, nihil...*

(on se dégage lentement du plan pour se diriger vers l'entrée des invités, où une ombre s'encadre... on suit l'entrée de nihil avec la grue mobile... laissez le s'assoir avant le travelling avant... attention, c'est parti... et puis direction Gabrielle toujours immobile comme une grande statue blanche auréolée d'ombre... elle parle en voix désincarnée...)

Gabrielle : bonjour nihil ! Bienvenue en vous-même !
nihil : merci Gabrielle, salut tout le monde.
Gabrielle : alors, comment allez-vous aujourd'hui ?
nihil : eh bien écoutez, je crois que ça va pas mal, mes projets avancent bien, et je crois que le grand jour est venu !
Gabrielle : ooooh vraiment ? Mais c'est formidable !

*rafale d'applaudissement*

nihil : Oui, aujourd'hui, moi, Lapinchien et Scorbut avons officiellement décidé de détruire notre civilisation par tous les moyens nécessaires et ainsi déclencher l'apocalypse !
Gabrielle : Merveilleux ! Tout de suite je vous propose de suivre une reconstitution de cette incroyable journée vue par les yeux de nihil lui-même ! Attention, c'est parti !

(lancez la reconstitution)

Une espèce de lumière blanche pleine de particules de poussière filtre au travers des volets et me frappe en pleine gueule. Me retourner comme une carpe vers le mur ne sert plus de rien, fait carrément trop jour pour moi là.
J'ai plus de tête. Du tout. Je sais pas exactement ce qu'on a foutu hier soir, ni quel mélange suspect on a testé, mais putain j'espère que quelqu'un a pensé à noter la recette eheheheheheheheheheheheheheheheheheheheh merde voilà que je me suis remis en boucle.
Je me redresse lentement, avec comme des applaudissements qui montent dans le dedans de mon crâne. Aïe aïe aïe. Au fond de la pièce, sur l'écran de la téloche défilent des vagues de brouillage gris, et je manque bloquer là-dessus, mais après moins de quinze minutes j'arrive à détacher mes yeux de la mer de parasites cycliques.
Je suis en sueur, je suis sur que si je décidais de bouffer le canapé, je le trouverais trop salé.
J'essaie de me lever, j'ai des os qui craquent à des endroits pas logiques, genre j'ai passé la nuit dans le coeur d'un réacteur nucléaire et et me suis réveillé difforme, avec des membres surnuméraires et des articulations réorganisées de façon aléatoire.
Je crois poser les pieds sur le plancher, mais je ne fais que me heurter à un truc mou et frémissant. Je m'éparpille sur la moquette, manquant de m'éclater la tronche contre le coin de la table de chevet.
C'est ce pauvre con de Scorbut, qui ronfle doucement au pied du canapé, entouré d'un cimetière de bouteilles carrées. De rage, je lui décoche un coup de latte dans les endosses, mais apparemment c'est pas le genre de truc qui peut le réveiller. Il remue à peine, grogne et replonge dans le coma. Je devrais peut-être essayer la même avec un trente-huit tonnes ? Ou mieux, une aiguille d'adrénaline directos dans le coeur, le genre de traitement qui met de bonne humeur dès le matin quoi.
De l'autre pièce me parvient des relents du générique de Bioman remixé par DJ Gnou. Houla. Ca c'est du Lapinchien tout craché. Jamais on aurait du accepter de venir squatter dans son bidonville de pays de merde, c'est ça de faire confiance aux abrutis qu'on rencontre dans les caniveaux, auréolés de gerbe.

La voix avait dit : "Crois en moi".
La voix avait dit : "Je suis là, avec toi, je serai toujours avec toi".
La voix avait dit : "Repents-toi".
La voix avait dit : "Où que tu ailles, je finirai par te retrouver".

A la salle de bain, je me passe un coup de flotte sur la tronche. La flotte d'ici, c'est même pas de l'eau, c'est du yahourt de bactéries, j'ai presque l'impression de les sentir grouiller sur ma peau au fur et à mesure que je m'asperge. Avec de l'eau du robinet aussi polluée, faut pas s'étonner que les gens de ce pays se rabattent sur la vodka artisanale à 60°, c'est plutôt moins nocif.
J'hésite à brancher une fourchette sur le triphasé histoire de hérisser au mieux le peu de cheveux que j'ai, parce que là bonjour la gueule. Une vraie tête de camé. Finallement, heureusement que je me came, ça remet les choses dans le bon sens, enfin un peu, enfin j'en sais rien.





