C'est Virgile qui m'avait rencardé à propos du bouton rouge. Virgile, un ex à moi, un ex compagnon avec qui je bronzais zèbre en cellule. Il m'avait ouvert les yeux sur le monde qui entoure puis, il avait fait de moi son coreligionnaire, comme il disait, j'aimais bien, ça sonnait légionnaire, ça flattait ma virilité. Virgile, c'était un gars qui savait lire entre les lignes de la réalité, qui pouvait voir les choses cachées derrière le décor, un encyclopédiste des dessous sales. Partout où ça sentait la merde il pointait son nez d'aigle, à force il avait fini en cage, il m'avait adoubé, deux inséparables, on discutait des nuits entières et le jour on se marrait, on faisait chier les matons en gueulant : « I scream, you scream, we all scream for ice cream ! » ; la poilade assurée.
Mais je digresse un peu là, et moi, je suis pas du genre à chercher des raccourcis dans le désert, je vais droit au but, chers auditeurs de radio Matriochka.
Donc, Virgile, qui savait tout sur ce qu'on nous taisait, m'avait parlé de ce fameux bouton rouge qui déclenchait sur terre les flammes de l'enfer, il m'avait même dit où il était planqué, sous la glace du pôle sud. Comme à cette époque ça m’intéressait drôlement cette idée de pouvoir faire cramer tous les cons d'un coup, je l'ai gardé bien au chaud cette « très secrète » information de Virgile, j'ai fait mine de rien et, la nuit, j'essayais de le faire causer dans son sommeil pour en savoir toujours un peu plus.
Aussitôt sorti de prison, j'ai filé, droit au but comme à mon habitude, en direction du pôle sud. J'ai creusé un peu partout, les bêtes du secteur, pas commodes, tentèrent par tous les moyens de me sucer le miko ou encore de s'accoupler lourdement avec moi sous n'importe quel prétexte, le froid m'a bouffé trois doigts et deux orteils avant que l'on me recolle au trou, à la maison, pour des histoires d'animaux en voie d'extinction dont j'aurai soit-disant hâté la disparition.
C'est donc le souvenir du bouton rouge que je n'ai jamais trouvé qui, aujourd'hui, me conduit à vous confesser mes offenses.
Déballons sans pudeur.
J'ai voulu brûler notre espèce pour en finir avec la Saint-Con.
La Saint-Con, une vilaine manie, un rituel que j'observe religieusement ; à date fixe je brûle un con.
J'ai crée cette fête rien que pour moi, comme ça, sûrement pour me défouler, un jour où j'observais la parade nuptiale de ces adorables petites bêtes, dont j'ai oublié le nom, et que l'on aperçoit souvent à glander à l'orée de nos belles forêts endormies. Cette célébration est devenu un repaire désormais indéboulonnable, une tumeur qui s'est ancrée dans ma vie, un trait de génie prisé direct au fond du nez pour combattre l'ennui.
Trouver LE CON au fil du temps est devenu laborieux, et très frustrant surtout, car la grande majorité restent, une fois la date fatidique passée, encore là à nous polluer la vie.
Un à chaque fois c'était pas assez, c'est pourquoi à un moment j'ai voulu tous les roussir ensemble, les cons à plein-temps, on en parle plus, fini la célébration, et je me libère de cette vilaine accoutumance à jamais. Seulement, le plan du bouton rouge était un peu foireux, il faut bien l'admettre, il ne faisait pas du tout la distinction. C'était trop suicidaire, ça puait l'holocauste et c'était dégueulasse pour tous les intérimaires de la connerie de devoir partager le bûcher avec les cadors de la spécialité.
