Je Lui ai offert l'apéro, et Lui ai expliqué pourquoi j'avais besoin de Son aide, à Lui, Humbert-Wilhelm le démon du feu. En vérité, je l'avais appelé pour me tenir compagnie durant les longues heures du trajet Charolles (Saône-et-Loire) jusqu'à Cshrc (Bosnie-Herzégovine). Cela sembla lui convenir, et il m'aida donc à remplir la soute de ma camionnette de paille et à y entasser les 58,66 litre de bière qui serviraient de liquide de refroidissement pour le conducteur. On y mit aussi les cinq imposantes cages de fer, et le bidon de sédatif. Je prenais avec moi mon atlas routier universel, plusieurs kilogrammes de barres de céréales survitaminées, Mélanie (ma hache à incendie favorite), et un sac de devises étrangères.
Nous fîmes une bonne nuit de repos, chastement serrés l'un contre l'autre comme il arrive lorsque on prend l'apéritif un peu trop longtemps, et, au petit matin, nous petit-déjeunâmes de biscottes et de dolipranes, fin prêts pour le grand départ. La camionnette était un peu lourde, mais rien de dramatique. Direction l'Allemagne, parce que, comme décidé la veille au soir, les Alpes sont vraiment des putes, et je ne voyais plus très bien le rapport, mais ça me convenait quand même.
Le voyage fut long et monotone. Nous fonçâmes gaiement vers l'inconnu, libres comme le sont certains lézards dans le déserts, ceux qui on un nom drôle en anglais. Nous décidâmes sur le parking d'un supermarché de Hurrdurf (Tyrol autrichien), où nous avions fait de menues emplettes (c'est que les packs de seize, ça descend vite à deux), de faire corps avec notre véhicule, ce qui revenait à remplir le réservoir du bahut à la bière. Par miracle, cela fonctionna, et nous reprîmes notre chemin, priant longuement le dieu des alcooliques et faisant moult libations en son honneur. Nous passâmes la douane avec la Croatie en hurlant "ON EST PAS FATIGU2 § ON EST PAS FATIGU2 §". Les douaniers, sans doutes terrifiés par l'odeur de liche émanant du véhicule, ne firent pas mine de nous arrêter. C'est dans ce pays que je me reposais pour la première fois depuis notre départ, cela grâce à une technique bien rôdée, qui peut être décomposée comme il suit :
1 - On arrive sur une ligne droite.
2 - Je m'endors.
3 - On arrive au bout de la ligne droite.
4 - Humbert-Machin hurle, me secoue désespérément, fait preuve d'imagination et d'un vocabulaire fleuri.
5 - Je finis finalement par me réveiller.
Ce petit jeu me permis certes de regagner un peu de sommeil, mais aussi de nous détendre, car les petites routes de montagnes croates furent l'occasion de nombreux fou-rires, principalement autour de la blague de "Putain-j'ai-encore-planté-la-caisse-heureusement-que-cette-rambarde-était-là-n'est-ce-pas-hahaha-*vomit*". C'est donc en pleine forme que nous traversâmes la frontière bosniaque, ainsi qu'en hurlant comme des deumeurés une vieille chanson à boire dont aucun de nous deux ne connaissait les paroles. Pour la petite histoire, il semblerait que les douaniers aient tenté de nous arrêter, puisque juste après notre passage ils ouvrirent le feu, heureusement sans grande conséquence puisque ils ne parvinrent qu'à briser un rétroviseur, que de toute façon je n'utilisais pas.
