Déçù, je lui enfonçai les yeux dans les orbites, en utilisant mes pouces. Ce fut facile, mes doigts ne rencontrant qu'une très légère résistance avant que la cornée n'éclate sous la pression, libérant une humeur transparente, et du sang en quantités. Le résultat fut très satisfaisant. En plus du plaisir de la sensation tactile, cette action arracha à ma victime un long hurlement strident. Presque un cri de femme. Qui provoqua chez moi une érection immédiate. Suivie d'une horreur sans nom. Pour me punir et refouler ce désir contre-nature, je me donnai de grands coups sur la tête, en frappant avec la jonction de la deuxième et de la troisième phalange du majeur, l'angle qu'on laisse en saillie lorsque l'on veut cogner une porte, pour que la force soit concentrée en un seul point. La douleur me fit venir les larmes aux yeux. L'avantage de cette méthode de frappe était qu'elle ne risquait pas de m'assommer, contrairement à un coup plus évasé, donné avec le gras du poing. Je continuai longtemps après que le sang eût reflué de mon membre, jusqu'à ce que mon bras faiblisse et que j'aie envie de vomir.
Puis je revins à ma victime, qui agittait les bras en geignant, dans l'espoir de parrer mes prochaines attaques. L'hémorragie provoquée par la pénétration de la lame rendait dérisoires ses efforts. Pire, ils ne faisaient que l'épuiser davantage, la rendant encore plus vulnérable. J'approchai mon visage du sien pour examiner ses traits. Le garçon était beau. Etait. Maintenant sa face présentait plus de points communs avec les masque d'Halloween qu'avec un visage humain. Le résultat des mouvements de ma lame était...étrange. C'était sans m'en rendre compte que j'avais détaché la peau. Elle pendait désormais, désolidarisée de os qui lui servaient auparavant de support. Je consacrai un moment à la faire glisser contre les muscles. Je ne l'arrachai pas, mais je la pliai en divers endroits : sur le front, sur le nez...formant ainsi une sorte de tableau abstrait. Que ruinaient hélas les contractions spasmodiques des muscles faciaux. Si la chose que j'avais sous les yeux avait été encore capable d'exprimer une quelconque émotion avec ce que l'on devait bien appeler son visage, faute de mot plus adapté pour décrire cette chose fripée et couverte de sang, nul doute que j'eusse pu observer le tableau de la douleur le plus abouti jamais créé. Je fus bientôt las de ce jeu futile, et restai simplement à l'oberver, songeur. Puis je me redressai et soupirai. L'atmosphère était étouffante. Une odeur d'excréments et de sang envahissait la pièce depuis que j'avais commencé à le torturer. L'air en devenait irrespirable. Je sortis un mouchoir parfumé et l'appliquai sur mon nez.
Pendant ce temps, le jeune homme ne cessait de trembler, de se tordre, et de tâtonner à ses côtés. Sans doute la quantité de sang perdue avait elle provoqué une diminution conséquente de l'apport en oxygène à son cerveau, altérant ses capacités de déduction. Pourtant cela me semblait évident ! Si elle n'avait pas réagi c'est qu'elle était morte. J'étais irrité par cette conséquence inattendue de l'hémoragie. Je lui pris la main et la plongeai sous le lit, pour lui faire toucher la gorge de sa compagne. En sentant la blessure sous ses doigts, il se mit à pleurer. De longues traînées rosâtres coulèrent de ses orbites, pour tomber sur le lit. Comprenait-il enfin pourquoi elle n'avait pas réagi ? Je me mis à rire, à gorge déployée, jusqu'à manquer m'étouffer. Comme l'amour était beau ! Lui qui n'avait pas pleuré malgrès les tortures de ses blessures, le voilà qui sanglottait comme un enfant de savoir que sa compagne était morte !
Puis je cessai brusquement. Il n'y avait rien de drôle, en fait. Je ne savais d'ailleurs pas pourquoi j'avais ri.
"Allons, pourquoi ai-je ri déjà ? Pourquoi ai-je ri ?" Me demandai-je à haute voix. Terrifié par la faille que je venais de découvrir dans ma mémoire, je labourrai mon bras gauche avec mes ongles, jusqu'aux muscles, et m'arrachai des lambeaux de peau avec mes dents, mais tout cela n'eût aucun effet sur ma mémoire. Je courus dans la chambre, en m'écriant plusieurs fois : "Mais le souvenir ne revient pas ! Il ne revient pas !" Je continuai jusqu'à trébucher et m'affaler par terre, sanglottant comme un enfant.
Le visage ruisselant de larmes, je me redressai pour me venger sur le garçon. C'était forcément lui le responsable : il avait pénétré dans mon esprit pour effacer ma mémoire. Je crachai de rage, et me jetai sur son visage pour lui taillader les joues. Je tranchai ses maxillaires, pour qu'il ne puisse pas fermer la bouche, et me forçai à vomir dans sa gorge. Il vomit aussi, et la bile rongea la chair à nu de ses pomettes, de ses joues et de son menton. Je regrettai alors de lui avoir crevé les yeux. J'eusse aimé qu'il pût voir le spectacle grandiose qu'offrait sa transformation.
