Trois heures plus tard, tout avait changé. J'ai trop misé sur mon foie et du coup, j'ai oublié de penser à mon cerveau. Un lancer de gerbe suffisamment discret pour ne pas être retenu m'a quand même remis sur les rails. Deux trois incitations à la violence sur ma propre personne, des joints, du vin blanc bon marché, de la Vodka importée tout droit de Pologne, de la mauvaise musique et un mal de crane paralysant le lendemain. A mes seize ans, les soirées s'enchainait, et moi, je m'étais embourbé dans des études nases, qui ne m'offrait aucune perspective de réussite motivante, je m'engageais sur une voie qui à terme, m'aurait détruit, encore plus que ce que je m'appliquais de toute manière à le faire. .La seule bonne nouvelle à été d'avoir enfin un appart pour m'isoler de tout ces cons.
Ces années de lycée m'avait épuisé, moralement et corporellement. Crises de parano, comportement à la con et coups de poing rageurs dans le mur. La vie avait repris son court, et celle de I. était terminée, le quatorze Juillet, jour de fête.
A la sortie de la crémation, nous sommes tous partis respectivement de nos côtés, moi je roulais un peu de White Russian tandis que l'un de mes ami du moment qui était resté ouvrait une bouteille de Rosé particulièrement dégueulasse et suspecte, ce qui ne m'a pas empêché de me jeter sur elle comme un chien affamé sur son écuelle. J'ai passé le joint à la mère du défunt, qui était dans les limites du raisonnable, une Junkie en devenir, puisque célibataire et perchée de nature, et qui par la suite, ce qui est totalement compréhensible, s'est bourrée d'antidépresseurs. Le schéma classique pour ce genre de personne. Il n'y a pas de miracle, pas de petits anges qui viennent te chanter des cantiques gentillet pour t'aider à t'endormir quand tu te retrouves seul, que tu as vu ton monde s'écrouler et que la dernière solution est de fermer les yeux. Il y a les cachets, l'alcool, ou le suicide (les trois étant intimement liés).
"Tu m'as raté, sale clochard, tu vas le regretter."
Je me levais parfois en prenant frénétiquement soin d'écrire le contenu de mes rêves sur mon Word. J'avais retrouvé le sommeil, en parti, un jour sur trois. Mais ce sommeil était toujours ponctué de cauchemars. Souvent le même cauchemar. Un SDF me plante à multiples reprises dans le ventre et mes organes se retrouvent à pendre tranquillement pendant que j'essaie de les remettre en place. Le clodo rit, et moi je me sens mal.
Assis en tailleur sur mon canapé, je regarde à travers les persiennes de couleur marron afin de connaitre le temps qu'il fait dehors. l'année scolaire à repris, il fait humide et les petites chiennes ont rangées leurs minijupes et autres accessoires putassiers de racoleuses passives. Des semaines que je ne dors plus, si ce n'est deux heures au milieu de la journée, en cours ou "chez moi". Je ne vais plus à mes consultations chez Serres, je ne vois plus mon père, je n'ai pas de nouvelles de ma mère, sauf pour ce qui est du domaine facturation de mon loyer. Lorsque mes yeux se ferment les visions reprennent à chaque fois le dessus, et son de plus en plus violentes et malgré tout, cohérentes. Je dépèce mes contemporains, je viole leurs enfants et leurs femmes devant leurs visages horrifiés, je les pénètrent avec des scies à métaux et des battes de baseball. Je mange leur chair et je grave des mots blasphématoires sur leurs corps sans vie avec un cutter, quelquefois avec leurs propres ongles que j'ai préalablement retirés. Je les oblige à avoir des relations sexuelles entre eux et avec leurs animaux, je les oblige à s'entre-arracher les bras si ils ne veulent pas qu'il leur arrive pire.
Les réveils sont à chaque fois plus durs, je suis en sueur, les nerfs à vifs, je tremble, alors que j'ai chaud, je flippe. PUTAIN, je vais péter un câble je crois.
J'ai eu du mal à décrocher "vraiment" de la drogue, mais heureusement, je pouvais encore me faire prescrire des calmants , via l'aide de l'un de mes oncle médecin. Sauf que je ne cracherais pas sur un fix ou une connerie du genre.
Les choses avancent et je disparais au fond de mon canapé. Je deviens mauvais, vraiment mauvais.
Mauvais temps. Les gens dehors crient des choses incompréhensibles, sauf pour eux-même, les jeunes étudiantes écervelées rient pour je ne sais quelle raison. Une bande de types en converses et t-shirt à messages subversifs, cheveux électro-statiques, discutent de leur si passionnante journée de cours. Le lit de ma voisine tape contre le mur de manière répétée, avec plus ou moins d'ampleur. Mon cerveau tape au même rythme contre les parois de mon crane.
Triste génération.
La bande d'abrutis écoute de l'électro-clubbin du style Dj Tiesto, ou une autre bouse cotée de ce genre. La bande d'abrutis vis en face de chez moi. Des petites chiennes de lycéennes passent dans la rue en gloussant. Le lit de ma voisine tape contre le mur et du plâtre tombe du mien. Les ouvriers du bâtiment, dehors, crient des choses incompréhensibles. Il fait beau maintenant.