Nous continuâmes notre périple parmi les magnifiques forêts de sapins bosniaques, croisant régulièrement les folkloriques paysans avec tirant des charrettes sur le bas-côté, des chars à boeuf, et des blindés de la KFOR. Nous roulâmes tranquillement sur les routes de campagnes, en entendant au loin les pittoresques sons de jeunes et vigoureux paysans épurant ethniquement à la kalachnikov quelque village serbe voisin. A ce propos, nous croisâmes un membre de cette sympathique jeunesse un soir, puisque seul au milieu de la voie, il faisait de son fusil le geste internationalement compris comme "Arrêteçz-voùs ou je oùvrec le feùçsz". Sans doute étais-ce à cause de l'obscurité naissante, je mis du temps à le voir, et lui rentrai copieusement dedans, après néanmoins qu'il eu le temps de mettre sa menace à exécution. Nous descendîmes ausculter le défunt, que nous fûmes obligés d'accompagner dans ses derniers instants de vigoureux "COnNARd §§" assortis de coups de pied dans la gueule. Il avait en effet abîmé mon véhicule, puisque plusieurs balles avaient traversé le capot et étaient entrées se ficher dans ce fouillis de tubes et de machins en métal protégeant ce qui était sensé faire avancer le bouzin, mais on s'en foutait au fond, puisque nous avancions à la grâce divine, et à un autre truc genre le pouvoir de l'amitié, je sais plus trop, mais sur le coup ça me parut très profond et très juste. Et puis on a ramassé le fusil du type, on a essayé de lui faire les poches, mais comme on était trop bourrés pour ça on a finalement décidé de reprendre la route. Ca a redémarré, comme quoi la vie c'est formidable, et on est reparti à 120 sur les chemins de campagnes.
Un peu avant d'arriver à notre objectif, on a recroisé des blindés des Casques Bleus. Comme nous étions assez content, nous les avons salués de quelques tirs de kalach en l'air, en leur balançant quelques bouteilles pour qu'ils fassent la fête avec nous. Les bruits sourds qui suivirent nous indiquèrent qu'au moins une dizaine de soldats avaient ouvert le feu, ainsi, vu le choc qui menaça de renverser notre fragile esquif, probablement un blindé léger. Nous fuîmes bien sûr ces malappris, bien triste d'avoir ainsi gaspillés nos munitions. Nous fîmes plus loin une ultime halte au gai village de Bashrc, où nous constatâmes les centaines d'impact de petit calibre dans le coffre, ainsi que deux impressionnants cratères, un sur la porte droite de la soute et un autre sur le flanc gauche, indiquant visiblement qu'une munition inerte de moyen calibre nous avait brièvement rendu visite. Ils allaient pas être très content chez Avis. Nous passâmes la nuit au village, goûtant avec plaisir à l'hospitalité des habitants et aux surprenantes eaux-de-vie locales. Nous sortîmes du coma une quinzaine d'heures plus tard, remerciâmes vigoureusement la famille au nom si typique de Lesshst (Nous découvrîmes vite que les noms bosniaques typiques sont ceux qui sont prononçables uniquement en gardant la bouche fermée), et nous repartîmes vers notre ultime destination : le parc naturel international de Cshrc, ultime refuge de nombreuses espèces en-voie-de-disparitionnisées par la folie humaine.
C'était une immense forêt, s'étendant parmi les collines, aux arbres millénaires imposant le respect. Afin de pouvoir réaliser l'invocation secrète de Bolzano-Weierstrass aux dix milles chevreaux (invocation découverte par hasard un jour où je m'étais gouré de rayonnage à la bibliothèque municipale), j'abattis avec Mélanie cinq troncs centenaires, que nous disposâmes en pentacle assez irrégulier. Je récitai de mémoire le mot de commande, et dans une tempête d'humus il apparut. Avec lui je passais le genre de marché que les gens du commun préfèreraient ignorer, échangeant deux semaines de ma vie contre cinq oursons bruns fraîchement arrachés à leur environnement. Il accepta, et les représentants de l'espèce menacée apparurent endormis à proximité, et nous remerciâmes le démon qui, comme il avait rien d'autre à faire, se joignit à nous. Nous gavâmes donc tous les trois les cinq bestioles de sédatif, nous les chargeâmes péniblement dans les cages en fer et ouvrîmes quelques bières pour fêter ça. Puis demi-tour, et direction Charolles (Saône-et-Loire), où nous avions à faire.
