Devant nous se figent les débris de nos civilisations, et les débris de nos saints lieux. Au-dessus de nous le firmament explose de couleurs, et la tempête solaire qui nous atteindra bientôt entraîne notre terre dans une valse morbide.
Détruits. Brisés. Éclatés. Annihilés.
Nous n‘avons plus de mots pour décrire ce que nous voyons, nous n‘avons plus d‘oreilles pour entendre, nous n‘avons plus que les bras de nos exosquelettes afin de faire office de moulins à vent. Nous n‘avons plus d‘yeux pour contempler le déluge des flammes de l‘enfer qui s‘abat sur nous. Nous sommes fanés, âmes et viscères désincarnées, et les tripes de nos semblables s‘abattent sur nos cuivres avec la force d‘une tempête. En ce jour là, jour de colère, nous célébrons le génocide final.
Nous suivons le cavalier blanc, et quand nous tuons, c‘est l‘agneau qui tue à travers nous. Nos légions avancent en prière, les yeux fermés, et nos mains frappent en aveugles, nous exterminons. Les os des pêcheurs craquent sur notre passage, et leurs têtes sont broyées par notre marche. Le temps de l‘amour est passé, et le feu purificateur se nourrit de notre haine sourde. Nos légions avancent en prière, et nous sommes des anges de mort, et le métal en fusion de nos corps ne laisse passer les cris des pêcheurs. Tous, exterminer. Tous, tuer, tous détruire. Le tonnerre divin rase les immeubles, et nous avançons en aveugles.
Eux n‘ont que le pêché, inscrit en eux comme tatoués à l‘encre noire de leur nuit. Des humains marqués du sceau de l‘infamie, qui s‘écoulent sur la terre, mendiants, pleurnichant, implorant. Le métal en fusion de nos corps ne laisse passer les cris, alors que nos poings les écrasent, et que nos mains tapent aveuglément. Derrière nous, les flammes de l‘enfer les traînent par les bras et les jambes, et les amènent à Lucifer.
Frapper. Encore et encore, avec le tison ardent de notre foi, jusqu'à ce qu'il n'en reste plus rien; Les rendre méconnaissables, les détruire, qu'ils ne soient plus que des copeaux empoisonnés par ce qui reste de l’âme humaine. Brûler leurs visages, et leurs seins, et leurs sexes, et les brûler encore.
Humains sales, vides, dégueulasses, empoisonnés.
Nos légions avancent en prière, Et le feu purificateur les délivrera de leurs péchés, au fur et à mesure que leur tête se broie sous nos corps de métal en fusion. Derrière nous, le feu tanne leurs peaux comme ceux des porcs, et leur cuir se recroqueville et se cloque sous les assauts de Lucifer. Ils seront lavés pour l'éternité, alors que nos légions avancent en prière.
Aux os qui craquent, aux membres qui explosent, au feu; Nous sommes des Anges de mort, et notre génocide est celui de l'épuration finale en ce jour là, jour de colère.
Des humains aux visages qui fondent et aux cranes qui craquent, des humains pathétiques dans la naissance comme dans la mort. Les détruire et les briser et écraser les côtes de leurs enfants, bruler leurs corps de pêcheurs, nos légions sont celles de la foi, crever leurs yeux, les arracher à leurs orbites, les arracher comme nous arracherons leurs dents, réduire leurs os en poussière puis recommencer; Ne laisser derrière soi autre chose qu‘un énorme foyer pour les flammes de la vengeance de l‘agneau. Éclater le torse. Écarter les éclats de leur sternum et plonger nos mains à l'intérieur de leurs corps avides de péché; plonger nos mains aveugles et laver le corps, par le feu et les cendres. Nos légions broient leurs têtes sous nos corps de métal en fusion et mordent en aveugles dans leurs cœurs encore vibrants du souvenir du péché. De leur sang nous nourrirons notre foi; nous pendrons leurs femmes impures et nous brûlerons leurs ainées afin qu’elles ne cèdent à la tentation.