J'ai fini par changer d'avis, et après Virgile, j'ai beaucoup lu, astronomie, philosophie, cuisine moléculaire et de la physique quantique surtout, j'aimais bien comment ils torturaient les chats en les enfermant dans des boîtes. J'ai compris comment l'infiniment grand rejoignait l'infiniment petit et je me suis dit que je portais sûrement en moi des galaxies, des milliards peut-être, logées dans l'infinitésimal des mes cellules les plus imperceptibles, des mondes tellement vastes qu'on ne saurait les voir au microscope. C'est à partir de là que j'ai commencé à diffuser ma voix intérieure sur « Radio Matriochka, la radio Moi », pour tenter désespérément de vous joindre, chers auditeurs, d'une manière ou d'une autre.
Avant je faisais des aller retour régulier entre prison et liberté ce qui me facilitait la tâche pour célébrer la Saint-Con comme il se doit, c'est à dire, moi, dehors, mon lance-flamme en main, à traquer ma proie jusqu'au jour J de la grande pyromanie. Mais depuis l'épisode « à la recherche du bouton rouge », je sors plus du tout d'ici, j'ai été même obligé de bosser en interne, et ça, j'évite habituellement. Un directeur et un maton ( le furoncle ) furent respectivement mes deux dernières offrandes au con Saint-Con, ce qui fait qu'on me laisse plus trop jouer avec les briquets à la maison ces derniers temps. On m'a d'ailleurs placé en isolement, ça me laisse le temps d'émettre du fond de mon cachot, ça me laisse du temps pour les confessions.
Je dois bien l'avouer, cette année la Saint-Con s'annonce problématique.
Mais je ne veux pas rater la célébration. Je ne le peux pas, ce serait comme me faire une grossière infidélité, dans le dos, du neuf mois servi tout chaud.
Rassurez-vous, tout n'est pas perdu.
Il me reste encore du temps,
un brin d'espoir
et surtout,
j'ai un plan.
Salut les zouaves, me revoilà, à l'air libre !
Vous entendez bien !
À l'air librrRRrre !
Comme quoi un brin d'espoir, bien utilisé, ouvre toute les portes.
Et comme quoi ça sert d'avoir visionné TOUS les films d'évasion depuis « La grande illusion » de Maximilien Pecas, notre génie du quinzième art, jusqu'à Evasion de Rainer Werner Besson.
Tu perds ton temps, disait mon père quand il me surprenait devant un film de zonz ; non papa, j'ai pas perdu ma life, j'ai gagné en liberté !
J'aurai dû le cramer ce con qu'aimait pas les projections animées, avant que les croques-morts ne l'incinèrent.
Après j'ai cramé les croques-morts, revanche de jaloux, pour ma première Saint-Con.
Mais je digresse là, et j'aime pas ça les raccourcis qui n'en sont pas, je vais droit au but, moi, chers auditeurs de Radio Matriochka.
Je dois aussi vous dire, que nous ne sommes plus dans l'émission « confessions au coin du feu » mais bel et bien en direct, dans le feu de l'action et, dans bientôt pas longtemps, nous allons cramer des galaxies entières de gros connards...
Non ! J'ai pas remis ça avec le bouton rouge. Non !
Maintenant, c'est au tour du bouton bleu !
Le bouton bleu-Klein exactement, si tu veux tout savoir.
Bientôt, notre prochaine victime viendra dans cette salle de remise en forme devant laquelle je me trouve, elle montera sur ce tapis roulant pour une dernière grande course et lorsqu'elle appuiera sur sprint elle s'embrasera sur la ligne d'arrivée.
J'aimais bien cette idée d'envoyer à la combustion un bon gros paquet de cons à plein-temps, malgré les victimes innocentes, mais j'aimais moins celle de faire parti du lot, alors, je l'ai creusé, pas si profond, l'idée, et je me suis dit que si j'avais des systèmes solaires dans mon infiniment petit d'autres sans doute devaient être habités aussi par des galaxies de connards en puissance. En brûlant un réceptacle, juste un, je célébrerai dorénavant la Sainte Légion Des Cons. Alors, certes oui, le bouton bleu a aussi son gros défaut, il ne fait pas non plus la distinction, mais l'injustice, loin des yeux, sera plus facile à surmonter, loin du cœur.