Nous ne reprîmes pas la même route qu'à l'aller, préférant éviter de recroiser ces soldats un peu soupe au lait, et nous découvrîmes donc un peu plus des merveilles de la Bosnie, passant quelques barrages routiers, où les soldats, voyant venir une camionnette de location immatriculée en France, couverte de divers impacts de balles ou de civils, et sentant un mélange de bière et d'huile, n'osèrent appeler leur supérieurs pour savoir quoi faire. En passant à leur hauteur, histoire de rigoler, je criais aux militaires déprimés "Ne vous en faites pas, on est de l'UNESCO.", avant de repartir gaiement en accélérant vers le pays des rires et des chants. Par malheur, nous fûmes arrêtés à la douane avec la Croatie, mais le douanier, un peu après avoir aperçu la cargaison ronflante (accompagnée des bouteilles et du fusil mitrailleur), sombra dans une mélancolie dépressive et ouvrit la barrière, décidant finalement de se joindre à nous. La Croatie n'étant pas un pays très large, et comme nous avions décidé que la Slovénie ne méritait pas d'exister, nous arrivâmes après seulement quelques heures de route directement en Autriche. Le trajet fut assez monotone, puisque nous nous dormîmes la plupart du temps.
C'est dans la banlieue de Salzbourg que nous prîmes une auto-stoppeuse, Natalia, venue apparemment directement de Sainte Russie, et comme nous ne parlions aucun langage commun, on ne compris pas grand chose de ce qu'elle disait, mais nous finîmes par tous beaucoup rigoler, se taper dans le dos, ou, vu l'état dans lequel nous étions, taper dans les dossiers des trois sièges, que nous baptisâmes (à la bière) Lamoricière, Polyphème et Horowitz. Nous ne comprîmes pas très bien où notre nouvelle compagne souhaitait aller, mais comme elle était désormais aussi déchirée que nous quatre (ou sept, avec les sièges), ça ne semblait plus avoir d'importance.
Nous fîmes un halte bienvenue à Munich (qui était pile sur notre route, le hasard fait bien les choses), où, entre autre choses, nous marquâmes sur les flancs du véhicule "Misson spéciale de L'UNeSCO". Nous nous aperçûmes aussi qu'il n'avait toujours pas de nom, et le baptisâmes donc "Oulan-Oude", en honneur de Natatruc et du communisme éternel.
Nous arrivâmes finalement à ma maison en banlieue de Charolles au petit matin, et c'est bien trop tard que je me souvins des sages paroles de Bison Futé : c'est bien à proximité du domicile, sur les routes bien connues, que surviennent bien trop de drames. En l'occurrence, pressé d'arriver, j'oubliai que le portail devait être resté fermé depuis mon départ, et je plantai le bahut au travers des planches de bois vertes que je connaissais bien. Nous dégageâmes le véhicule béni, et le garâmes dans la petite cour, emboutissant au passage un clignotant de ma Clio qui y était toujours garée. Nous sortîmes en désordre, moi le dernier comme le veut la coutume des marins, gens sages si il en est, et c'est vigoureusement que nous nous étreignîmes, baisâmes le sol et prîmes l'apéritif. Puisque nous étions en forme, je décidai de passer immédiatement à la phase suivante, et je l'expliquai à mes amis qui furent unanimement d'accord (la russe dit quelque chose que personne ne comprit, mais ce fut l'occasion de trinquer, et comme elle semblait être l'un de ces modèles soviétiques qui ne s'arrête jamais tant qu'on leur remplit le réservoir, elle se joignit joyeusement à nous) ; alors que Humbert-Humbert et le douanier allaient chez le boucher, nous déchargeâmes les cages, attachâmes les oursons toujours groggys avec des chaînes qui traînaient par là, les reliant à un pied de parasol qui, drame, s'était retrouvé coulé avec la dalle en béton lors de la réalisation de ma terrasse quelques années auparavant, et qui fournissait lors un support solide comme le sont certains arbres indonésiens, qui abîment les dents des tronçonneuses et des castors locaux, appelés protohydrochoerus par les tribus primitives. Je m'aperçu alors que deux des oursons avaient autour du coup des balises GPS, probablement implantées par des scientifiques désoeuvrés, et je bus un coup à leur santé en imaginant leur tête lorsqu'il s'apercevraient que deux de leur protégés avaient décidé de traverser la moitié de l'Europe en trois-quatre jours, aboutissant finalement en Bourgogne, région à la vocation montagnarde assez discrète.
