Dans la famille, nous avons des problèmes de hanches. C'est une maladie qu'on se lègue comme un Louis d'or, une anomalie osseuse qu'on se refourgue de père en fils. Une tare grandiose.
En vieillissant, cela a fait de moi un être boiteux, un monstre.
Certains soirs je me vois dans les vitres tel que je suis vraiment, voûté comme un quart de lune, clopinant et affublé d'une ombre mécanique. Je me fais pitié. Si j'avais assez d'élan je me jetterai des pierres.
Sur mes routes bancales, souvent je croise des hommes à genoux, des mendiants, la main tendue vers la poche à jamais vide des passants. Dans ma tête, j'appelle ça l'espoir de la mitraille.
Je ne donne pas tout le temps. Mais, maintenant que j'y pense sérieusement, je m'aperçois que lorsque je donne, je ne lâche qu'aux mêmes personne. Toujours aux même personne
Celles que je rejette, celles qui me ressemble tant.
C'est un peu comme si, inconsciemment, je payais mon dû à l'invisible, au possible destin, une taxe qui me dédouanerait du pire.
Alors je donne. Pas par générosité, ni même par charité chrétienne. Je donne pour ne pas, en plus des lois dictées par mon corps, m'encombrer l'esprit de suppositions et de probabilités d'avenir moche. J'ai déjà bien assez à faire avec ces mouvements erratiques, qui en définitif m'apparentent plus au singe qu'à l'humain.
*
L'infirmité ne m'a pas rendu meilleur, humainement je veux dire. Pour les femmes en revanche, ça m'a aidé : « Oh, le pauvre..», se disaient-elles à chaque fois, imaginant en moi l'enfant vulnérable qu'elles n'avaient jamais eu. En fait, l'enfant que personne n'avait jamais voulu leur faire.
J'ai toujours préféré taper dans les fragiles.
Suis-je si différent des autres, pire que ceux qui les pelotent dans les cabinets de bar ? Non. Je ne propose, moi non plus, qu'un peu de l'amour que je n'ai pas.
*
J'habite à Paris, la ville des lumières. Personnellement, en ville des lumières je préfère Lisbonne, mais bon on s'en fout, parce qu' en fait, ça n'a rien à voir avec ce que je veux dire après...
Donc, j'habite à Paris, et tous les après-midi j'arpente la capitale pour m'adonner à ma passion.
Ma passion, c'est de gâcher les souvenirs de vacances.
Pour cela, j'ai développé un ingénieux système. Je me cale aux abords des grands monuments et j'attends que des types se prennent en photo devant la tour Eiffel, ou autre. Là, en second plan dans le champ des objectifs, je me fourre le doigt dans le nez, l'air de rien.
Par-dessus tout, j'aime les ponts de Paris. Les amoureux s'y immortalisent. Moi, je m'y libère en me curant le nez.
Si tu veux savoir à quoi je ressemble vraiment, je vais t'épargner une longue description à la Émile Zola : regarde dans tes photos de vacances. Si tu vois, en arrière plan, un type en train de se remplir le tarin avec un maximum de doigts, et bien c'est moi.
*
Mon plus vieil ami s'appelle Rodrigue. Sa mère lui a donné un prénom qu'elle a trouvé dans un livre sérieux. Moi, ça m'amuse et pour le faire chier je l'appelle Le Cid, ou Cida, ça dépend.
Lui, il m'appelle Jean-Pierre, juste parce que je n'aime pas mon prénom.
Le mois dernier, Cida a appris qu'il avait le Sida. Ça ne m'a pas fait rire et je me sens un peu responsable.
Du coup, je suis super gentil avec lui. Par contre, je fais vachement gaffe. Maintenant, quand je vais le voir je porte un masque et j'emmène mon verre en plastique. (Tu comprends, je traîne une vieille bronchite, je ne voudrais pas lui refiler ça, en plus. )
*
J'ai pour projet d'inventer une nouvelle religion. J'ai déjà le logo, ça serait un mec pendu ; ça change du crucifié, sans trop bousculer les habitudes. Et puis il faut reconnaître que la croix au-dessus du lit, moi ça me fout les jetons. Là c'est plus sympa, on peut l'accrocher un peu partout, au rétroviseur, à un piercing, on peut même faire des petites guirlandes lumineuses. J'ai plein d'idées.
