J’ai 32 ans : mes parents dorment dans la chambre d’à côté et je suis un psychopathe. Dehors, la nuit. Dehors, des voix. Dehors, des chats. Dehors, des femmes au visage dépecé. La psy pense que je suis schyzo. Elle le dit pas, bien sûr, mais elle le pense très fort, si fort que je l’entends. Mon père s’est levé pour manger du fromage. La nuit, il mange du fromage et avale du prosac. Je suis une copie de lui, mon père. Les gens disent qu’on se ressemble comme deux gouttes d’eau. Le même nez, la même voix, le même sourire. La même manière de prendre les gens pour des cons. Je n’ai jamais pu comprendre comment fonctionnait le monde. Toujours cette impression, cette certitude que tout cela pourrait aller autrement, toujours autrement. Un sous-monde, un sur-monde, un à-côté monde. Les gens ne se doutent de rien. Ils ne se doutent pas que la mort n’est jamais loin. Les gens ignorent bien trop la mort. Moi, j’ai jamais arrêté de la côtoyer, la mort, de longer avec elle, main dans la main, les murs de cette vie absurde. Non que je sois atteint d’une maladie létale, non, dieu merci, j’ai une santé de fer, un excès de santé même. Je suis tout simplement né avec la mort dans le sang.
Il va se coucher ce connard ? Va-t-il enfin se coucher ? Il me fatigue avec le bruit de ses pas pantouflés qui traînent. Va-t-il crever un jour ? Il est dans le salon à manger du fromage et à roter. Ces intestins de merde, ses trippes malades. Trop sensible, le pépère. J’aurai tant aimé être militaire, bête comme un pigeon, heureux comme un moineau. Je suis informaticien. Va-t-il se coucher, va-t-il se coucher et laisser mes doigts rouler tranquille sur le clavier ? Va-t-il se coucher ? Vas-tu te coucher, salopard? Et avec toi cette trouille et cette honte de te ressembler comme deux gouttes d’eau?
21/10
Aujourd’hui j’avais psy. Une femme cruelle, la psy. Elle a creusé en moi comme dans de la terre. Elle m’a vidé. Avec le sourire. Et moi aidant, toujours avec cette lucidité dont je me targue. Je suis malade et je le sais, je peux en parler des heures et des heures de mon mal, avec brio, le sourire et tout le plaisir que donne une mâchoire. J’ai beaucoup parlé aujourd’hui chez la psy. Elle m’a posé une ou deux questions en faisant semblant d’écouter, mais cette salope ne sait pas que je suis prêt à répondre à n’importe quoi pourvu que ça parle de moi! Je lui ai parlé de mon côté clair-obscur. Lumineux quand je suis avec les gens, et morbide, abattu, presque mort quand je suis seul dans ma chambre à ressasser le passé, à penser encore et toujours à mon ex que j’ai jamais aimée tout compte fait, à me branler comme un fou sur des collants, des bas et des talons aiguilles que j’ai récoltées de mes victimes. Je déchire le visage des femmes. Tout a commencé quand je suis sorti avec cette pute d’algérienne, S. J’étais persuadé qu’elle était une lesbienne refoulée et elle, elle savait déjà que j’étais un pervers de merde. Elle n’a pas eu tort. Pourtant on avait bien démarré la première nuit. Je la baisais par derrière et quand j’étais sur le point d’éjaculer elle a sursauté du lit comme pour esquiver les giclées de mon sperme et, à partir de là, tout a commencé à se casser la gueule et je n’arrivais plus à bander sauf quand elle portait ses collants noirs. Une fois, je lui ai demandé de garder ses collants noirs et l’ai priée qu’elle me laisse lui faire un trou au niveau de son sexe et la baiser à travers ses collants. Elle a méchamment refusé et c’est là, je crois, que m’est venue, pour la première fois, l’envie de déchiqueter le visage d’une femme, la première fois que j’ai compris que je ne pouvais baiser qu’une femme au visage dépecé et aux collants noirs. Les jours qui ont suivi, je n’avais plus envie de la baiser et elle me disait, en tenant, dégoûtée, ma bite molle, que notre relation était devenue « bon enfant » et elle s’est