Les deux autres revinrent avec plusieurs kilos de viandaille, que nous jetâmes ensemble aux plantigrades mous qui se baladaient désormais dans mon jardin (les voisins furent un peu surpris). Ils baffrèrent joyeusement, nous trempâmes les derniers morceaux dans le bidon de sédatifs et ils s'en retournèrent écraser sec. Nous profitâmes de leur sommeil pour les enduire vigoureusement d'huile, et pour attacher au dos de chacun d'entre eux deux petites bonbonnes de gaz que j'avais achetées avant mon départ, ainsi qu'une troisième bonbonne sous le ventre, reliée à une bobine de cordeau Bickford. Une fois équipés, nous les rechargeâmes dans la camionette, et comme il n'y a pas de repos pour les braves, nous reprîmes la route en chantant, cette fois ci vers le nord, c'était les corons, direction Amsterdam, ce qui nous réjouissait tous car nous allions passer par la Belgique. Je passais devant l'agence Avis, klaxonnai un bon coup et nous hurlâmes tous un truc, je sais plus trop quoi, mais ça nous fit bien rire, et nous repartîmes donc à 110 en centre ville, avec Humbert-Chose qui hurlait par la fenêtre "MissIoN SP2ciALE De L4uNEScO §". L'esprit Saint veillait encore sur nous, car aucun gendarme ne vint nous chercher noise, et c'est sans soucis que, bien des heures plus tard, nous entrâmes en pays Wallon. Là, nous fîmes honneur à bien des auberges, et en vérité ce fut un temps béni que nous y passâmes, mais il n'est d'hôte si bon qu'on ne le quitte, et de plus, nous avions une mission divine à accomplir, et ce fut bien à regrets que nous entrâmes en Hollande.
Nous arrivâmes bientôt à Amsterdam, et décidâmes d'agir vite. Je garai l'Instrument du Seigneur fort opportunément à deux cent mètres de la cible, le siège de Greenpeace International. Nous étions un vendredi après-midi, afin d'avoir le plus de succès nous attendîmes cinq heures, pour la sortie des bureaux. A trente minutes de l'heure fatidique, nous débarquâmes les mammifères vaseux, que nous traînâmes à proximité du lieu clé. Nous nous mîmes en face, sur un large trottoir, laissant joyeusement gambader les oursons autour de nous, pendant que tous les cinq (huit avec les sièges, que nous avions mener au spectacle), nous patientions autour de quelques rafraîchissements. Pas mal de badauds passèrent, ils crurent que nous étions une troupe de théâtre de rue, on leur répondit plus ou moins que nous étions des agents secrets de l'UNESCO en mission divine, ça les fit rire et certains nous jetèrent des piécettes. Puisque nous avions des spectateurs, je fis un long monologue, expliquant comment les hommes avaient oubliés qu'ils étaient faibles, que gorgés d'importance et d'orgueil ils pensaient pouvoir résister au plan divin, et tout ces choses que j'improvisais au fur et à mesure, vigoureusement soutenu par mes sept compagnons qui rehaussaient mes silences graves de quelques coups de percussions improvisées. Pour être franc, nous fîmes un tabac, et récoltâmes pluie d'applaudissement et petite monnaie.
Mais l'heure était venue, et c'est solennellement que nous nous éloignâmes des bestioles poilues. Dissimulés vingt mètre plus loin derrière une poubelle, je passais un coup de téléphone au bureau de Greenpeace, juste devant moi, leur annonçant que des espèces menacées se trouvaient présentement sur le trottoir d'en face, et attendis leur réaction.
Nous n'eûmes pas à patienter, rapidement une foule d'écologiste, de pseudo scientifiques, de hippies et de journalistes sortit du bâtiment, courant à travers la rue et à la rescousse des ours brun bosniaques un peu dépaysés. Le moment était venu, j'appuyais fermement sur la poignée du détonateur, le bickford propagea l'étincelle jusqu'aux bonbonnes de gaz. Ce fut très rapide. Je n'eu que le temps d'hurler "Attention espèces en voie d'extinction !".