*
Cher journal,
28/07/11
Espagne. Bord de mer. Terrasse ombragée, légère brise, température idéale.
9H48. L'envie de chier me tenaille.
Ça semble aberrant d'être préoccupé par ce genre de choses lorsque l'on a la chance de se lever et de pouvoir boire son café en regardant la mer. Je pense même qu'il faut être un sacré connard pour s'arrêter à de si basses considérations après avoir passé une année entière dans le gris et les couleurs ternes. Pourtant, je n'arrive pas à profiter du spectacle qui m'entoure, je reste centré sur mon petit intérieur plein. Mais c'est sans doute le mieux qu'il y ait à faire, parce que je suis convaincu qu'à cet instant, se détendre et s'ouvrir sur le monde pourrait avoir de graves conséquences...
29/07/11
Ce matin la mer est grise, le ciel couvert. On pourrait presque imaginer ce qu'est la vie ici, en plein hiver.
04/ 02/ 12
Je n'ai jamais su tenir un journal.
07/ 02/ 12
Maintenant que j'y pense un peu au sec, c'est assez marrant : samedi soir, je me suis chié dessus.
Au sens propre, j'entends...
Du caca liquide plein le pantalon, ça coulait même sur l'intérieur de ma cuisse, ça piquait un peu. Et ce flot de merde, heureusement soumit lui aussi aux lois de l'attraction, venait buter, s’agglutiner puis déborder sur l'élastique de ma chaussette. C'était comme si une entité supérieure s'était emparée de mon sphincter dans le seul but de remplir mes baskets.
( Adidas, modèle « Gazelle », noires à bandes blanches, payées 39 euros, une affaire ) .
'fin bref, tout à commencer par un mauvais rhum, le rhum à 7 euros de chez « Monoprix », celui dont on se sert essentiellement pour faire des gâteaux.
C'était une bouteille sans marque avec écrit : « Rhum Agricole », en bleu sur l'étiquette.
Je n'avais pas trop d'argent ce soir-là, et je n'avais pas non plus dans l'idée de m'adonner à la pâtisserie.
De toutes façons cela m'était impossible, je ne possède pas de plats à tartes.
J'ai donc rejoins mes amis, le peu de gens qui me téléphonent encore, et nous avons bu du rhum. Du rhum blanc, sans marque, écrit en bleu. Soyons lucide, c'est surtout moi qui en ai bu...
Il faut dire qu'il y avait aussi du bon bourbon, de l'herbe et du space-cake en concurrence sur la table basse du salon.
Souvent, quand on est malheureux, on s'imagine qu'on ne pourra jamais souffrir plus. Que la pire des journées ne durera pas plus de 24 heures. C'est un cheminement positif, une forme d'espoir que l'envie de chier annule en quelques secondes.
Le cœur a ses limites. Le gros intestin aussi.
Alors il faut chier. Librement. Comme un nourrisson chierait.
Une antipoésie propre à l'anus et aux fleurs de balcons.
Avec le recul, je me demande si ma vie aurait été différente si j'avais eu un plat à tartes ?
*
Anouck,
Ton regard, surtout. Puis le froid : étreintes sans gestes.
Le causse s'allongeait en collines, en vallons fait d'herbes rases et de pierres torturées.
L'histoire d'un million d'hivers avant le nôtre.
Le soleil couchant tremblait dans le fond, s'égarait dans le tronc de certains arbres, colorant l'écorce et la mousse de cette couleur moutarde qui me piquait le nez.
À l'évidence nous n'avions plus rien à nous dire, et notre silence, notre distance, rendait au paysage toute sa musique.