(nihil observe Lapinchien
qui danse sur DJ Gnou)


J'ai aperçu une pub tout à l'heure, une affiche quatre mètres sur trois, avec une nana qui enlaçait une cotelette de deux mètre de haut et qui disait : "j'aime la viande".
Je bascule plus que je n'entre dans la piaule de Lapinchien et je tombe sur l'animal en question en calbute en train de gigoter debout sur son lit. Je me dit que lui a vraiment essayé de se brancher sur le 220 avant de capter qu'il s'agite en rythme avec la musique. Ah ouais d'accord.
Lapinchien est un grand et beau mec, fin et racé, l'ennui c'est qu'il est complètement niqué de la tête, il raconte n'importe quoi, il se prend pour un mutant, parle en mode biblique, bref largement aussi débile que moi ou la carpette au salon quoi.



Ce n'est pas fini, tout est encore en place.
La maladie est souterraine désormais, elle mord les choses et les gens sans s’afficher, les dévore de l’intérieur. Elle se comporte comme toute fonction naturelle : elle s’adapte, évolue en fonction des circonstances, devient plus forte chaque jour. Je la vois sous la surface noire des parking desertés, au fond de l'eau grise des canaux artificiels, derrière de minces épaisseurs d'asphalte ou de béton des cités en ruines. Tout est terriblement creux.
Personne ne pourra rien y faire. On peut accumuler les ligatures sans pour autant affecter l’équilibre circulatoire de l’ensemble. La maladie s'adapte.
Je ne vais pas tarder à voir des passants s’effondrer dans la rue, l’intérieur dévoré, sans aucun symptôme externe, des rues s’ouvrir ou s’afaisser, des constructions se casser la gueule sans le moindre signe avant-coureur.
Le vide est partout, se cache sous la peau des passants, tapi au creux de l'organique et du minéral, comme un cancer, sous un aspect de normalité, sous la surface des choses.
Tout ce que je vois est vide, et les gens ne sont que des mannequins bourrés de paille.

On passe sans un mot à la cuisine où on s'attable devant un petit dèj principalement composé de céréales aux déjections de souris et de lait champignonné à mort.
- Bon, qu'est-ce qu'on fout aujourd'hui ?
Il m'observe d'un oeil vide.
- Aujourd'hui, mon frère, on provoque la chute de notre civilisation.
- Ouais pas mal. Et après ça on aurait le temps d'aller vider un godet au "Zlbrenicka cwizckci chépaquoilà" ?
- C'était écrit de toute éternité. Le temps est venu de réaliser la prophétie, et nous sommes les élus, ceux par qui le declin arrive, les catalyseurs.

- Tu veux dire moi, toi, et l'épave étalée sous le canapé ?
- Tout à fait.
- A mon avis ressemble plus à un cadavre qu'à un élu, lui. Qu'on ferait même mieux de l'achever au point où il en est.
- Nous sommes à la fin d'un cycle, mais nous devons déclencher cette fin. C'est à nous qu'échoit cette mission.
- OK pas de problème. Bon bah je te laisse organiser, hein, moi en attendant, je vais rouler un pétard avec ce qu'il reste du paillasson.






(Lapinchien se tape une teq frappée
à la vodkà à la santé de nihil)


J'essaie de me lever, mais mes jambes me semblent soudain aussi solides que du Flamby au caramel et je m'étale sur le beau lino gondolé.
- Euh..., fais-je d'une voix éteinte, moi je propose que pour la fin du monde on voit ça demain, non ? Parce que là c'est bien moyen, en fait...
Je me traîne comme un mille-pattes sans pattes vers le canapé. J'entends la voix de Lapinchien, dans la cuisine :
- Ouais ouais on voit ça demain. On va bien s'amuser tu vas voir. Tu veux pas une teq frappée à la vodka avant de te pieuter ?
Ah ouais tiens.
Je vois plus rien.



