Qu'est-ce qui m'a pris de garder cette poupée ?
C'est comme une accusation transie, elle seule sait, elle est ma conscience frémissante et ma croix.
Ça va bientôt faire cinq jours que je n'ai pas bougé de cette chambre. Les cadavres de toutes les bouteilles d'alcool que contenait cette maison se disputent le sol avec les cendriers pleins.
Je sens ma propre odeur à chaque mouvement, et c'est comme un charnier en plein soleil. J'ai arraché mes vêtements et je reste là, nu, croupissant dans ma propre honte. J'attends qu'on vienne me chercher.
Si j'avais eu des couilles, je me serais liquidé.
Sur sa robe en dentelle blanche, le sang a commencé à noircir. Beaucoup moins violent que le rouge indécent qui violait le regard.
Je ne veux plus dormir.
Chaque fois je rêve, chaque fois je vois cette gamine surgir dans mes phares, les yeux scintillant comme ceux d'un lapin à l'orée d'un bois.
Chaque fois, j'ai cette demi-seconde étrange où je me dis que décidément, cette petite fille que je vois tous les jours jouer à la poupée sur la pelouse est vraiment une belle gosse.
Chaque fois, je vois son petit corps percuter le pare-brise.
J'aurais pu gérer la culpabilité de l'homicide, ça, j'aurais pu.
C'est l'animal qui est sorti de la voiture qui me terrorise.
Celui qui a retourné le corps meurtri, a caressé doucement les blessures, amoureusement, comme on s'émerveille du corps d'une femme splendide. Celui qui a plongé ses doigts à l'intérieur du ventre déchiqueté pour en sortir les organes et les éparpiller sur le bitume.
Celui qui s'est vautré dans les intestins et s'est passé avec délectation le foie sur le visage. Celui qui a délicatement extirpé les yeux pour les fourrer dans sa bouche et les sentir éclater sous son palais rugueux. Celui qui a longuement sucé le sang qui gouttait de la carotide, léché les doigts brisés, joué avec les petits os entre ses dents.
Celui qui avait attendu pendant tellement d'années que la providence lui montre l'extase d'une expérience nécrophile.
Celui qui rit sous cape alors que j'attends dans ma chambre patiemment qu'on vienne me chercher, en fixant des yeux une poupée morbide.
On ne sait jamais qui l'on est.
LA ZONE -
Elle me regarde fixement.
Elle est assise sur ma commode depuis des jours, et elle me regarde de ses yeux de verre.
Ses boucles blondes dégueulent de son crâne de cire avec insolence et défi.
Elle est assise sur ma commode depuis des jours, et elle me regarde de ses yeux de verre.
Ses boucles blondes dégueulent de son crâne de cire avec insolence et défi.
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Merde. Un poil trop excessif sur la fin pour qu'on continue à le prendre totalement au sérieux. Ca part juste un poil trop dans le gore cartoonesque, ça m'a donné envie de sautiller et ça m'a un peu sorti du trip. Dommage, sans ça c'était quasi-parfait. J'apprécie que ce soit court, brutal, sans développements inutiles et fumeux sur la psychologie de gnagnagna, sur ce qui l'a poussé à gnagnagna. C'est dommage aussi d'ailleurs de laisser entendre que le mec attendait depuis longtemps une expérience nécrophile, j'aurais préféré que ce soit un type complètement lambda, qui pète un boulon sous le choc de l'accident.
"les yeux scintillant comme ceux d'un lapin à l'orée d'un bois" . ça c'est bandant.
C'est un type lambda qui rêvait de nanana et qui nanana choc de l'accident. Moi j'ai senti le texte comme ça.
Un mec pas tranquille mais qui s'y attendait pas trop.
Formidable.
Moi le passage gore je le trouve parfait, les yeux qui éclatent dans la bouche c'est un régal.
L'image, bon.
Mais de toute façon je n'attends plus rien des images.
Ca tombe bien, y a rien à en attendre, on est pas là pour ça. T'as un appareil photo ? OK, t'es embauché.
J'ai pas d'appareil photo.
Ouais, Arkanya!!
Beaucoup aimé, particulièrement les yeux de lapin en saumure.
Sais pas, moi c'est pas mes morceaux préférés. Et puis ç'aurait été mieux à deux sur les gigots, et après on aurait tiré sur l'os du bréchet.
Bah j'ai adoré jusqu'au passage gore. Mouais, j'aurais quand même aimé qu'il soient blancs les lapins, pour l'image. Oui donc, j'ai vraiment beaucoup aimé, rien à dire et juste une question à poser : Le mot "couille" ne changeant rien à l'affaire, ton narrateur est-il un homme ou une femme ? Personnellement j'ai lu ce texte avec, allez savoir pourquoi, l'idée qu'il s'agissait d'une femme et j'ai trouvé ça beaucoup mieux qu'a ma relecture version testostérone.
Sinon, le gore est limite. Ca glisse doucement vers quelque chose dont on aurait pu rire si le texte avait été plus long. Dommage, il y avait assez de tripes avant pour que l'on puisse se permettre de ne pas les étaler ainsi.
