Le peuple doit suivre son guide même dans la mort. Mais il sait que c'est terminé. Le peuple a rallié les rangs des rats. Toujours plus nombreux. À détruire ce que j'ai construit ces quarante dernières années. À ronger le pays, en prônant la révolution, la guerre civile. Un semblant de rire lui secoue les tripes. Il crache son sang sur le sol. Il méprise leur simple existence. Les infidèles, qui vivent dans l'ignorance. Ils mourront. Il le sait. Tout le monde meurt. Continuer à marcher. Vite. Insurgés. Ils n'auront rien. Rien de moi. Je ne leur donnerai rien. La fin est certaine. Une pluie de feu s'est abattue sur le convoi. Colère des hommes. Puis les rats sont sortis de terre, et ont attaqué de toute part. Courir et combattre. Il a aboyé des ordres. Les quelques hommes qu'il lui restait ont répondu à l'appel. Protégeant leur maître jusqu'aux derniers instants. Puis ils sont tombés, un à un, et il a fallu fuir. De la chair trouée qui fond. Des explosions. Il regarde le soleil, serrant toujours sa poitrine. Il doit être midi, peut être plus. Il est trop tard pour combattre. Il n'y a plus d'échappatoire possible. Les cris et les balles se rapprochent. Les rats. Les traîtres. Il ne reste plus beaucoup de temps. Mon sang, c'est leur sang, le sang du peuple. Sur mes mains, sur leurs mains. Quarante deux ans. Le silence. Se cacher.
Il a eu du mal à ramper. Il n'ira pas plus loin maintenant. Seul, contre tous. Comme toujours. Dans un trou. Obligé de me terrer dans un trou comme un animal. Il les hait. Ils se rapprochent, il peut l'entendre. Des fusillades au loin. Il tente de prendre son arme à sa ceinture, mais la douleur est insupportable. Je n'y arriverai pas. Sa jambe saigne aussi. Dos contre le béton, il attend. Il ne pense pas à son passé. Et l'avenir est écrit. Survivre. La seule préoccupation. J'ai mal. Seule pensée. Il fait sombre, et son sang continue à se répandre. Il attend, recroquevillé dans le tunnel. Ce qui est fait est fait. Il ferme les yeux, respire difficilement et pense au silence. Il arrive déjà à l'entendre. Ça finit là où ça a commencé. Cette pensée le réjouit. Aucun regret, aucun pardon. Le silence. Les rats sont là. Il le sent.
Houa hna !
« Il est ici. »
Le destin. Il n'attend pas. Au bout du tunnel. Il sait comment ça se termine. Ils n'auront rien.
Seul Allah me jugera.
Le goût du sable et du sang dans la bouche. Quelque chose au travers de l'estomac. La souffrance, la vraie, celle des martyrs.
Il se traîne sur le sol aride. Le sang y forme une inquiétante trainée sombre. Mon sol. Mon sang.
Il se traîne sur le sol aride. Le sang y forme une inquiétante trainée sombre. Mon sol. Mon sang.
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DEUX 2TRANHERS? AU BOUT DU MONDE? SI DIFF2RENTS § DEUX INCONNUS? DEUX AVENIRS? MAIS POURTANT... PULV2RIS2S? SUR LA TERRE? LA VIOLEEEEENCE 222TERNEEEELLE §
mais que sont devenues les deux grosses levres botoxées de Mouammar Kadhafi ? Je pensais que d'un simple claquement de dents, il pouvait les faire péter et tuer par toute la toxine botulique mutante qu'il y renfermait toute personne dans un rayon de 5 Km. D'ailleurs certains disent que ses amazones étaient elles aussi botoxées des lèvres, les petites et les grandes, pour les mêmes raisons.
Un texte qui rend Kadhafi un peu plus proche d'un humain par l'autopersuasion finale qu'il est Alain Delon.
Il y aurait donc un rapport quelque part avec Kadhafi ?
C'est vrai que je me suis interrogé sur l'aller-retour entre première et troisième personne. Pas dérangeant, cela dit, vu qu'il n'y a pas d'autre individu avec lequel pourrait se créer une confusion. Pour le style tout en petites phrases avec ou sans verbe, ça marche bien pour ce genre de texte court, ça devient lassant voire insupportable quand c'est systématique comme avec Konsstrukt, en tous cas à un certain moment sur la Zone.
Sur le fond, je ne sais s'il y avait une intention, mais c'est vrai que c'est intéressant de s'interroger sur ce que peut penser un homme à ce moment-là, et surtout d'envisager une autre version que la version convenue et manichéenne. À la limite, ça aurait été plus intéressant avec Hitler mais ça aurait risqué de valoir à la Zone un nouveau grand débat, voire de nouvelles perspectives de plaintes, et ça nous aurait fatigué, donc.
J'ai détesté.
C'est pas dégueu, c'est écrit potablement (même si effectivement les allers-retours entre 1ere et 3e personne m'ont quelque peu emmerdés), c'est à priori effectivement un sujet intéressant. Mais putain que je me suis fait chier à la lecture, et puis encore une fois à la relecture pour être sûr.
Alors je suis pas sûr hein, mais je crois bien que je trouve que pour le coup les phrases sont trop courtes, trop hachées et ne veulent plus rien dire.
Et en plus, je trouve que ca dégouline de Pathos, et que la personnalité est pour le moins assez peu fouillée.
Ouais mais parce que en fait ça m'emmerde les trucs longs. 15 minutes avant de mourir, je crois juste qu'il pensait très vite, et à pas grand chose à part la haine des gars qui veulent le fumer et son sang qui pisse.
Après c'est mon point de vue, c'est vrai, je l'imagine assez porté sur la tragédie, et j'avais pas trop envie de servir un texte compliqué avec flash back sur tout son règne, ses gosses, son coup d'état, la vérité sur comment il est mort ou sa marque de thé à la menthe préféré.
Ça colle bien au sujet, le cahier des charges est rempli, mais ma bite est toujours molle. Il manquerait une petite étincelle qui fait frisonner, du genre de celle qui prend à la gorge quand on voit un petit garçon dans la rue et qu'on se dit que toi, je vais te motoculter très fort nadine morano salope
T'as oublié le passage où ils prennent des photos de lui avec leurs portables, banchour ! Sinon ça va, j'ai bien aimé le changement de personne, "je", "il", sinon dans le fond ça raconte juste 15 mn de la vie d'un mec, pas de quoi casser 3 pattes à un canard, "j'attendais quelque chose d'intelligent", "de malin", "de gourmand"...Merde JF piège sort de ce corps !
J'ai pas du tout fait le rapprochement avec Khadafi, tiens. Par contre ça passerai sans mal pour n'importe quelle situation à propos d'un quelconque Kamikaze, le seul indice sur qui est le personnage étant le titre. Le passage première personne/troisième personne, pas de problème, ça se passe aussi comme ça dans Colloffe du Tea (je crois). Sinon, on ne sait toujours pas ce qu'à Daffy.
BEULAGUE§