LA ZONE -

Serial edit 21 : le pacte

Le 08/06/2008
par nihil
[illustration] Texte de référence et principe :

- Extrait du Faust, de Goethe
- Quoi que je puisse faire de ma vie, je n'en ressentirais pas moins sa déplorable vacuité et la futilité de chacune de mes entreprises. Le constat est amer mais lucide. C'est la plus élémentaire logique qui guide mon raisonnement, non pas quelque émotion qui viendrait le fausser. Je suis trop vieux pour m'émerveiller de ce qui m'est inconnu, trop jeune pour accepter de me laisser couler. Mais qu'est-ce que la vie peut encore m'offrir ?
Je suis en manque d'absolu, c'est là le drame de mon existence et l'infernal refrain que je ne cesse d'entendre. Les jours, les mois défilent sans que j'ai rien fait dont je puisse me targuer. J'entrevois déjà les pentes du gouffre, et je n'ai encore rien fait qui vaille d'être mentionné. J'ai suivi des rails que nous tous suivons, est-ce là tout ce que je pourrai coucher sur papier une fois mon heure dernière arrivée ? Chaque fois que je me lève, ma marge de manœuvre s'amincit et les plaisirs que je connais sont plus insipides. Et lorsque je me couche, ce n'est pas pour goûter quelque repos, mais pour ressasser encore cette même conclusion : mon existence est une pâle copie de ce qu'elle devrait être. Je ne la supporte plus, je préfère me hâter vers la mort qui m'appelle, car elle ne peut être qu'un soulagement.

- Est-ce là tout ce que tu souhaites ?

- Je ne souhaite rien d'autre que brûler d'un coup toutes les forces qu'il me reste encore, me jeter dans la bataille comme s'il n'y avait plus de lendemain. Connaître l'extase aveuglante ou bien la souffrance brûlante plutôt que mes succédanés d'émotions ternes. Ascète ébloui en pleine béatitude par quelque vision sacrée, guerrier empli de fureur sanglante ou hédoniste ivre de stupre et de volupté, que sais-je… Tout plutôt que ce que je suis : un pauvre pion dans une case, environné de mille pions dans mille autres cases. Je voudrais être un fou mais je ne puis m'arracher ma raison. Je ne souhaite que vivre pleinement pour la première fois, puis m'éteindre sans inquiétude.

- J'ai là ce qu'il te faut, tu le sais.

- J'ai pris en haine tout ce que cette existence compte de faux-semblants, tout ce qu'elle donne à voir de doux et de paisible là où n'y que platitude et ennui profond. Vivre, faire carrière, se marier, assurer sa descendance. Cet atroce renoncement, cette amputation volontaire qu'on veut présenter comme un accomplissement digne de louanges. Maudits soient les faibles et leurs illusions de pérennité, leur oisiveté et leur confort misérable. Moi je ne veux pas attendre et goûter sereinement des joies simples, je veux tout, tout de suite !

- C'est toi-même qui a occulté ce monde et ce qu'il renferme de beau, toi qui l'a écrasé sous les coups de ton amertume. Mais la beauté n'est pas éteinte, elle n'est que cachée sous les décombres d'une routine asphyxiante. Ecoute-moi bien. Il est une substance brune qui peut la révéler dans toute sa gloire. Elle t'arrachera à ta solitude empreinte de tourment. En sa compagnie, tu te sentiras dieu parmi les hommes, et humain parmi les vers. Tu connaîtras une félicité plus pure que ce que tu peux même imaginer, tu seras transporté en esprit dans des univers de sérénité limpide, dont la délicatesse n'affadit en rien l'intensité. Sans même bouger, tu vivras plus d'expériences fabuleuses que les plus chevronnés des aventuriers. L'apaisement qu'elle procure n'a rien de commun avec l'obscure tiédeur des bêtes de somme qui nous entourent, il est tout au contraire unique et sans partage. C'est la jouissance inconcevable promise par les femmes, le paradis céleste vanté aux dévots, une lumière dans la nuit. Tout l'amour de dieu condensé en une subtile et unique liqueur. Avec elle, tu ne connaîtras plus de lendemains.

- Eh bien, dis ton prix.

- Nous aurons bien le temps d'en reparler.