"Ce n'est pas grave. Ce n'est pas grave... La prochaine fois. La prochaine fois, sans doute ! La prochaine fois ! Non, cela n'est pas suffisant, cela n'est pas bien, cela n'est pas beau ! Il faut qu'il puisse voir ce que j'ai fait de lui, mais jamais il ne verra, jamais...car un instant de distraction fatal m'aura retiré ma raison suffisamment longtemps pour qu'un acte regrettable soit commis, gâchant du même coup une scène qui eût pu être grandiose, si seulement j'eusse été plus prévoyant. Maintenant je vais devoir jouer exclusivement sur les sensations tactiles pour compenser le manque de tortures psychologiques... Même si, peut être, la douleur d'une crevaison brutale, avant que ses nerf ne fussent habitués aux tortures, aura été plus aigue."
Le mot n'est pas adapté, je m'en rends compte en rapportant ce monologue (dont le style soutenu ne manquera pas d'étonner le lecteur à l'esprit étriqué, qui arguera du manque de réalisme des paroles que ma bouche a émises sous l'effet de la colère et du désarroi, s'imaginant qu'un homme en proie à de tels sentiments serait incapable d'organiser sa pensée pour produire une prose d'un style aussi précieux (sachez, mesdames et messieurs, que ma pensée s'organise toujours de sorte à produire un langage soutenu lorsque la folie m'emporte sur ses ailes musculeuses, et que la vérité ne doit pas être sacrifiée au profit de la vraisemblance)) car je sais que la douleur ressentie lors d'une crevaison des yeux par pression progressive est une douleur sourde, qui pénètre dans le cerveau et provoque des élancements lancinants dans la région frontale, avant de s'étendre au reste des aires du cortex, puis aux couches plus profondes, paralysant presque le système nerveux. Je le sais... car moi aussi j'ai connu ça ! Un jour, je devais avoir cinq ans, alors que je violais une petite fille que j'avais attirée dans ma chambre (mon esprit était déjà entièrement corrompu), elle me creva les yeux en utilisant le même procédé. De rage, je l'étranglai, et lui arrachai les siens pour les placer au fond de mes orbites. La police ne me condamna pas, estimant que j'étais trop jeune pour comprendre la gravité de mes actes, et on me mit simplement en thérapie. Mon intelligence précoce et le venin que ma langue inocculait à ceux qui écoutaient les paroles qui s'échappaient de ma bouche eurent vite fait de conduire le praticien qui m'analysait au suicide. Mais je ne m'étendrai pas davantage : cela me prendrait des heures, et ce n'est pas le sujet.
Je soulevai le pantin agité de soubresauts et le jetai loin du lit. Je le remplaçai par le corps de la fille encore tiède.
Je lui fendis le ventre, de bas en haut, et me déshabillai. Mon sexe ne tarda pas à retrouver une rigidité suffisante, et je me mis à califourchon sur elle, pour la pénétrer par l'ouverture que je venais de pratiquer. Qui était-elle ? Quelle avait été sa vie jusque là ? Les deux jeunes gens étaient-ils mariés ? Projetaient-ils de faire leur vie ensemble ? Ces questions n'avaient pas d'importance. Je les refoulai. Seul comptait le va-et-vient de mon sexe dans les entrailles encore roses, mais que bientôt la décomposition verdirait, en une vallée pleine de vie à nouveau, berçeau accueillant pour des milliers de bactéries et de moisissures (ainsi, même morte, sa fécondité naturelle ne l'aura pas quittée), l'écoulement du sperme dans ses intestins. Le contact était caoutchouteux. Glissant et gluant. Mais ce qui m'étonna le plus fut la résistance, malgrès la finesse des tissus, de l'enchevêtrement puant dans lequel je m'enfonçais. Je m'attendais à une déchirure des parois intestinales, provoquant l'entrée en contact des excréments avec mon membre. Mais il n'y avait qu'une légère coupure occasionnée par la lame au niveau de l'intestin grêle, par laquelle s'échappait une petite quantité de sucs gastriques, entraînant avec eux quelques aliments en cours de digestion.
Chaque mouvement me plongeait dans des voluptés indescriptibles, jusqu'à exploser dans un orgasme répugnant, mon sexe vomissant sa purée par saccades irrégulières, avant de mollir à nouveau.
Je regardai alors avec horreur le tableau de mes fantasmes. Je fuis, éperdu, tourmenté par le souvenir du viol, constamment rappelé par le sang et les aliments à moitié digérés qui maculaient mon bas-ventre, et par la douleur des sucs gastriques qui avaient pénétré dans mon urêtre. Non...Non...éloignez ce souvenir de moi, éloignez-le...
