On y est presque. Finalement, tout se rapproche, mais doucement. Autour de moi, tout le monde se meut au ralenti, je prends le temps de les regarder, le ralenti, c'est beau. Il y a cette famille là-bas, ils admirent, doucement, d'un air joyeux. Les enfants et leur sourire apaisant, la berceuse des cigales, le soleil lourd mais doux. Les nuages sont transparents et légers. Je contemple.
On commence la libération d'otages. Mais c'est faux. Pourquoi. C'est toujours faux, depuis le début. Pourquoi. Pourquoi. J'amène la réalité, il le faut, c'est ce qu'ils veulent, partir, expérimenter, ils sont là, c'est pour ça qu'ils sont là, c'est pour la réalité, pour arracher, dépeçage, explosion volcan on y est, bientôt, on y est, j'y suis, vite, on y va, ça y est, tout de suite ça transperce, maintenant.
On y est. Tout part tranquillement. Légèreté. Cette famille là-bas, je pointe mon dernier bras sur eux, ils me regardent, doux, gentils, apaisés. Tout doucement, cet homme tombe, il y a un trou dans son torse. Personne ne semble réagir, tout le monde a l'air flou. Alors ça continue, et ça sort tranquillement. Sans un bruit, doucement, le môme s'affaisse, sa soeur aussi. La mère, un homme, une femme, un autre gosse, et d'autres. Des mouches. Je continue pour la réalité, et, enfin la prise d'otages est réelle. Il faut les libérer, alors mon bras les lacère eux aussi, ceux qui sont comme moi sans l'être vraiment, même si ils sont protégés, c'est pour la réalité.
Enfin. L'explosion, la panique, on y est, tout y est, tout saute, tout s'en va, ça vole, ça hurle, ça geint, explosion lacération, tout est transpercé, on crève de réalité, je les regarde tous, ils sont laids, ils pleurent, ils courent, ils n'aiment pas le chaos, le déchirement, ça non, mais moi je le veux, et sans le savoir, de toute façon, ils étaient vraiment là pour ça, de toute façon, sans le savoir, la réalité c'est le mieux pour eux, pour moi.
On y est presque. Ils sont venus voir du spectacle, j'avais prévu, c'est ça, faut leur montrer, oui, on est là pour le spectacle je dis, le spectacle, les explosions, l'action. Depuis toujours je le veux, il le faut, vital, oui. Oh comme je suis impatient, impatient, impatient. Je l'attends vite, faut tirer, ils en veulent, sont venus pour ça, il le faut. J'ai des frissons, ça vient, ça part, je frémis, je vais trancher, aller, il le faut, un peu d'action, pourquoi pas, ça fait longtemps que je le veux, vite. J'ai bien fait de garder ces balles, celles qui font mal, celles qui volent, qui arrachent, qui transpercent, qui remuent et déchirent à l'intérieur. Je vois déjà les explosions rougeoyantes, les effusions, les courses effrenées, la souffrance, panique à bord, tout le monde saute, c'est parti, vite. Permis de réalité, ils sont venus pour ça, faut transpercer, ça part, ça déchire, je veux trancher, arracher, on est là pour ça, c'est ça que je voulais faire moi, aller, vite. J'en peux plus.
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Assez habilement écrit, avec peu de moyens, mais bien choisis. Ca donne un texte un peu brut de décoffrage (on me dira que c'est parce que narration à la première personne blablabla, ouais, d'accord, rien à foutre, moi je parle de l'impression de lecture), un peu pénible à lire, mais globalement juste.
Disons que s'il avait été plus long, j'aurais détesté et craché par hectolitres. Mais là, ça passe. Je suis pas transport, mais ça passe.
CMB DVCS.
Pourquoi mantis ? Y a rien de divinatoire là-dedans. J'exige une explication, ou un texte qui justifie ce pseudo. Ou bien tu t'appelleras d'un nom aléatoire à la place. Mettons Saltimbanque. Ou Gitan. A toi de voir.