- Non. J'ai appris à connaître le monde, et je sais que chaque bienfait a sa contrepartie. Personne ne fait par seule charité ce qui est utile aux autres. Je ne crains pas de supporter le poids que supposent tes promesses. Parle franchement et pose tes conditions.

- Soit. Sache que ces largesses te seront octroyées en contrepartie de ta totale soumission à la reine brune. Elle sera pour toi une maîtresse magnanime mais impérieuse. Une fois attaché à son service, tu ne pourras renoncer et devra te plier à ses ordres, admettre ses caprices. Elle se fera parfois rare, parfois décevante comme seuls peuvent l'être les plaisirs les plus fous. Tu l'aimeras et elle te fuira. Tu feras peut-être beaucoup de choses contre ta volonté, juste pour la retrouver une nouvelle fois. Tu connaîtras le doute et la peur, le manque atroce. Chaque moment de réconfort se paiera d'autant de détresse. C'est là le prix de l'héroïne.

- Qu'elle mette en pièces ce monde d'insectes terrorisés, qu'elle me permette de voir au-delà de mon horizon bouché, qu'elle me fasse oublier la faiblesse humaine et ses compromis, et je lui obéirai servilement, et avec gratitude encore.

- Alors prends ce sachet. Deux lignes, une pour chaque narine, et tu entreverras l'ampleur des délices qui t'attendent. Tu toucheras du doigt un monde neuf, reconstruit, que les autres ont depuis longtemps oublié. Ce n'est qu'une petite quantité, mais je reviendrai te voir bientôt, pour t'aider à nouveau. Pour aujourd'hui, ce service sera gratuit.

= commentaires =

EvG

Pute : 0
    le 09/06/2008 à 00:55:28
Ah ! J'ai failli abandonner ne voyant pas de différence avec mes souvenirs de lecture de Faust...
Heureusement que j'ai tenu pour voir Mephisto se changer en dealer de brown! C'est sympathique en attendant le reste.
Aesahaettr

Pute : 1
    le 09/06/2008 à 08:53:31
C'est déjà plus supportable que le texte d'origine. Mais bon, c'est plat.
Là l'intérêt soulevé c'est d'adapter la liqueur brune à de la poudre brune, c'est limité.
Les personnages sont devenus deux clampins qui s'expriment très bien, un peu comme les méchants dans Sin City, et je sais pas. Ca me met le cul entre deux chaises, je vois pas très bien où ça veut en venir, je vois pas l'intérêt de l'edit, je trouve ça mal foutu. Ou plutôt non, pas mal foutu, scolaire.
nihil

Pute : 1
void
    le 09/06/2008 à 11:23:00
"l'intérêt soulevé c'est d'adapter la liqueur brune à de la poudre brune"

Ah bon ?

"je vois pas très bien où ça veut en venir"

Apparemment t'as raté un wagon. Du coup, ton opinion, je me la taille en pointe.
Lapinchien

tw
Pute : 8
à mort
    le 09/06/2008 à 14:04:49
Je trouve ce texte super classe. Je defie quiconque de faire aussi bien dans le genre.

Aesahaettr t'as rien capté au principe du serial edit, le but c'est pas d'assassiner des textes d'auteurs en serie.
Osiris

Pute : 0
    le 09/06/2008 à 14:40:53
Ouais, on voit bien le drame dans ce texte. ouais, la quête d'absolu, pour finir en misérable larve héroïnomane. Un faible somme toute, la petitesse de nos vies poussée à son paroxysme. Putain de solution de facilité, au lieu de faire quelque chose, bordel de merde, ce connard sniffe de l'héroïne. Le texte montre à quel point on ne sait rien de l'absolu, désespoir, drogue, états larvaires, paresse avilissante. Une quête vaine, le monde n'a rien à nous offrire. Chapeau.

