Franck aimait le vrombissement assourdissant de sa twingo qu'il avait volé hier à un vieux vendeur d'occaz sri lankais. La sensation de puissance que lui donnait ce cri désespéré de moteur sur le déclin l’apaisait. Filant à toute allure à contresens sur l’autoroute, en écoutant un remix salsa de Mireille Mathieu, Franck se masturbait frénétiquement pour fêter sa liberté fraîchement retrouvée. Il mâchait allègrement un chewing-gum à la fraise et façonna une bulle immense avec une maîtrise impressionnante. Ses lunettes de soleil, qui lui donnaient un air de matamore, lui avaient coûté 350 euros. Son champ de vision était vierge de tout reflet aveuglant, grâce à un procédé révolutionnaire qu’il avait eu l’occasion de tester dans une émission de télé-achat. Il jouit sur son volant, et passa in extremis entre deux poids lourds, ce qui l'excita à nouveau, il ne put se rédoudre à se masturber à nouveau, rapidement il demanda de l'aide à la petite fille ligotée, bayonnée et affolée à ses côtés.
Le soleil de ce mois de Juillet frappait fort, mais les sièges en similicuir n’absorbaient pas la chaleur, par contre, ils puaient le vieux sperme. Il appela sa mère pour l'insulter en verlan. La petite fille le branlait très mal, ça l'énervait, et le flux de voiture augmentait sans cesse, ça devenait gênant de slalomer dans ce merdier, il prit alors une décision capitale. Il empoigna sa pauvre mallette, qui contenait toujours un déodorant et deux chemises propres, jaillit hors de la voiture, roula sur la pelouse, se redressa, et éjacula quand la twingo passa sous les roues d'un 18 roues. Il versa une larme pour l'arbre magique tout neuf qu'il venait d'acheter pour éliminer toutes les mauvaises odeurs de branlette sauvage. Un doux parfum régalait ses naseaux, il se retourna et put contempler un champ infini de lavande, il se déshabilla et gambada nu vers l'horizon quelques heures. A 38 ans, Franck ne supportait plus d’être célibataire, la perspective de passer une nuit sans compagnie l’épouvantait mais lui donnait aussi du courage pour se discipliner et reprendre le cours normal de sa journée.
Arrivé à la piscine, Frank, dans son maillot vert, était ultra-sexy, tellement qu'une jeune mère lui fit un sourire qu'il répondit par un double clin d'oeil arlequin et simultané. Marchant vers une planche sinueuse, Frank se frotta au béton en hurlant des noms d'oiseaux maudits. Un flou orgasmique le poussa à attirer vers le fond un sexagénaire qui nageait paisiblement et que personne n'avait remarqué à part l'instinct d'animal sauvage Frankesque, de fauve viril, de chacal puant, de caissière victime d'hémoroïde. La mine déconfite du vieux mal comprenant eut l'effet d'un exutoire sur le pénis de Frank. Dans une posture convulsive et triangulaire il lanca un regard accusateur au petit vieux mal comprenant, avant de lui briser la nuque dans l'abîme des profondeurs de la piscine, des bulles s'échappèrent de la gueule du viel animal pour venir caresser le visage de Frank. Rapidement il improvisa une petite brasse et ressurgit des flots un peu plus loin, l'air de rien, affichant un sourire de touriste, la main dans la poche de son maillot. Il appela un maître nageur en pointant du doigt le ridicule corps vieux et laid qui était remonté et flottait sottement à la surface. "Inutile de dramatiser, je pense que le temps a tranché quant à l'avenir de cet individu sur notre bonne vieille Terre" confia-t-il sournoisement au maître plongeur. Après que le débris fut emporté au loin par une ambulance, Frank et maître poisson allèrent boire quelques bières à la taverne du coin.
Frank s'engouffra dans la banque un couteau entre les dents et demanda des petites coupures. Après il décida d'aller à la plaine de jeux qui était pleine de lune, il en attrapa une et la glissa dans son oreiller préféré. Il appela sa mère au téléphone pour l'insulter en portugais ancien. Il tourna la tête vers la gauche, en écoutant de la speedbass techno, en vain. Un affreux sifflement résonnait continuellement dans les oreilles de Franck, c'était son vibromasseur qui était en absence. Franck parvint, par déduction naturelle, à la conclusion qu’il devait forcément être couché. Il urina pour vérifier. Son pantalon trempé, Frank circula sur les mains, au-dela de tout soupçon, s'acheter un ticket d'avion pour le Pakistan oriental.