Avec cette nouvelle approche, les règles de ma chasse au con ont donc changé elles aussi. Ce n'est plus l'apparence ni les actions du con qui priment mais sa probabilité d'être habité. Plus la future victime semble habitée plus il y a de chances de tomber sur un vivier. En d'autres termes, plus il y a de la vie plus ça sent le con. Lors de la phase de préparation de ce nouveau plan, j'ai donc déterminé un profil type et j'ai opté pour une personne plutôt rebondie (ça laisse plus de place pour cacher des univers entiers ), néanmoins sportive ( pour éviter les mondes morts ) et surtout bien bien habitée. Et, assez vite finalement, j'ai trouvé la perle rare : une jeune schizophrène obèse contrainte par l'institut psychiatrique qui régente sa vie à une remise en forme draconienne au club de remise en jambe le plus proche.
Lors des repérages j'ai commencé par l'observer vivre dans son emploi du temps, puis j'ai pris un abonnement à la salle de sport, je l'ai approché, accosté, nous avons sympathisé, un verre, puis deux, un restaurant, puis deux, des pizzas, du cassoulet, des frites, des lasagnes, je suis devenu plus gras, nous avons bavardé, elle m'a parlé de sa vie, de comment elle était habité par des démons intérieurs (Behemoth, Bernard Henry, Jean-Michel et Zoran ) qui lui causaient sans cesse, du tort et du tourment, beaucoup de tourments, et j'ai compris alors que nous n'étions pas uniquement les Dieux omnipotents de nos mondes intérieurs, le dialogue se faisait parfois bilatéral, quand les mauvaises ondes pernicieuses de milliards de galaxies parvenaient à causer directement en échos jusque dans nos cerveaux. Cette fille était indéniablement habité par de méchants cons expansionnistes qui ne la laissait jamais en paix, la harcelait la nuit comme le jour, je me devais de la libérer.
Le petit soucis, c'est, qu'elle-même, sans ses mini-microbes, n'est pas tout à fait une vraie conne à plein-temps, ce n'est pas vraiment une championne que je vais immoler là si l'on considère l'ancienne grille de lecture qui me colle encore un peu à l'habitude. Elle est différente, plutôt amusante même, affable parfois, agréable à regarder et de bonne compagnie sauf quand les oiseaux lui parle dans la rue pour lui dire que je veux baiser ses entrailles, ou que Zoran, toujours lui, l'oblige, lors de nos ballades, à exorciser tout ce qui passe à sa portée, en grondant « satan, t'habites » dans un raclement de fond de gorge déplaisant.
Si j'osais livrer un fond de pensée, j'avouerai commencer presque à l'apprécier, mais la Saint-Con c'est maintenant, pas de dérogation, on ne change pas les plans au dernier moment, un peu de sérieux, même si hier j'ai légèrement baissé la garde, j'ai failli tout avouer, j'ai causé Matriochka, et comme quoi les Russes avec leurs poupées avaient déjà tout compris depuis bien longtemps en matière de cosmologie, j'ai évoqué aussi le colonel Durruti qui tuait les salauds pendant la guerre de Crimée, avant de me raviser et de la masser, thaïlandais, pour l'attendrir.
Une fois seulement avant ça j'avais déjà merdouillé à propos de la Saint Con. J'avais proposé à l'atelier d'écriture de la prison de célébrer littérairement une Saint-Con. On avait trouvé un nom à notre ramassis de poètes maudits, les zoniers, et un slogan, une zone franche dans un monde de bitume, mais ça n'avait pas donné grand chose la Saint con, avec ces psychopathes se prenant pour des créateurs de sonnets inspirés en paupiettes bien ficelées, un pétard mouillé dans la chatte, tout au plus. J'avais dû les brûler pour préserver mon secret, ma petite fête à moi tout seul.
Merde, je digresse, et j'aime pas ça, du tout, pas de soit-disant raccourcis dans la toundra, droit au but, je dis, moi, chers auditeurs de Radio Matriochka.
C'est l'heure.