Ouais, ouais. Excellent petit texte. Sombre et désespéré à souhait. Par contre je préfère l'original (je suis le seul je crois...). M'en vais relire "les souffrances du jeune Werther" tiens, pour l'occasion.
Kolokoltchiki

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Pute : -1
    le 09/06/2008 à 15:39:58
Au niveau du style d'écriture, c'est impeccable. Vraiment fluide en plus d'être bien écrit. Après, le fait de transposer le pacte avec le diable en addiction à l'héro c'est pas mal, ça rajeunit Faust, j'aime bien.
Aesahaettr

Pute : 1
    le 09/06/2008 à 17:31:41
J'ai sans doute rien capté au principe, n'empêche que ça m'a méchamment lourdé.
Bisoux dans le cul.

commentaire édité par Aesahaettr le 2008-6-9 17:32:16
Kolokoltchiki

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Pute : -1
    le 09/06/2008 à 19:28:54
Instruis toi, pute : http://zone.apinc.org/articles/1221.html

commentaire édité par Kolokoltchiki le 2008-6-9 19:44:10
Winteria

Pute : 0
    le 09/06/2008 à 20:11:06
*sort de son trou stérile et muet*

Osiris : ta gueule, pute.

*retourne se coucher*
Winteria

Pute : 0
    le 09/06/2008 à 20:19:57
En fait, je vais plutôt octroyer à Osiris le titre de con certifié, par la Grâce de Saint-Con. Vous êtes invités à le lyncher, si vous avez du temps à perdre.
Kolokoltchiki

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Pute : -1
    le 09/06/2008 à 20:22:52
Moi je veux bien, on signe où ?
Winteria

Pute : 0
    le 09/06/2008 à 20:51:46
Que tu fasses allusion au texte ou à mon message, c'est forcément une question piège, et je laisse à d'autres le soin d'y répondre.
EvG

Pute : 0
Réponse à Kokolik    le 09/06/2008 à 21:05:18
DTCS (ah, l'appel du devoir !)

commentaire édité par EvG le 2008-6-9 21:5:43
Strange

Pute : 0
    le 09/06/2008 à 22:22:26
C'est à la fois totalement déprimant, et totalement euphorisant.

Déprimant PARCE QUE :
- La remise en contexte est réussie, et on s'identifie fort bien au narrateur juste après la vaisselle et avant de rejoindre bo-bonne au plumard VIE DE MERDE VIE DE MERDE VIE DE RHAAAAAAAAAAA et puis on va se coucher et on oublie, un xanax et c'est reparti ma bonne dame.

Euphorisant PARCE QUE :
- On entrevoit la lueur d'espoir, telle le coquelicot flamboyant dans les champs de blé jaune-terne-pas-jouasse : la fuite dans le vide, très accessible. Et ça réveille en moi des pulsions suicidaires hystériques. Si, c'est euphorisant.
- La ménagère de plus ou moins 50 ans ne s'en relèvera pas. À mort les ménagères de plus/moins de 50 ans.
- J'aime beaucoup le concept du deal classieux, entre gens de bonne éducation, "J'ai là ce qu'il te faut, tu le sais" en lieu et place de "HEY RÉVEILLE TOI TU VEUX D'LA RABLA ? D'LA BONNE GRAVE", et ça transforme mon dealer à crête en dandy à plumeau, et mon ami c'est tout à fait extraordinaire.

La lecture est plus confortable, j'ai trouvé le style très fluide, ET GLOU ET GLOU, chose pas courante dans ce que j'ai lu de toi jusqu'à présent. Le texte est proche de l'original effectivement. Ceci dit il tient bien debout tout seul, il aurait pu avoir été écrit pour lui même hors cadre de serial edit, alors je suppose que cela signifie que la réappropriation du texte est réussie.

Ton thème de blasé de la vie, malgré mon profond optimisme, m'a touchée ET J'AI TROUVE CA TOTALEMENT DÉPRIMANT ET EN CES CIRCONSTANCES JE NE VOIS D'AUTRE ISSUE QUE DE REJOINDRE CES PUTAINS DE MÉNAGÈRES ET DE ME TAPER LE SAUVAGEON A PLUMEAU ET SON OPEN BAR.

Adieu.
Kolokoltchiki

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Pute : -1
Réponse au galeux    le 09/06/2008 à 22:51:09
Putain merci, j'ai quand même dû attendre plus de 50 minutes avant de recevoir une réponse satisfaisante. Bande de branleurs.
Aesahaettr

Pute : 1
    le 09/06/2008 à 23:07:34
Mais ta gueule, bordel.
Kolokoltchiki

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Pute : -1
    le 09/06/2008 à 23:12:46
Mais mange ma bite, bordel.
Osiris

Pute : 0
Ben ?    le 10/06/2008 à 10:29:41
Winteria, j'ai pas compris caupain. Pourquoi tu m'en veux ? J'ai rien fait de mal ? Mais minceeeeuuuuuh, j'ai juste écris une jolie pauésie pour dire du bien du té-texte. Gentil Winteria, je suis ton caupain, ma soeur, songe à la douceur, d'aller là bas vivre ensemble.