Quelque chose vient d'exploser dans ma chambre. Je sais pas d'où ça vient. C'était discret, comme explosion, plus comme un pet très très sec et violent, mais quand même.
Euh, bon.
Y'a un bon rythme. C'est dense, haineux, presque violent. Peut-être un poil trop court en fait : le mec est hargneux au possible mais la violence reste en arrière-plan, il s'agissait pas d'en faire des tonnes, mais l'intro annonce un blast mémorable et ça ne vient pas.
Avec 17 personnes pourtant t'as l'embarras du choix, et ça ne prend pas forcément 30 lignes. Deux trois rafales, des membres qui volent par dizaines, c'est vite fait tout ça.
Ca reste assez sympa à lire.
C'est quoi mantis ?
Ca sent le brûlé.
Lu vite fait, ouais bof. Ça manque de consistance et l'abus de juxtaposition me donne surtout envie de sauter des paragraphes.
Mantis c'est pas juste "mante" en anglais?
J'ai assez moyen aimé bon idée mais la réalisation lourde et répétitive faire le texte rendre longuet en lecture.
Avec un peu plus profondeur c'eut être fort bon.
Mais en l'état actuel ce ne l'est guère. Ce ne l'est guère et c'est un drâme.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Mantis
putain de geeks en bois
commentaire édité par Prototype Nucléique le 2008-8-19 8:39:20
Ce texte se laisse lire sans trop se débattre avec les pattes avant, ce qui représente un atout considérable.
En ce qui concerne "on crève de réalité" et "ils n'aiment pas le chaos, le déchirement, ça non", ça fait bien spasmer.
Et l'inutile du village qui se la ramène avec son wikipedia, et qui croit tout savoir quand il a lu quatre lignes même pas finies. Idiot.
Le mantis, avant tout le reste qui en découle à l'exception des termes d'habillement liés à manteau, espèce de con, c'est le devin, en grec. D'où ma question. La mante, c'est une mante parce qu'elle prie, de ses pattes réunies.
Tu fais vraiment pitié, proto. Traiter les autres de geek quand on a une culture absente et entièrement tributaire du net et des autres.
Va jouer sur msn, décidément.
"dense, haineux, presque violent"
Ah ouais ? Et pourquoi moi j'ai l'impression de lire le délire obsessionnel de Casimir en train de faire une overdose d'amphétamines ? Ou alors le petit frère mormon du professeur Tchekov (http://zone.apinc.org/articles/1733.html).
De la confusion mentale, j'en vois, survoltée même, du retard mental aussi, mais de la haine ?
Bon bref, je trouve ça plat, sans envergure ni intensité. Heureusement, c'est pas mal écrit et psychopatho, ça sauve un peu.
j'aime bien le rythme et l'usage des virgules ; cependant pour l'instant le thème ne me passionne guère.
Attention, quand Glüx se sent agressé sur son territoire, il sort son grec. Espèce d'érudit stérile.
J'ai pas vu là où t'as posé le moindre pied sur le territoire du savoir et de l'intelligence, j'ai vu un singe faire OUK OUK OUK OUK OUK en agitant son wikipedia lu à moitié.
Alors, c'est lequel qui a le plus de testostérone, finalement ?
Toi ou ta mère, je sais pas, j'arrive pas à compter au-delà de soixante grammes par litre de pus.
Va brailler plus loin, poney.
DTCS, par exemple, madame l'institutrice ?
trop vite expédié, pas assez psychologique, un peu foutoir.
Je pensais pourtant que dans l'armée tout était toujours soigneusement mis au point avant.
Un peu bordélique, même si le rythme de la narration est plaisant.
Il fallait organiser le même type d'exercice littéraire sur l'actualité avec l'histoire de Josef Fritzl et de sa fille, ça aurait pu donner de meilleurs résultats.
Pas con ça comme thème.
Tiens j'en profite pour insulter Glaux, je peux vraiment pas piffrer ce mec. Ou quoique ce soit.