Pourtant, son propriétaire n'a qu'une quarantaine d'années. Il est seul, riche, peut-être directeur commercial à en juger par son feutre ocre élégant, signe distinctif de cette profession depuis quelques mois. Une mode absurde, qu'il a suivie comme les autres, comme toutes les modes universelles et instantanées, parce qu'il n'y a pas le choix. C'est aussi pour cela qu'il est entré dans ce casino et a joué, pour appartenir encore un peu à la caste de ceux qui regardent les autres avec mépris, du haut de leurs quelques centimètres de morgue et de réussite. Pour ne pas être jeté tout de suite, et s'offrir un dernier grand frisson avant de devenir inéluctablement un quinquagénaire au rebut. Pas besoin d'être sapé rupin, pas de vestiaire ni de fioritures : il n'y a que le Jeu.
Aujourd'hui comme tous les autres, il n'a pas misé un sou. Il a simplement perdu : plus aucun jeton. Autour de la roulette gigantesque, quatre-vingts hommes et femmes le regardent, carnassiers, jouissant de sa défaite et de son écrasement. Il part s'allonger dans une alcôve surplombant la roulette puis se recroqueville, minable et vaincu.
La vigilance du croupier est absolue, il impose une telle agressivité sourde et latente que personne n'oserait tricher. Et quiconque le tenterait serait réduit en charpie par ses voisins.
À l'aide d'un long ustensile ressemblant à une louche géante, sobrement ornée, il retire de la roulette la bille précédente.
-"Faites vos jeux", annonce-t-il d'une voix de ténor enjôleuse.
Bruissements de jetons crânement avancés, murmures persiffleurs, regards complices et moqueurs - une excitation palpable, rampante et non avouée.
-"Les jeux sont faits".
L'homme au pardessus pousse un soupir et semble s'effondrer sur lui-même. Il tremble légèrement, laisse échapper un gémissement pitoyable. Les boutons argentés de la manche du croupier luisent d'un éclat froid lorsqu'il tire sur une cordelette à sa droite.
Et, lorsque la lame ainsi actionnée vient trancher la gorge offerte du perdant, l'alcôve s'ouvre en deux, sa tête tombe dans l'immense roulette.
-"Rien ne va plus..."
LA ZONE -
"Noir, impair et manque."
Les yeux acier du croupier se posent sur un type en pardessus olive.
Ils sont amusés, le pardessus semble voûté, comme s'il croulait sous la masse d'un siècle entier.
Les yeux acier du croupier se posent sur un type en pardessus olive.
Ils sont amusés, le pardessus semble voûté, comme s'il croulait sous la masse d'un siècle entier.
= ajouter un commentaire =
Les commentaires sont réservés aux utilisateurs connectés.
= commentaires =
euh, d'accord
Les trois quarts du texte m'ont fait chier, beaucoup trop emberlificoté, trop bourré de petits plaisirs personnels de lexique, mais maladroits (l'agressivité latente, c'est à la limite de l'oxymore, par exemple ; mais le plus visible, c'est les redoublements de termes, "les modes universelles et instantanées", "quelques centimètres de morgue et de réussite", "pas de vestiaire ni de fioritures", "jouissant de sa défaite et de son écrasement", j'en suis pas à la moitié et j'en ai déjà marre de citer, c'est fatiguant et ennuyeux, ça me donne te m'offre une impression et le net sentiment d'avoir envie et besoin de chier en déféquant). C'est con, parce que c'est pas foncièrement naze. Mais ça pèse des tonnes.
La fin, euh.
Voilà voilà.
Gros comme une camion, avec des chromes partout et une remorque décorée à la bombe avec des motifs chrétiens.
Moi j'aurais plutôt mis un castor.
Oui, voila, tout pareil, sauf pour le castor. Mais c'est dommage, travaillé un minimum ça aurait pu être bon.
Ce texte est court et succinct, bien que correct et relativement plaisant.
J'aurai préféré un ornithorynque.
