- Tu l’as chopé où, l’extincteur ?
- Dans ton cul.
- C’est paradoxal, en fait.
- De quoi ?
- Que tu te sers d’un extincteur pour fabriquer un lance-flammes. C’est paradoxal.
- …
- C’est puissant, en fait.
- Ouais. Puissant.
- C.M.B
- De quoi ?
- C.M.B
- Et donc ?
- Comme ma bite.
- T’as une bite, toi ?
- Évidemment, connard. T’as combien de portée ?
- Sais pas. Je l’ai jamais testé.
- T’as combien de pression ?
- Assez.
*****
- La lance, elle va cramer, non ?
- Ça se pourrait.
- Y’a deux ans de ça, on bricolait des flingues à plomb, c’est dingue.
- Dingue…
- Maintenant, on est capables de se gérer un lance-flamme artisanal. On gère.
- Je suis capable. Toi, tu serais pas foutu d’applaudir sans te coller une beigne.
- Applaudir quoi ?
- Ferme-la.
******
- L’extincteur, c’est le réservoir en fait, ouais ?
- Ouais.
- Et l’essence, elle vient d’où ?
- J’ai siphonné la chatte de ta mère.
- C’est aussi ta mère, au cas où...
- Je sais.
- Comment tu peux parler comme ça de la chatte de maman ?
- J’emmerde maman.
- Oh… Alors moi aussi, je l’emmerde, maman.
- …
*****
- Je pourrai l’essayer ? Hein ? Comme t’avais dit, hein ? Je pourrais bien l’essayer ? Pas vrai ? Au bord du lac, quand il y aura personne ? La nuit ? hein, je pourrai ?
- Tu l’essaieras.
- Merde, c’est bon ça.
*******
- Je pensais, je me disais, juste pour dire, ok, c’est juste pour délirer, tu vois, je me demandais…
- Embraye.
- Tu brulerais qui, au lycée. C’est juste pour délirer, mais tu voudrais bruler qui ?
- …
- Je dis pas que je le ferais, mais moi je brulerais Steve Cottard, tu vois qui ? Le gothique. Oh putain, je le brulerais trois ou quatre fois même. Je… Ah ! Je l’emmerde, lui aussi ! Baltringue de merde. D’abord, je lui casserai les jambes, ensuite je lui ferai manger des clous, ou du verre ! Ah ouais, du verre…
- …
- Ensuite je le brulerai c’t’enculé de gothique. Trois fois. C’est des pervers ces putains de gothique, c’est des chiens, t’es pas d’accord ?
- Calme ta joie.
- D’accord.
- …
- Mais toi, sérieux, tu voudrais cramer qui au bahut ? Avoue.
- Moi ?
- Ouais.
- Tout le monde.
- Ah. Ok. Pas de préférence, quoi.
- Juste… Tout le monde. Les élèves, les profs, les pions, les femmes de ménage, les tables, les chaises, la documentariste, la nutritionniste, le conseiller d’orientation, les arbres, les oiseaux, les bancs, les livres, les ordinateurs, les tableaux d’affichage, les ballons de basket, les filets de badminton, le gardien.
- On aurait plus cours pendant un bon bout de temps avec toi, hein ? Hein ? Sans déconner. J’ai pas raison ?
- Si, t’as raison. Surtout qu’ensuite je brulerai le parking, les bus de ramassage, les parents d’élèves, leurs bagnoles, les panneaux, les rues, les lampadaires, les bouches d’égout, les espaces verts, les camions de pompier, les maisons individuelles, les clochards, les sapins, la forêt, les fleuves, ce putain de pays, la frontière, l’Europe, la grande muraille de Chine, les lions, les baleines, les lesbiennes, l’ennui et la mort.
- Cool. Il est prêt ? On peut le tester ?
- J’en sais rien. On verra bien.
******
- On va où ?
- On reste là.
- Papa va nous tuer si on fout le feu aux rosiers.
- J’encule papa.
- Ah bon ?
- Sûr et certain.
- Ben, moi aussi.
*****
- L’extincteur, il va tenir ? Il va pas nous péter à la gueule ?
- Je pense pas.
- Tu vas viser quoi ?
- Je m’en branle, je veux juste voir quelle flamme ça fait.
- Tu veux rien bruler ?
- Si. Les mannequins de magasin, les rideaux de théâtre, les handicapés, les poissons volants, la maladie, les araignées, le destin…
- Je veux dire dans notre jardin, tu veux rien bruler ?
- Tout est déjà en cendres, chez nous.
- T’es sérieux ?
- C’est une métaphore.
- C.M.B
- Ta bite n’est pas une métaphore.
- Non ?
- Non, c’est une ellipse.
******
- On crame quoi, alors ? Tu devrais me laisser essayer sur la balancelle.
- Ok.
- Nan ?
- Si.
- T’es sérieux, là ?
- Brule cette saloperie d’escarpolette si ça te chante.
- J’ai dit la balancelle.
- C’est un synonyme.
- C.M.B
- Exactement. Brule-moi cette chiotte de balancelle.
- Le chat dort dessus.
- J’encule le chat.