J'ai jeté la première pierre en direction de ce qu'il me semblait être l'horizon.
La seconde, grosse comme un cœur de veau, je l'ai éclatée contre ta tempe.
J'ai tapé
Tapé
Tapé
Tapé
Jusqu'à ce que la pierre dans ma main cogne la pierre sous ta tête.
Chocs sourds.
Et voici notre amour, désarticulé maintenant
nu sur un pull-over sale et quelques morceaux de Sopalins.
J'ai nommé cette photographie de toi « Charpie et paysages grandioses ».
Je suis certain que ça t'aurais plu.
*
14/10/2012
Comme on fait trois pas en arrière face au vide, ce matin j'ai renoncé à habiter ma propre chair :
Un jardin pauvre, à la merci des fleurs fanées. Invariablement fanées.
Ici ne pousse que le chiendent et quelques tremblements aphones ; l'aboiement tenace des racines.
Juste un cri, germant en silence
Comme un noyau de fruit dans une terre promise aux maladies nerveuses.
Je rêve d'un grand équinoxe. D'une existence à égale distance du jour et de la nuit. Une existence dont seul le soleil et certains médicaments sont, parait-il, capables.
Une existence moyenne ; sans pulsions permanentes, sans cette histoire bouclée, Anouck, qui tournent en rond dans le haut de mon crâne, qui frise l'obsession.
Sans ces tambours, tendus à même ma peau, dont le battement perpétuel me rappelle à l'infini la mauvaise chose et le rythme lourd de ma main sur son petit visage.
Je crois que certains instants durent toujours.
*
Souvent, on se figure mal à quel point les peaux mortes pèsent sur l'ensemble du corps. Peut-être sur l'ensemble d'une vie. Alors, tant bien que mal on s'accommode, on panse ; on nettoie à nouveau cette plaie que l'on croyait propre. On s'enduit d'avenir et de mercurochrome. D'espoirs et de coton souillé. Mais surtout, on se tait.
Parce que personne ne veut entendre
Que le silence est un bruit.
*
02/05/2011
Ça y est, je suis amoureux ! Elle s'appelle Anouck ( dire que je me plaignais de mon prénom... )
et elle croit que nous nous sommes rencontré sur internet...
En fait, je n'avais jamais entendu parlé d'elle avant ce jour et nous nous sommes rencontré pour la première fois au « Trois Chèvres », le bar bien nommé de la rue de la Belle... Ça ne s'invente pas...
Mais reprenons l'histoire depuis son véritable début :
C'était un après-midi de mai comme il y en a tant. Du soleil sur Paris, un peu moins dans mon sang.
J'avais acheté, 3 euros, une rose quelconque chez la fleuriste que je rêve de baiser depuis quelques mois. J'étais très bien habillé et je n'ai pas fait l'appoint, avec un billet de 100, dans l'espoir de l’intéresser au moins par quelque chose... Vrai que c'est pas facile de trouver l'amour et un peu de tendresse, quand on à une tare physique et un pied de porc pour seul argument poétique.
( En tout cas, ça ne m'empêche pas de faire des rimes en -ique... )
'fin bref, nous étions attablés, ma fleur et moi, au « Trois chèvres » ; il en manquait donc une...
Et voilà qu'apparaît cette jeune fille au visage candide, scrutant tour à tour chacun des membres de la terrasse. Un point d'interrogation clignotait dans ses yeux verts. Je me suis dis que je tenais sans doute là ma plus belle chance d'être amoureux. Lorsque son regard s'est timidement posé sur moi je lui ai fait un petit signe de la main, puis j'ai moulé sur mon visage le sourire sincère que je réserve habituellement au miroir de ma salle de bain.
Alors, elle s'est approchée puis m'a dit :
-Thierry ?
J'ai dit :
-… Oui...C'est moi.
Elle m'a dit :
-Anouck, enchantée.
J'ai alors remoulé entre mes joues le sourire sincère des grandes occasions.