cassée. D’ailleurs j’ai parlé avec ma psy de ça, le fait que j’étais toujours un enfant vu que je n’arrivais à rien assumer ni femme, ni travail, ni opinion, ni âge, ni smash de ping pong « docteur, je n’arrive pas à aller au bout de mon smash » que je lui ai dit, et que c’était pareil dans la vie : dès que je me sens près de l’accomplissement j’arrête aussitôt comme si j’avais peur de me faire étiqueté, qu’on dise « lui, c’est le gagnant », c’est pour ça que je n’exécute mon smash qu’à moitié de peur de brusquer, de réveiller la mort qui somnole sous la table de ping pong, qu’elle me fauche car j’aurais écrasé mon adversaire. J’ai dit à la psy que la mort ne fauche que les gens corrects qui font toujours ce qu’il doivent faire, travailler quand il faut travailler, baiser quand il faut baiser, et faire un smash digne de ce nom au moment venu et que comme les gens corrects, j’aimerais être une bête sans cerveau. Y a pas plus con que l’intelligence. Vous multipliez additionnez, divisez toutes les données de ce monde à savoir l’amour, les chaussettes, les guerres, le string, les brosses à dents, les Mercedes, les livres, la poudre, le parfum, Napoléon et vous obtiendrez un chien, un chien aussi intelligent que le plus génial des savants car Einstein par exemple, lui, aussi génial qu’il fût, il lui est sûrement arrivé de ne pas se laver les dents, par oubli. L’hygiène chez l’Homme est optionnelle, que je lui ai dit, pas chez le chien qui, lui, mange quand il a envie, boit quand il a soif, se lèche quand il est sale.
Ma chambre n’a pas changé pendant toutes ces années d’absence, toujours les même posters d’Einstein. A l’époque j’en avais collé partout, même au plafond. Mon père est rentré se coucher, enfin, et mes doigts roulent toujours aussi difficilement sur le clavier, moites, hésitants, tremblants, crispés, indécis et pourtant si avides de cracher la vérité de ma folie, de mon incompréhension des choses de la vie. Ah non, pas ça, n’allez pas croire que j’ai des envies de suicide, du tout, mais alors pas du tout : je suis fils de bourgeois après tout je n’ai rien d’excentrique, je hais les excentriques, je suis normal plus que les normaux, je suis anormalement normal. D’ailleurs ma psy m’a demandé si, en fin de compte, je n’avais pas peur d’être anormal. C’est vrai je lui ai dit, très vrai. Elle a toujours raison la psy, moi aussi : sous ses yeux, je m’autoanalyse avec une lucidité de perroquet.
23/10
Il ne me reste que de faire avec ma maladie comme avec ces fourmis- paraît que c’est la saison- qui se baladent dans mon lit et parcourent mon corps. Faire avec, faire avec, faire avec les fourmis et la maladie c’est tout ce qu’il me reste, de me dire que peut-être demain tout cela partira, que les fourmis et la maladie finiront par quitter mon lit et j’arrêterai de remplir mon lit de sperme gaspillé sur des talons aiguilles et que je finirai par embrasser l’icône de la vierge marie suspendue au dessus de mon lit, me signer avant de m’endormir, lire l’évangile, et, pourquoi pas, intégrer le monastère où je me lèverais à 5h et prierais le bon Jésus jour et nuit. Au moins j’aurais une discipline, un but dans la vie, à prier jésus, n’ayant été né que pour prier jésus. Je mangerais à des heures précises, me laverais à tous les matins, boirais quand j’aurai soif. Pour être propre aux yeux du Seigneur. Je serais un chien dans un couvent. Et je serais bon, seigneur, je serais bon, fini le vide et le chaos, seigneur, je crois, seigneur, que le bonheur est une affaire de discipline ni plus ni moins et j’aurais une vie saine une vie sans psy, sans voitures, sans fringues, sans les pieds des femmes, nu comme un ver, je vous promets seigneur, j’aurais pour seule compagnie deux ou trois frères du monastère avec qui je n’échangerais aucune parole. Seigneur, es-tu au courant, toi, que le jour je dépèce le visage des jeunes femmes?