Elle monte sur le tapis de course, elle me cherche du regard à travers la baie vitrée, c'est bon elle m'aperçoit, je m'approche de la vitre pour la regarder courir, tout près, dans mon survêtement moulant, c'est notre petit jeu du moment, je souffle sur la vitre et dans la buée je dessine de petits z'oiseaux, des phylactères qui font « cui cui », de petits cœurs ailés pour la faire rire, pour la faire courir, je lui ai dit hier que j'aimais la regarder transpirer dans l'effort, que ça m'excitait drôlement les génitales tout son gras qui gigotait en cadence, je lui ai demandé de sprinter pour moi aujourd'hui, d'appuyer sur le bouton bleu, « bleu-klein » qu'elle a répondu « comme les beaux yeux à Gérard ». Il ne dure que dix secondes le mode sprint, c'est intense tu feras ça pour moi ? Elle a répondu oui, OUI, OUI.
Je la regarde en souriant du mieux que je peux, et elle court, elle court pour moi, ma douce, ma belle de travers.
…............................................................................................................................................................
Excusez-moi.
Je crois bien que je vais finir ce direct à la troisième personne, et commenter de loin, avec le recul et la pudeur nécessaires, mettre de la distance entre nous, chacun de son côté de la baie. Ce sera plus facile, oui plus facile, sûrement.
La belle obèse courre, radieuse, ses yeux rivés dans ceux de l'inquisiteur, debout derrière la vitre, elle ne voit pas la proéminence qui enfle timidement en son milieu, une barre de plaisir qu'elle n'aura pas le temps de dévorer après l’effort. L'inquisiteur semble heureux, heureux et triste à la fois, il lui fait signe, « appuie », il fait mine d'appuyer, « le bouton bleu », articule-t-il muet derrière sa vitre. Elle aperçoit alors, flattée, le glorieux renflement et pousse le bouton-Klein, décidée, comme pour revendiquer son droit à l'orgasme, elle, la grosse folle qui n'a jamais pu aimer. Elle ne comprends pas bien ce qui se passe lorsqu'elle s'envole en flammes, enfin légère dans l’éther, elle fond littéralement sur le tapis roulant, ça sent le marshmallow tout chaud, le vomi de cadre moyen, le pain grillé, le zyprexa, le lycra et la cochonnaille, dans ses yeux des boules de feux, des mondes entiers disparaissent, mais ils restent toujours désespérément rivés dans ceux de l'inquisiteur qui pleure ; la fonction sprint se meurt quand il rentre dans la salle en hurlant :
« Malheureux, vous avez brûlé une Sainte ! »
La Saint-con à encore frappée.
Pas de quoi en être fier.
Je crois bien que je vais arrêter un temps d'émettre. Et puis, je ne sais pas vraiment si quelqu'un m'entends dans le plus petit du plus petit de mon être, j'ai un sale goût de doute sur la langue, je me sens vide, abandonné. Je ne sais pas sous qu'elle forme mon message va arriver jusqu'à vous, sous forme de message divin ? De spot publicitaire ? De mode d'emploi en braille ? Un prospectus pas lu piétiné sur la voie publique ? Un film de zonz et d'évasions ? Une fête nationale ? Une pensée parasite ? Un insignifiant crachat littéraire ?
Et puis, peut-être que l'univers qui m'entoure, qui étouffe, n'est lui même qu'une crotte de bique dans l'arrière-cour de l'infiniment petit d'un enfant, d'un homme, d'un animal, et pourquoi pas d'un lapinchien, ces adorables petites bêtes, dont le nom me revient, et qui aiment glander à l'orée de nos belles forêts endormies.
C'était radio Matriochka, la radio moi.
N'hésitez pas à me faire signe.
Si vous existez.
J'avais pas trouvé le bouton rouge.