Elle m'a longuement parlé de ma sensibilité, celle qui transpirait des messages que nous nous étions envoyé par e-mail... Elle m'a dit que je lui avais redonné confiance en elle, en l'avenir, et que, grâce à moi elle avait revu son jugement négatif sur les hommes et l'amour.
Anouck à l'air d'être une fille bien.
Pendant qu'elle monologuait pour compenser le stress, un type très bien habillé est arrivé en courant à l'endroit où, il y a encore quelques minutes, Anouck se posait des questions. Il avait une rose à la main. Il suait beaucoup, aussi. Je me suis dit que ce type avait probablement raté le train le plus important de sa vie.
J'ai coupé la parole à Anouck d'un geste qui voulait dire de manière habile, « ferme ta gueule ! », et je lui ai demandé :
-Tu aimes les paysages grandioses ?
Son visage s'est illuminé.
*
Cela fait maintenant deux semaines que je fricote avec Anouck et elle croit toujours que je m'appelle Thierry... Il va falloir que je règle ce problème. Mais ça risque de me couter cher,
Cida ( mon pote qui a le sida ), m'a dit qu'il fallait compter dans les 1500 euros pour se dégotter de faux papiers.
*
Aujourd'hui, pour passer le temps au feu rouge, j'ai klaxonné à un roumain pour qu'il vienne me laver le pare-brise. J'avais envie qu'il me dessine un cœur sur la vitre, avec sa raclette. Ils le font tellement bien...
Celui-là s'est vraiment appliqué. Il m'a fait un pare-brise nickel. Alors, j'ai fait mine de chercher dans le vide poche, puis je me suis débarrassé de quelques pièces rouges dans sa main.
Je l'ai regardé droit dans les yeux, puis j'ai envoyé un petit coup de lave-glace.
J'ai démarré en faisant crisser les pneus.
*
Je n'aime pas faire la queue au supermarché. Alors, je me sers de mon handicap pour passer devant tout le monde à la caisse prioritaire. Tu verrais ça, j'en rajoute à mort. Je suis le cirque Pinder à moi tout seul. Des fois, quand je le sens bien, je me greffe même des maladies psychiatriques. Un petit T.O.C par-ci, un petit syndrome « Gilles de La Tourette » par-là...
Ça fonctionne super bien. L'autre jour, un type m'a même porté les courses jusqu'à la voiture pendant que je le suivais comme un babouin en poussant des cris de mon invention.
C'était vraiment très drôle.
*
Il y a quelques semaines, un tétraplégique, ou un amputé je ne sais pas trop, est venu habiter dans mon quartier. J'ai de suite senti que ce type allait empiéter sur mes plates bandes. L'autre matin, je l'ai même surpris en train de me piquer les sourires de la fleuriste.
J'imaginais parfaitement leur conversation.
Elle : -«Ooh, pauvre monsieur sans jambes ! »
Lui : « Snif...Oui, je suis un pauvre monsieur sans jambes...gnagnagna, gnagnagna »
Enculé !
Il faut de toute urgence que je me procure un fauteuil roulant.
Et un marteau.
*
17/10/2012
En ce moment, tous les flics de France sont à la recherche d'un présumé psychopathe répondant au doux nom de Thierry M.
Il aurait « sauvagement lapidé » une jeune fille, il y a quelques jours.
Je me demande si ça n'est pas moi. Ça m'inquiète un peu.
*
Je me suis très rapidement aperçu qu'Anouck, la femme que j'aime, était le plus grand « fantasme-secret » de mes amis proches.
Je ne veux même pas imaginer toutes les misères qu'ils lui font subir lorsqu'ils ferment les yeux en se masturbant. Je suis certain que certains la rêve salie et sodomisée par leurs propres soins, traitée comme la vilaine truie qu'elle ne peut qu'être.
La vérité sur l'être humain réside en grande partie dans ce qui le fait jouir.
