-Il ne faut pas dire qu'on ne boira pas de la sienne.
-Oui. Lorsqu'il est échaudé, le miens la craint froide. Et comme tous, lorsque celle-ci tombe, le miens est gris.
-D'accord. Que celle-ci te soit bonne, car elle en porte de bons.
-De bons, oui, si celle-ci n'est pas blanche.
-Qu'elle tombe et après il sera beau.
-Je n'en n'ai pas. Ni de l'un, ni de l'autre, d'ailleurs.
-Oui, l'un est l'autre, c'est connu.
-L'autre n'en n'a pas de désagréable, d'ailleurs il n'en n'a pas du tout.
-Si j'en avais ça se sentirait quand même.
-A cela, nul n'est tenu.
-Si le miens était vaillant, rien de cela.
-Loin des miens, loin du tiens.
-Tiens pour tiens, miens pour miens.
-Les tiens le rayent.
-Aide-toi et il t'aidera.
-Comme quoi, ils pourront copyrighter tout ce qu'ils voudront. Ils ne nous feront pas taire.
-On se comprendra toujours.
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Bon, comme ce texte respecte mieux les contraintes que le mien, il remporte la compétition. Tout ça se combine assez bien, finalement :
1°) Lapinchien, qui s'envoie à lui-même une photo dédicacée de son chat, et lui arrache des poils s'il le veut.
2°) votre serviteur, qui conserve son couteau multi-fonction britannique de la seconde guerre mondiale.
Je propose qu'on élimine les témoins et qu'on n'en parle plus jamais entre nous.
Ce texte est un sous-texte de merde, cependant c'est le résultat d'un processus intéressant. ça fait un moment que j'y réfléchis dans le cadre du concours innommable sans cependant me lancer dans l'écriture avant le tout dernier moment.
Je me suis demandé comment les gens pourraient communiquer dans une dictature numérique qui pour faire taire le peuple aurait décidé de copyrighter la totalité des noms propres et noms commun et mis en place un système d'écoute individuel de tous les citoyens pour les taxer chaque fois qu'ils emploient un mot sous copyright.
Premier constat : ce n'est pas évident de communiquer mais s'il fallait le faire comment pourrions nous contourner les lois tyranniques ?
J'ai d'abord fait un autre constat : les émissions de débat télévisuel c'est vraiment de la merde en barre, particulièrement celles où l'on discute de sujets philosophiques comme "Ce soir où jamais" de Frédéric Taddeï. Déjà, les gens viennent pour vendre leur bouquin de merde et non pas faire avancer le schmilblick, ensuite chacun vient avec ses propres référentiels nomenclaturels qui sont très différents d'un discipline à l'autre. Du coup, ils emploient les mêmes mots en leur donnant implicitement un sens très différent de ceux de leurs interlocuteur. Au final, le débat ne sert à rien car il en résulte un brouhaha onanomenclaturel sans réelle volonté en préambule d'avancer sur un socle commun.
Suite à ces deux constats, j'en ai fait à un troisième où je me suis dit qu'en fait dans la vie de tous les jours, c'est pareil et tout aussi débile voire pire qu'un débat de Taddeï avec un effet grossissant de loupe de type malédiction divine babylonienne, sauf dans le cadre d'un procès judiciaire car là au moins tous les avocats et procureurs et juges se basent sur les mêmes textes de loi et donc débâtent (dans le cadre utopique où ils joueraient vraiment le jeu) dans un même espace-temps nomenclaturel.
Pour en revenir au sujet, donc, si une telle dictature existait et qu'il fallait communiquer de manière efficiente et optimale sans avoir à payer chaque fois que l'on prononce un mot sous copyright, je me suis dit qu'il fallait que l'on élude les mots et qu'on y fasse allusion sans équivoque. Deux sujet dialoguant emploieraient donc des mots clairement définis mais de manière implicite en les substituant par des pronoms allant taper sur des références communes elles-mêmes implicite puisque ne pouvant clairement être désignée, puisque contenant des noms et donc interdites par l'impôt tyrannique.
J'ai d'abord pensé aux définitions des noms dans un dictionnaire officiel sur lequel on serait tombé d'accord mais les définitions sont des entités très complexes et contiennent elles-même de nombreux noms et du coup on serait vite tombé dans un bad trip récursif infini et seul des esprits surhumains de type Karpov et Kasparov auraient pu mener avec peine un dialogue digne de ce nom.
J'ai longtemps réfléchi alors et j'ai finalement pensé aux proverbes après quelques détours sans issue dans le monde des blagues, des charades et rébus. En effet, sans définir les mots, les proverbes constituent un socle commun solide à un groupe de population assez vaste pour qu'on puisse y faire référence de manière implicite sans prononcer de nom, sans être taxé donc, et efficace dans le sens où indubitablement tout le monde sait très vite de quoi on parle sans même avoir à leur expliquer les règles du subterfuge.
J'avais donc mon concept de texte pour le concours innommable, un texte d'anticipation donc dans une dystopie qui paradoxalement irait accoucher d'une apocalypse nomenclaturelle : aux définitions des mots, préférons les proverbes et citations célèbres. Les pronoms remplaceraient les noms et deux ou trois d'entre eux passés en paramètres à des phrases fonctions suffiraient à faire comprendre à notre interlocuteur à quel proverbe on fait allusion sans pour autant rompre les règles tyranniques.
Voici donc le résultat. Certes, intrinsèquement c'est un texte de merde, un dialogue débile entre deux anonymes, mais ce n'est que la partie émergée de l'iceberg.
Tu dis ça parce que t'es en colère.
Sinon, je propose que tu postes ton commentaire en tant que texte à part entière.
Le texte m'a beaucoup plu et l'explication lui donne évidemment du sens, peut-être trop, mais pourquoi pas ?
Pour conclure, j'ai envie de dire qu'il ne faut pas confondre la sienne dans celui du mien avec celle de celui qu'on croyait avoir tué en mettant celle-ci avant ceux-là.
Ah ben merde, en fait je n'avais pas compris que c'était un essai de cryptographie tlönienne. J'ai juste cru que c'était du n'importe quoi vite torché uniquement pour participer par peur que je ne me sente seul. À ma décharge, il faut dire que c'est aussi comme ça que tu l'as présenté : "bon j'ai posté un truc bancal, l'essentiel étant de participer."
C'est conceptuel, en fait, donc.
spéciale dédicace à Turing