Je m'arrêtai, hors d'haleine, après ce qui m'avait semblé être des heures. J'attendis que mon souffle retrouve un rythme régulier et partis, le visage inexpressif, calme à nouveau comme un miroir, en quête d'un endroit pour me laver. Après je ne me souviens plus. Pourquoi ai-je ri déjà ? Et d'où vient cette douleur à mon bras gauche, qui semble être entouré de bandages que je ne distingue pas bien, à travers le voile qui obsurcit ma vue ? Ma mémoire s'étiole tandis que je trace ces lignes, le visage inexpressif, calme comme un tombeau.
LA ZONE -
Je plantai mon couteau dans les entrailles du jeune homme. Il se réveilla en poussant une sorte de gémissement. Même pas un cri. Juste un sanglot.
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J'utilise l'index pour toquer aux portes. Je suis anormal ?
Si c'est avec tes longs ongles oui mais avec l'articulation pas de probleme
Ce texte, il est bien. Ouais. J'ai juté trois fois en l'écrivant. Et quatre en le relisant. Ah non...cinq.
Tu dois changer assez souvent tes bandelettes, la momie, ou je me trompe ? Sinon, t'as raison, en ce moment, mieut vaut commenter soi-même ses articles.
Il est pas mal ton texte, objectivement, c'est zonard, c'est tranché à vif dans le sujet. Malheureusement, la plupart des anciens du site (c'est-à-dire ceux qui te commenteront, les nouveaux ayant tendance à être des connards qui prennent le site pour une annexe de leur blog) t'expliqueront qu'ils ont déjà lu ça des dizaines de fois sur la Zone. Donc, il eût fallu trouver le petit quelque chose en plus d'original pour pimenter ton étripage.
Tu toques vraiment aux portes avec ton majeur ?
Je déconseille fortement la lecture de ce texte en écoutant "Mes souliers sont rouges".
Sinon c'est plutôt bien écrit, je dirai la fin mieux que le début, mais c'est vrai que c'est pas très original.
Tu ne la prendrais pas comme ça si c'était ta soeur, connard. Merci de respecter les cadavres que vous souillez.
Bah chais pas, j'en ai pas lu beaucoup des textes anciens de la zone, et presque tous faisaient partie du Best-off. Là dedans j'en ai trouvé qu'un sur le thème que j'ai choisi, mais bon, je cherchais pas l'originalité non plus, hein.
Le héros se tape sur la tête avec le majeur. C'est pas original, ça ?
Je change de bandelettes tous les jours, mais je vais arrêter : en cicatrisant, mes blessures collent au tissu et se rouvrent quand je le déroule.
Oui, je tape avec le majeur. C'est pas normal ?
Rapidement, j'ai imaginé ce psychopathe sous les traits de Brad Pitt se décarcassant pour avoir l'air crédible dans un rôle du même genre. Faut pas me demander pourquoi. Mais ça m'a gâché tout le texte. Je me demandais si tu pouvais le réviser, ton texte, en affublant le narrateur d'un masque de Winnie l'Ourson, ou en commançant par "Bonjour, c'est Winnie l'ourson !".
Aussi, les deux derniers paragraphes sont comme bâclés, on ne croit pas au revirement de psychologie, on a l'impression que tu devais aller pisser ou que tu voulais finir ton texte avant le début du film porno.
Mais les sucs gastriques dans l'urêtre, ça, c'est une trouvaille.
Ah ouais, Winnie l'ourson, c'est super bien ça. On pourrait même en faire un épisode du dessin animé.
En fait, les deux derniers paragraphes ont été écrits après relecture du texte. Le changement dans les sentiments du héros est celui que j'ai ressanti en relisant le texte. J'avais même l'intention de ne pas le publier sur la zone.
commentaire édité par Osiris le 2007-8-12 0:2:30
Bell parodie de texte zonard type. Outrancier, dégueu, égocentrique et amoral. Limite casse-couilles, donc, et à lire absolument.
Ce texte contient le mot Halloween. Il doit y avoir des façons de rendre Halloween amusant.
Quand tous ces petits cons acculturés sonnent à la porte, se pointer en pyjama, l'air rétamé, une bouteille à la main, les regarder d'un air abruti et, à la question "des bonbons ou la vie ?", répondre "la vie" d'un air las, soupirer longuement pour observer la réaction, refermer la porte.
Ou alors leur fourguer des hamburgers. Mais ça coûte.
Il y a la réponse : "Tu vas en sucer des bonbons, mon petits", mais il y aurait des enflures pour appeler la police.
en Belgique, ne me dis pas que les parents osent laisser trainer leurs gamins... Vous avez choppé Dutroux mais y a encore son réseau énorme qui n'est pas près de tomber.
CMB, ceci dit.