*
À l'école, les enfants m’appelaient « le singe ». Ils me tapaient, souvent. Edouard Salse, le pire d'entre tous, appréciait grandement de me faire tomber à terre. Je crois que ça l'amusait beaucoup de me voir me débattre au sol, sur le dos, gesticulant comme certains insectes.
Souvent, il me chevauchait, me maîtrisant de deux doigts, pointus, plantés en pince sur mon œsophage. J'avais peur que quelque chose ne craque dans ma gorge, alors, la plupart du temps j'arrêtais de me défendre.
Au bout de quelques secondes, une pression continue sur la gorge, pousse celui qui la subie à ouvrir la bouche, accompagnant son geste de petits râles, comme suppliant l'oxygène, ou autre chose...
Alors, Edouard Salse reniflait très fort. À se racler les sinus.
Ce que l'on appelle la Pomme-d'Adam, n'est chez moi qu'une bosse parmi d'autres.
*
Anouck.
Un peu à l’abri des regards, nous passions du temps ensemble.
Je crois que tu n'avais pas trop envie que l'on te voit avec moi. Avec le boiteux. Je te comprend et ne ne t'inquiètes pas, ça n'est pas très grave.
Disons que je sais depuis toujours, que personne n'a sincèrement envie de se balader avec un singe au bout de la main.
*
Je suis de ceux qui s'appliquent à rendre leur vie moins belle. J'imagine que les gens autour pensent que c'est encore un de mes raisonnements à la con, à la démesure du mépris que je me porte. Moi, je sais que c'est autre chose. À vrai dire, je n'ai jamais rien fait qui justifierait que je sois plus heureux ou plus aimé qu'un autre. Alors, lorsque quelque chose de bien m'arrive, je ne fais que rétablir la balance.
*
Depuis qu'il a prit conscience de sa banale condition de mortel, Cida (mon pote qui a le Sida) s'est mis à aimer autrui... Alléluia ! (je n'ai jamais vraiment su ce que voulait dire ce mot. D'ailleurs, je ne savais même pas l'écrire, avant aujourd'hui... Va comprendre, toi... J'ai sans doute encore été touché par la grâce...)
Maintenant, il fait tout un tas de truc qui seraient supposés l'emmener directement au paradis. Il tiens la porte aux dames, entre autre. Moi, je lui ai conseillé l'héroïne, pour se faire une idée plus précise de ce qui l'attend ; et puis, j'aimerais bien savoir ce que ça fait, avant d'en prendre.
*
Ce matin, il semblerait que la police tienne enfin une piste pour Thierry M., le « dangereux psychopathe ». Ça serait un type de l'Aveyron, un homme serviable, selon ses voisins. Un monstre, selon les parents de la victime. Il s'avère que je n'avais finalement rien à voir avec cette histoire. Quel nigaud je suis, toujours à ce faire du soucis pour rien. C'est tout moi, ça...
*
Depuis que Cida (mon pote qui à le Sida) est bon, paradisiaquement parlant, il est devenu con. Samedi soir, ce fut même son apothéose. Le feu d'artifice du grand trou de balle, le bling-bling de la sous-merde.
J'explique :
C'était à l'occasion de son anniversaire. Le 2 août ( dites la date à voix haute : « DEU OUT », en articulant bien, c'est important, ça souligne le ridicule de son existence vacillante).
Nous étions attablés, serrant chacun de la pince un verre de vin fin (oui, pour Rodrigue, une bouteille à 7 euros, c'est du bon pinard...Il est encore loin, le paradis...). J'avais réussi à accrocher Lalie ( ou Lala... Je ne sais plus trop... Une femme désirable, en tous cas) avec mon fameux : « Putain X (X, est un prénom variable. C'est technique, c'est des math.), quand tu me regarde comme ça, j'ai l'impression d'exister ».
Lulu me dévorait des yeux. Elle me buvait jusqu'à la lie. Je lui parlais d'amour brisés (ça marche tout le temps), elle répondait par des sourires qui, pour mon cœur, ressemblaient à du coton.
Tout était parfait.