Les bonbonnes ventrales s'allumèrent spontanément, propulsant les oursons à une vitesse prodigieuse. Deux d'entre foncèrent tout de go dans la foule frénétique qui courait vers eux, renversant moult, déchirant à coup de pattes des torses, avant finalement qu'un rebond assez violent n'ai raison de la résistance des bonbonnes dorsales, qui explosèrent conjointement dans une détonation épouvantable, projetant alentours une quantité effrayante de morceaux d'oursons en feu, immolant spontanément le gros des écolos hystériques dans une tempête de flammes. Une autre bestiole fila droit dans l'accueil du QG, où il explosa pareillement, transformant l’intérieur du bâtiment en brasier, d’où sortirent quelques personnes en voie d’extinction rapide.
Le quatrième, grâce au calage spéciale de sa bonbonne ventrale, partit droit dans les airs selon une élégante parabole qui le fit entrer dans une grande baie vitrée du troisième étage. S'en suivit là encore une prodigieuse explosion, qui envoya à la ronde, c'est à dire dans la rue, une effarante quantité de fournitures de bureau, de chaises, de gens, tout cela en proie à la combustion la plus complète. Le cinquième ourson, probablement à cause d'une défaillance de bonbonne, se contenta d'émettre un long sifflement, que l'on aurait dit tiré d'un morceau d'Ennio Morricone, avant simplement d'exploser sur place.
Nous restâmes à contempler les corps carbonisés qui jonchaient la rue, tandis que le bâtiment était gagné progressivement par un superbe incendie, et que partout résonnaient les hurlements infernaux des écologistes trop cuits. Pour les soulager, nous leur jetions quelques bouteilles que, maladroits, ils ne parvenaient à rattraper, et qui du coup explosaient à terre, s’enflammant à leur tour dans un mini « woof » tout à fait réjouissant. Du coup ça nous faisait rire encore plus et nous recommencions.
Nous quittâmes finalement les lieux lorsque les pompiers arrivèrent, de longues minutes plus tard, et que le bâtiment dans son intégrabilité se consumait dans une orgie de craquements, de flammes, de personnes en feu se jetant des fenêtres, le tout rejetant dans l’atmosphère une quantité effroyable de gaz à effet de serre.
Par la Parole, par ma voix, ont été prononcé les mots consacrés, et alors que je les prononçais, je jure que ma voix s'est faite plus grave, qu'un goût de métal a empli ma bouche, et que ma vision s'est troublée. J'ai néanmoins réussi à boire à la coupe consacrée, et à verser sur le pentacle de craie l'offrande rituelle de Minute Maid. J'ai ensuite sacrifié d'un coup de dague le pain d'épice maudit, et en accord avec ce rituel qui m'avait un peu surpris au premier abord, Il s'est matérialisé.
= ajouter un commentaire =
Les commentaires sont réservés aux utilisateurs connectés.
= commentaires =
ce truc est une vraie perle. Classieux et distingué. En plus l'objectif et les moyens mis en oeuvre pour y arriver sont bien trouvés. C'est très visuel, et j'envie cette capacité qu'ont les jeunes auteurs zonard à savoir rédiger des descriptions pas chiantes. Si jamais c'etait adapté au cinema, je verrais bien Benoit Poelvoorde dans le rôle d'un des ours.
"j'envie cette capacité qu'ont les jeunes auteurs zonard"
Oh le ton paternaliste hé. T'as eu une portée de lapinchiots ou quoi, pour te prendre comme ça une génération dans les dents ?
je suis en train de postuler pour adopter un gamin et les organismes qui louent des mômes surveillent mes faits et gestes. ah et pis j'ai choppé un progeria en regardant Vivement Dimanche aussi.
