Ou 9.
Là, t’as baisé.
La dernière fois, c’était la trachée d’une bête.
Presque morte la bête.
Mais depuis tu baises plus.
Je ne vis pas dans la pierre et le métal.
Mais dans mon trou, dans la terre.
Et tu baises pas.
Elle court entre les arbres,
Parfaite.
Mais tu baises toujours pas.
Faut être pragmatique avec la perfection.
Faut y foutre les doigts, la langue...
La malaxer, la mordre à pleines dents. Briser les os récalcitrants. Y rentrer tout entier. Faire vivre la chair.
Pas macérer dans la contemplation.
Car sinon, tu baises jamais.
Elle court, puis s’arrête.
Ne se méfie pas. S’étire.
Et là, tu baises.
La première fois, j’en avais peut être 8.
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perso, je trouve que ça fait très texte conçu pour être lu sur scène et pas vraiment plaisant à la lecture. On s'attend plus à une bombasse semie-à-poil sur une scène scander le truc en déballant son gras avec un buffet à volonté pas trop loin. oui . voilà ma conception du truc et j'en connais pas mal des comme ça. et je pensais que la Zone en était exempte mais à priori non. Peut être un jour le La Zone - Barnum Freak Tour ? Je l'espère tant ! Enfin pas tant que ça en fait. Les textes pas scéniques, c'est tellement exceptionnel de nos jours.
La Zone deviendrait-elle l'annexe d'un club de slam phagocyté par les adeptes du fist-fucking ?
Pas ma came, mais effectivement, peut-être lu devant des amateurs de daïquiri coupé à l'absinthe...
Salut,
Je me dis qu'il dois y avoir une métaphore occulte, en autant de mots qu'on voudra. Qui ou quoi est le narrateur, je crois que c'est la clé, et j'ai pas trop d'idée. C'est le contexte qui donne le sens aux mots, pas le dico, et là justement, c'est évanescent de chez évanescent, mais c'est le prix pour dire les choses parfois. On mange tellement de blabla de chez monsieur normal, en long et en large, qu'on perd l'habitude de lire de vrai truc. En tout cas, c'est exempt de didactisme et de tautologie, qui sont les deux autoroutes de la compréhension par tout un chacun.
C'est un poème de braconnier pour qui la baise rejoint la levée des collets, le glissement entre baise/fourrer sa bite et baise/braconner se fait par le biais du plaisir pris dans ces deux actions, la seconde remplaçant la première de par son intensité, son lien à la nature et au grand tout qui n'est pas là autrement.
après, y va clabauder sous la lune.
Normal, obvious
Oui, d'accord.
Ca n'en reste pas moins chiant.
En fait, quand on remplace le verbe baiser par n'importe quel random verbe intransitif, j'ai l'impression que ça ne change pas le sens du texte .
Tout ce bastringue m'est venu dans le train, à une période où je digérais La Route et Tarkos. Ca a fait resurgir le foetus de réflexion sur le langage, la langue, les mots... que j'ai parfois, après des interactions sociales bancales, où j'ai l'impression d'avoir mal transmis l'information, où j'ai la sensation d'étaler encore et encore la merde qui sort de ma bouche, et que non, ça créé pas du sens au final; c'est même pire.
Ca me prends aussi quand je passe trois heures à ciseler quelques phrases bien littéraires. Je les lis et relis, je me prends pour un artisan faisant à des doigts à la Pierre de Rosette, alors que ça reste une misérable branlette, celle bien triste qui te vide sans te satisfaire.
Voyez ça comme un brouillon (qui ne demande qu'à être remixé d'ailleurs, je sais Lapinchien friand de ce genre d'exercice), une vaine tentative d'équarrissage pour revenir à l'essentiel, à la transmission orale (d'où le côté mantra-récitation); avec, pour coller à la ligne éditoriale -et aussi parce que je ne m'élèverai peut être jamais spirituellement- des histoires de touche-pipi.
En remplaçant 'baiser'' par 'tergiverser' (intransitif), faut reconnaître que ça ne fait pas le même effet :
"Elle court, puis s’arrête.
Ne se méfie pas. S’étire.
Et là, tu tergiverses."
Bon, sinon, c'est con, c'est un peu facile, ça ne va nulle part, mais moi ça me fait marrer, je ne sais pas pourquoi, c'est mon côté potache peut-être.