EDIT : CH'T'ARRACHE LA CHATTE POUFFIASSE DE WINTERIA, CH'FAIS TOUSSE FOUS TUER CHE FOUS HééééééééééééS !!!! (pour rester dans l'esprit zonard)

commentaire édité par Osiris le 2008-6-10 10:32:50
trompe
quoi ???    le 10/06/2008 à 19:48:57
C'est quoi tout ces textes qui remuent de fond en comble les méninges . Je comprend rien du tout . Out .............
Lapinchien

tw
Pute : 8
à mort
    le 10/06/2008 à 23:28:49
Falut, trompe de fallope !
nihil

Pute : 1
void
    le 11/06/2008 à 00:09:57
Osiris, ce que Winteria essaie de te dire par ses petits jappements de roquet, c'est que ta dialectique béate basée sur un lexique repompé d'un moustachu de sinistre mémoire est lassante. Pense par toi-même pour une fois, au lieu de te réconforter dans le giron de Friedrich. Ne te laisse pas emporter par cette soif d'absolu typiquement adolescente, cette exaltation pourrave et ces jugements à l'emporte-pièce. Forts, faibles, tout ça. Lève le pied.
Quant à ton choix du jeune Werther, il est parlant. Petit goth échevelé de merde.

Je pense que t'arranges pas ton cas en réclamant une nouvelle fois des explications. Tu captes jamais rien sans qu'on doive te l'expliquer. C'est fort dommage.

Et merde, ras-le-cul de la pédagogie. Sa Sainteté a sonné du cor, je me soumets. Pauvre con irrécupérable.
Osiris

Pute : 0
Ah d'accord.    le 11/06/2008 à 18:56:00
Ben voilà, suffisait d'expliquer, merci. Par contre je garde ma soif d'absolu, merci. Bordel, si le monde n'a rien de grand à m'offrir, c'est que c'est à moi de faire de grandes choses, et ce que je critique chez le héros, c'est que précisément il se complaît dans sa merde, comme moi y'à pas si longtemps. Et comme vous tous.

Ensuite, JE NE SUIS PAS NIETZSCH2EN MERDE. Je renie ce que mon incompréhension totale de la philosophie de cet homme m'a fait chanter à sa gloire. Pourquoi ? Parce que, moi aussi, je suis un faible nietzschéen, et j'en suis fier. Je suis d'ailleurs en train d'écrire un livre contre Nietzsche.

Aussi, j'encule les goths, bien que, merde, j'en sois un, au sens strict du terme. Oh puis merde. J'ai l'impression d'être revenu sur zonemetal. Je n'ai plus rien à faire ici, heureusement. Tiens j'm'en vais écrire un texte moi.
    le 11/06/2008 à 19:11:27
Non mais ta gueule, Osiris, franchement. Ta gueule. T'alignes les stupidités, c'est lamentable. Ta gueule.
Osiris

Pute : 0
    le 11/06/2008 à 19:41:10
Ah bon. Ok, je quitte la zone aussi, j'en ai marre d'être traité de con à chaque fois.
nihil

Pute : 1
void
    le 11/06/2008 à 19:49:10
C'est pas un club privé ici, te sens pas obligé de déchirer ta carte de membre en public.
LH
    le 12/06/2008 à 11:24:29
"Je suis en manque d'absolu,"

Rien que pour cette phrase, je t'aime très fort nihil.
J'aime beaucoup toutes les autres les autres références subtiles aux trains et autres rails en tous genres.
Fin, et racé ce texte.

Bravo.
    le 12/06/2008 à 19:41:30
Bon bon bon, au travail, si j'attends d'avoir la patate pour commenter je le ferai jamais.



En fait j'aime pas ce texte, mais pas forcément pour des raisons littéraires. Je commence par préciser en outre que j'abhorre le texte qui nous a servi de point de départ, de Goethe.