Les ouvriers martellent et crient des insultes sensées ne faire rire qu'eux. De jeunes salopes, lycéennes de surcroit, passent dans la rue, avec leurs accessoires de salopes, leurs chaussures de salopes, leurs gloussements de salopes. La bande d'abrutis semble apprécier l'espèce d'immonde musique electro-gay qui sort des enceintes du ghetto-blaster noir qui leur fait front, sur la table posée en travers au milieu du balcon. La bande d'abrutis est en pleine communication à propos de cette nouvelle qui suce gratuitement. Trop hype. Le plâtre tombe du haut du mur qui se situe derrière moi, et ce à cause de ma voisine qui se fait mettre. Mais le bruit de frappe cadencé du lit se confond maintenant avec ses cris d'orgasme. Ou plutôt ses simulations de cris d'orgasme.
J'ai une paire de tenaille dans la main. Y'a des espèces de néo-pédés à teintes de cheveux fluo devant chez moi qui s'asphyxient leurs déjà pauvres mono-neurones en écoutant de la musique pour jeunes fashion-boy à queue liftée. Y'a aussi une bonne concentration de branleurs qui braillent des merdes sans nom en faisant semblant de travailler. Et des putasses de quinze piges qui se marrent pour rien, mais moi, ça me pose pas de problème, j'ai juste envie de les noyer dans mon foutre et de les évider ensuite de leurs entrailles. Et pendant ce temps, la voisine se fait enculer à sec par un mec de passage qu'elle ne reverra sans doute jamais.
J'ai planté mon bras.
Plus de drogue, plus de drogue, BORDEL je suis en manque.
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Le manque de drogue m'a touché sur une période d'environ deux mois, durant mon sevrage. Le troisième fut rude mais tellement chargé de devoirs envers mon avenir hypothétique que je n'y ai même plus pensé. J'ai plongé dans des occupations saines pour ne plus avoir à envisager la folie. Car la folie est bien là, je la sens, je suis convaincu qu'un jour ou l'autre je vais disjoncter et me lancer dans une frénésie destructrice. j'me pose parfois en pleine ville avec mon bloc note pour y noter mes idées et mes conneries.
Aujourd'hui j'ai pris un couteau de cuisine et je pars m'enfoncer dans les dédales de rue de la petite ville. Aujourd'hui j'ai pris conscience que pour comprendre il faut fouiller, et pour fouiller il faut ouvrir, inciser, écarter, sortir les ingrédients, gouter, recracher, et mettre le tout dans de grands barils. Le savoir s'associe à l'après, comment pourrais-je vivre sans avoir jamais connu la sensation du contenu entre mes mains ? Il fera nuit dans deux heures, il fera nuit et j'ai des choses à terminer avant d'aller rejoindre mes amis étudiants en droit au Bananza. Il fera nuit et c'est généralement un moment propice, les enfants vont dormir, mais avant ils vont s'assurer qu'il n'y a aucun croque-mitaine sous leurs petits lits. Demain il fera jour, demain je serai sale, mais demain attendra. Ce soir je veux purifier, je veux désinfecter la plaie qui démange mon cerveau. Je veux nettoyer cette plaie avant qu'elle ne s'infecte et qu'elle ne s'agrandisse et que je ne puisse plus en dormir, Seigneur, regarde moi, et rit avec moi. Seigneur, observe la brebis qui se confronte au loup. Le loup que je n'ai pas raté, le loup qui geint dans son misérable bout de carton. JE TE L'AVAIS DIT ENCUL2 je t'avais prévenu, pas moi, non, on ne s'attaque pas à moi. J'ai contaminé la ville. J'ai compris, j'ai tout compris. La ville est en train de s'éteindre.
LA ZONE -
Je suis arrivé sur place dans un état déjà pas mal avancé, défoncé à la mauvaise bière, arrivé je n'ai calculé personne, ai souhaité santé et prospérité et coup de rein et tout l'bordel pour l'année à mon Hôtesse, et suis allé vers mon objectif, boire la bouteille de whisky encore vierge posée sur un tréteau, dans un coin de la grange qui servait à accueillir les convives.
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N'empêche que le titre, on dirait du Amelie Nothomb.
Aprés deux bonnes heures de ballade sur ce site, et finissant par le post le plus récent, je n'ai qu'une chose à dire: Amen. Ce mélange acide de langage châtié et de diarrhée obscène, d'humour noir de haut vol et de confessions d'adolescents "dépréssifs", de conscience de faire partie d'une sorte d'élite-pseudo-intellectuelle-auto-déclarée, et d'affreuse banalité, tout cela auréolée d'un énorme " J't'emmerde salope!"... C'est comment dire... tout simplement merveilleux. Continuez, vous venez tous de m'offrir un véritable orgasme multiple en assouvissant mes pulsions voyeuristes, délicieusement malsaines, méprisantes, concupiscentes et désabusées à la fois. ( ohlala quelle sale chienne je fais.... HA HA HA!!!)
Une ballade sur la Zone ? Ça m'intéresse.
Aïda, vu ton commentaire, t'as plutôt intérêt de sucer, et d'en redemander. Sinon, le résumé est bien trop indulgent à mes yeux, mais pourquoi pas un dernier épisode de dézinguage, histoire de conclure en beauté.
C'est le bordel par moment dans ce texte "coupures trop net" de ta part je trouve pepeace krapal; fuck aux autres...
j'ai lu ça chez le medecin sur mon portable. je venais pour des migraines et ça n'a pas arrangé les choses. par contre ça a fait passé le temps. la Zone c'est bien dans les salles d'attentes faudrait installer des bornes.