Le gros bouton rouge, pour appuyer dessus et déclencher la crémation instantanée de toute l'humanité. Je l'avais pas trouvé. Il aurait pourtant juste suffi de le pousser, après l'avoir libéré de sa boite en plastique soit-disant inviolable à grands coups de masses bien ajustés, pour qu'un bon gros paquet de cons s'enflamment dans l'au-revoir.
Le gros bouton rouge, pour appuyer dessus et déclencher la crémation instantanée de toute l'humanité. Je l'avais pas trouvé. Il aurait pourtant juste suffi de le pousser, après l'avoir libéré de sa boite en plastique soit-disant inviolable à grands coups de masses bien ajustés, pour qu'un bon gros paquet de cons s'enflamment dans l'au-revoir.
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Ca partait pourtant pas si mal, jusqu'à un certain point, très perceptible et assumé, en parti, du moins.
En gros, à partir de :
"Je dois bien l'avouer, cette année la Saint-Con s'annonce problématique." j'ai décroché. Trop de "Saint-con", trop d'idées, probablement, qui se mêlent et du coup, lampadaire.
Remplaçons sur-le-champ la Saint-Con par un concours permanent de Sonnets, et habillons la Zone de dentelle. Bordel.
J'ai eu plaisir à lire le début, jusqu'au premier saut de ligne - donc au même endroit que koxkox manifestement. Pas mal écrit, assez libre et fluide, et on sent que le rythme peut permettre à des idées de percer et de se développer. Et puis plof, ça s'emballe, ça hoquète, ça freine puis accélère, les idées se perdent et se mélangent les unes dans les autres, ça devient flou.
Pourtant brûler des univers potentiels pleins de cons potentiels, c'était une super idée ; mais moi, j'aurais aimé que l'auteur l'utilise à plein, la développe et l'assume comme une bonne idée. La crémation finale aussi, c'était chouette, ce truc de la victime derrière la vitre et du bourreau qui la regarde en sécurité mais tout en communiquant avec elle et tout en partageant les instants les plus intimes qu'ils auront jamais, ce double sentiment aussi chez la narrateur vis à vis de la victime, mais une fois encore, c'est pas développé, juste évoqué sommairement.
C'était plutôt cool, mais juste plutôt, et dès lors, décevant. Ca sent le texte fini vite fait qui aurait pu être vachement mieux.
Le style m'a d'emblée fait penser à Mill qui aurait pris un nouveau pseudonyme, puis les thèmes abordés ont confirmé mon pressentiment : des pingouins à peine voilés, un brin d'enfer de Dante, des expressions anglorock'nrollesques et des références aux années 70, l'âge d'or de l'Humain. J'entends même Mill qui lit le texte, ses rythmes binaires alternants au ternaires. C'est flagrant et je dois même me forcer à analyser ce pourquoi je sais que c'est Mill. N'empêche j'aime bien les textes de Mill alors je vais continuer à le lire.
Vous devriez franchement lire après "Je dois bien l'avouer, cette année la Saint-Con s'annonce problématique" parce qu'on sent bien la mutation du Mill après, celui qui s'est tapé un trip Shining reclus du monde pour écrire, écrire et écrire encore jusqu'à atteindre la maîtrise de l'écriture littéraire automatique, ce don qui s'il est bien cultivé permet à celui qui réussi à l'élever à son power up ultime, à chier du texte littéraire au kilomètre, tenant le rythme d'un marathonien, gardant le lecteur alerte au delà de la crise de tétanisation des muscles des yeux qui oscillent de gauche à droite, et je vous l'assure, c'est un compliment, le signe que Mill nous pondra prochainement un bon gros bouquin littéraire bien uniforme, bon pour l'édition.
Plutôt d'accord avec vos remarques (Notamment l'analyse de Glaüx, bien vu). Trop généreux, j'ai injecté trop d'infos d'un coup et pas développé là où il aurait fallu, afin de plier mes idées dans un format court. Mais bon, j'assume le côté, "texte écrit dans l'urgence et fraîcheur du premier jet ". J'ai pas voulu manquer de respect, je savais pas que c'était la disette ici.