NOTE POUR MOI6MËME / PENSER 0 DIRE QU4Y A UN TRUC QUE J4AIME BIEN QUAND MËME? 0 LA FIN;


Ce que je n'aime pas, c'est le ton général. "Ton", c'est vague ; je devrais peut-être dire tournure de pensée, ou attitude (du narrateur, de son opposant, de la conscience au-dessus de ces deux-là qui raconte l'histoire - je ne parle pas personnellement de l'auteur, ça c'est différent). C'est un ton typiquement adolescent, d'exaltation dans l'abandon. AAAAAAAAAAAAH TOUT EST GRIIIIIIIIIIS AAAAAAAAAAH JE SOUUUUUUUFRE COMME UN BONHOMME NE COTON DANS UN 2CRIN EN SOIIIIIIIIIIIIIE AAAAAAAAAAAAAH et c'est insupportable. Je crois que ça vient du ton du texte de Goethe ; on en a tous été victimes et on l'a gardé plus ou moins. Mais là c'est très visible.

Me déplaît aussi profondément, mais profondément, la crétinerie du choix de vie présenté ici. Attention, je ne dis pas que tous les junkies sont des cons. Chaque situation individuelle est différente, on touche là à des situations personnelles éminemment complexes, souvent. Je dis que ce texte, qui présente une caricature (une simplification, plus précisément, peut-être) d'attitude face à la drogue, présente la façon la plus lamentable, faiblarde et digne d'un gniard de sept ans, de tomber dans la dope.
Or c'est mis en œuvre de manière tout à fait grandiose, le texte est littérairement bon, fluide et entraînant je trouve ; c'est dès lors extrêmement déplaisant de voir bien parler une merde humaine.
Je n'ai plus simplement aucun respect ni pour l'auto-analyse du personnage, ni pour son choix de sniffer de la brune pour fuir ; c'est du sous-Baudelaire, c'est du sous-adolescent.
Et ce qui me blesse, donc, au fond, c'est que cette extrême laideur puisse être présentée de façon élégante. Ca me débecte.

C'est à des trucs comme ça que je vois que je suis un vieux connard, ça y est.


MAINTENANT CE QUE J4AIME TOUT DE MËME et je crois qu'on pourra mettre un immense osef au-dessus de toute cette partie voire de mon commentaire, c'est que certaines notations sur le temps qui passe, sur la justification d'une vie, sur l'âge humain, sont justes. Et me touchent, pour des raisons qu'osef.
Demeure que le narrateur aurait pu penser à faire quelque chose de sa vie au lieu de la cacher sous un parterre de poussière brune à la con.



BREF BREF BREF littérairement c'est un bon texte, je trouve, en tant qu'edit de serial edit c'est une contribution sobre dans la manière, mais cohérente au possible dans le ton et la forme, bien trouvée ; mais les échos qu'il rend en moi m le font haïr. Mais vraiment.


CEPENDANT y a bien pire après, concernant ces échos en moi.



VOIL0
AINSI FUT DIT
J4AI FAIT MON TAF? PUTE
joie
nihil

Pute : 1
void
    le 12/06/2008 à 21:26:17
Tiens c'est rare qu'on parle du fond d'un texte, je suis tout déstabilisé. Bref, j'ai du mal avec ton interprétation des choses parce qu'elle est sous-tendue par des objections d'ordre moral. En général quand on juge quelque chose par le biais de la morale, on se plante, souvent, je pense.

Mais je suis d'accord avec toi pour dire que c'est violemment caricatural, sans que je me sois donné la peine de le laisser entendre. Dans la réalité, on se came pas pour fuir son quotidien et ses problème, on se came (au moins dans un premier temps) pour s'amuser et faire de nouvelles expériences. Mais comme on s'amuse et qu'on fait de nouvelles expériences surtout pour échapper à son quotidien et ses problèmes, hein... Mais ouais, dans le texte, j'emprunte un raccourci assez scandaleux.
En fait je trouve ça représentatif de notre génération de blasés plaintifs, on sait très bien geindre, mais on est jamais foutu de se prendre en mains.

