Le gars devant moi se marre comme un con, avec des harmoniques efféminées dans la voix. Il essaie d'épater une midinette de ses amies mal fringuée. Je comprends rien à ce qu'il raconte, mais ça m'empêche pas d'avoir envie de lui en foutre une, à ce ramolli de la couille. J'essaie de me calmer. Je sors un chewing-gum. Un groupe de meufs se met à piailler derrière. Je comprends pas grand chose à ce qu'elles racontent, mais j'ai l'impression qu'elles parlent de moi. Je me retourne. L'une d'entre elles me regarde. Putain elle est vraiment canon cette salope. Elles se mettent toutes les quatre à me regarder. Elles se croient irrésistibles, ces putes. Et tout à coup, elles s'esclaffent toutes en même temps, comme si je venais de leur faire une grimace. C'est ça, bande de connasses, foutez-vous de ma gueule. Je me retourne. La pédale de devant est en train de payer l'entrée à son amie. Bien fait. Je passe la grille d'entrée à mon tour. Sur le mur d'en face, une plaque métallique porte en grandes lettres l'inscription : PS1. Encore une école d'art à la con où on se sent plus pisser. Une caissière me fait de grands signes. Je m'approche.
"Tendolarzpliz.
-Hein?
-Tendolarz !"
Je cherche dans mon porte-monnaie, mais je sais pas ce qu'elle veut. Elle me regarde avec un petit sourire en coin, comme si j'étais un débile mental. Y'a rien qui m'énerve plus que ça. Putain je sais pas ce qui me retient de lui exploser la tronche sur sa caisse de merde. En fait, si, je sais. Juste à côté y'a un gros black habillé en noir avec SECURITY écrit en blanc sur son vêtement. Je me ravise et tire un billet de 5. La caissière pouffe de rire. Quelqu'un s'approche par derrière et s'empare d'un billet de 10 dans mon porte-monnaie pour le remettre à la caissière. C'est la bombe qui se fendait la poire derrière moi y'a une minute. Elle me fait un large sourire de salope, genre : "T'as vu ? Je te montre que tu me plais. Alors maintenant, t'as intérêt à mettre la gomme pour me draguer dans les règles de l'art. D'ailleurs, si tu veux me payer mon entrée à la soirée, ça sera pas de refus." Je hais ce genre de putes qui se croient tout permis parce qu'elles ont un châssis de déesse et un mental de crevette. Je prends mon coupon jaune et je me tire. Je le donne à une employée à quelques mètres de là. Enfin, je pénètre dans les "jardins" de l'école. C'est rempli à craquer du tout-New-York-qui-veut-se-faire-bien-voir, de 25 à 35 ans. Ca discute des derniers ragots de Manhattan, ça fume des joints, ça danse à grands gestes exagérés sur la house pourrie que passe le DJ, ça boit de l'alcool, ça se gausse à tout va, bref c'est la grande débauche en robes Sonia Rykiel et chemises Hugo Boss.
Je reste là à regarder tous ces cons. Soudain, une main passe dans mon dos et me caresse rapidement, jusqu'au cou. Je me retourne, et je vois passer juste à côté de moi le groupe des quatre poufiasses. La salope qui m'a fait ça ne se retourne même pas pour me regarder. Elle se contente de balancer ostensiblement les hanches pour mettre en valeur ses jambes, qui apparaissent copieusement sous sa courte jupe. D'accord. Je les suis. Rapidement, on arrive près du dance-floor. Là, elles se séparent. Trois d'entre elles restent sur place, mais la plus canon, celle qui m'a chauffé, continue toute seule en direction du bâtiment. Elle monte l'escalier. Je la suis. Elle traverse la cafétéria, remplie à craquer de faux golden boys mal coiffés qui font la queue pour se payer un burger ou une bière à 15 dollars l'unité. On pénètre dans les couloirs de l'école, puis dans un dédale de pièces où sont entreposées les œuvres des élèves. Ca pue le concept pseudo-intelligent à la mords moi le nœud. Un film montrant une guitare électrique traînée par une ficelle dans la forêt, sur fond sonore de cacophonie. Et tout ce beau monde de faire semblant de s'extasier. On pénètre dans un couloir peu fréquenté. Il n'y a que ses pas et les miens qui résonnent. Elle se met à rouler du cul, comme une pétasse qui se sait observée. Elle sait qu'elle est suivie. Elle sait que c'est moi. La salope !
Je lui attrape les cheveux, juste derrière la nuque. Elle a une sorte de sursaut, mais elle sort un tout petit cri de jouissance, comme si elle s'y attendait. J'ouvre une porte au hasard et je la balance dans la pièce. Au milieu, il y a une sorte de sculpture bizarroïde. Ca ressemble à la fois à un autel et à un divan. En tout cas, c'est juste à la bonne hauteur. Je la plaque contre l'œuvre d'art, lui relève la jupe et lui arrache sa culotte transparente. Putain, elle mouille, la garce. Je l'enfile d'un coup. Elle pousse un long gémissement guttural. Putain. Je vais te casser la chatte, espèce de conasse. Je te garantis que tu vas le regretter.
"Oh yeah, son ! Dontstap ! Thatsit... "
Mais c'est qu'elle en redemande, cette sale pouf ! Tiens !
"Goahead ! Fuck me !"
Je comprends rien à ce qu'elle raconte, mais j'en ai marre de l'entendre. Je lui envoie une bonne tarte dans la gueule.
"Yeeeaaaaahhhh ! S'good ! C'mon !"