Tout était parfait, jusqu'à ce que l'autre sidaïque vienne fourrer son ... nez.
Cida : - « C'est votre dernier mot, Jean-Pierre ? AHAHAHAH ! »
Sombre connard, vas !
*
Je suis malheureux. Je l'ai toujours été, je veux dire. Je suis malheureux... Sans vraiment savoir pourquoi.
À chacun sa croix.
LA ZONE -
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Je trouve que la forme journalière n'est pas la plus judicieusement choisie pour ce texte, mais soit, après tout c'est une espèce de paresse comme une autre et à priori, ça n'est pas gênant, on y perd juste quelque peu en cours de route.
Dommage aussi que la fin ne soit pas mieux étoffée, ou du moins, qu'elle ne ressemble pas un peu plus à une fin.
Le reste est convaincant, il y a des passages plutôt drôles qui s'avèrent aussi bons que ceux qui ne le sont pas vraiment, on ne sait pas trop sur quel pied danser mais ça fonctionne, à sa manière. Je suppose que ça vaudrait une relecture, à l'occasion.
pas encore lu. mais je sais que TTBM signifie "très très bien membré" au Cap d'Agde et de fait je me jète à corps perdu de suite dans le texte.
Excellent auteur qui connait bien sûr l'étendue de son talent et qui teste bien plus la Zone en ce moment qu'il n'attend à ce que la Zone le teste. L'écrivain ultime qui peut pisser des milliers de lignes de trucs super bien écrits et pertinents en prenant tout et n'importe quoi pour prétexte à écrire et probablement qu'il s'amuse dans l'anecdote à y dégoter le sublime , probablement qu'il écrit juste et bien comme la plupart d'entre nous chient, sans se poser trop de questions, machinalement, aimablement. Blasé par son talent, ne cherche pas à se casser le cul pour en mettre plein la vue aux pauvres connards que nous sommes et qui nous contentons bien assez des os à moelle qu'il débite à la chaine pour qu'il se casse le cul à nous servir de la bidoche bien découpée et préparée. Personnellement je m'en fous un peu qu'il nous deconcidere et je rongerai bien de ses restes quand il voudra bien nous nourrir. Welcome et accessoirement profite de cet espace d'expression pour apprendre à simuler le désir de surprendre, c'est très utile en société.
Et je sais très bien qui tu es, feignasse.
Fumiste
Fichtre, lapinchien ! Tu as découvert ttbm...
Je suis en effet l'écrivain de renom Yvon Leboutier, fils de Josette Huck et de Guy Leboutier (lui-même célèbre en son temps pour avoir inventé le pontaleu, ingénieux système mécanique permettant de couper le beurre en tranches parfaitement égales et sans efforts).
Le peuple de Rochefourchat (commune de la Drôme) à même ériger une statuette à mon effigie à la sortie du village (d'ailleurs un connard l'a taguer, et j'aime autant vous dire que je n'aimerais pas être à sa place lorsque s’abattra sur lui MA COLERE !).
Alors oui, je méprise l'être humain de manière générale (et Geoffroy Didier en particulier), mais il faut bien reconnaître qu'il y a de quoi.
En ce qui concerne le petit bout d’œuvre-magistrale que j'ai daigné vous accorder, sachez qu'elle a été écrite par mon nègre personnel (HAHA ! Ça vous en bouche un coin !), d'où sont incommensurable médiocrité.
En vous révélant ce secret je résous du même coup, juste pour vous simple mortels, l'énigme, que dis-je le Mystère qui entourait la signification exacte de mon pseudonyme (nègre = ttbm. Malin, non?). Mon esprit supérieur m'étonne de jours en jours. Je me kiffe. Je m'admire. Je me contemple d'en bas en me tapotant les testicules (de taille commune, mais plein d'une vigueur dont seul les torrents de montagne et les Karcher sont capable)
Sinon, ça va toi ? Quoi de neuf ?
en fait j'ai dû vous confondre en fait, pardon. désolé de ma confusion
je ne connais personne à Uzès en plus.