- Pas moi, alors là, non, quand même pas. T’es taré.
- Je veux dire, on s’en fout du chat.
- On l’a trouvé ensemble, tu te rappelles ?
- Franchement, non. Noircis-le.
- Comment ça marche ?
- Tu attrapes la lance, tu dévisses cette valve, tu allumes l’embout, tu chies dans ton froc, et tu presses la poignée.
- L’extincteur va pas me péter à la gueule, hein ? T’es bien sûr ?
- Sûr et certain.
- Sûr et certain c’est bon ou sûr et certain ça va péter.
- Tu risques rien. Je t’assure.
*******
- Qui avait eu l’idée de fabriquer un lance-flamme ? Vous, ou votre frère ?
- Faut que vous sachiez qu’il était à peine capable d’applaudir, Michel.
- Qui a eu l’idée ? Vous, ou la victime ?
- Moi.
- A quoi pensiez-vous ?
- Aux poissons volants, aux maisons individuelles.
- Hey gamin ! Les problèmes vont te tomber dessus, tu te rends même pas compte !
- A l’Europe, au destin.
- Tu as bien conscience qu’on parle d’homicide involontaire ?
- Aux hymnes nationaux, aux footballeurs, aux arbitres.
- C’est grave, là. C’est important.
- C.M.B
- Tu dis ?
- C.M.B
- Répète moi ça une dernière fois.
- C.M.B
- Comprend pas.
- Ça fait rien.
- Non ?
- Non.
- C'est votre chat ?
- Oui. On l'avait trouvé ensemble.
- Il est mignon.
- Je le préfèrerais en noir.
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Confère le résumé, avec de vrais instants de jouissance sur certaines répliques.
Par ailleurs, le surnom Burnmaster sent le fake à plein nez. Je parierais sur LC, Koax ou Carc.
On était vraiment pas nombreux cette année, hein.
**** SPOIL ALERT ****
heureusement qu'un des deux gamins brûle. La morale est sauve comme dirait Dourak et ça montre bien aux enfants qui savent lire que jouer avec le feu est dangereux. J'imagine sinon qu'il aurait fallu mettre un message préventif en amont et réserver ce texte aux inscrits après qu'ils aient confirmé leur age. Cependant il reste les enfants qui savent lire mais pas jusqu'au bout du texte et à qui on va donner l'idée de fabriquer des trucs dangereux et artisanaux. sinon j'ai pensé que l'auteur anonyme de ce texte était Mill.
**** SPOIL ALERT ****
C'est pas terrible mais c'est rigolo, et y'a un chat, en plus.
On aura quand même tous l'air malins quand on saura que c'est Nihil qui à écrit ce texte, qui comme chacun sait est un fake de Glaüx, lui-même schizophrénie latente de Le Duc.
Ah mais non, le Duc, c'est moi. Je peux garantir que je n'ai pas créer Glo.
(et mes deuxième, troisième et quatrième personnalités parallèles sont d'accord avec moi sur ce point, ce qui ne laisse pas de m'étonner)
La vraie question étant : escarpolette ou toboggan ?
Tout de suite les soupcons. Y'a plus de confiance ces jours-ci.
J'aime assez le texte. Il est sympa, sans plus. Plein de défauts, mais assez court et sans prétention pour qu'on arrive à s'en foutre.
"bite" semble être la clé de voûte de ce texte. si on retire le mot et les expressions qui en découlent, il reste plus grand chose
hélas j'ai la phobie des vers de terre
je prefere regarder mon zizi que lire ce texte car c'est miuex
Ah. Quand même.
"Nan nan c'est pas l'école qui m'a dictée mes codes
On m'a dit qu'taimais le rap voila de la boulette
Sortez les briquets fais trop dark dans nos têtes "
J'ai fait tellement pire.
Vas y. Balance ta pire bouse si t'es un homme. Sauf si c'est un sonnet. Ou n'importe quoi d'autre qui se chante en slip, hein.
Cette modestie à toute épreuve.
En plus, c'est dégueulasse, il est vachement bien ce texte.
J'en veux pour preuve ce passage :
- C’est une métaphore.
- C.M.B
- Ta bite n’est pas une métaphore.
- Non ?
- Non, c’est une ellipse.
C'est génial, voilà tout.
Et, oui, je comprends que ça dérange.
C'était le sens de mon "tellement pire", en fait. J'ai effectivement apprécié ce passage.
Sinon, ma pire bouse, c'est pour bientôt.
Finalement, il y aura un texte de Saint-Con ?
Je ne comprends pas le sens de la question. On en a publié six. Tu demandes si saint Con lui-même compte participer ?
De ta part. Je voulais dire, il y aura finalement un texte de Saint-Con de ta part.
EDIT : je n'assume pas du tout ce message. Cordialement
Merde.
On peut mettre en place une cellule psychologique, avec des petits animaux morts et Michel Houellebecq lisant du Cioran.
On peut même louer Calogero pour l'occasion, qui nous interpréterait les versions acoustiques de ses plus grands titres
Loué ce que tu as brûlé, fier Sicambre ?
C'est vrai que Michel Houellebecq est rassurant, contrairement à Calogero.