Vraiment, j'aime bien.
commentaire édité par EvG le 2008-1-7 0:31:58
"gnagnagna", "nanana", putain mais nihil j't'ai déjà dit, arrête de commenter en premier bordel de merde, tu vois bien qu'ils ont absolument aucun neurone en fonctionnement à part celui qui t'est aveuglément dévoué.
Kiruuna, file-moi ton msn que j't'envoie genre un smiley ou un truc dans le genre.
Et ouais, je sais, c'est mon premier message depuis quatre ans, en même temps j'ai pas fait exprès de cliquer sur le lien de la Zone (et je vous emmerde (sauf Lapinchien que j'encule grave))
Mes babillages monosyllabiques sont le langage de demain. Je suis un grand précurseur.
Ah, ouais, non, msn j'aime autant pas, mon compte est schizophrène et je suis pas sûre qui est "l'autre".
Je voudrais pas qu'il reçoive le smiley à ma place.
Arkanya, j'imagine peut être à tort avoir été visé dans ton post... Tu dois savoir que je ne lis jamais les commentaires des autres avant le texte et avant d'avoir exprimé mon opinion. Mais tu as dévié le tout pour éluder la question, à présent je le sais tu as un problème avec le sexe.
Y a pas de sexe, ici, vous êtes mal renseigné.
Le texte, formidable, rien à dire.
Dommage qu'il n'y ait pas de sexe, une petite sodomie au milieu des entrailles qui s'étalent m'aurait fait plus jouir que le cliché des yeux qui croquent sous le palais.
Pour le reste rien à redire, c'est très bien amené jusqu'à l'étalage genre rayon de boucherie de supermarché, trop précis pour qu'on puisse soi-même se laisser guider par ses propres pulsions.
"sauf Lapinchien que j'encule grave"
Je prends mon agenda... Je suis tout ouïe.
On le sentait depuis quelque temps, que la zone allait se recycler en site de rencontres.
Putain,on se branle tous à l'unisson, c'est fantastique
C'est vrai que c'est plus rapide à lire que les frigos. Juste un peu court pour mon goût. J'aime quand les ambiances se posent et durent.
Gamin.
Barf, ça ne durera pas.
J'y ai pas tous compri mais je trouve sa bien parcontre là. Sa fais une ambience film d'horeur comme blair witch ou scream. es ce bien vous qui faite les dessin là ?
Cher Monsieur Choké,
Je suis flatté que l'ambassadeur d'une civilisation extra-terrestre vienne tenter d'établir le contact avec nous autres pauvres humains. Mais la différence culturelle est bien trop vaste, j'ai peur que cette relation naissante ne soit vouée à l'échec. Personnellement j'ai déjà des pulsions de crime passionnel.
Retourne réviser ton français, tes classiques cinématographiques et reviens dans une dizaine d'années, on en évaluera le progrès. Et envisage la neurochirurgie plastique, ça peut pas faire de mal.
En attendant, fais silence, s'il te plait.
Ou as tu vu un alien toi ? Et tu donc fou ou bien pas ? s'est que les anarchiste pharaonique qui on des idée en calisse sur les ufo. Puis as tu cru que s'était moi le niaiseux alor que tu parle de plastique dans la tete, moi jai pas de latex dans le neuronnes alor que d'autre... Vomi, vomi de crabe !
Un petit goût du *Machiniste* avec Christian Bale sur la première partie, plutôt bien torchée dans le ressenti. Bon, après, ça reste quand même dans le gore déjà-vu et la dernière phrase est affligeante. Ouais, y avait le potentiel pour faire quelque chose de bien mieux, c'est certain.
" THE machinist", ragondin.
Christian BALE est un des rares magnifiques specimens mâles.
Prière pour lui et les autres rares.
commentaire édité par B52 le 2008-1-20 4:54:6
Scolopendre flaccide, j'allais pas dire " de the machinist ", il me semble que c'était suffisamment clair comme ça.
Bon, d'accord, j'aurais dû...
Mais quand même, pas la peine de venir frotter les joints du carrelage à la brosse à dents imprégnée d'eau de Javel pour si peu.
Ceci étant dit, je viens de regarder " LE prestige ", et il est fameux.
D'autant plus que JACKMAN est loin d'être vilain également en compagnie dudit Christian.
commentaire édité par Omega-17 le 2008-1-20 6:17:3
Srx vou ete d bande de degueulasse certin mé comen vou fete bande de branleur pr jouir sur d histoire pareil? pff
en vérité le mec il avait faim. et il a cauchemerdé. normal. quand on est pauvre. et qu'on a faim. après faudrait savoir le raconter. le cauchemar. suffit pas de l'étaler. même si il y a des bonbons qui croquent dedans, des bonbons à l'œil.
Bon texte. Pioché sur le moteur de recherche. La tension monte si doucement que j'aurais lâché en route si le texte avait été plus long. Puis, d'un coup, ça t'éclate à la tronche et c'est bien bon.
Ce texte est réellement poignant, un des meilleurs moment de ma vie de lecteur! Arkanya, tu est et restera à jamais la meilleure!