Très très bon. Outre le ton et les moyens dont parle Lapinchien, le style est maitrisé, assumé et retentissant. Les deux principales parties se complètent très bien et le fait de retarder l'annonce de la cible donne une place méritée et de l'intérêt. Deux points points négatifs néanmoins. Parfois l'emploi du passé simple tâche un peu : "nous hurlâmes tous un truc" par exemple. Cela dit, on reste pris dans le texte, donc rien de dramatique. Les six derniers paragraphes donnent lieu à des descriptions qui peuvent sembler un peu forcées, qui étalent du feu partout, sous plusieurs formes. Peut-être que ça crame trop à mon goût. Quoiqu'il en soit, c'est encore le moyen de quelques facéties bien senties et bien à propos. Très classe, jôlÿ.
commentaire édité par Das le 2009-4-20 2:0:7
j'ai beaucoup aimé. En particulier les noms de bled en bois.
Le passé simple c'est chouette, un bon "arrivâmes" en plein milieu ça fait son effet. Mais alors là, en continu et comme s'il n'existait que ce seul temps, sur un texte somme toute assez long, non, merci, et je suis même pas sûr que ce soit justifié d'un point de vue narratif. Enfin bref. C'est pas mal drôle sinon.
Je ne sais pas écrire un texte uniquement à l'imparfait, et me refuse à taper dans le passé composé à tout-va, d'où les -ûmes et les -âmes. De plus, je suis sûr que ça avait été entièrement écrit au singulier, personne n'aurait rien dit.
J'avoue volontier avoir abusé du champ lexical du feu sur la fin, mais je voulais que ça reste visuel, et j'avais pas envie de perdre le lecteur si près de la fin. D'où les détails à répétition. On peut d'ailleurs remarquer que l'alcool à subit le même traitement, j'ai galéré pas mal de fois sur des synonymes de "prendre l'apéro", trouvés avec plus ou moins de succès.
Sinon je me suis apperçu que je m'étais complètement gourré sur un mot à la fin, faisant un beau lapsus de type qui a trop fait de maths, même si pour un lecteur pas trop concentré sur la syntaxe c'est complètement transparent. La plupart des noms ont été déterminés aléatoirement (sauf les noms bosniaques, celui qui trouve le pourquoi du comment ne gagne rien du tout).
J'ai adoré l'ensemble, les noms de lieux bosniaques sous LGPL, les invocations de démons sous les frondaisons, les Humbert et Bolzano, et surtout l'odyssée sous flux tendu d'alcool, avec une avalanche de gags sacrément condensée. Ça m'a bien fait marrer.
Le passé simple n'est pas un problème en tant que tel, selon moi, sauf dans la mesure où il reste des fautes dans le texte (malgré une qualité globale, mais disons que c'est un peu comme si t'avais pas pu te relire suffisamment), et que le côté classieux, comme dit lapinchien, auquel le passé simple semble prétendre, est ainsi en même temps démenti par un manque de finition.
Peut-être aussi un poil trop long ; vers la fin, j'avais envie que ça finisse, mais c'est sans doute subjectif, ça.
Hag enchaine les évènements improbables et inutiles dans un florilège descriptif jubilatoire.
C'est vraiment du tout bon.
Ah Traffic fait des commentaires littéraires à la Télérama, c’est bien.
Sinon, le texte, fort amusant, et en effet très cinématographique. Pour ne pas répéter ce qui a déjà été dit, j’ajouterai juste que les "non-dialogues" (ou dialogue rapporté pour les prof de français, voire même style indirect) ont aussi beaucoup d’importance et donne au récit une dimension encore plus décalée.
commentaire édité par Kolokoltchiki le 2009-5-1 15:16:52
Ça, au moins, c'est un peu marrant.
Pas là...
Rasons tous ces pays inutiles! Construisons des barages!! Construisons des autoroutes !! AHAHAHHA!
J'ai trouvé le texte jouissif, l'emploi du passé simple ne me gêne pas, l'ensemble, invocation de deux démons, voyage long et con, transformation d'oursons en bombes poilues, est hautement improbable donc indispensable, j'ai commencé à rire au sacrifice de pain d'épice et j'ai continué, le running gag sur l'Unesco m'a bien tenue.