Dans un plat allant au four, faire des rangs de viande et d'aubergines en finissant avec des aubergines cuites. Couvrir et cuire pendant 40 minutes à 350 (Far) le tout. Mélanger au fouet les oeufs et la crème dans un bol rectangulaire. Ajouter le fromage frais et mélanger quelque peu en faisant des cercles concentriques de rayon 3, avec le fromage uniquement. Enlever le couvercle du plat de cuisson et verser ce dernier mélange sur le dessus de l'arrière du plat maintenant en équilibre sur le four vide, parallèle à celui qui détient les aubergines vivantes. Remettre au four, celui du milieu, et cuire environ 15 minutes à découvert ou jusqu'à ce que le dessus se gonfle et devienne doré, contrairement à l'amplitude des résidus des 40 minutes à jamais perdues.
Frank avait faim, il kidnappa une enfant au hasard dans l'aéroport. Au Balouchistan, il prit l'autobus vers la région du Sind. Il joua la carte d’une faction de la Ligue musulmane ralliée et favorisa l’union inédite des partis islamistes, baptisée Coalition pour l’action, Muttahida Majlis-e-Amal, après, ils envahirent le Bengladesh, mais rapidement, le 23 novembre, Islamabad proposa, le 23 novembre, un cessez-le-feu inconditionnel , le 23 novembre, le long de la ligne de contrôle 23. L'incident fut clos. Immédiatement, il cambriola un vendeur de voitures d'occasion et appela sa mère pour la tuer avec une aubergine en Thaïlande, quand tout à coup, sans s'en rendre compte, il venait d'attacher une petite fille à sa droite et roulait à contresens sur un bord de mer. "Je t'aime" cria-t-il. Je t'aime car tu dors pendant que je suis éveillé et que j'écris des conneries, et tu es belle quand tu dors.
La courte nouvelle de Frank fut écrite en l'an 2005. Elle est bâtie sur une architecture de grammaire quantique de nouvelle génération et proposent des mots d'une rare intensité rempli d'oligo-éléments riches en anti-oxydants.
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Les trois premiers paragraphes sont bien marrants, les trois suivants totalement incompréhensibles et hors-sujet, et la dernière phrase donne un côté poétique et tendre à ce gros bordel.
En revanche, n'essayez pas la recette, c'est immonde.
Ça m'a un peu rappelé "Crache" de Traffic, mais juste un peu. Par contre, c'est tout aussi bon. C'est awesome même, moi qui aime l'absurde stupide nonsense, eh bien je me suis régalé. En s'attardant un peu plus sur les scènes ça aurait été encore mieux, mais ne boudins pas notre plaisir.
J'ai beaucoup aimé, c'est bien écrit mais c'est bien trop court, ça méritait un développement conséquent, là je reste carrément sur ma fin. Vraiment dommage, parce que je trouvais le ton assez nouveau ici, et je pense qu'il faudrait continuer la dedans en développant plus, mais plus quoi !
Moi aussi je reste sur ma fin, même sur la sienne de fin, je dirais
stylé, sympathique, très plaisent....
Je ne sais pas si ça peut tenir la distance sur plus long. C'est dommage car on a bien envie que ça dure plus longtemps. Le côté remix trash de Boris Vian m'a bien amusé.
le rythme du début m'a bien bien plus. quelques virgules en moins, ça aurait été parfait à mon goût. après, comme dit mano, ça se viandise. ça m'a aussi fait penser aux côtés ni queue ni tête mais qui retombe sur ses pieds de certains passage de burroughs.
et j'adore la fin, très poignante. on dirait presque que tout le merdier précédent n'était qu'une préparation à cette dernière phrase, très banale sinon, et qui là m'a serré la gorge. mais je dois être un garçon sensible.
C'est stylé mais ça part grave en couilles dans la seconde moitié du texte ! Un gros bordel qui donne la nausée. Un côté trash assez plaisant néanmoins.
Si les trois premiers paragraphes sont disjonctés et jouissifs à souhait grâce à leur rythme effréné, le style n'y est pas étranger car très classe et se mariant bien avec le côté trash du récit.
Le quatrième et le cinquième sont complètement hors contexte, mais ce décalage absurde est appréciable car il bien drôle et totalement halluciné, de même titre que la fin, qui est tout aussi bonne.
c'est malgré tout très court et ça laisse sur une frustration.