J'emboîtai le pas à d'autres hommes dans ce qui me semblait être l'étroit couloir d'une cave. Nous étions totalement nu. Une terreur intense étreignait chacun de nous. Il faisait chaud comme dans un sauna, et ma transpiration se mêlait à la sueur de ceux que je suivais ainsi que de ceux qui me suivaient. Le plafond était si bas que je dus avancer en penchant la tête. Les murs pavés de carreaux de marbre blanc étaient froids et humides d’un fin crachat de sueur, faisant frissonner ma peau à leur contact. La tuyauterie émergeait de manière chaotique sur le chemin; certaines conduites faisaient ainsi trébucher de temps à autre ceux qui étaient devant moi, engendrant alors une chute en chaîne où nous nous retrouvions amassés les uns sur les autres le temps de nous relever. Une panique folle nous forçait à nous pousser avec violence les uns contre les autres; chacun n'étant animé que par le seul désir de s'échapper de ce long couloir. On eût dit que nous étions du bétail sur le chemin de l'abattoir. En proie à la claustrophobie, certains hurlaient d'angoisse. Parfois, je devais escalader le corps d'un mec épuisé qui s'était couché sur le sol souillé de sperme et de pisse. Il suffoquait sous la température brûlante de nos corps en se faisant piétiné sous nos pieds fébriles. Celui qui tombait était condamné à ne plus se relever. Je n'entendais seulement que des gémissement affolés ainsi que le claquement humide et continu des pénis sur les cuisses des hommes poussés par derrière. L'atmosphère était franchement glauque et étouffante.
Lors de cette course éperdue qui me sembla durer une éternité, je constatais au bout d'un moment que notre file rétrécissait progressivement. Par dessus l'épaule de mon voisin, j'aperçus une éblouissante lueur orangée vers laquelle nous nous dirigeâmes inexorablement. De même, la température augmenta subitement, devenant rapidement intolérable. De minces filets noirs à l'odeur de chair carbonisée émanaient depuis la lumière toujours plus proche. Au devant de moi, des cris d'agonie se firent de plus en plus pénétrants.
Bientôt, lorsque toute cette partie du couloir fut enveloppée d’une couleur dorée, l'homme que je suivais fit violemment volte-face, se retournant ainsi pour la première fois face à moi. Il me lança des regards désespérés, s'agrippant avec force à mes épaules tout en griffant ma poitrine, m'exhortant à reculer. Il désigna nerveusement du doigt des flammes qui léchaient le mur et le plafond. Je discernai alors la source d'émanation de la lumière. À cet instant, je compris. Au bout du couloir se trouvait une porte ouverte sur une immense fournaise où y brûlaient dans un brasier incandescent ceux de la file qui y étaient tombés un par un. Je fis un bond en arrière, me heurtant le type derrière moi qui ne comprit pas la raison d'un tel changement de direction. Animé par son instinct de survie, mon partenaire acculé au bord du gouffre de feu me poussa avec ardeur à contre-courant contre cette incommensurable file d'hommes, tous ignorants encore du funeste destin qui leur était promis. Je me précipitai avec toute l'énergie du désespoir vers cette colonne de viande humaine. Je glissai, puis tombai, m'agrippant aux jambes, mollets de cet inextricable tas de barbaque qui chutait sur mon corps écrasé. Le souffle saccadé de ces individus se mêlait au mien et les peaux collées de nos corps entrelacés ruisselaient de nos sueurs confondues. Impitoyablement, la portion de la file qui nous suivait nous poussa vers l'abîme en combustion, puis je me sentis tomber. Ma vue se brouilla lorsque le feu commença à me consumer.
LA ZONE -
= commentaires =
"Parfois, je devais escalader le corps d'un mec épuisé qui s'était couché sur le sol souillé de sperme et de pisse"
Hiha, n'importenaouak cette phrase, escalader un corps. C'est la file d'attente de la soupe populaire ou c'est les soldes, ce truc ?
Ce texte est trop chargé d'adjectifs superflus.
Putain, rien que pour votre résumé qui m'a fait pisser de rire, vous pouvez me voir revenir très bientôt avec un autre texte de ce genre. Huhu.
Merci pour cette barre de rire.
En réalité, ce texte est la retranscription d'un cauchemar que j'ai fait. J'ai volontairement décidé de faire baigner la situation, les décors et les personnages dans une atmosphère floue typiquement onirique. (Moi même ne me rappelant pas des détails de la scène) Je me suis principalement attaché à transmettre les impressions de suffocation que j'avais ressenti. J'ai décidé à l'avenir de l'intégrer sûrement à une histoire beaucoup plus longue afin de constituer le rêve d'un personnage par exemple.