25/10
Je suis rentré chez cette connasse, la quarantaine, très bien conservée. Je m’étais fait passer pour le nouveau livreur de pain. « Bonjour madame, je suis le nouveau livreur de pain, désirez-vous du pain, madame ? » elle m’en a commandé deux avant que je lui demande si je pouvais avoir un verre d’eau. Elle a gentiment accepté et m’a même invité de la suivre dans la cuisine. Je l’ai suivie comme un chien, la langue pendante, la main sur ma braguette. Elle portait une jupe beige fendue derrière avec des collants noirs légèrement filés. Il y avait de l’eau qui bouillait à petit feu et le ronronnement du frigo. Elle me remplissait le verre du robinet en se tenant légèrement sur la pointe de son pied en nylon. J’ai saisi le verre doucement, bu à petites gorgées, prenant tout mon temps. Elle passa un coup d’éponge sur l’évier, machinalement, en attendant que je termine. En lui rendant son verre, j’ai maté sans gêne ses jambes en nylon et j’ai commencé à bander. « Vous avez des belles jambes que je lui ai dit, « pardon ? » elle m’a dit la niaise, choquée, « vous avez des belles jambes, pouvez-vous me montrer plus ? J’aime bien vos collants. Dim ? » Elle est devenue nerveuse et a commencé un peu à s’agiter. Elle m’a dit que j’étais gentil de partir tout de suite. Je lui dis « pas avant que vous me montriez vos jambes, vos jambes m’excitent ». Elle a fait un pas en arrière, l’œil rond. Je me suis approché et l’ai saisi par la chatte. Elle a poussé un petit gémissement. A partir de là j’étais devenu fou incontrôlable. J’ai sorti ma bite dure comme un roc et commencé à frotter mes bourses et ma bite contre sa jambe droite. Elle gémissait d’excitation et mine de rien ça m’a un peu refroidi qu’elle s’excite, et c’est à ce moment là que j’ai eu envie de déchirer son visage de merde et que l’interphone a sonné, j’ai pensé : « ça doit être le vrai livreur de pain, c’est ça hein ? t’as pas de chance connasse, hein, t’as pas de chance, donne moi ta jambe, mm ta jambe j’aime bien frotter mes couilles contre ton nylon salope attends attends, mmm, oui comme ça salope ah oui », « regarde moi connasse » et elle a tourné le visage dans le sens inverse, je lui ai foutu un coup de poing sur sa face de salope. Son pif de merde a pissé le sang. « Tu vas me regarder maintenant, garce, regarde-moi dans les yeux, ah oui, comme ça écarte un peu plus les jambes, salope, mmm oui comme ça », l’interphone sonnait toujours et j’ai pensé que ce putain de livreur de mes couilles est quand même tenace à vouloir lui vendre son pain pourri à cette connasse et soudain elle a poussé un cri, perçant mais furtif puisque je lui ai tout de suite fermer la gueule avec ma main gauche en pressant très fort sur sa mâchoire de merde, si fort que j’ai cru lui avoir broyé ses molaires de merde, elle sanglotait la salope, rouge comme un rouge-gorge, elle se débattait du peu de force qu’il lui restait et moi je m’excitais de plus en plus pressant mes bourses encore plus fort contre sa jambe : je sentais que je n’étais pas loin de jouir mais que ce n’était pas suffisant, fallait que je lui déchire sa face de pute à cette garce, alors j’ai saisi un couteau de boucher dans le premier tiroir en pensant que toujours les couteaux de boucher se trouvent au premier tiroir et j’ai souri en bavant. Avant que je la frappe en plein gueule, elle a fait un brusque mouvement de sa tête et son œil gauche a rencontré la pointe du couteau et a roulé parterre, quand elle est tombée en frétillant sur le carrelage je me suis allongé sur elle en frottant frénétiquement ma bite contre sa jambe droite, la tenant par les cheveux et lui léchant les oreilles comme un chien et je suis venu, me suis relevé en rentrant ma bite encore dure dans la braguette. Je n’ai même pas eu l’occasion de lui déchirer sa face de merde à cette connasse. Veinarde. Et je suis parti en la laissant parterre, avec un œil en moins, l’eau qui bout et le ronronnement du frigo.
"…Vers 10-11 ans, je faisais un rêve, toujours le même. Je suis dans le siège arrière d’une voiture, mon père en train de conduire et à la place du mort, une femme, mature, vêtue d‘une robe noire qu’elle relève lascivement pour laisser découvrir ses jambes en soie en marmonnant la phrase suivante : « ça te plait, Aristide ? Mes bas noirs comme le soir ? » que j’ai dit à la psy. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à avoir un début d’érection.