Commentaire édité par nihil.
    le 12/06/2008 à 21:39:00
Je suis effectivement bourré d'une putain de morale qui fleurit et bourgeonne en ce moment de façon répugnante, je sais pas ce qu'elle a. Mais ta réponse me convient fort bien.
nihil

Pute : 1
void
    le 12/06/2008 à 21:42:52
MAIS OUAIS PRENONS NOUS EN MAINS L4UN L4AUTRE, non pas là
    le 12/06/2008 à 21:53:21
Bah j'ai pris ce qui dépassait, moi, hein.
EvG

Pute : 0
    le 12/06/2008 à 22:44:24
C'était pas évident pour certains que c'était de la pure caricature ? Moi, je le trouve "fun" ce texte. Le chemin pris est simple, ras des pâquerettes, c'est bien écrit (à part peut être, la fin qui à l'air d'avoir été torchée vite fait !), c'est mignon comme un bigorneau.
Strange

Pute : 0
    le 13/06/2008 à 15:33:29
Non, c'était pas évident. Pour ma part, je l'ai pas classé dans "Caricature fun". Ni dans "Texte polémique".

"Grille-pain" me semble une alternative satisfaisante.
nihil

Pute : 1
void
    le 13/06/2008 à 21:14:37
C'est pas plus caricatural que le texte de Goethe de toutes façons, mon texte en est très proche.

Je commence à avoir un peu de mal à admettre le qualificatif "adolescent", appliqué à toutes les sauces (et en l'occurrence sur mon personnage et celui d'Aka) et que me rappele les bons stéréotypes classiques véhiculés par les boulets du net : un texte sombre / rageur / désespéré est forcément "adolescent", comme si toute posture négative était forcément de l'immaturité. Bah non. Mais peut-être que je devrais prendre ça comme un compliment ? L'adolescence, le seul moment de la vie où on est centré sur la remise en question, et pas sur l'acceptation béate de toutes les stupidités qu'on nous fait avaler.
    le 13/06/2008 à 23:29:47
Que tu prennes mal le mot en général, d'accord, mais lis mon commentaire et ma façon de l'employer avant de faire des équations qui collent pas à ce que je dis (et de confondre ce que je dis avec ce que tu crois qu'un boulet du net dirait). J'ai jamais dit que le sombre ou le rageur soit "adolescent" en soi et en général, ce serait même complètement con de le dire ; tu me verras donc pas le dire (ni ici ni ailleurs, tu peux chercher). En revanche tu me verras le sortir, et souvent, et avec explicitations, et depuis longtemps sur divers textes, à propos d'attitudes de complaisance dans l'abandon, d'exaltation dans toute chose considérée comme négative. Et les textes de cette série d'edit en sont pleins, d'adolescence purulente.

Ensuite, je vois absolument pas pourquoi la remise en question serait un privilège de l'adolescence. A moins que tu considères la phrase posée sur du vide EtRe Ou Ne PaS êTrE ?,?,? comme une "remise en question". Pour information, agir de manière réfléchie suppose une remise en question constante. Pour information aussi, des religions pas trop adolescentes comme le protestantisme ou l'Islam exigent une remise en question systématique et quotidienne, ça s'appelle l'examen de conscience. "Le seul moment de la vie" gnagnagna, mon cul. Y a pas de "seul moment de la vie". Quant aux stupidités qu'on nous fait avaler, je vois pas le rapport, à moins qu'on confonde la conscience et l'esprit critique.

Bref, tu dis de la merde parce que tu prends soit comme une insulte soit comme un des noms de Dieu ce qui n'est, strictement, qu'un état de passage de la vie humaine. Ni plus, ni moins.
nihil

Pute : 1
void
    le 13/06/2008 à 23:57:43
Je te laisse le champ libre, cher détenteur de la vérité. Bon courage pour ton autodialogue, maintenant que t'as réussi à faire le vide autour de toi.
    le 14/06/2008 à 00:01:02
Je devais ne pas te répondre et te laisser tordre mes propos pour leur faire dire un truc qui te faisait plaisir ?
ProtoNu
I    le 18/07/2008 à 11:56:29
HAHAHA DES DISSENSIONS APPARAISSENT BIENTOT LA FIN DE CE SITE DE MERDE

Gûx, t'es relou, jte jure.
Konsstrukt

Pute : 0
    le 18/07/2008 à 19:41:15
pas nécessairement un état de passage, mais un état (effectivement) de révolte contre le conformisme et l'autorité, d'examen de conscience (la sienne et celle des autres) qui correspond, socialement, à l'adolescence (c'est à dire que c'est à ce moment-là de la vie qu'il est accepté par les autres) et qui correspond, intellectuellement et moralement, à une certaine posture artistique - étant entendu que l'artiste, d'une façon ou d'une autre, c'est celui qui peut prendre le temps de persister dans un état d'esprit de révolte contre le conformisme et d'examen de conscience, et qui peut assumer socialement de d'y complaire (par opposition à, par exemple, un crs).