On ne peut détruire une civilisation que de l'intérieur, inutile de tenter de devenir l'Ennemi Ultime qu'elle combattrait de toutes ses forces, la bataille de tranchées n'a jamais rapporté de victoires à qui que ce soit. Non, il faut l'infiltrer, s'y incorporer et pervertir le Système de l'intérieur, le faire rouler sur la jante au lieu d'essayer de l'arrêter net. Le Système fonctionne de lui-même depuis des générations, autonome et hors de la volonté de quelque être humain que ce soit. C'est un cercle vicieux monumental, mais il est si facile de faire dévier la course d'un cycle inarrêtable. Il suffit parfois de désaxer légèrement un rouage pour faire imploser tout l'engrenage.
N'empêche que si on pouvait prendre Vladimir Poutine en otage et faire les cons avec l'arsenal nucléaire russe, ça pourrait être marrant aussi.


___



JOUR 2 - Lapinchien

-"... des fonds secrets sont accumulés depuis plusieurs années à mon initiative... ", il semblerait que Lapinchien me parle au loin...

Il vient de me tapoter l'épaule. Pourquoi interrompre de manière si brutale la douce mélopée des bouts de phrases incohérents qui me berceaient voluptueusement jusqu'à présent ? Non je reste dans mon univers... Je marche au milieu de la foule que j'execre et je continue de conspirer contre elle...

-"...Oui, je t'assure qu'ils y croient dur comme fer... Pour pas éveiller les soupçons je les choisi un par un, les gugus... je les observe pendant plusieurs semaines, je les suis, je les traque, je leur laisse plein de petits indices à portée de vue pour les préparer à ma rencontre et ne pas les traumatiser... Et puis un jour quand l'idée a bien muri dans leur tronche, que çà a bien macéré, convaincus qu'ils en sont à l'origine, je me retrouve innopinnément acoudé au comptoir de leur troquet favori...on se retrouve enfin face à face puis on enchaine pintes sur pintes et quand le fruit est enfin mûr, après tant de déliquates intensions de ma part, je le cueille avec délice...", mince je commence à comprendre de quoi Lapinchien parle... J'essaye de recomater de toutes mes forces car il me saoule...

Encore un tapotement à l'épaule. Cette fois-ci je vérifie rapidement la théorie de Newton sur la chute des corps qui ne s'agrippent pas avec assez d'enthousiasme, le corolaire 23c vous savez ?... ma tête vient finir son envolée lyrique sur une barre métalique placée au milieu de ce Tramway par un de ces mécaniciens démoniaques ayant manifestement exprimé sur le plan de construction du véhicule toute son animosité à l'égard de la popullasse... çà fait mal et en même temps c'est rigolo d'entendre le bruit strident de ma tronche se frottant contre la barre et glisser petit à petit vers le sol, là où se trouve déjà le reste de mon corp... One point pour le mécanicien, il devrait faire parti du boys band... c'est vrai que c'est quant même bien foutu l'intérieur des Tramways ici... plein de bouts de férailles rouillés et pointus dépassent d'un peu partout... les institutions publiques veulent manifestement agir sur le facteur séléction naturelle pour avoir moins de boulot au niveau logistique... Varsovie commence à me plaire... Pour accentuer le caractère dramaturgique de la situation je décide donc de tirer délibérément la langue et de lècher les 23cm de barre qu'il me reste à parcourir..






(nihil ratrappé par
la main de Dieu)

(Le T-Shirt "Schtroumpf party"
de Lapinchien)


-"çà va ? Pas trop sonné ?", me demande Lapinchien, toujours aussi loin.

La main gigantesque de Dieu descent du ciel explose quelque buildings au passage, je suis là tout en bas des grattes-ciels dans la masse grouillante qui se protège des débris... La main écarte violement plusieurs individus qui me collaient de trop près qui vont valdinguer dans des vitrines et sur la chaussée, puis elle m'agrippe fermement et m'arrache véhément de toute cette crasse...Je sens dans l'etouffement de mon corp privé de tous ses sens communs, que j'accélère vers je ne sais où... loin de la terre et des hommes, c'est au paroxisme de cette accèlération, au moment où je sens mon corps se disloquer et se consummer que tout s'arrête et que j'ouvre les yeux.. vision d'horreur...

Le T-Shirt "Schtroumpf Party 4" de Lapinchien, selectionné avec les plus excellents critères du mauvais goût par lui même me fait face...Quel con ! Il m'a encore extirpé de la matrice que j'essayais de faire imploser de l'interieur...Comme d'habitude, il me raconte pour la Nième fois, la manière dont il s'y est pris pour accumuler le pactole qui nous perméttrait de mener notre plan à bien...