Ce n'ai rien jeune homme, j'ai l'habitude. On me prend régulièrement pour quelqu'un d'autre. Il n'est d'ailleurs pas rare que des femmes totalement inconnues me réclament un autographe, ou une pension alimentaire. J'ai, parait-il, le charisme et le charme ravageur de Georges Clounet
(dit « Geogeo », alias « bite à pattes », a.k.a « le bouillaveur de Bouillargues », dans le Gard).
Maintenant, me voilà gêné d'avoir étalé ainsi mon modeste pédigrée. Ohh... Je me dis qu'après tout la vérité aurais inévitablement finie par éclater au grand jour. Ça n'était qu'une question de temps...
Sachez que vous n'avez rien à craindre, je vous pardonne votre méprise. L'erreur est humaine et je me dois de montrer l'exemple.
Bien à vous.
Yvon Leboutier.
Pour en revenir à des propos plus badins et moins auto-centrés : tu suces, t'avales, tu joues au scrabble ?
Vendredi soir, 20h56. Pas encore à la moitié du texte. Rhum agricole et antipoésie. Jusqu'ici, tout va bien, juste un peu poussif.
Un peu déçu quand même, car on sent que ça pourrait être mieux.
Sur l'écriture, ce n'est pas mal, on n'a pas de grandes envies récurrentes d'arrêter sa lecture, contrairement à pas mal de textes publiés ces derniers mois, et bien que le texte ne soit pas de taille anecdotique. Restent pas mal de fautes de conjugaison, mais on se prend même à supposer que l'auteur les sème exprès par coquetterie, vu que le reste est agréable et qu'il y a de beaux passages (dont le degré d'ironie est difficile à estimer, vu que l'auteur débarque).
Pour l'histoire, ça finit carrément à plat, après avoir culminé entre deux pierres vers le milieu du texte, d'où une certaine impression de mornitude au sortir du texte, mais on pourra bien sûr dire que ça se justifie. Le portrait du type et la forme du journal foutraque habillent au final un truc assez mince.
Mais, bon, la bienvenue.
je me sens fourbé. un bar des Trois Chèvres qui n'existe pas, une rue Belle qui n'existe pas, un Yvon Leboutier qui n'existe pas (puisque pas de page facebook)
Et je dois prouver l'existence des Anouck pas-rousse
beaucoup beaucoup trop d'illusions.
C'est marrant mais quand même super plat, un peu comme les téléfilm sur M6, un jour une histoire.. (c'est peut être pour ça qu'ils sont à l'heure du déjeuner:le plat est avalé)
plat c'est à dire qui : indiffère après la lecture/marque pas/inspire pas/doit se lire debout en faisant la queue pour avoir l'impression de pas perdre de temps
En fait y a peut être un autre mot pour ce plat car le rythme porte bien .. peut être plat-cide..
à quelques nuances près
Tout d'abord, merci d'avoir prit le temps de lire ce texte un peu long, et aussi de m'avoir donné vos impressions.
J'en retire que ça n'est pas un texte fondamentalement mal écrit, un peu drôle, mais paresseux dans la forme et le propos, ce qui du coup donne une impression de suffisance renforcée par l'absence d'une fin et de réelles péripéties. L'ensemble sonne comme quelque chose de creux et plutôt décevant.
À ma décharge, en ce qui concerne l’absence de péripéties, elle est je crois commune à beaucoup de journaux intimes. Et c'est vrai qu'a part le fait de culpabiliser d'avoir lapidé sa petite amie, jean-pierre se contente de boire du rhum et d'aller au supermarché. C'est ce contraste qui m'amusait...
Le journal intime est donc effectivement le fourre-tout idéal des branleurs de mon espèce qui n'ont pas trop envie (ou peut-être pas les moyens...) de construire une histoire. Aujourd'hui je m'en rend compte.