bon, c'était une tentative de démontrer que vous dites la même chose, tas de cons. parce que si vous dites pas la même chose, vu que je suis d'accord avec vos deux interventions, ça me fait chier un peu.
Lembaumeur

Pute : 0
    le 24/09/2008 à 13:32:44
Très beau texte, sur un exercice difficile. J'ai trouvé l'écriture tout à fait maîtrisée, et l'instrospection est très efficace.
Et puis, la chute, excellente.
Bravo, y'a pas grand chose à redire.
nihil

Pute : 1
void
    le 24/09/2008 à 13:37:49
Ouais, à la relecture, c'est presque aussi échevelé que Goethe, ça pue un peu. Si ça m'avait pris de l'écrire hors contexte du serial edit, je me serais un peu plus détendu, ça aurait pu valoir le coup.
nihil

Pute : 1
void
    le 24/11/2008 à 02:45:22
Tiens, je vais faire un commentaire un peu premier degré, parce que je me suis rendu compte de deux trois trucs en relisant le texte et les commentaires. Le texte, il est bien, je regrette pas, sauf que ça aurait été encore mieux sans le coté geignard hérité de Goethe. Par contre je l'ai trouvé pas très clair dans les formulations. Je me suis surpris à relire des phrases pour bien les capter, elles sont assez chargées quand même. Bref.

Sur les commentaires, d'abord une léchouille à LH qui a remarqué des petits bidules discrets, preuve que je me suis pas fait chier pour rien. Mais surtout rapport au débat sur le fond avec Glaüx, je reconnais que je me suis emporté pour des nèfles, parce que je prenais mal le qualificatif "adolescent" appliqué au narrateur. A notre époque, c'est presque devenu un synonyme d'"abruti boutonneux sans cerveau", et c'est pas comme ça que je vois mon héros. Je considère pas non plus le renoncement ou la résignation comme une attitude d'abruti. Mais par contre, mon narrateur, c'est un gros geignard de merde qui ulule contre la vie et le monde. Un chouineur de première. Et là, oui, c'est un ado attardé. Et encore, les ados ont souvent cette illusion qu'ils pourront, eux, faire quelque chose pour changer le monde.

Ce que j'ai surtout mal pris en fait, c'est le qualificatif "merde humaine", alors que j'ai écrit ce texte en pensant à Nounourz, ou à moi dans une moindre mesure. Ces gens qui se retouvent adultes et déçus de l'être, blasés de la vie et résignés à ne rien pouvoir changer. Ceux qui avaient de grandes illusions (écrire un livre, faire le tour du monde, être une personne 'exceptionnelle') et se découvrent médiocres, communs et flemmards. Tous les idéaux qui se pètent la gueule les uns après les autres.
Forcément, "merde humaine", ça calme. OK, c'est comme ça qu'on me juge. Bon.

Mais j'aurais pas du mal prendre le jugement négatif de Glaüx autant à coeur. Après tout, je suis sur la Zone pour choquer mon lectorat, le secouer un peu, j'aurais du être ravi que ça fonctionne.
"Et ce qui me blesse, donc, au fond, c'est que cette extrême laideur puisse être présentée de façon élégante."
Putain, avec le recul, c'est le meilleur compliment qu'on pouvait me faire. C'est ce que je cherche à faire quand j'écris. Même si à mon stade de décrépitude, je commence à grave confondre la laideur et la beauté.

Désolé de monopoliser le temps d'antenne pour ces conneries premier degré, mais je trouve que ça méritait d'être dit à un moment ou un autre.
EvG

Pute : 0
    le 24/11/2008 à 14:19:28
OH ! Reprends-toi garçon, c'est peut-être la première fois que je te lis sans te trouver détestable.
Sinon, après ça, j'ai relu le texte, et l'ai vu sous un jour plus agréable parce que plus profond. Mais bon, est-ce que cela a une quelconque valeur si le texte est mieux après explications de l'auteur ?
nihil

Pute : 1
void
    le 24/11/2008 à 19:18:42
Clairement pas.

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