Postage devant une église (ici c'est pas çà qui manque)... Scrutage attentif de la foule pendant la messe... Repérage d'un mec completement bourré (ici c'est pas çà qui manque) se faisant profondément chier aux cotés de sa femme en extrème béatitude mouillante devant le prêtre rock star... Sélectionnage... Glissage discret d'un petit prospectus dans la poche de l' heureux gagnant à la fin de la plaidoirie de la foi et de son calvaire, à la sortie de l'église...Le prospectus est une invitation à boire une pinte à une heure précise dans la soirée au "Zlbrenicka cwizckci chépaquoilà" avec un petit mot :"Vous avez généreusement contribué pendant la quète... Pour vous remercier d'etre un bon pratiquant, nous vous invitons à boire une bière..."

Lapinchien sait très bien que ce petit investissement sera rapidement amorti, le mec ne s'arretera pas à une bière et reviendra fréquement...De mèche avec les propriétaires des lieux, nous aurons un pourcentage sur chaque bière supplémentaire du gugus ... Nous nous rendons justement au club des chrétiens anonymes que nous ponctionnons à leur insu pour défendre une cause qu'ils ne soupçonnent même pas...Scorbut s'y trouve déjà et nous y attend en compagnie d'une de ces blondasses cérébrodémembrées qui peuplent le coin.

Le coup de la bière c'est juste un point de départ, l'étape suivante est de les faire renoncer à subventionner leurs femmes oisives dans leur entreprise mystique de rachat d'une parcelle de 1m² supplémentaire du paradis chaque semaine ... Pas la peine de leur bourrer le crane , ils arrivent rapidement tous à cette conclusion, c'est une idée qui plane dans le pub...

Dernière étape... une fois qu'on récupère tout l'argent que le gugus injectait dans la quète et particulièrement une fois qu'ils sont bien éthylo-imbibés, Lapinchien leur présente les plans d'un nouveau réseau de canalisations qui bien sûr jamais ne verra le jour : Des tuyauteries qui draineraient directement jusqu'au domicile des gens de la vodka consommable au robinet... Et là je peux vous assurer qu'ils investissent gros dans le projet...

Le nerf de la guerre on le possède déja grace à la combine à la con de Lapinchien, reste plus qu'à commencer là guerre...


___



JOUR 3 - Scorbut

Minuit, déjà deux jours … pfffiou, à croire que le temps passe plus vite en Pologne … je commence à soupçonner les Allemands d’avoir eut l’idée du « blitzkrieg » dans ce pays !




(Scorbut en pleine tentation
devant une jeune femme fort attrayante)


Je suis dans ce bar, agrippé au goulot d’une bouteille contenant une substance tellement frelatée que je suis certain qu’elle serait capable de décoller la rétine du plus mal voyant des aveugles. Et cette autochtone siliconée qui tchatche depuis plus de 2 heures dans sa langue barbare … elle est en train d’éroder inexorablement ma théorie de la relativité !
Elle essaye sûrement de me faire cracher quelques piécettes en échange de son corps … elle serait étonnée de connaître les pulsions qu’elle éveille en moi … j’ai comme une envie de lui agripper les cheveux, de plonger ma main dans sa gorge et de lui arracher les cordes vocales pour m’en faire du fil dentaire !



Tant de haine … c’est tout moi ça !

Faut dire qu’il y a deux trucs à savoir pour augmenter son espérance de vie en ma présence et à priori ni la bimbo slave, ni le pseudo barman de pacotille derrière son comptoir n’ont été briefé.

Primo, s’il y a un son que je ne supporte pas, c’est bien celui du gargouillis que fait le sang en jaillissant d’une jugulaire sectionnée à la lime à ongle … et la voix qui sort du dessous des yeux de biche posés sur le tabouret voisin, c’est un peu du gargouillis d’hypertendu !
Pensant que je suis peut-être trompé par le trop plein d’alcool qui atteint déjà mon oreille interne, je décide de laisser la vie à la « blondave » … puisqu’elle veut du liquide, elle va être servie, je sors mon sexe et lui urine sur la jambe en la regardant droit dans les yeux. Afin de donner une « french touch » à la situation, je lance, dans un grognement puissant, un « GARDE LA MONNAIE CONNASSE ! » qui fait se retourner toute l’assemblée des clients … je crois d’ailleurs voire une once de jalousie dans leurs yeux imbibés en découvrant l’objet du délit … mais c’est une autre histoire !