Nous avançons en aveugles, et le feu que nous propageons se nourrit de notre haine.
Aux boyaux que l’on grille, aux poumons que l'on croque, aux atomes que l'on disperse;
Requiem Aeternam.
Nous ne pleurons plus. Et alors même que nous pleurons, ce qui coule de nos yeux n'est qu'acide et huile de moteur. Nous ne pleurons plus, car nous n'avons rien à pleurer. Détruits. Brisés. Eclatés. Annihilés.
= ajouter un commentaire =
Les commentaires sont réservés aux utilisateurs connectés.
= commentaires =
Éruption solaire faciale
C'est curieux d'un point de vue typographique, sinon j'aime bien, sauf la présence (cfr. commentaire texte précédent) de deux "alors que".
J'ai d'emblée trouvé ça mieux parce qu'il y a souvent chez Carc un côté plaintif, tristounet, plus ou moins prononcé selon le texte. Mais ensuite j'ai réalisé que c'était peut-être dû au fait qu'il repassait sur un texte de Koax-Koax.
Disons que c'est plus simple d’éviter tout coté plaintif quand on ne fait qu'exploiter une image, surtout si cette image n'a pas spécialement de lien avec soi-même. Du coup, reprendre le texte de Koax (le correcteur orthographique me propose d'ailleurs de remplacer Koax par Koala), le laisser longtemps en jachère histoire de compléter les idées, et puis le finir un jour a certainement été une bonne chose.
Je ne sais plus si les "alors que" étaient une ancienne construction en répétitions (c'est mon activité favorite, faire des textes a base de répétition bien lourde) que j'ai oublie de virer ensuite. Mais effectivement, ils auraient du sauter.
Je l'ai trouvé beaucoup moins lourdingue, et beaucoup plus abouti que ma version de l'objet; il y a comme d'habitude dans tes textes des phrases qui restent collées à la rétine, par simple exemple, et non exhaustif de ce que j'ai trouvé marquant :
"Nous suivons le cavalier blanc, et quand nous tuons, c‘est l‘agneau qui tue à travers nous."
Etrangement je likerais s'il y avait des boutons like sur la Zone. Heureusement on n'est pas des gens binaires comme sur Facebook, voire des décimaux comme les admins et on peut exprimer ce qu'on resent sans voir à rencrer dans un carcan unidimentionnel avorton de nos sociétés libérales capitalistes endemoliennes du cerveau et des coucouilles. C'est comme un morceau gutural de trucmetal (d'ailleurs j'ai lu dans ma tête de manière guturale) Par contre il y a le genre heroïc fantasy goth (comme celui de Ventre) devant lequel on se tire les poils du menton en figeant l'horizon du vide cosmique, cheveux au vent, plissant la bouche en U vers le bas, tout en hochant la tête, en se disant "waaaahaa, c'est trop le truc ultime de la forme et fond textuel zonard. Il manque peut être des Walkyries qui mouillent de la lave ?" Ben, perso, ça me fait cauchemardiser car, bordel de pingouines nymphos toboggantophiles, ça reste un genre de megageeks adeptes de Warhammer et de WOW en immersion toute la nuit. non ?
j'ai vu nihil sur le forum. Je savais que mon post allait faire réagir du monde mais je ne m'attendais pas au retour du messie. (réagissez bande de puputes)
Ça ne m'impressionne pas du tout. Moi, un jour, j'ai vu le maréchal Mobutu (Sese Seko Kuku Ngbendu wa Za Banga).
dans Banga y a de l'eau ?
Tu es jaloux parce que tu n'es pas maréchal et qu'en plus ton nom n'est même pas pentasyllabique.
j'imagine sourtout qu'il y a eu toute sortes de fruits aussi.
Putes
??????????????
tiens-tu vraiment a ce que je t'explique?