L'arrache-couche

J'ai pas demandé à être ici, j'étais bien, moi, au fond de cette poche flasque et douce et chaude et sécurisante et bordel. Gnii.

Avec l'embout en plastique d'une tototte entre les dents on ne prononce que les voyelles.
Sauf que je n'ai pas encore de dents, moi, et que si je savais parler, hein, HEIN SALES PUTES, ben vous n'seriez pas tous là, m'encerclant, m'étouffant, avec vos têtes de débiles consuméristes et vos sales grimaces, et vos "gouzi-gouzi-gouzou-gougaga", et vos petit glapissements orgasmiques, et votre contemplation béate, et vos sales bouches baveuses sur ma peau si parfaite, si douce, et vos, et tout vos, et, PUTES? PUUUUTES §§§
Gneuh. Je suis tout juste bon à bùbù-gaga-gùgùu-brailler.

J'en ai marre gne veux pas qu'on me regarde, pas comme ça, pas dans cette position d'infériorité.
Bravo, AH MAIS VRAIMENT BRAVO.
J'me suis encore fait dessus. SU-PER. Et qui c'est qu'on va regarder se faire torcher le cul, en s'extasiant devant une telle ébauche de mignonerie, hein ? C'est rigolo le caca ! Oh, oui ! que c'est drôle !
Saloperie d'incontinence. Saloperies de stimulis internes qui font parvenir à mon cerveau via mes tout jeunes synapses des informations venants de l'extérieur, saloperies d'informations qui m'obligent à adopter un comportement adéquat à ce genre de situation pour une personne de mon âge, tel que, ben oui, hein, quelle originalité, bien sûr, des pleurs, des pleurs et des cris. GNeuu !
Je me hais.

Oh mais oui, surtout, ne t'en prives pas, noooon, c'est d'un goût tout à fait raffiné et délicat, ajoutes-en une bonne couche, hein, au point où on en est, maintenant, le ridicule ne peut plus me faire de mal, exposes donc mes toutes petites burnes toutes mignonnes au grand jour, c'est ça ! Ouiiii, et mon petit cul plein de merde, tant qu'à faire, autant y aller franco, aaaaaah, mais oui.

"Oh, mais c'est qu'on avait fait un gros popo dis donc !".

Gneuheuheu ! Gneuheuheu ! PUTE § Sale PUUUUUTE !

Attendez un peu, oui, encore quelques années, quelques très courtes années, profitez en bien, du joujou grassouillet qui bave et qui pue et qui pleure et qui fait des grands yeux bien ronds dans lesquels vous ne pouvez pas encore déceler le vice et la haine, et qui morve et qui gazouille, et qui fait des bruits rigolos. C'est rigolo, non ? Quand je me pisse dessus ou quand je goute mes propres excréments, nasaux et autres, en blblblb-tant, hein ? C'est mignon, n'est-ce pas ?
Saloperie de corps ingrat. Saloperies de comportements naturels. Je vous hais, je vous hais !

Mais quand viendra enfin l'âge de raison, je défèquerai sur vos yeux, oh que oui ! Et je ferai des noeuds avec vos intestins, et je suçoterai vos tripes jusqu'au plus infime de leur filament ! Quand s'abattra sur vous ma totoche salvatrice, alors ma colère prendra un goût de sucre d'orge et de petit pot à la carotte et aux courgettes ! Et je vais vous en faire bouffer, moi, DE MON FIEL !!!
Ils vont voir ce que ça en coûte de mettre au monde un garçon comme moi et de le mettre à la merci de la bêtise dans ce qu'elle à de plus primaire, ça oui, ahahah ! Et je pisserai là, bien au fond de leurs gorges pleines de glaires, et je vomirai dans leurs entrailles putrides, AH? ALORS L0 ON VA POUVOIR RIGOLER § ET QUI C4EST QUI VA SE CHIER DESSUS MAINTENANT? HEIN?