Elle aime ça, cette conne. Elle se met à gueuler plus fort. Ta gueule ! Je lui en remets une. Ca marche pas, elle lâche un râle encore plus sonore. Meeeerde. Les gens se demandent ce qui se passe. Ils commencent à entrer dans la salle. Ils ont l'air surpris.
"That's a fucking amazing artwork !"
Ils se mettent à sourire. Ils m'énervent. "Cassez-vous de là, bordel ! Laissez-moi au moins la violer tranquille !"
"Did you notice the color of his pants? it's the same than the frontline in the middle... It's so smart !"
Je sais pas quoi leur dire, alors je leur gueule dessus comme un Normand assoiffé de sang. Ils sont d'abord surpris, puis se mettent à m'ovationner et à applaudir.
"Such a moving performance ! Definetely the best ever !"
Ca y est... Je commence à débander. Enculés !
LA ZONE -
= commentaires =
Putain, ça me donne des idées.
On est tous très contents que ça te donne des idées, bouffonne. La prochaine fois t'essaieras d'en avoir toute seule.
Le texte s'est bonnifié pendant son séjour dans les textes en attente ; pour ma part j'y ai pas touché finalement, mais ceux qui l'ont fait l'ont rendu plus drôle. Le côté étrange et inhospitalier ressort mieux. La fin est moins insistante.
C'est vraiment bien, la bonne taille pour passer un bon moment de lecture et de déconne in fine, sans devoir se tenir la mâchoire, et l'écriture est comme ça vient, juste la bonne dose de parlé sans tomber dans le boufonnito staïle.
J'adôôre.
[édition] ah, tout de même, la toute dernière ligne m'embête. Elle apporte déjà un indice pour l'interprétation du texte, mais elle l'apporte trop visiblement pour moi. Après l'avoir lue j'ai l'impression que le texte ne peut plus que montrer comment l'art contemporain va contre la vie ou des conneries comme ça. Alors que sans elle, le texte pouvait juste être un moment de rigolade, sans jugement sur les artistes à la con, ridicules certes, mais on rit avec eux, hein, donc voilà voilà. Voire une démonstration hilare du fait que tout est art, et là je viens d'avoir un flash, mon commentaire est chiant.
Pour l'édition c'est l'auteur qui s'en est occupé lui-même. Je me proposais de jeter un oeil pour aider à retoucher ça, mais personnellement j'ai bien aimé la fin comme ça, je voyais pas ce que je pouvais amener, hormis peut-être des murs qui bougent.
J'aurais voulu être un artiste.
Mais je ne le sais que depuis que j'ai lu ce texte.
D'ailleurs, maintenant, je suis un artiste. Faut que je choisisse un art, c'est comme si c'était fait.
A priori c'est pas super original et surprenant, mais c'est vraiment très bien, ça m'a tenu à fond jusqu'à la fin. j'ai pas du tout senti d'énervement gratuit, je le trouve super justifié de bout en bout. Et la fin a réussi à me surprendre le cul même quand j'ai rigolé comme un con.
C'était bien, ça me manquait.
CMB ?
Bon exercice de style. C'est pas si dur en fait d'avoir une bonne critique ici. Il suffit de faire dans le commercial de seconde zone
Ben vas-y, fais dans le commercial de seconde zone sans écrire de la merde, on te regarde, bouffon.
Putain si on commence à avoir des ôteurh frustrés bouffeurs de sperme ici, je me casse. Tu t'es cru chez Pivot ?
Ca se prend pour Céline mais ça pisse comme Levy.
putain si on commence à avoir des auteurs qui hululent le soir ici, je me casse. Tu te crois où bordel?
Dans ton cul, salope.
Très beaucoup aimé, malgré un début un chouia poussif.
Bonsoir.
bon c'est quoi ?
y se la pèterait pas un peu là le type ?
(je parle comme Mil, je dis "Type")
le genre je vais à la ville et hop je me tire une super gonz canon dans une expo dar. Mine de Rien... ET en plus je fais la gueule, comme ça.
soit c'est bidon
et là c'est un putain de bon texte
le mec ce soir là s'est branlé à Enghien les Bains les 4000 en écoutant Biyoncé.
soit c'est vrai, l'histoire.
et là c'est con. Passe moi ta tronche, donne, vas-y donne.
je vous embrasse
KoK
BON HE, CA ME POREND LA TETE, HEEEE DUGLANDU C'EST VRAI TON HISTOIRE OU C'EST JUSTE POUR LE TEXTE ?
Tu joues faux.
c'est toi l'auteur ?
J'ai dit, tu joues faux. Ferme ta gueule. Ou parle normalement. Et tente pas de titiller, tu sais pas faire.
qui parle normalement ici ?
tu joues à quoi toa ?
au mec fatigué, fatigué, fatigué...
bon... laissez moi... s'il vous plait...
ET autre question: QUI PEUT FERMER SA GUEULE ?
A ENGHIEN LES BAINS ?
oui je vous demande
QUI PEUT FERMER SA GUEULE A ENGHIEN LES BAINS ?
texte bien sympa, la fin est particulièrement agréable, mais on dirait un peu un extrait de film genre austin powers quand même.
en fait c'est à moitié du vécu. Je suis allé à la soirée ps1 et j'ai trouvé ça super chiant. du coup, j'ai eu l'idée de ce texte là-bas.
Quant à se taper des meufs à l'étranger bin y'en a qui sont plus doués que d'autres on va dire.
L'idée du texte est très bien, c'est dommage que ce soit un peu trop conventionnel par moments.