En fait, j'envisageais les textes comme une sorte de soap débile (comme Nana l'a si justement souligné), un genre de « martine fait du poney », « martine a la diahrée » etc , un truc qui n'a pas vraiment de but si ce n'est raconter le quotidien banal d'une ordure ordinaire.
Je crois donc que je vais élaguer un peu et peut-être axer le texte uniquement sur la méchanceté gratuite de J-P (même si j'ai peur que le personnage en devienne trop caricatural, déjà que..).
En tous cas, merci pour vos commentaires, j'ai l'impression d'avancer un peu.
Quoi qu'il en soit, je vais poursuivre un moment avec Jean-Pierre dans mon coin et si vous avez des idées/suggestions/critiques qui pourraient faire évoluer le texte ou le perso, je suis preneur.
S'il est trop méchant ca justifie tout trop facilement et on pourra pas vraiment s'y attacher
La nuance méchant-maladroit-humain est super : il est méchant, mais c'est touchant
Un retour de Thierry, et Jean Pierre un peu déboussolé un peu maladroit et un peu connard qui réussi ou pas à s'en débarrasser serait cool à lire, je suppose.
à moins que Thierry soit le psychopathe ? Oh non, j'espère pas. Si c'était ça et que je l'ai pas compris, c'est que c'est trop gros et trop nul et vraiment pas fin.
ET que je comprends vraiment que dalle. Mais là c'est plus une incompréhension volontaire : mais non ça peut pas être aussi basique : le gros frustré qui bute une nana parce qu'on lui a volé sa copine.. Je refuse. Dans ta description il avait l'air sanguin timide etc. Alors ok, soit ce mec charcute, soit il réfléchit de façon pernicieuse et scientifique à une vengeance ingénieuse (et aussi maladroite histoire que ça reste drôle*).
Et comme tu es subtil, ça doit pas être les mêmes thierry.
edit :
En fait j'ai relu avec l'idée que c'était les même. C'est très drôle.
Vous inquiétez pas (je le fais pour vous), quand les cours reprennent je disparais *coeur*
Oui alors ce qui ne va pas dans ce texte, alors c'est un problème de répétition, et la syntaxe alors les putes, voilà, et beaucoup de style dans la réforme des syndicats, oui, et la CGT est une salope.
Sur le fond, la forme n'est pas profondément mauvaise, mais un peu superficielle. Il y a un problème de répétition dans la syntaxe. Je donnerais à ce texte un 5/10, pour l'effort de guerre, car il y a un problème de répétition dans la syntaxe qui me paraît montrer un certain penchant communiste...
En somme, ce qu'il y a retenir de ce texte? Beaucoup de problèmes de répétitions de la syntaxe, comme un slogan de la CGT aux 24 heures du Mans, avec toutefois une bonne aptitude à construire des phrases plutôt salopes, et ce avec les outils du quotidien, ce qui reste, admettons-le, plutôt novateur sur le plan syntaxique, même si légèrement communiste... Ma note? 5/10. Mon conseil? Travailler les problèmes de répétition dans le communisme syntaxique de la CGT salope
heureusement que la Zone est troll friendly, parce que à gigoter dans tous les textes, par vagues, à brasser du vide, amplis d'une innocence préméditée, ça atteint le sublime ultime et quintescent et ultraviolet, les trolls.
Rien que pour la phrase "La vérité sur l'être humain réside en grande partie dans ce qui le fait jouir. ", je suis content d'avoir lu en entier le texte (ça économise cinq années d'études en fac de psycho).
Après, vu que je suis con, j'ai pas pigé pleins de trucs !
C'est un peu comme si l'auteur semait des pistes tout au long du texte (l'anormalité physique, la misanthropie latente, l'histoire de Thierry, le Sida du pote etc.) sans jamais, par la suite, en faire germer quoi que ce soit. Du coup le rythme est dur pour un connard cynique comme moi, et on arrive à la fin avec l'idée de s'être fait enculer en force par l'auteur, mais quand même pas suffisamment fort pour le raconter à un psy ou déposer une main courante.