Au début, mon rêve tournait plutôt au viol. Du fait que chacun marchait les uns sur les autres, celui qui était derrière tentait de sodomiser celui de devant. Je n'avais pas envie de rédiger un texte dégueulasse et j'ai voulu remplacer la perversion par une certaine forme d'homo érotisme. Si tu as lu des auteurs comme Jean Genet, peut-être comprendras-tu. La sueur, le sperme, les corps entrelacés qui ruissellent, l'atmosphère de sauna... La lueur dorée représente en fait une espèce de four crématoire. Au fond, je n'y avais même pas pensé directement après mon rêve. Je me souviens simplement d'un gros trou incandescent dans lequel la file tombait inexorablement, poussée par ceux de derrière qui y tombaient également. C'est pourquoi au final, j'ai décidé d'intituler mon texte "Holocaust" dans la mesure où il m'évoque un camp d’extermination nazis, en outre de l'aspect indirectement homo érotique du texte. C'est très freudien au final quand j'y pense.
J'ai pas lu le texte, mais le commentaire ci dessus me fait déjà bien RIGOLER.
4-9 dépareillé, blind pas trop hôte
I just call
Sigmund!
I love you
nouveau thème proposé : L'ALTRUISME
"C'est très freudien au final quand j'y pense." Personnellement j'en sais rien du tout, mais je suppose que toi non plus. Ce qui est sur c'est que tu te secoues bien la bite quand tu parles et que "Je me souviens simplement d'un gros trou incandescent dans lequel la file tombait inexorablement" CMBDTC
ralgoute: ???
héti mo joli?
C'est agréable et j'ai trouvé ça plutôt onirique. Par contre, le commentaire-explicatif-je-me-sens-exister est un cauchemar, oui.
Vaut mieux se sentir exister que ce ne soient les autres qui te sentent exister à 10mètres à la ronde. Mais tu as raison, le serial publishing est un cauchemard mais apparement regrouper des textes qui ont un rapport entre eux : ici le fait qu'il ne s'agisse que de textes de nouveaux auteurs semble être une nouvelle approche intéressante, en tout cas qui succite le débat. Stérile pour l'instant mais bientôt on aura du duvet sur les burnes.
l'écriture est plutôt impersonnelle, ouais
Ce texte est flippant, le commentaire explicatif y apporte un peu de sens... D'accord, d'accord, j'aurais préféré le texte deguelasse!
Ce texte n'est pas censé être flippant mein Herr... C'était plutôt censé te faire bander, vu que la vocation est clairement homoérotique. Achtung cependant, ce n'est pas gay pour autant malgré les apparences...
T'es surtout censé ne pas avoir à justifier ou paraphraser tes textes, garçon - de fait, ça fait deux fois aujourd'hui que je t'ai vu/lu branlouiller ton petit égo mal foutu sous couvert de "han, mé vou comprené pa et pis j'en ai rien à foutreuh qu'on ème ou pas et pis j'écri expré de la merde en plus alors haha, alors jeu m'en fous". Principe serait de ne pas avoir à te contredire là dessus, si vraiment c'est de la merde que tu écris sciemment et en te rompant de l'avis du public (et sur ce point, c'est bel et bien réussi; c'est effectivement de la merde), alors reste Silence et tu seras peut être crédible, mais pour l'heure, tu passerais plutôt pour un illustre couillon.
Je pense aussi qu'il est possible enfin disons que j'ai eu l'impression sur ce coup-ci que Glaüx s'est retrouvé quelques temps bien au fond là dmc à l'instant même; mais.
Nous rappelons que la zone est un espace strictement réglementé et que l'utilisation de l'expression "illustre couillon." selon le code 222.GLO est classé comme une insulte de catégorie b ou en langage profane "bisounours". Pour le respect de l'ensemble de la communauté veuillez utiliser des expressions agréées tel que "soit cendre pute" ou autre.
Deux choses :
- mort aux adverbes surnuméraires,
- Koax Koax, prends-moi toute.
il est évident que le rêveur avait envie de faire caca et c'est vrai les petites crottes se débattent désespérément pour tenter de remonter la file pour échapper à leur destin, ça se voit très bien au scanner c'est poignant et il y a ici un magnifique exemple du travail du rêve sous la forme d'une inversion symbolique : feu = eau et c'est vrai qu'avoir envie de faire caca peut provoquer des rêves homoérotiques pour des raisons inutiles à préciser et on voit ici un très bel exemple de la fonction symbolisante du rêve "protecteur du sommeil" face à une excitation interoceptive et tapez dans les cases votre numéro de carte bleue et la date d'expiration et les trois dernières lettres au dos de la carte.