Et pourtant aujourd’hui, quand j’établis le lien
Je sais que mon projet, très loin d’être oiseux
Me donnera la fierté de faire des malheureux:
Quand j’écrase tous ces chiens, je les dédie au mien.
Car aujourd’hui majeur, de surcroit conducteur
Je tente de faire de l’art: du sang sous mon moteur!
Moi tous ces sales clébards, je leur baise la gueule!
Parfois je rêve, scabreux, de juter aux viscères
De tous ces petits chiens éclatés, tripes à l’air;
Mais ce n’est que désir, sans voiture je suis veule.
LA ZONE -
Sur le gris macadam, mon pauvre petit chien
Aplati, éclaté, tout collant et poisseux.
J’ai hurlé, pleuré, me suis arraché les cheveux,
A la vue du malheur: le pauvre, mort pour rien.
Aplati, éclaté, tout collant et poisseux.
J’ai hurlé, pleuré, me suis arraché les cheveux,
A la vue du malheur: le pauvre, mort pour rien.
= ajouter un commentaire =
Les commentaires sont réservés aux utilisateurs connectés.
= commentaires =
Cinq vers de 13 syllabes, deux de 14, le vers 6 vraiment moche phonétiquement à cause de la diérèse obligée soit sur loin (louwin) soit sur oiseux (ouwaseux), les coupes à peu près n'importe où. Si on voulait finasser au-delà de ces remarques essentielles à la définition du sonnet, la rime gueule / veule est interdite (e ouvert, e fermé).
Pour le reste, c'est sympa, mais la forme fixe est trop peu respectée pour que je puisse me laisser aller à trouver ça bien. C'est pas encore un sonnet.
Y'a de l'idée et de l'énergie.
Pour le reste, Glaüx a tout dit.
L'idée est bonne, le sonnet ne l'est pas.
Dommage.
Ce sont mes premières tentatives de sonnet. Normal, donc, que ce soit carrément nul. J'aurai pu les travailler, mais je voulais juste déconner.
C'est pas carrément nul. C'est formellement inabouti. Ca se perfectionne, l'inabouti.
Non c'est loin d'être nul, je trouve.
Des chiens, des fantasmes, des moteurs et de l'émotion quand il perd son petit chien mais c'est proprement horrible, de perdre son petit chien. Essayez avec votre voiture, vous verrez.
C'est frais, et j'aime bien. Cela dit, je me suis trop cassé les chakras avec ces règles à la con pour donner mon vote à cinq vers de 13 pieds et deux de 14.
J'avoue ne pas être complètement conquis.
Ce qui m'a choqué, ce sont les écarts de langage. Oui, il y en a dans à peu près tous les sonnets, mais à bon escient dans la plupart des cas (pour créer une rupture, pour être drôle...). Exemple chez Strange: "Ô doux fantasmes que ma bite dans son fion".Mais ici, on a l'impression d'un manque de vocabulaire, et c'est dommage, surtout quand on sent que l'auteur n'a pas ces carences.
"Moi tous ces sales clébards, je leur baise la gueule!
Parfois je rêve, scabreux, de juter aux viscères" . Voilà un exemple : on a l'impression que le "scabreux" est là pour arriver aux 12 pieds. On dirait que c'est la forme qui t'a poussé à employer un mot pour un autre, parce qu'il avait une syllabe de plus ou de moins, donc oui, le mot c'est inabouti.
Oui, c'est à peu près ça. Je n'ai pas l'habitude d'écrire sous ces contraintes, donc c'est vraiment une question de syllabes, d'où les écarts de champ lexical.