Adieu...
Sous la clarté noire écarlate brulant un univers fanatique, je t’ai enchainée au milieu de corps en lambeaux dépecés qui résonnent tels des trophées égarés. Assise, nue, en sang et terrifiée tu hurles sans cesse et cisaille mon état déviant. Ton univers n’est peut être que souffrance et lamentation mais libère toi et tu atteindras le nirvana des délicieuses tortures. La douleur est rédemptrice dans la mélodie de l’effroi. Rejetée, conspuée, excommunié par les tiens, hantée par des âmes exsangues déambulant cruellement, déchaine toi…Emancipe toi de ta condition, je t’offre le salut. Dans ce funèbre décor macabre teinté d’un noir étourdissant, ta volonté impure et ta vie déchoit telle une rose sans pétales ne fleurissant que des épines. Tes cris stridents blasphèmes un requiem excédant. Aux tréfonds de mon ossuaire la poussière qui te fait captive recouvre ton corps meurtri et met le feu à ton âme morfonde. Tu glisses dans un monde de cendres, sur un sol boueux et déverse une pluie de larmes. Mais la béatitude qui maintenant t’habite ne viens que de mon imagination exubérante. Je suis l’inquisiteur qui a compris que la noirceur de ton cœur n’aura de salut que dans la mort. A présent l’irréalité du vice te sature enfin, savoure là, il sera bientôt trop tard. Tu ne peines donc plus à comprendre l’euphorie qui nous anime tout les deux dans ce miracle qu’est l’exécution lente d’une pariât sans charmes. Aussi noir que moi, aussi rouge que toi, le sombre reflet du feu va s’équilibrer définitivement au zénith de ton cadavre. C’est maintenant l’hiver constant des mondes souterrains où ruisselle la sincérité des gouttes de sang versées. Aux confins de tes prières impures dégoulinent les remords fécondés de lueurs dépéries et les particules élémentaires de l’humiliation que tu vis m’inondent et me séduisent à son paroxysme…
Adieu...
L’ élémental du cloaque.
Le charme de la naissance me ramène à la mort…Je ne me rappelle pas ce beau matin d'été, dans cette maternité pareille à un vieil hôpital psychiatrique, une charogne infâme à éclos. Les jambes en l'air, ma mère, brûlante et suant du poison, ouvrait d'une façon nonchalante et cynique son ventre plein d'effluves nauséabondes. Par la fenêtre, le soleil brûlait ma pourriture, comme pour déjà me cuire et rendre au centuple ce qui était prévu pour moi. Une carcasse superbe comme une fleur maléfique. Une puanteur si forte qu’à mon approche tout le monde s’évanouissait. Les mouches commençaient à poindre sur ce ventre avarié, d'où allais naitre de noirs escadrons de larves. Un liquide brun épais coulait le long de ses cuisses. J’entendais déjà une étrange musique dans ma tête, comme un mouvement arythmique menaçant. Les formes apparaissaient comme un mauvais rêve, des esquisses inquiétantes dessinées sur une toile oubliée, que l'artiste achève enfin avec toute sa violence contenue. Les chiens narguaient déjà mon cadavre. J’étais déjà une infamie, une horrible infection sociale, un ange abject avant d’avoir fait mes premiers pas. Alors vous direz à la vermine de baiser encore et encore, et vous leurs direz aussi que la forme et l'essence divine des amours décomposés enfante des monstres…
Le sang est une drogue.
…….et je mange mes ordures, me roule dans la fange, me souille avec mes propres déjections, je me plante des épines dans tout le corps, les pieds écorchés par les débris de verre sur le sol, mes rêves sont brisés à jamais, je me crève un œil, juste pour le plaisir de l’expérience, je hurle de douleur, alors je me retaille, profondément, je me frappe encore, pour hurler plus fort, je me perfore les chairs, le bruit m’étourdit, puis voilà un moment de répit, je me shoote à l’ammoniac, je me pisse dessus, mange le placenta de ma chienne, tue un autre petit chiot, je lève la tête, pour me remettre du sable dans l’œil qui me reste, j’enfonce ma main dans le petit corps animal, je prend l’agrafeuse, je m’en enfonce plein dans la tête, je ruisselle de sueurs, et de sang, je me branle, la seringue plantée dans l’urètre, en mâchant la tête du chiot, je décharge, la première idée est d’avaler ma semence, non je vais plutôt me l’injecter dans la carotide, c’est épais, donc je force, et casse l’aiguille dans la veine, je prend le sécateur, me sectionne un orteil, je le mange, je m’empare de la clef à molette, mais je suis triste, il ne me reste plus qu’une seule dent, je me la casse, la douleur est jubilatoire, je me brule l’anus avec une cigarette, j’avale les cendres, je prend la perceuse, je me traverse le pied…
Ca y est je suis calme…
Je peux aller me coucher !
LA ZONE -
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Comme je ne trouvais pas d'image pour illustrer l'article, j'ai remarqué qu'Hémoglobine s'était déjà uploadé un avatar sur sa fiche auteur, et je l'ai honteusement récupéré. On n'est pas là non plus pour se fatiguer inutilement, après tout.
Le premier se vautre plutôt, comme c'est souvent le cas de nos nouveaux auteurs, dans l'excès de sombritude (noir, noirceur...) et la volonté de faire dans le superlyrique gothico-romantique ou le né-baudelairien. Ici, on se dit, qu'hémo est un peu trop homonyme d'émo, et c'est dommage.
Le deuxième se calme et, du coup, il y a des choses que j'aime bien, même si ça reste très baudelairien, avec d'ailleurs des références explicites.
Le troisième est franchement plus simple, voire trop (on dirait du Konsstrukt pénible avec de courtes propositions séparées par des virgules à la place des phrases courtes séparées par des points, sauf qu'ici on n'est pas encore lassé comme au 36ème texte similaire de Konsstrukt fin de la parenthèse) mais finit comme une blague, donc un peu en rupture de ton tout de même par rapport à ce qui précède.
Bizarrement, dans l'ensemble, ça me paraît presque intéressant et prometteur.
c'est assez bien écris pour que ça dérange (à part le premier super lourd)
mais c'est vraiment très brut, y a aucune tension subtile, aucune complexité ou finesse, c'est un peu comme un film d'horreur en fait
Très dense. Va de suite aller nourrir la base de donnée de l'émogothron, le bot à créer des textes émogothiques à partir de bouts de phrases aléatoires. Le 2eme texte est excellent, il serait du plus bel effet dans une histoire plus longue avec une intrigue pour camper les voix intérieures d'un narrateur psychopathe. HBO prend une option pour un achat kilométrique de contenu permettant de donner de la consistance aux personnages creux de ses séries.
sinon, contre la rage, soutenez l'institut Pasteur qui en a particulièrement besoin en ce moment.
Si on prend les textes séparément, comme ils l'étaient à la base, aucun intérêt véritable. Placés comme ça, à la file, ça sent le crescendo : d'un premier texte plus que passable on en arrive au troisième qui promet plus de choses, sent déjà moins le complexe d'influence Baudelairienne et le forçage de style - qui n'est pas du tout une mauvaise chose cela dit - et permet un peu plus à l'auteur de partir en roue libre. Le spectre de Konsstrukt rôde encore, je comprend mieux pourquoi Bill Murray ne veut pas rempiler pour le prochain Ghostbuster.