Sachez, amis, sachez tout d’abord que ces mots proviennent d’un pays où va le vent, et vient ; où les brises soulèvent la terre selon leur gré, et l’emportent, charrient son odeur à travers continents ; d’un pays où les océans se fracassent aux flancs des terres, avec grand bruit ; où les mers s’agitent au rythme du souffle des nues où, chaque soir, allumés par un immense astre couchant, brûlent de grands feux que toute eau ne saurait éteindre, et qui se reflètent au large, à la surface liquide du monde ; là demeurent les étoiles qui, dès la nuit tombée, convergent vers le grand drap noir étendu au ciel, y luisent d’une lumière incertaine ; et les hommes de contempler au soir le spectacle de l’univers à leurs yeux offert.
Je suis de ceux-là : je suis de ceux qui se meuvent sur deux pattes et torturent des deux autres ; de ceux qui, jaloux du ciel, allument leurs propres brasiers, et sourient à l'éclat des incendies. Je suis de la race de l’homme qui, envieux de l’aube rouge, baigne sa terre de sang et rit à la vue de la fange sanglante ; qui, de son rire éloigné par le vent, couvre le fracas de l’écume mousseuse sur les côtes immuables ; qui, de son effroyable jubilation, dompte les vagues et les déchaîne ; et qui, de sa dérangeante hilarité, fait frémir la voûte céleste qui se couvre de mille teintes cendrées. Là, l’Astre se cache, de peur, et fait pleuvoir l’encre sur la mer, et la corromp. Alors il n'est plus de lueur pour briller, à sa surface ou au sommet du monde. Seule persiste la Lune, froide.
Puis l’homme se recroqueville, amis, sur la pierre froide, et devant la laideur de son air vicié, de son ciel brisé, devant la formidable horreur du monde, il honnit et accuse ses compères de ce désastre, en cherchant, de son regard perdu, les étoiles.
Il jette à l’eau un message embouteillé. Puis cet homme, ce je, suit la course de cette bouteille, lorsqu’aux côtés des novas parmi lesquelles elle se perd, elle monte aux cieux, s’égare dans l’univers, tournoie sans fin dans le silence.
Et la voici, cette complainte, entre vos mains. Voici ma bouteille, amis.
À vous, amis ; quelle que puisse être la terre sur laquelle s’impriment vos pas ; quels que soient les soleils, les lunes et les constellations étirés dans vos cieux ; qu'importent vos idiomes : que vous puissiez ou non comprendre mes mots, c’est à vous, lointains, que je m’adresse.
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J'aime la régression entre l'infiniment grand et l'infiniment petit, mais le style m'a fait chier.
Putain de sa mère la pute américaine.
Voilà ce que j'ai pensé.
Ca rosk.
Le contraire de Mill. J'aime bien le style, enfin surtout celui des derniers paragraphes, mais bon la complainte en elle même... oui, bon, ok.
Faut noter la dernière phrase, quand même.
En mon cul et conscience de connard amorphe, ce genre de texte stoïque devrait me faire taper du chibre sur la table en chant "sur le pont d'Avignon" mais en fait non. C'est beau, c'est bien écrit, ça sent le souffre, mais moi les poêtes qui pleurent sur leur sort ça me laisse en général froid. Et puis ça a plus un goût de jus de goyave que de Scweppes, y'a pas le petit feedback amer qui te secoue les tripes comme je m'y attendais. Et puis y'a certains effets déplaisant.
"Puis l’homme se recroqueville, amis, sur la pierre froide, et devant la laideur de son air vicié, de son ciel brisé, devant la formidable horreur du monde"
Là par exemple j'exulte, et l'oxymore vient tout gâcher. Putain, "formidable". MAIS BORDEL DE PUTE A BRIQUET, y'a rien de formidable quand on se plaint, l'horreur est affligeante, mais on ne peut pas en rire. Y'a de l'espoir quoi. Ca fait Katatonia dernier album.
Sauf que "formidable" a plus d'un sens, copain.
A part le premier paragraphe qui m'a fait penser à "quelque chose en nous de Tennessee" le reste est plutôt sympa, se lit bien et est bien écrit. Après, c'est pas transcendant de profondeur, mais on s'en fout un peu.
Quelque chose en nous de tennesse, ça c'est drôle.
Tu sors des références alarmantes, Hag, des fois.
de la prose en bouteille! autant se bourrer la gueule à la villageoise...
La lune, les étoiles, ta mère. Voici ma bite, amis.