Après, le plan est assez simple: une première partie où l'on présente le créateur de la Saint-Con, un taulard récidiviste.
La seconde partie où il s'est évadé et passe à l'action.
L'intention initiale (C'est jamais bon signe de devoir s'expliquer, je vous l'accorde) :
Le narrateur est persuadé d'abriter des univers entiers, alors il leur parle avec sa voix intérieure comme pour une émission de radio. Il vit dans un autre univers que le nôtre simplement un peu différent (allusions au ciné, existence de Lapinchien, Durutti). On peut même penser qu'il est le réceptacle dans lequel notre galaxie se trouve, ce qui fait que sa Saint-Con a transpiré jusqu'à nous sous la forme que l'on connaît tous ici. C'est aussi une réflexion sur l'inspiration de l'écrivain ( l'écrivain se cache derrière le narrateur mais qui se cache derrière l'écrivain?), le libre arbitre... et mon texte n'est peut-être finalement que la transposition d'une émission de radio céleste.
Donc soit c'est un peu notre "Dieu" à tous, ou alors simplement un bon gros taré, selon l'interprétation que l'on veut bien en faire.
Lapinchien semble avoir vaguement saisi cette intention puisqu'il voit Mill (à tort) derrière l'écri-vain que je suis. Je ne suis pas non-plus le fidèle igor" de Mill, un jeune moine qu'il aurait dévoyé lors de son séjour au monastère...
Tu te trompes complètement, le narrateur est un tricératops.
Ca m'a gavé.
Déjà parce que qu'au pôle sud il n'y a que des manchots, qui ne sont pas en voie de disparition, et que ce genre de chose ça me braque toujours un peu, sans compter que ça veut dire que le narrateur a failli se faire saillir par des manchots, ce qui n'est pas très classe.
Ensuite j'ai trouvé le style lourd et relou, comme dise les jeunes en survet', ah ça oui ça donne l'impression d'être dans la tête d'un taré, mais ça n'aide pas à la lisibilité de la chose, surtout que ce n'est pas drôle ni spécialement intéressant, ça ne donne pas envie de faire un effort en fait.
Du coup je n'en ai pas fait et j'ai fini ma lecture en diagonale, et j'ai pas l'impression d'avoir loupé grand chose.
...sauf que dans son pôle sud à lui c'est pas des manchots qui zonent mais des bêtes beaucoup plus lubriques...
Kennedy,
oh pit'in, j'ai cru que j'avais à moitié tout lu mais c'était un genre d'intro avant "Je dois bien l'avouer, cette année la Saint-Con s'annonce problématique." ça se complique inutilement après, il doit y avoir un humour avec un degrés de mauvaise bière autour de cette formulitérative : "Mais je digresse un peu là, et moi, je suis pas du genre à chercher des raccourcis dans le désert, je vais droit au but, chers auditeurs de radio Matriochka." qui voudrait laisser lire que en fait, ça va digresser pour les gourmets, mais c'est trop peu barge.
Ce n'est pas mal, il y a de la bonne idée, mais c'est un peu trop bavard par moments sans avancer, tout en restant un peu confus, bref, c'est vrai qu'on finit par être heureux d'arriver au bout.
En plus, je n'ai pas bien compris la scène de crémation. Je ne sais pas si c'est parce que j'ai déjà commencé à picoler, ou parce que je suis con, ou parce que je ne me suis jamais commis avec un tapis de course, ou parce que ce n'est effectivement pas clair dans le texte mais que personne n'a osé le dire de peur de passer pour le con qui n'a pas compris, et toutes ces explications sont possibles et compatibles, mais le fait est.
Et bienvenue. Tu suces, t'avales, tu manges tes croûtes ?
... Merci d'avoir laissé des commentaires ça prouve que vous existez ...
Non.
Tiens, j'avais loupé ce texte. Ça ne change pas mon vote, mais comme les camarades j'ai bien aimé la toute première partie, menée sur un bon rythme. Ensuite, c'est beaucoup plus laborieux.