Deuzio, j’ai horreur d’avoir des morceaux de cacahouètes dans les dents, ça me fout en boule, et là, je peux vous assurer que les polonais ont une longueur d’avance sur le marketing de la cacahouète … en plus de se fragmenter, la fourbe cacahouète polonaise devient pâteuse !
Encore une bonne vieille technique pour te faire cracher toujours plus de dollars … un verre supplémentaire pour faire dissoudre la pâte et une dizaine de cure dents pour dégager les gencives … ils sont forts ces polonais !
Enfin le vieux serveur poivrot ne fait plus le fier avec les cratères qu’il a sur ses grosses joues flasques … on n’imagine pas les ravages que peuvent faire des petits morceaux d’arachides projetés à plus de 220 km/h. Un petit « PERSONNEL DUCON » pour la route et le bar retrouve enfin sa plénitude et moi mon légendaire calme.

Enfin seul avec moi-même !
Mais qu’est ce que je fais là déjà ?
Comment tout ça a commencé ?
Ah oui !

Il y a deux jours j’étais à Paris dans mon laboratoire secret, je peaufinais une formule chimique sur laquelle je travaille depuis plus de 3 ans … une formule sur laquelle j’ai beaucoup d’espoir … une formule qui fera pousser les dents aux vers de terre … une petite armée de vers carnivores rien qu’à moi !

Les dents c’est ma passion depuis tout jeune, d’ailleurs dès mon plus jeune âge j’avais découvert le moyen de faire tomber les dents des poules … et bien vous me croirez si vous voulez mais aujourd’hui elles sont obligées de gober des cailloux pour manger !
Un énorme bruit dans la pièce d’à coté me fit sursauter, je rangeais rapidement les tubes et éprouvettes et allais m’enquérir de la cause de ce raffut.
Un fil de nylon attaché à un pot de yaourt était en train de se tendre frénétiquement, je prenais rapidement le pot et le mis sur mon oreille …
« Salut Scorbut c’est Nihil ! »
« Salut Nihil, tu n’étais pas obligé de sonner si fort, tu as bousillé ma lampe angelot qui était sur la table »
« Ouais, désolé … J’espère que tu n’as rien de prévu ce soir ! »
« Bah si, j’ai une pizza au bain-marie, tu sais, une à la tête d’anchois et aux morceaux de cochon ! »
« Ouais bah va falloir que tu remettes ça, vient immédiatement à Varsovie, ce soir on détruit le monde avec Lapinchien ! »
« Y aura du Jack ? »
« Mais qu’est ce qu’il est con celui là, tu ramènes ton cul, on a un plan secret qui peut marcher … mais il est vraiment secret alors on le connaîtra seulement plus tard ! »
« Nan, tu me feras pas prendre le métro si y a pas de Jack à l’arrivée ! »
« Bon écoute pour le Jack je ne sais pas mais Lapinchien, il a un domestique qui s’appelle Daniel’s … c’est bon t’es parti là ? »
« Ok, j’arrive … c’est quoi le code déjà ? »
« Lapinou te fax le code, à tout de suite ! »




(Lapinchien, de Varsovie,
envoie un fax à Scorbut)


J’avais à peine reposé le pot de yaourt qu’une flèche se plantait à deux cheveux de mon oreille … un petit message enroulé me donnait toutes les indications pour rejoindre les 2 loustics.

- Hi Scorbut, Take your laine y va faire cold … a good soup with mushrooms waiting for you … the code is on the ghetto … Talk Bob ki sait all … Pomf Pomf Pa... Dchka ...pomp pomf Pa... (bruitages at the mouth) <-

Je partais le cœur rempli de la joie folle de rencontrer Daniel’s au plus vite.



Hein ?? Un crissement de pneu dehors !
Je jette un œil furtif au travers de la fenêtre du bar pour m’apercevoir qu’un bus rempli d’adeptes de la fameuse secte tentaculaire et internationale « Familles de Pologne » vient de s’y arrêter … serions nous découverts ? Une chose est sûre, le temps nous est compté, il va falloir agir vite et fort !

Nihil, Lapinchien, qu’est ce que vous pouvez bien faire, grouillez !
Si seulement j’avais eu un forfait international, j’aurai pris mon pot de yaourt avec moi … là je suis coincé sans pouvoir appeler mes comparses à la rescousse, va falloir improviser !

A SUIVRE...


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