Je maintiens et confirme, avec force et sans ciller, que le castor est préférable et d'une nécerssité extrême autant que critique.
Ce n'est qu'une malsaine tentative de lobbying visant à redorer le blason de toutes les espèces à queue plate. Ca ne passera pas. Un castor n'aurait rien pu faire pour sauver le perdant de l'histoire, et en plus, un castor ne joue pas au poker, alors qu'est-ce qu'il aurait bien pu foutre la...
Non, désolé, je maintiens : un canard, là, ça aurait été parfait.
Pourtant Joe Pesci ressemble bel et bien à un castor, cette vérité me semble indéniable ainsi qu'incontournable. Or il appert que dans le film qui nous devrait servir de référence et de modèle dans le cas présent et en l'occurence, j'ai nommé et je cite Casino de Martin Scorcese, c'est Joe Pesci qui met sa race à De Niro.
On me dira, UN TEMPS SEULEMENT.
Oui certes.
Mais, mon ami.
De Niro ressemble-t-il à un canard ?
Je vous laisse le loisir de répondre.
Votre argumentation est dès lors caduque et risible, hahaha, je m'en gausse, huhuhu, et j'exige un castor.
De niro ne ressemble pas à un canard, non. En effet.
Et pour cause : Si De Niro avait été un canard, le film n'aurait pas duré plus de 10mn, et Joe le castor n'aurait pas gagné une seule partie. CQFD.
Pas du tout, puisque Sharon Stone ressemble à un chasseur.
Ce qui sous-entends que ce texte serait bien meilleur s'il mettait en scène Sharon Stone. Quelque part, ça se tient.
j'ai pas vraiment lu le texte mais je suis presque sûr que ça n'avait rien à voir avec le poker.
Bien sûr que non, le site étant à présent entièrement dédié aux canards. Le texte parle d'un canard qui veut se faire Sharon Stone dans son costume de David Crokett, malgré la concurrence déloyale d'un castor à cause de sa queue plate.
Putain, je m'ennuie...
Je l'avais lu en attente, et malgré des défauts évidents, je pense c'était une bonne base pour développer quelque chose de plus consistant. Mais dans ce cas il aurait fallu partir à bloc dans l'allégorie, et pas le truc miséreux qui boucle la fin du texte.
Et flinguez moi celui qui a choisi l'illustration.
Flinguez aussi celui qui l'a fait.
Flinguez aussi les putes tchèques qui sont dessus.
Désolé, mais ce site est maintenant une ôde aux canards et aux putes tchèques.
j'aime pas. les tournures m'ont emmerdées, le sujet m'a emmerdé, et alors la fin, au moins elle m'a fait rire.
J'avais un super commentaire pour ce texte, mais je l'ai oublié.
Bonsoir.
Alors là bravo, c'est de la vraie chiasse. J'aurais bien aimé que ce texte ne paraisse jamais sous mes yeux, et que son auteur ne vienne jamais au monde. Il est l'exemple flagrant de la pénible médiocrité de l'homme. Ennuyeux en moins d'une page, inutile au possible, mal gaulé sans atteindre des sommets de pourritude réjouissante. C'est un texte fade comme des centaines d'autres qui auraient mieux fait de restés larvés dans la gueule de centaines de cons lambdas. Quelle époque de merde, qui permet à ces ânes de se persuader qu'ils ont le droit de nous imposer leur prose laborieuse, parce que ça coûte rien et qu'ils ont rien de mieux à foutre de leur vie. Mort mort mort.
Et bravo au publicateur, il n'est pas question de poker une seule fois dans le texte.
Disons que, passé outre les quelques lignes sans intérêt parce que trop peu nombreuses ou bien non écrites, le lecteur que je suis à trouvé la fin du texte puante. Un peu comme un flash back dans un Fais-moi Peur. Bon, ok j'en ai jamais lu, mais je suis sûr que ça ressemble à ça.
Non, mais putain ! Je repense à ce final et j'affirme qu'il est ridicule. Putain de merde, qu'il aille se faire foutre.