LA ZONE -
18/10
J’ai pris une douche chaude et me suis préparé une bonne tisane. Je n’arrive pas à dormir. Quelque chose en moi se débat comme un serpent blessé. Pourtant hier j’ai fait du sport. Hier, j’étais bien. J’ai même envoyé un petit mot à mon ex pour lui souhaiter un joyeux anniversaire, sans aucune arrière-pensée, ne serait-ce que ce rêve de la croiser un jour au paradis et lui dire tout le bien que je pense d’elle. Pas de réponse. Notre relation s’est terminée par un « mais tu es qui, mais tu es qui ? » Parfois, j’ai l’impression de m’être vu quelque part.
J’ai pris une douche chaude et me suis préparé une bonne tisane. Je n’arrive pas à dormir. Quelque chose en moi se débat comme un serpent blessé. Pourtant hier j’ai fait du sport. Hier, j’étais bien. J’ai même envoyé un petit mot à mon ex pour lui souhaiter un joyeux anniversaire, sans aucune arrière-pensée, ne serait-ce que ce rêve de la croiser un jour au paradis et lui dire tout le bien que je pense d’elle. Pas de réponse. Notre relation s’est terminée par un « mais tu es qui, mais tu es qui ? » Parfois, j’ai l’impression de m’être vu quelque part.
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Que le sapin libanais vienne me frictionner les hémorroïdes, ce texte est bon mais quand on gratte c'est encore mieux.
Te laisse pas endormir, mon gars.
Tu sais, peut-être qu'un jour je le lirai en entier : on est sûr de rien.
Pas lu, J'ai vu un bloc de texte, j'ai fait demi-tour.
C'est pas dégueu. Enfin c'est supportable quoi. C'est pas le psycho-killer le plus glamour ni le plus réaliste que j'ai jamais vu, mais c'est supportable. Je sais pas, je me dis que je me serais bien contenté du quatrième et dernier passage, là où y a un peu d'action. Le reste, ce qui est sensé rendre le personnage dense et crédible, m'apparait ici comme un gros tas de mélasse incohérente et confuse. Pas désagréable, juste pas frappant pour une thune et n'avançant en rien la compréhension du lecteur, peu ou prou.
Assez pathétique et triste, ce psycho là. Ca change des tueurs charismatiques habituels. Lui quand il bute une nana, c'est aussi effrayant que s'il passait l'aspirateur.
Dommage. Le truc réaliste en trop, alors que ça partait assez bien avec ce père aux intestins fragiles :
"je suis informaticien."
Trop compliqué à vivre pour un schyzo, pas crédible.
Mais la partie dans la cuisine et ce couteau dans ce tiroir, cet oeil par terre et cette femme qui frétille sur son carrelage (à la Kill Bill), putain, dans ta gueule, s.
commentaire édité par Atra le 2007-12-22 22:46:34
y a pas à chier ce texte est carrément valable.
massime, critique littéraire.
Ta mère aussi, surtout dans la cuisine.
Atra, critique culinaire.
"Moins je lis du Titox, mieux je me porte". Normal : ça te dépasse.
Vous avez mis plus qu'un mois et demi pour publier un texte de Titox, enculés, et tout ce que vous trouvez à dire c'est que "c'est de la merde".
C'est ou bien que vous êtes racistes ou bien que vous êtes jaloux. Ou bien les deux à la fois.
Mongoles.
commentaire édité par Titox le 2007-12-28 22:19:7
Pas mal foutu, mais trop bavard. Me suis fait chier dès le deuxième paragraphe.
Y'en a marre des ces descriptions laborieuses de vos petites détresses de post-adolescents douillets ! Et que je te rajoute du fion à l'hémoglobine à la fin pour faire bien crado et bien chiant.
Dur d'exister entre Santa Barbara et Cold Squad, hein !
"Elle a creusé en moi comme dans de la terre."
Arrête les comparaisons.
"Il ne me reste que de faire avec ma maladie comme avec ces fourmis- paraît que c’est la saison- qui se baladent dans mon lit et parcourent mon corps."
Arrête les métaphores, mets toi à la Kronenbourg.
Je suis sûr de l'avoir commencé un jour mais jamais fini, ce texte.
Mais pourquoi l'ai-je défendu avec cet enthousiasme étrange en premier commentaire, alors ?
Je suis troublé.
Après la purge textuelle, je passe à une nouvelle résolution : ne plus boire mon shampooing.
Ouais, injecte toi le en intra-veineuse.