Le soleil se lève, se couche, se lève encore. Rien de nouveau à l'horizon. Le vent souffle au midi, puis au septentrion ; changeant, toujours il tourne, et reprend sa mission. Il courbe les roseaux, fait gémir les forêts, fracasse les navires, emporte les fils de la glèbe. Il n'est jusqu'aux plus hautes montagnes qu'il ne rabote et n'emporte au néant, car la rosée fugace et la chair putréfiée sont tôt ou tard rejointes, dans le tourbillon des vaines recompositions, par le schiste friable et le dur corindon. Toujours, cela fut ; toujours, cela sera. Rien de nouveau à l'horizon.
J'ai vu tout ce qui se fait et se refait ici-bas, sempiternel recommencement. Les hommes se griment en dieux pour mieux mimer les singes ; leurs civilisations culminent puis culbutent ; à la fin, c'est toujours le viol et la razzia.
Moi, Bitengranit, j'ai été roi sur la terre. J'ai quêté la sagesse futile, découvert les émois navrants, pleuré l'amour illusoire, cédé à la colère imbécile et pourchassé les rassasiements éphémères. Dernier possesseur du bois et du rocher, j'ai connu la gloire absurde et l'authentique solitude. Mais quand le vent patient m'aura moulu, renvoyé à la poudre du désert, lorsque sera venu sur terre le temps des rats, nul ne se souviendra de mes oeuvres.
D'ailleurs, qui se souvient de mon bon père, très savant, si peu sage, que l'on voulait dément, qui se voulait démiurge, et qui fut si humain que l'humanité ne lui survécut guère ? Venez, approchez - vous, les rats -, disposez-vous en cercle, curieux et circonspects, autour de ma piteuse minéralité que burinent les millénaires, et écoutez ! car voici une histoire belle, triste, et morale : celle du professeur Blanquettestein de Vaux, bipède à station verticale, comme vous omnivore, qui vit sa fortune s'accroître puis choir, comme sa bite de mammifère - et les vôtres -, au gré d'une existence de frustration et de rancoeur, d'emportements hasardeux et de sordides frénésies, en ces temps reculés dont l'écho se tarit, que colporte le vent, inlassable et indifférent...
Résumé : Démarrage - enfin... - de la publication du projet communautaire Bitengranit. Histoire de ne pas donner le ton, ce prologue mélancolique enchâsse la vingtaine d'épisodes à venir dans un discours de l'homme de pierre en personne, aux réminiscences vétérotestamentaires assumées.
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[ Démarrage - enfin... - de la publication du projet communautaire Bitengranit. Histoire de ne pas donner le ton, ce prologue mélancolique enchâsse la vingtaine d'épisodes à venir dans un discours de l'homme de pierre en personne, aux réminiscences vétérotestamentaires assumées. ]
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Et bien! Il fallait préciser qu'on partait sur un humour à mi chemin entre les Monty Pythons et Cervantes, car personnellement aux vues des noms des personnages et des situations, j'ai opté pour le leuveul Michael Youn. Sinon bravo, so brutish.
Celui-ci ne se voulait pas drôle du tout mais, qu'on ne s'inquiète pas, il y a surtout du débile profond dans les textes à venir. Par contre, le premier épisode, bientôt publié, sera sans doute plus proche de celui-ci que de la grosse farce.
Putain quel style, un peu pompeux sur les premiers paragraphes bien que alléchant tout de même. le dernier est juste terrible, ça donne envie de lire la suite bordel. Je suis assez admiratif du résulta de votre collaboration, vous devriez écrire des trucs du même genre, mais en plus long, tout les deux.
Et on a applaudit bien fort le roi Salomon, non crédité au générique.
Je suis surpris et un peu content aussi que pour à peine une demi-phrase, si belle soit-elle, je me retrouve crédité au générique de ce texte, sympathique d'ailleurs.
J'ai hâte de lire le prochain, tiens.
je suis d'accord avec Le Duc. C'est bien beau quand vous faites les proctologues entre vous.
C'est vraiment classe, la glèbe et le corindon dès le premier paragraphe font un peu peur, mais ça passe vite.
Il y a juste une construction qui sonne un peu faux à mes sales oreilles, "ma piteuse minéralité que burinent les millénaires", je sais pas pourquoi, peut-être pasque ça casse le déluge d'adjectifs. Mais sinon, c'est vraiment très bien foutu !
La suite dans six mois.
Oui, c'est moins cher quand on réserve longtemps à l'avance.
Pour minéralité/millénaire, j'avoue que j'ai hésité et que j'aurais peut-être dû le faire un peu plus longtemps.
C'est beau, entre un épisode de Rahan et une aventure de Terry Pratchett. Ca annonce un palpitant feuilleton de l'été.
C'est une nouvelle aventure de Conan ?
Ça sonne tout comme.
La suite dans moins de six jours, sauf en cas d'ukulélé.
C'est une nouvelle aventure de Bitengranit, la créature de Blanquettestein de Vaux. Ça paraît idiot, donc ça va cartonner, conquérir le web, être traduit dans toutes les langues, ridiculiser les chiffres de vente de Harry l'empoteur, être adapté par Luc Besson, payer l'hébergement de la zone jusqu'en 2222 et permettre d'engager un graphiste transdniestrien à mi-temps.
oulà j'ai des commentaires en retard
Bitengranit dans ton cul.
Douap à mort. Faire des fausses joies comme ça est passible de sodomisation létal dans certains pays.
Euh... C'est à cause des JO, on m'a repêché in extremis pour l'épreuve de lancer d'excréments.
Bien, bien ...
Je rappelle que l'objectif du premier "Ceci n'est pas un gonzo littéraire" était d'écrire un vrai bouquin en un week end avec une personne qui coordonne l'histoire et les cahiers des charges envoyés à 24 personnes. C'est comme ça que font les grosses maisons d'édition sauf qu'elles ne veulent pas avouer qu'on vie dans une ère post-industrielle et qu'elles veulent toujours nous faire croire au mythe du petit artisanat local en mettant en avant le réalisateur.
S'il fallait se mettre des objectifs, ça briserait notre merveilleuse spontanéité créatrice.
La créativité ne se révèle que sous la contrainte comme disait le général Bigeard.
Ah ! J'aurais aimé le connaître... Comment il était ?
torturé et désireux de partager sa passion
Enculé d'ukulélé...
Pourtant j'étais motivé.
Je t'en prie. Ne donne pas raison à une personne dont le pseudo est "lulu" kwa...
Mince. J'ai loupé un truc sur la Zone et ce genre d'evenement arrive une fois tous les 2000 ans.
tartufo